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aujourd'hui Diomède en deux endroits. » L'abbé de Marolles, qui avait connu La Serre, dit que d'abbé et de conseiller d'état, il acheva ses jours dans le mariage. Il mourut en 1665. Voy. LUSSAN.

SERRE (JEAN-LOUIS-IGNACE DE LA), sieur de Langlade, né en Quercy, fut censeur royal et mourut le 30 septembre 1756, à 94 ans. Il a donné à la comédie française la tragédie d'Artaxare; à l'Opéra Polixène et Pyrrhus, Diomède, Polydore, Pyrame et Thisbé, Tarsis et Zélie, Scanderbeg, Nitétis. Il a composé le roman d'Hyppalque, prince Scythe, 1727, in-12; Les Désespérés, traduction de Marini, 1732, 2 vol. in-12.

SERRE (JEAN-ANTOINE LA), né à Paris en 1731, fut prêtre de l'Oratoire; il a prononcé des Discours latins en différentes occasions, publié des Poésies françaises de même; mais il a fait quelques ouvrages indépendans des circonstances, tels que la Poétique élémentaire, 1770, in-12; l'Eloquence, poëme en six chants, in-12; des Comédies et des Tragédies jouées dans des colléges. On juge bien qu'il avait mérité d'entrer dans la plupart des académics de province, quand, il est mort à Lyon le 2 mars 1781.

SERRE (MICHEL), peintre, né en Catalogne, fit le voyage de Rome et s'établit à Marseille, où il est mort en 1733, à 75 ans. On voit de ses ouvrages à Marseille et à Aix. On remarque dans ses tableaux du génie et un excellent coloris.

SERRES, Serranus (JEAN DE), fameux calviniste, échappa au massacre de la Saint-Barthélemi, et devint ministre à Nîmes en 1582. Il fut cmployé par le roi Henri IV en diverses affaires importantes. Ayant été consulté par ce prince pour savoir si on pouvait se sauver dans l'Eglise romaine, il répondit qu'on le pouvait. Cette réponse ne l'empêcha pas d'écrire, quelque temps après, avec emportement contre les catholiques. Il entreprit ensuite de concilier les deux communions dans un grand traité qu'il intitula De fide catholicá, sive de principis religionis christianæ communi omnium christianorum consensu semper et ubique ratis, 1607, in-8°. Mais cet ouvrage fut méprisé par les catholiques,

et traité avec tant d'indignation par les calvinistes de Genève, que plusieurs auteurs les ont accusés d'avoir fait donner à Jean de Serres du poison dont il mourut en 1598, à 50 ans 11 avait été marié; et on a de lui un grand nombre d'ouvrages dont les principaux sont 1° un livre en cinq parties, in-8°,intitulé De statu religionis et reipublicæ in Franciâ; 2o Inventaire de l'histoire de France,en 3 vol.in-16,mais dont la meilleure édition est celle de 1660, en 2 vol. in-fol.; 3° Mémoire de la troisième guerre civile et des derniers troubles de France sous Charles IX, en quatre livres, dans les mémoires de Charles IX, 3 vol in-8°; 4° Recueil des choses mémorables advenues en France sous Henri II Francois II, Charles IX et Henri III, in-8°. C'est ce livre qui est connu sous le titre de l'Histoire des cing rois, parce qu'il a été continué sous le règne de Henri IV jusqu'en 1597, in-8°; 5° quatre Anti-Jesuita, 1594, in-80, et dans un recueil qu'il intitula Doctrine jesuiticæ præcipua capita;6o une belle édition de Platon, en grec et en latin, avec des Notes, 1578, 3 vol. in - fol. L'ouvrage de Serres sur Platon serait peu estimé si Henri Etienne ne l'eût corrigé; 7° un Trailé de l'immortalité de l'âme, in-8°, etc. Ses ouvrages historiques sont peu fidèles et peu exacts. Il s'y déchaîne d'une manière indécente contre les personnes les plus, respectables.

