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inévitables, un caractère original et particulier au XVIIIe siècle avait distingué les villes d'eaux anglaises, et Bath fort au-dessus d'aucune. Ce caractère, que l'on chercherait en vain ailleurs, c'est d'être restées, durant cent ans et plus, non point un simple lieu de guérison et de divertissement, mais comme un sanctuaire national de la mode et du bon ton, un conservatoire des belles manières; c'est, en attirant par leur éclat tout ce qui dans les trois royaumes se piquait d'élégance, d'être devenues comme des creusets de fusion sociale; c'est enfin, et cela au grand profit des lettres, d'avoir mis sous les yeux de quelques grands observateurs un spectacle merveilleusement instructif et divers. Ni l'origine de ces villes d'eaux n'est fortuite, ni leur rôle n'est indifférent. C'est un souffle venu de France qui les fit sortir du sol. Elles surgirent au jour précis où, en dehors de la Cour, mais sur son modèle et sous son influence plus ou moins lointaine, tendit à se constituer ce qui s'appelle le beau monde, au jour où, par un phénomène nouveau, c'est le goût d'une même politesse, la recherche des mêmes plaisirs de bon ton qui, plus que le rang et la naissance, commença à rapprocher les personnes. Ce beau monde nouveau, elles n'en furent pas seulement le centre, mais encore, pour ainsi dire, le collège, où il se laissa organiser, régler, discipliner même. Puis, quand les circonstances eurent progressivement multiplié ce monde au point que ses membres n'en furent plus isolés nulle part dans les Iles Britanniques, quand d'ailleurs trop de profanes eurent envahi le temple des élégances, alors elles disparurent sans retour avec les circonstances qui les avaient mises au jour et soutenues. Elles avaient eu part, une part sensible, à la lente mais profonde transformation des mœurs anglaises: au milieu de beaucoup de frivolité, de dissipation et même de vice, elles avaient contribué à répandre dans toute la nation ce raffinement des manières qui ne laisse pas d'aider souvent au raffinement de l'esprit même et des sentiments, qui en est comme la préparation et en demeure l'ordinaire accompagnement; elles avaient également abaissé certaines barrières, amené des contacts désirables, fondu des classes diverses et ignorantes les unes des autres en une même bonne compagnie. Ce sont là résultats qui ne sont pas insignifiants. N'en eussent-elles même produit que de moindres, et à ne voir en elles qu'objets de curiosité, on jugera peut-être qu'elles ne seraient

pas encore tout à fait indignes de retenir un instant les regards de quiconque veut étudier l'histoire des mœurs anglaises: est-il indifférent, pour connaître une société, de voir en quel lieu et de savoir de quelle façon elle prend ses plaisirs?

APPENDICE

(Voy. chap. VIII, p. 244-245)

A BALLAD OF BATH'

Like a queen enchanted that may not laugh nor weep,
Glad at heart and guarded from change and care like ours,
Girt about with beauty by days and nights that creep
Soft as breathless ripples that softly shorewards sweep,
Lies the lovely city whose grace no grief deflowers.
Age and grey forgetfulness, time that shifts and veers,
Touch not thee, our fairest, whose charm no rival nears,
Hailed as England's Florence of one whose praise gives grace,
Landor, once thy lover, a name that love reveres :

Dawn and noon and sunset are one before thy face.

Dawn whereof we know not, and noon whose fruit we reap,

Garnered up in record of years that fell like flowers,
Sunset liker sunrise along the shining steep

Whence thy fair face lightens, and where thy soft springs leap

1. Reproduit avec l'autorisation de M. Swinburne. Mes lecteurs sauront autant de gré que moi à l'illustre auteur de la permission qu'il m'a gracieusement accordée.

Crown at once and gird thee with grace of guardian powers.
Loved of men beloved of us, souls that fame inspheres,

All thine air hath music for him who dreams and hears;
Voices mixed of multitudes, feet of friends that pace,
Witness why for ever, if heaven's face clouds or clears,
Dawn and noon and sunset are one before thy face.

Peace has here found harbourage mild as very sleep:
Not the hills and waters, fields and wildwood bowers,
Smile or speak more tenderly, clothed with peace more deep,
Here than memory whispers of days our memories keep
Fast with love and laughter and dreams of withered hours.
Bright were these with blossoms of old, and thought endears
Still the fair soft phantoms that pass with smiles or tears,
Sweet as roseleaves hoarded and dried wherein we trace
Still the soul and spirit of sense that lives and cheers.
Dawn and noon and sunset are one before thy face.

City lulled asleep by the chime of passing years,
Sweeter smiles thy rest than the radiance round thy peers;
Only love and lovely remembrance here have place.

Time on thee lies lighter than music on men's ears;

Dawn and noon and sunset are one before thy face.

(A.-C. Swinburne, Poems and Ballads, Third Series).

BIBLIOGRAPHIE

(OUVRAGES CITÉS OU MENTIONNÉS DANS LE TEXTE ET LES NOTES; ON Y A JOINT QUELQUES PUBLICATIONS LOCALES).

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Amusemens des Eaux de Spa [par de Pollnitz]. Amsterdam, M.DCC.XXXIV, 2 vol.

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ANDREWS (Miles Peter). The Bath Picture: or, a slight Sketch of
Bath and of its Beauties in 1771.

ANGELO (Henry). - Reminiscences. London, 1828, 2 vol.
ANSTEY (Christopher). The New Bath Guide; or the Memoirs of the
B-r-n-d Family... A newedition by J. Britton... Embellished
with engravings by G. Cruikshank. London, M.DCCC.XXXII.

Poetical Works... with some Account of the Life and Writings of the Author by his Son John Anstey, Esq. - London, 1808. Voy. Inkle, An Election Ball.

Voy. Journey of Dr. Robert Bongout.

Voy. New Bath Guide.

ARBLAY (Mme D'). -Diary and Letters, with notes by W. C. Ward.

London, 1890-91, 3 vol.

Voy. Burney (Fanny).

ARISTENETUS.

The Love Epistles, translated from the Greek into English Metre [par Halhed et Sheridan].- London, M.DCC.LXXI.

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