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Item, incontinant avons fait savoir au roy lesdittes menasses, et espérons que, se laditte armée descent en vostre pays, elle aura nouvelles de luy et de saditte armée, à l'aide de Nostre Seigneur; et trouvons que le roy est assez adverty, comme il nous a fait savoir, que laditte armée de Bourgoigne ne monte que de quatre à cinq cens lances au plus. Item, messeigneurs les duc de Bourgoigne et conte de Charrolois ont escript lectres chacun à part soy ès bourgois, manans et habitans dudit Nevers, la coppie desquelles vous envoions; sur lesquelles n'a esté faite ne baillée aucune responce par lesdiz bourgeois et habitans, voz subgetz.

Item, pareillement mesdiz seigneurs ont escript telles et semblables lectres que dit est, à voz subgetz de vostre ville de Disise; desquelles avons veu les coppies et ont esté pourtées et baillées au roy. De et sur lesquelles nous escriprez vostre bon plaisir.

Item, depuis quinze jours en çà, autres lectres ont esté escriptes et envoiéez en ceste ville de la duchié de Bourgoigne par monseigneur le mareschal de mondit seigneur le duc; la coppie desquelles vous envoions par cedit pourteur, pour y avoir advis et nous en escripre vostre bon plaisir, comme dessus.

Item, vous plaise dépescher et renvoier ce présent message au plus brief que faire ce pourra.

Item, et au pourteur messaiger desdittes lectres a esté dit et respondu par les eschevins de ceste vostreditte ville, sans escripre, que volentiers lesdittes lettres vous envoieroient, et que, sans vous, n'y pourroient ne sauroient donner responce. Et à tant se départit ledit messaige de cesteditte ville pour retourner en Bourgoigne, et n'a séjourné en ceste ville que une nuyt et demi-jour.

Item, on nous a dit à ce jour d'uy que monseigneur de Bretaigne est alé de vie à trespas. Autrement au vray ne le sçavons.

Item, le roy nostre sire nous a octroié pour la garde et deffensse de voz villes, chasteaulx et forteresses de par deçà, mectre sus et y tenir en armes à ses soulde et gaiges les nobles, voz vassaulx et subgetz, jusques au nombre de XL lances ou envoiron, avecques les francs-archers de vostredit pays; et demain seront et doivent estre en ceste vostreditte ville les monstres de ceulx qui n'estoient pas ès monstres, pré39

T. II.

cédans pour estre passez èsdiz gaiges, combien que ès dittes monstres précédans qui furent faites il y a envoiron xv jours, en furent passés envoiron x lances du nombre desdittes XL lances, avec les francs-archers, dont en avons envoié en vostreditte ville de Molins, comme cy-dessus a esté dit, pour la cause contenue en son article. Item, neccessairement nous a convenu et convient faire grans frais, tant en voiaiges comme en autres choses neccessaires pour le bien de vostredit pays, et ne povons avoir ne trouver argent, car les assignacions à nous laissées et baillées à recevoir par deçà ne sont pas venues ens à la moitié, à l'occasion de la pouvreté de vostre peuple et des divisions qui sont survenues. Mesmement que les pesches, exploiz de justice et greniers montent à peu de chose, au regard de ce que on les avoit baillés et laissés en recepte.

Item, sur toutes choses vous plaise, nostre très redoubté seigneur, nous escripre de vostre prospérité, estat et santé, que désirons savoir sur toutes choses pour nostre consolacion, et nous escripre responce sur un chacun desdiz articles ouquel chet responce, et nous mander et commander voz bons plaisirs et commandemens, pour iceulx accomplir de nos petiz povoirs, de bon cueur et en grant vouloir, comme tenuz y sommes et faire le devons, à l'aide de Nostre Seigneur, qui vous doint sa paix et sa gråce, amen. Escript en vostreditte ville de Nevers, le xvir jour de juing.

Vos très humblez et très obéissans subgetz et serviteurs, les Gouverneur de Nivernoiz et autres gens de vostre Conseil et des Comptes estans audit Nevers.

76. LETTRE DE GUILLAUME HUGONET A CEUX D'AMIENS 1.

Il les exhorte à répondre aux lettres du comte de Charollais. primée par les autorités d'Amiens.

- Lettre du duc de Berry supDétention d'un héraut bourguignon. Menaces.

17 JUIN.

Messeigneurs de la ville et communalté d'Amiens, vuillés veoir les lettres que mon très redoubté seigneur, monseigneur le conte de

Copiée sur l'original, DUPUY, 596, fol. 26. Autographe sans signature.

Charroloys vous escript, et, ce vous amés le bien, honneur et proffit de vostre ville, faictes-lui responce et ne souffrés point qu'elles vous soient receléez, comme l'on a fait des lectres que monseigneur le duc de Berry vous a escriptes', lesquelles l'on ne vous monstre point, affin que vous ne sachés le bon vouloir et la sainte intencion que mondit seigneur de Berry a au bien du royaume et à abatre toutes gabelles, imposicions, mangeries et autres charges indeues du pouvre peuple, par l'advis, aide et conseil des princes et seigneurs du sang et autres notables hommes du royaume. Ne vuillés pas croyre ceulx qui vous font tenir rigueur; car ilz n'ont regart que à leurs affections particulières et non pas au bien de vostredicte ville. Et bien le monstrent en faisant détenir le hérault qui a présenté lesdictes lectres de mondict seigneur de Berry, duquel et autres termes que l'on tient, l'on se prandra à vous, et ne vous en garentiront point ceulx qui vous y conseillent et vous sement de paroles controuvéez. Pour ce que je n'ay ousé présenter lesdictes lectres de mondit seigneur de Charroloys, comme j'avoie en charge, doubtant qu'il ne me fût fait comme audit hérault, je les vous envoie par ce pourteur, lequel ne scet qu'il pourte. Escript ce mardi matin, xvir jour de juing.