SERRONI (HYACINTHE), habile religieux dominicain et premier archevêque d'Albi, naquit à Rome le 30 août 1617. Il suivit en France le père Mazarin, cardinal, frère du ministre de ce nom, et se fit bientôt connaître à la cour par sa prudence et par sa capacité dans les affaires. Il fut nommé évêque d'Orange cn 1646, intendant de la marine peu de temps après, et intendant de l'armée en Catalogne en 1648. Il soutint avec habileté les intérêts de la France dans la conférence de Saint Jean de Luz, et fut nommé évêque de Mende en 1661, abbé de la Chaise-Dieu en 1672,enfin évêque d'Albi en 1676: ce siége ayant été érigé en archevêché en 1678, Serroni en fut le premier archevêque. Il mourut à Pa ris le 7 janvier 1687, à 70 ans. Il avait été premier aumônier de la reine mère,

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dont il fit l'oraison funèbre. Il fonda un séminaire à Mende et un autre à Albi. On a de lui, outre son Oraison funèbre, les Entretiens affectifs de l'âme, 5 vol. in-12.

SERRY (JACQUES-HYACINTHE), célèbre théologien de l'ordre de saint Dominique, était fils d'un médecin de Toulon. Il fut reçu docteur de Sorbonne en 1697, devint, la même année, professeur de théologie dans l'université de Padoue, où il s'acquit une grande réputation par ses ouvrages, et où il mourut le 12 mars 1738, dans sa 79° année. Ses principaux ouvrages sont 10 une grande histoire en latin des congrégations de Auxiliis, dont la plus ample édition est celle de 1709, in-fol., à Anvers, et deux ouvrages français, in-12, pour réfuter les réponses que les jésuites avaient opposées à cette histoire; 2o une Dissertation intitulée Divus Augustinus, summus prædestinationis et gratiæ doctor, à calumnia vindicatus, contre M. de Launoy, Cologne, 1704, in-12; 3° Schola Thomistica vindicata, contre le père Daniel, jésuite, Colognc., 1706, in-8°, 4° Exercitationes historic, criticæ, polemica, de Christo ejusque Virgine matre, Venise, 1719, in-4°; 5o un traité intitulé Divus Augustinus divo Thomæ conciliatus, dont la plus ample édition est celle de 1724, in-12, à Padoue; 6o un traité intitulé De romano pontifice, Padoue, 1732, in-8°, en faveur de l'infaillibilité du pape et de son autorité dans les conciles généraux. On est surpris de voir le père Serry abandonner dans ce dernier ouvrage les maximes qu'il avait puisées en Sorbonne, et qu'il avait auparavant soutenues avec zèle; 70 Theologia supplex, Cologne, 1736, in - 12, traduit en français, 1756, in-12. Cet ouvrage concerne la constitution Unigenitus.

SERTORIUS (QUINTUS), fameux capitaine romain, natif de la ville de Nurcia. Après s'être distingué dans le barreau par son éloquence, il suivit Marius dans les Gaules, où il fut questeur et où il perdit un œil à la première bataille. Il se joignit ensuite à Cinna et à Marius, et prit Rome avec eux l'an 87 avant J.-C. Mais au retour de Sylla, il se sauva en Espagne, s'empara de la Lusitanie et s'y soutint vaillamment contre Métellus, Pompée et

les autres généraux romains qui furent envoyés contre lui. Il avait rassemblé autour de lui les Romains illustres échappés aux proscriptions de Sylla ; il avait établi un sénat et des écoles publiques. Ses liaisons avec Mithridate donnaient de l'inquiétude à Rome, lorsqu'il fut assassiné dans un festin par Marcus Perpenna, prétorien de son parti, à Huesca, l'an 73 avant J.-C. On dit que pour se concilier la vénération des Lusitaniens, il feignait, dans toutes ses affaires, de consulter une biche blanche qu'il avait apprivoisée. Tout le monde convient que Sertorius a été l'un des plus grands généraux de son temps, et que personne, ni avant, ni après lui, n'a été plus habile dans les guerres de montagnes.

SERVAIS (SAINT), évêque de Tongres, assista au concile de Sardique, où saint Athanase fut absous, et au concile de Rimini en 359, où il soutint la foi de Nicée. Il avait composé un ouvrage contre les hérétiques Valentin, Marcion, Aétins, etc., qui est perdu.

SERVANDONI (JEAN-NICOLAS), peintre et architecte, né à Florence en 1696, s'est fait un nom dans toute l'Europe, par les spectacles en décorations qu'il y a donnés. Il était chevalier de l'ordre de Christ, et est mort en 1766. Ses spectacles les plus connus sont Saint-Pierre de Rome, La Botte de Pandore, Enée aux enfers, Les travaux d'Ulysse, Léandre et Héro, La forêt enchantée, Le Triomphe de l'Amour conjugal, La Conquête du Mogol par Thamar Koulikan, La Constance couronnée. Le portail de Saint-Sulpice, à Paris, est bâti sur ses desseins. Il avait dirigé les décorations de l'Opéra depuis 1728 jusqu'en 1746.

