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65. LETTRE DE LA MAGISTRATURE D'ABBEVILLE AU COMte d'eu,

En faveur de Philippe d'Ivrigny, bailli de Mortagne, détenu prisonnier depuis la prise de cette ville par les Bourguignons.

Ier JUIN.

Hault et puissant prince, nostre très redoubté seigneur, nous nous recommendons à vostre bonne grâce le plus très humblement que faire poons. Et vous plaise savoir, hault et puissant prince et nostre très redoubté seigneur, que demoiselle Adde, femme Phelippe d'Ivregny, et pluiseurs de ses parens et amis natifz de ceste ville, sont venus devers nous disans que naguères ledit Phelippe a esté détenté et mis prisonnier à Amiens au commandement de monseigneur le chancelier, soubz umbre ou couleur d'aucunes négligences que on dist par icellui Phelippe avoir esté commises en la garde de la place de Mortaigne, dont il estoit bailli, desquelles choses, au mains de faulte ou négligence malicieuse, laditte demoiselle et amis dudit Phelippe le dient estre ynocent, en nous requérant que considéré ce que dit est, nous vous volsissons escripre, qu'il vous pleust de vostre noble grâce en faveur de nous et de laditte demoiselle et amis, rescripre à mondit seigneur le chancelier qu'il lui plaise le avoir en raison et bonne équité pour recommendé, et soy informer et avertir à plain et à la vérité de la vie, estat et gouvernement dudit Phelippe, que, comme assez savons, il trouvera bonne et honneste au plaisir de Nostre Seigneur. Et pour ce, hault, puissant prince et nostre très redoubté seigneur, que vous estes nostre prochain refuge pour le roy, qui tousjours de vostre grâce et courtoisie avez volu le bien et entretenement de ceste ville et habitans en icelle, vous requérons très humblement qu'il vous plaise de vostre bégnine grâce, rescripre à mondit seigneur le chancelier, touchant les choses dessusdittes, en telle forme et manière qu'il vous plaira et que vostre très noble discrepcion regardera; et vous nous ferez grant houneur et plaisir et à laditte demoiselle et amis. Ou sourplus, hault et puissant prince et nostre

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Copiée sur l'original, DUPUY, 596, fol. 25. Voy. ci-dessus les pièces, no 33, 34 et 37.

très redoubté seigneur, commandez-nous tousjours voz bons plaisirs et commandemens, pour les acomplir de très bon cœur à nostre pooir, à l'aide du benoit filz de Dieu, qui vous doint bonne vie et longue et l'acomplissement de voz très nobles desirs. Escript à Abbeville, ce premier jour de juing.

Voz très humbles et obéissanz serviteurs, Majeur et Eschevins de la ville d'Abbeville.

Au dos: A hault et puissant prince nostre très redoubté seigneur monseigneur le conte de Eu.

66. LETTRE DE THIBAUT DE NEUFCHÂTEL AUX HABITANTS DE LANGRES '. Tentatives des habitants pour mettre une garnison royale à Langres. — Préparatifs de résistance contre les Bourguignons. Promesses de Thibaut de Neufchâtel. Sommation.

4 JUIN.

--

Très chiers et espéciaulx amis, je me recommande à vous. Je suis adverti que vous voulés mettre gens d'armes en la cité de Langres, et qu'en ladicte cité l'on bruit fort, espérans de faire dommaige ès pays et subgetz de mon très redoubté souverain seigneur monseigneur de Bourgoingne, voullans ignorer que le propos et intencion des princes de ce royaulme n'est pas pour le bien du peuple ne de la chose publicque. Et pour tant que auttreffoiz vous estes séparés de l'acointance et amitié de ce pays de Bourgoingne, m'est charge de vous advertir que lesditz princes ont voulloir et intencion de eulx emploier à ce que toutes les aides [et] subsides que supporte le peuple de ce royaulme soient mises jus, et que plus ne soient relevées ne le peuple excequuté, reservés les greniers à sel et la taille pour les gens d'armes, et qu'en voz privilégez, franchises et libertez serés tenus et maintenuz. Je vous en adverti voulentiers affin, se avés aucunement couraige de faire chose qui fust ou préjudice de mondit seigneur ou de ses pays et subgetz, que vous en deportés, et se vous avés intencion d'entendre à ceste œuvre tant loable, envoyés aucuns vos députez devers moy avecques le porteur

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de cestes; et je feray apparoir comment vous ne serés bien asseurez. Se chose voullés que bonnement puisse, je le feray voullentiers. Nostre Seigneur vous ait en sa garde. Escript à Saulx-le-Duc, le jour de juing III LXV.

T. seigneur de Neufchastel, d'Espinal et de Chastel-sur-
Mozelle, mareschal de Bourgoingne.

A mes très chers et espéciaulx amis les citoyens, bourgois et habitans de Langres.

Collation faite à l'original. Ainsi signé : P. ROBERT. L'original de ces présentes fust apporté à Langres le v jour de juing mil 1 LXV, par Josselin, hérault d'armes de monseigneur de Bourgoingne.

Au dos: Coppie des lettres pour Mons. le trésorier maistre Estienne Chevallier.

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67. LETTRE DE L'ABBÉ DE CORBIE AU CHANCELIER '.

