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LETTRE DE M. CHARLES NODIER

A M. BARBIER

BIBLIOTHÉCAIRE DE L'EMPereur.

Amiens, rue Gloriette, 8 février 1810.

Monsieur,

Je prends la liberté de vous adresser deux exemplaires des Prolégomènes d'un ouvrage considérable, encouragé par les conseils de quelques savans, parmi lesquels je serois fier de vous compter.

J'ai pu croire que la nature de cet ouvrage le rendroit digne d'occuper pendant une minute l'attention du plus grand des monarques. Je vous laisse à juger, Monsieur, si j'ai mal présumé de mon sujet, et si vous devez trouver bon de déposer ce faible tribut de mes respects aux pieds de Sa Majesté (1).

Dans tous les cas, Monsieur, je vous prie d'agréer l'assurance de la parfaite considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être,

Le plus soumis et le plus dévoué de vos serviteurs,

Charles NODIER.

(1) D'après la demande qui lui en avoit été faite par M. Nodier, M. Barbier mit sous les yeux de l'Empereur l'opuscule intitulé: Archéologue du système universel et raisonné des langues. Paris, Pierre Didot, 1810, in-8° de 16 pages.

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A MONSIEUR BARBIER,

BIBLIOTHÉCAIRE DE SA.MAJESTÉ LOUIS XVIII.

Monsieur,

Paris, 2 février 1819.

J'apprends de vous-même, par la Revue Encyclopédique, que vous vous proposez de publier une nouvelle édition du Dictionnaire des auteurs anonymes et pseudonymes. Permettezmoi de vous adresser à ce sujet quelques renseignemens, qui, à la vérité, ne peuvent vous intéresser qu'autant que vous avez le projet de placer dans votre Olympe les Dieux inconnus de toutes les catégories.

On trouve à la bibliothèque du roi, dans la note des ouvrages déposés au commencement de l'année 1817, les OEuvres du comte de Carolis (1), avec l'indication suivante RÉCLAMÉ ET SUPPRIMÉ.

C'est moi, Monsieur, qui ai composé et fait imprimer cet ouvrage, à Marseille, chez Jean Mossy, imprimeur-libraire in-8° d'environ 500 pages.

Ces œuvres contiennent les opuscules suivans:

1° Alceste ou le Misanthrope;

2o Essai sur le droit public;

3o Essai sur l'étude de l'histoire ;

4o Essai sur la constitution politique et civile du Piémont ; 5o Essai sur la vérité du christianisme;

6o Essai sur l'étude de la métaphysique;

7° Essai sur la théorie des mathématiques.

Ayant ma famille et mes biens en Piémont, ma patrie, je ne voulus pas publier cet ouvrage, sans en procurer connoissance à S. M. le roi de Sardaigne.

Le fait est que les ministres de S. M. désirèrent acheter l'édition entière. Elle passa dans leurs mains, et je la crois conservée à Turin au dépôt des affaires étrangères. Je n'en ai

(1) Voir Dictionnaire des ouvrages Anonymes (2o édition), no 13,700.

pas même gardé un exemplaire pour moi, et S. E. le Ministre de la police fit remettre les exemplaires déposés à M. le marquis Alfieri de Sostegno, ambassadeur de Sardaigne, sur la demande qu'il eut ordre d'en faire.

Le nom de Carolis est imaginaire; mais on doit trouver dans les registres de la Direction de la librairie, que l'imprimeur déclara avoir travaillé pour moi, ce qui doit être répété dans le récépissé de dépôt, quoiqu'on y ait estropié un peu l'orthographe de mon nom.

Mon ouvrage étoit écrit dans un sens très pieux et très aristocratique; mais on crut y trouver une satire déguisée d'un certain ministre de S. M. le roi de Sardaigne, et ses collègues désirèrent lui épargner l'espèce d'éclat que la publication de cet ouvrage auroit pu faire dans mon pays. Avec le temps, il est cependant assez probable qu'il paroîtra en tout ou en partie, c'est-à-dire que S. M. en permettra la circulation.

Si maintenant vous voulez me faire l'honneur de placer le comte de Carolis parmi vos pseudonymes, il sera comme ces noms obscurs qui deviennent célèbres par leurs épitaphes.

Je vous prie de me pardonner, Monsieur, si je vous ai dérobé des instans que vous employez utilement, et je vous prie de croire à la parfaite considération avec laquelle j'ai l'honneur de me dire,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

Le comte Charles PASERO DE CORNELIANO.

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous adresser deux remarques qui pourront servir à compléter l'article que M. A. D. a donné sur le poëme de Joseph dans le dernier numéro du Bulletin.

1o C'est à Tours qu'ont été imprimées les deux éditions qui

portent la date de Turin. On peut bien penser que les noms de Benoist Fleury et de Julien Le Brun n'étoient ceux d'aucun libraire de Tours. Selon Nyon (catal. de la Bibl. de La Vallière, seconde partie, n° 13,610), dom Morillon se trouvoit alors à Saint-Julien de Tours, maison de son ordre, où il avoit, diton, le teint basanné. Cette double circonstance auroit fait imaginer le second de ces noms.

Au numéro suivant du même catalogue se trouve porté un poëme sur le même sujet que M. A. D. n'a pas indiqué. C'est l'Histoire du patriarche Joseph, mise en vers héroïques, en sept chants. Leyde, Luzai, 1738, in-8°. Le nom de l'auteur seroitil connu de l'un de vos lecteurs?

2o L'oubli reproché à la Biographie universelle a été réparé dans le supplément. L'article consacré à dom Morillon n'est guère que la reproduction de celui que dom Tassin a donné dans son Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, page 150.

Je n'ai pas sous la main l'Histoire de Touraine, par Chalmel, 1828, 4 vol. in-8°; il n'est pas probable qu'on y trouve quelques renseignemens de plus sur dom Morillon, et il ne seroit sans doute pas plus utile de consulter la Lettre de Fr. Pinsson, avocat, touchant quelques personnes illustres dans la congrégation de Saint-Maur. Paris, 1694, 8 pages in-4°.

Ce bénédictin, plus habile dans les affaires qu'en poésie, étoit procureur-syndic des monastères de sa congrégation situés dans le ressort du parlement de Bretagne. L'auteur de la France littéraire, tome vi, page 317, et celui de l'article du supplément de la Biographie universelle, LXXIV, page 402, en font un procureur-syndic au parlement de Bretagne, ce qui n'est pas la même chose assurément.

Agréez, je vous prie, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée,

Beth...., ce 25 mars 1845.

D. D. L.

LA COLLECTION DES MÉMOIRES

Relatifs à l'histoire de France, depuis la fondation de la monarchie jusqu'au quinzième siècle, avec une introduction, des suppléments, des notices et des notes, par M. GUIZOT, se compose des auteurs suivants :

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Ces renseignemens nous paroissent fort utiles pour les personnes qui aiment à étudier l'histoire. Chaque ouvrage se vend séparément.

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