SERVET (MICHEL), fameux hérésiarque du 16e siècle, naquit à Villanueva en Aragon, en 1509. Il vint étudier à Paris, s'y fit recevoir docteur en médecine, et y professa les mathématiques. Il alla ensuite s'établir à Charlieu, vers 1540; et après y avoir enseigné la médecine pendant deux ou trois ans, il voyagea en France et en Allemagne, publiant partout ses erreurs, ne voulant reconnaitre qu'une personne en Dicu, et blasphemant contre la Trinité. Il fut arrêté à la sollicitation de Calvin, en 1553, à Vienne en Dauphiné, et condamné à être

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brûlé à cause de ses erreurs. Servet se sauva après ce jugement; mais quelques semaines après, ayant été arrêté de nouveau, il fut brûlé vif à Genève, le 27 octobre 1553, à 44 ans. On reproche avec raison à Calvin d'avoir fait paraître trop de passion et d'animosité auprès des magistrats pour la condamnation de Servet; et le livre qu'il publia dans le même temps pour justifier son procédé, et pour montrer que les princes et les magistrats ont droit de faire mourir les hérétiques a fourni aux catholiques un argument invincible ad hominem, contre les protestans, lorsque ceux-ci leur ont reproché de faire mourir les calvinistes en France. Colladon, l'un des juges, a traduit ce livre en français, Genève, 1560, in-8°; et sa traduction est plus recherchée que l'original latin. Il faut avouer néanmoins que les calvinistes ont abandonné sur ce point la doctrine de Calvin, et qu'un grand nombre de savans théologiens catholiques soutiennent que les princes et les magistrats ne sont pas en droit de faire mourir les hérétiques, à moins que ceux-ci ne dogmatisent de manière à exciter des troubles et des séditions dans l'État. Il nous reste de Servet plusieurs ouvrages, dont les plus rares sont, De Trinitatis erroribus libri septem, 1531, in-8°; Dialogorum de Trinitate libri duo, 1532, in-8°; De Justitia regni Christi capitula quatuor, 1532 in-8°; Christianismi restitutio, Viennæ Allobrogum, 553, in-8° : c'est une nouvelle édition des livres précédens, augmentée de quelques traités; c'est dans cette édition qu'on trouve le fameux passage sur la circulation du sang; des notes sur la Bible de Pagnin, sur Ptolomée, Ratio syruporum, Parisiis, 1537, in-8°; son Apologie contre les médecins de Paris, qu'il fit imprimer en 1536, qui est entièrement perdue. Ces ouvrages sont très-rares, parce que Calvin et les catholiques les firent brûler avec grand soin.

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SERVIEN (ABEL), ministre et secrétaire d'état, surintendant des finances et chancelier des ordres du roi, était fils d'Antoine Servien, seigneur de Biviers, d'une noble et ancienne maison originaire du Dauphiné. Il fut employé dans les négociations les plus

importantes, s'acquit une gloire immortelle au traité de Wesphalie, où il était plénipotentiaire, et mourut en son château de Meudon le 17 février 1659, à 66 ans. Il était de l'académie Française. On a de lui des Lettres, imprimées, 1650, in-8°, avec celles du comte d'Avaux, et d'autres écrits.

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SERVIN (LOUIS), conseiller d'état, avocat-général au parlement de Paris, et l'un des plus savans magistrats de son temps, servit avec zèle les rois Henri III, Henri IV et Louis XIII. II mourut subitement aux pieds de ce dernier prince, le 19 mars 1626, en lui faisant des remontrances au parlement, où il tenait son lit de justice, au sujet de quelques édits bursaux. On a de Louis Servin des Plaidoyers, plusieurs Harangues et d'autres ouvrages, Paris, 1640, in-fol. M. Bougier, conseiller en la grand'chambre du parlement, auteur du Recueil des arrêts qui porte fit sur la mort de Servin, laquelle il était présent, les deux vers

son nom,

suivans:

Servinum una dies pro libertate loquentem Vidit, et oppressâ pro libertate cadentem.