Guillaume Hugonet envoyé à Corbie par le comte de Charollais.
chargé. Délibération publique sur cette matière.
Réserve qu'ils mettent à leur assentiment.
tions.

Créance dont il était

Réponse des habitants de la ville. — L'émissaire bourguignon accepte leurs condi

6 JUIN.

Très honnoré et redoubté seigneur, humble recommandacion prémise, plaise vous sçavoir que aujourd'huy, environ l'heure de midy, est arrivé en ceste ville de Corbye maistre Guillaume Huigonet, licentier en loix et en décret, conseiller et maistre des requestes de monseigneur de Carrollois, lequel a aporté deux paires de lettres, l'une addressante moy, l'aultre addressante aux habitans de Corbie, contenant crédence de par mondict seigneur de Carrollois; laquelle ledict maistre Guillaume nous a exposée principallement sur trois poins : le premier que nous ne portons aucun préjudice à son armée; le second que nous souffrons ses gens entrer en ladicte ville de Corbie en petit nombre, pour les

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I

539.

D'après une copie moderne. Dupuy,

Guillaume Hugonet, seigneur de Sail

lant en Charollais, et de Midlebourg en Hollande; depuis chancelier de Bourgogne, et décapité à Gand en 1477.

rafraischir et avoir leurs nécessitez; le tiers que nous luy veuilions aydier de vivres et les y envoyer et conduire pour l'argent et en payant prix raisonnable; et à ce faire nous a baillé aucunes gracieuses persuasions. Ausquelz poincts, après ce que nous avons eu consultacion ensemble, nous avons respondu que nous luy acordions lesdictes requestes sauf l'honneur et la foy que nous debvons et avons promis au roy nostre seigneur. Et après ce que ladicte responce fut baillée, ledict maistre Guillaume respont que à l'honneur et à la foy que nous debvions au roy nostre seigneur, mondict seigneur de Carrollois ne vouloit point toucher. Très honnoré et redoubté seigneur, mandés-moy voz bons plaisirs, et je les acompliray de bon cuer à l'ayde de Dieu, qui vous ayt en sa saincte garde et vous doint paradis en la fin. Escript à Corbie, ce jeudy après Penthecouste, vr jour de juing, l'an LXV.

Vostre humble serviteur et chappelain, JAQUES, abbé de l'esglise Sainct Pierre de Corbie.

68. MANDAT POUR LE PAYEMENT DES FRANCS-ARCHERS DE PICARDIE '.

DE PAR LE ROY.

7 JUIN.

Maistre Anthoine Raguier, trésorier de noz guerres, baillez et délivrez à Martin Petit, cappitaine des francs-archiers des bailliages de Senliz et Amiens de çà la rivière de Seine, et a II cens XI francs-archiers de sa charge, la somme de quatre cens vingt neuf livres dix solz tournois, pour leurs gaiges de demy-mois commençant le premier jour de ce présent moys de juing, qui est sept livres dix solz tournois pour chacun desditz francs-archiers. Et par rapporter ces présentes signées de nostre main, nous employerons ladite somme en voz roolles sans difficulté. Donné à Sainct-Poursain, le vir jour de juing, l'an mil cccc soixante et cinq. Loys.

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Bourré.

du Berry, de la compagnie de Pierre de Rivandes, et pour ceux de Gien, Orléans et Nivernais, de la compagnie de Jean Mignon.

69. LETTRE DU MARECHAL DE GAMACHES AU CHANcelier '.

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Le comte de Charollais aux environs de Péronne. Nouvelles du Bourbonnais.
de Hérisson.
Louis XI.

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Requête présentée au roi de la part du duc de Bourbon. Réponse de

9 JUIN.

Monseigneur, je me recommande à vous tant fort comme je puis. Monseigneur de Charrollois et toute son armée, comme assez avés sceu, est logié à une lieue d'icy, et ne bouge, ne ne faisons guerre les ungs aux aultres. Toutesfois je ne puis entendre qu'ilz veulent faire; mais je croy que au derrenier, ce ne sera riens. S'il survient riens, incontinent le vos ferai sçavoir. L'homme de monseigneur de Nevers arriva arsoir de devers le roy, qui dit que Hérisson est prins et que monseigneur de Chaumont et le chancellier de monseigneur de Bourbon estoient devers le roy, et qu'ilz requéroient au roy qu'il luy pleust de ne prendre plus des places de monseigneur de Bourbon jusques à huit jours. Le roy leur fist response qu'il ne cesseroit point, mais qu'il leur donnoit seurté de retourner devers monseigneur de Bourbon devant les huit jours, et que, si mondit seigneur de Bourbon vouloit venir devers luy recognoistre qu'il avoit mal faict, qu'il luy pardonneroit tout. J'attends mon homme ennuy ou demain, et incontinant qu'il sera venu, je vous feray sçavoir de toutes nouvelles. Monseigneur, il me semble que ne devez encore bouger de là jusques à ce que sachiés quel chemin ces gens-ci tiendront. Et à Dieu, monseigneur, auquel je pry qu'il vous doint ce que vous voudrez. Escript à Péronne, ce diemanche matin 2.

Le tout vostre tant que plus ne porroit, le mareschal JOACHIM. Et sur la suscription: A monseigneur le Chancellier.

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