Au dos: A Jehan Scorion, procureur en la court du bailliage d'Amiens. Et d'une autre main: Me Guillaume Hugonet à ceulx d'Amiens.

77. ASSIGNATION DE BLÉ FAITE AU ROI DE CHYPRE,

Sur les revenus du Dauphiné 2.

18 JUIN.

Loys, par la grâce de Dieu, roy de France, daulphin de Viennoys, à noz amez et féaulx les Gens de noz Comptes, salut et dilection. Nous voulons et vous mandons que la somme de treize cents florins, qui a esté assize et imposée de creue avec et oultre le principal de l'aide

'Cette lettre du duc de Berri, datée de Fougères, 1er juin 1465, et imprimée parmi les preuves à Philippe de Commines, éd. Lenglet Du Fresnoy, t. II, p. 466.

2

Copié sur deux cédules originales en parchemin, vol. 221 des Titres scellés de Clairambault.

nostre

à nous octroié par les gens des Trois Estatz de nostredit païs du Daulphiné, pour ceste présente année commençant le premier jour d'octobre derrenier passé, pour l'achapt de huit cens sommades de blé que avons fait achapter par nostre amé et féal conseillier Glaude Cot, nostre trésorier dudit Daulphiné, qui est au pris de dix-neuf gros et demy, foible chacune sommade; lequel blé a esté délivré monnoye, par dit trésorier à nostre très chier et très amé frère le roy de Chipre ', auquel nous l'avons donné pour l'avitaillement des places de sondit royaulme vous allouez ès comptes et rabatez de la recepte d'icellui nostre trésorier, en rapportant cesdittes présentes avecques certifficacion souffisant de l'achapt dudit blé et recongnoissance de nostredit frère, ou de son commis pour lui, comment il lui aura esté délivré, sans y faire aucune difficulté. Donné à Saint-Poursain, le xvIIIR jour de juing, l'an de grâce mil cccc soixante-cinq, et de nostre règne le quatriesme. Ainsi signé : PAR LE roy daulphin, Bourré.

Et scellé en cire rouge du grand sceau delphinal.

Décharge donnée par le roi de Chypre.

Loys, par la grâce de Dieu roy de Jhérusalem, de Chipre et d'Arménie, à tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nostre très chier et bien amé Glaude Coct, trésorier général du Dauphiné, nous a baillé et délivré, ou fait bailler et délivrer à nòstre certain commis, la quantité de huit cens sommades de blé froment, que monseigneur le roy nous a donné à icellui prendre et avoir par les mains dudit trésorier, pour advitailler aucunes places de nostredit royaume de Chipre, ainsi que en ses lettres patentes données à Saint-Poursain, le xviire jour de juing derrenier passé, est plus à plain contenu et déclaré. De laquelle ditte quantité de viii sommades de blé à nous délivré, ainsi que dit est, nous sommes contens, et en quictons ledit Glaude Coct, trésorier dessusdit, et tous autres. En tesmoing de ce, nous avons signé cesdittes présentes de nostre main et fait seeller

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du seel de noz armes. Donné à Chambéry en Savoye, le vin jour de juillet, l'an mil cccc soixante-cinq. Ainsi signé : ANTHOIM. Et scellé en papier sur queue de parchemin.

78. LETTRE DU SIRE DE BAZOGES AU COMTE DE NEVERS'.

pays.

Mauvais état des troupes du Une partie de son armée envoyée à Moulins. Passage de

Le siége de Moulins résolu. Voyage du sire de Bazoges auprès

Le roi l'a envoyé en Nivernais pour la défense du
maréchal de Bourgogne.
l'Allier par Louis XI.
du roi, pour le rassurer sur l'état du Nivernais.
Decize pendant le siége de Moulins.

-

Projet du roi de s'établir à Nevers et à

-

Il compte se rendre en Picardie après la soumission du Bourbonnais. Accroissement continuel de son armée. Le duc de Bretagne dans l'impossibilité d'agir. — Incertitude où sont les habitants du Nivernais à l'égard de leur seigneur.

18 JUIN.

Mon très doubté seigneur, je me recommande à vostre bonne grâce sy très humblement comme je puis. Et vous plaise savoir que, depuis que dernièrement vous ay escript, le roy a commandé à son eschançon Dos-d'Asne, et à moy, nous tenir en vos pays de Nyvernois, pour servir et secourir à messeigneurs de vostre conseil à la garde de vos pays, en lui faisant savoir ce qui sera de fere pour y donner provision. De présent fait payer tous les nobles et frans-archiers de vos pays à la garde des places où est nécessité. Les avons envoyé, parce que monseigneur le mareschal de Bourgongne est de présent à Othun 2 et fait ses monstres, et poeut avoir 111 ou IV cens lances du pays, telz quelz, en petit abillement, lequel n'a ancoires riens fait en vosdits pays; mais assez menassent, et souventesfois escript tant à vos villes que aux nobles, ainsi que veoir porrez par le double des lettres que vous envoient messeigneurs de vostre conseil. Il a envoyé à Molins en Bourbonnois sept ou vir lances, dont ont la charge messeigneurs de Couches, Chandio 3, Chrestien et Jehan de Digoine avec le conte d'Ostrelin. Le roy a conquis jusques à la rivière d'Alier, et mercredi dernier l'a passée et fait passer son artillerie; et est logié à Varennes et à Bessay, à trois

Prise sur une copie du temps, DUPUY, vol. 596, fol. 30. Voy. ci-dessus, pièce 28,

la commission du sire de Bazoges en Nivernais.

'Autun.

Chandieu.

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