à

SERVITE. Voyez FALCONIERI, PHILIPPE BENITI.

SERVIUS TULLIUS, sixième roi des Romains, était fils d'Ocrisia, esclave qui sortait d'une bonne famille de Corniculum, au pays latin. On dit qu'étant dans le berceau, tandis qu'il dormait, on vit un feu s'élever audessus de sa tête; ce qui fut regardé comme un présage de son élévation future. Servius Tullius devint en effet gendre de Tarquin-l'Ancien, dans le palais duquel il avait été élevé, et lui succéda 577 avant Jésus-Christ. Il vainquit les Veïens et les Toscans, fut le plus grand législateur des anciens Romains, institua le dénombrement des Romains, dont le nombre se trouva alors de 84,000; établit la distinction des rangs et des centuries entre les citoyens, régla la milice et augmenta l'enceinte de la ville de Rome, en y enfermant les monts Quirinal, Viminal et Esquilin. Il fit bâtir un temple de Diane sur le mont Aventin, et donna sa fille Tullia en mariage à Tarquin-le-Superbe, qui devait lui succéder. Ce prince, impatient de

régner, fit assassiner Servius Tullius, 533 avant Jésus-Christ, et monta sur le trône. Tullia, loin d'être touchée d'un attentat si horrible, fit passer son char sur le corps de son père, encore sanglant et étendu au milieu de la rue.

SERVIUS (HONORATUS-MAURUS), célèbre grammairien latin, dont nous avons d'excellens Commentaires sur Virgile, vivait au 4e siècle. On le trouve dans le Virgile d'Etienne, 1532, in- fol.

SESAC, roi d'Egypte, donna retraite dans ses états à Jéroboam qui fuyait devant Salomon. Il fit ensuite la guerre à Roboam, et pilla Jérusa

lem.

SÉSOSTRIS, roi d'Egypte, et l'un des plus grands conquérans qui aient régné dans le monde, vivait, à ce que l'on croit, quelques siècles avant la guerre de Troie. Il entreprit la conquête de l'Asie, et ayant laissé son frère Armaïs, autrement Danaŭs, régent de son royaume, il défit les Assyriens, les Mèdes et les Scythes, subjugua la Phénicie, la Syrie et toutes les provinces de l'Asie. Mineure avec la Thrace et la Colchide, et laissa partout des inscriptions sur des colonnes pour être des monumens éternels de ses victoires. Ayant appris que son frère Armaïs voulait usurper la souveraineté, il interrompit le cours de ses conquêtes, et retourna promptement en Egypte, où il régna encore 33 ans, après en avoir chassé Armaïs. Strabon assure qu'il avait entrepris de joindre par un canal la mer Rouge avec le Nil. La vie de Sésostris et le temps auquel il a vécu sont de grands sujets de contestation parmi les savans.

SESSA. Voyez SHEнSA.

SETH, troisième fils d'Adam et d'Eve, naquit l'an du monde 130. Il eut pour fils Enos à 105 ans, et vécut en tout 912 ans. Il y a eu des hérétiques appelés Séthéens, qui prétendaient que Seth était le Christ, et que ce patriarche, après avoir été enlevé du monde, avait reparu sous le nom de Jésus-Christ.

SETTLE (ELKNANAH), poète couronné de la ville de Londres, car il v en avoit aussi un couronné du roi. Celui de la ville n'avait que la moitié de la pension, et était chargé de faire

le panégyrique des lords-maires nouvellement élus, et des vers qu'on récitait aux spectacles. Mais l'esprit d'économie ayant retranché cette partic des spectacles, Settle n'cut point de successeur. Au reste, c'était rendre service au public que de le dispenser d'entendre de mauvais vers. Settle fit aussi des écrits politiques contraires les uns aux autres, parce qu'il les faisait pour de l'argent, des pièces de théâtre, et joua la comédie sur la fin de ses jours. Mais comme il n'était pas grand comédien, il a fait plus d'une fois à Londres le rôle d'un dragon dans un corps de dragon de cuir vert de son invention. Il a un grand rôle dans le Dunciade de Pope, qu'il avoit critiqué.

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SEUR (THOMAS LE), minime, professeur de mathématiques et de théologie à Rome, né à Rethel en 1703 est mort le 22 septembre 1770. Il est auteur d'un Mémoire sur le calcul intégral, 1748, in-8°, et d'autres ouvrages de mathématiques, avec le père Jacquier son confrère; Philosophia naturalis principia, 1739 et 1741, 4 vol. in-4; Riflezioni sopra i danni della Cuppola di S. Pietro, 1743, in-40; Descrizione d'un instrumento proprio per far orologgi solari, 1754, in-4°; une Algèbre et une Perspective, en italien; Institutiones philosophica, 1760, 5 vol. in-12.

SEVE (GILBERT DE), peintre, né à Moulins, est mort le avril 1698, à 83 ans. On voit de ses tableaux à Versailles et à Paris aux Carmes déchaussés et à la Charité.

SEVERAC (AMAURI DE), tint toujours le parti du connétable d'Armagnac, et suivit par conséquent le parti de Charles VII, qui le fit maréchal de France. Se voyant le dernier de sa famille qui remonte au 13e siècle, et hors d'espérance d'avoir des enfans, il fit don de toutes ses terres au comte d'Armagnac. Le comte de Pardiac qui les prétendait, fit arrêter et étrangler Severac au château de Gaiges en 1427;

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SÉVÈRE (Lucius-Septimius,) cmpereur romain, naquit à Leptis en Afrique, l'an 146 de Jésus-Christ. 1! s'éleva, par sa valeur, aux charges les plus importantes, et se fit déclarer empercur, l'an 193, sous prétexte de

venger la mort de Pertinax. Il fut ensuite reçu dans Rome, se défit de Julien et de Niger ses compétiteurs, vainquit les Mèdes, les Arabes, et plusicurs autres barbares, et punit les Juifs rebelles d'une manière très-rigoureuse. Il marcha ensuite contre Albin, qu'il vainquit, et qui fut tué dans une grande bataille près de Lyon le 19 février 197. Sévère, après cette victoire, fit paraître une grande cruauté envers la femme, les enfans et les partisans d'Albin. Il suscita contre l'Eglise la cinquième persécution, et fit faire en 207, dans la Grande-Bretagne, une grande muraille pour empêcher les Bretons de faire des courses sur les terres des Romains. On voit encore aujourd'hui les restes de ce mur. Sévère avait deux fils, Antonin Caracalla et Géta, l'un et l'autre Césars et associés à l'empire. Caracalla, dans l'impatience de régner, marchant un jour à cheval derrière son père, mit la main à l'épée pour le tuer. Sévère. qui s'aperçut de cette action, la dissimula, mais l'horreur d'un crime si noir le jeta ensuite dans une mélancolie dont il mourut un an après, à Yorck en Angleterre, le 4 février 211, à 66 ans. C'était un prince courageux et spirituel. Il aimait les gens de lettres, et savait l'histoire et les mathématiques. Il avait écrit lui-même sa vie. Caracalla et Geta ses fils lui succédèrent.

SÉVÈRE ALEXANDRE, empereur romain. Voyez ALEXANDRE.

SEVERE (Lucius-Cornelius), poète latin, qui vivait sous le règne d'Auguste, vers l'an 24 avant J.-C. On donna en 1703, in-8°, et en 1715, à Amsterdam, in-12, de belles éditions de son poëme de l'Etna et de quelques fragmens.

SEVERIN (SAINT), abbé et apôtre de Bavière et d'Autriche, prêcha l'Évangile en Pannonie, dans le 5e siècle, et mourut le 8 janvier 482.

SEVERIN (SAINT), de Château-Landon dans le Gâtinois, et abbé d'Agaune, s'acquit une si grande réputation de vertu et de sainteté, que le roi Clovis étant tombé malade en 504, le fit venir à Paris, afin qu'il lui procurât sa guérison. Ce prince, par reconnaissance, lui donna de l'argent pour distribuer aux pauvres, et lui accorda la grâce de plusieurs criminels.

Saint Severin mourut sur la montagne de Château-Landon le 11 février 507. C'est lui qui est le patron titulaire de la paroisse Saint Severin de Paris.

SEVERIN, , pape, succéda à Honorius le 28 mai 640, et mourut le 1er août suivant. Jean V lui succéda.

SÉVIGNÉ (MARIE DE RABUTIN dame de Chantal et de Bourbilly, et marquise de), était fille de Celse Benigne de Rabutin, baron de Chantal, Bourbilly, etc., chef de la branche aînée de Rabutin, et de Marie de Coulanges. Elle naquit le 5 février 1626, et perdit son père, tué l'année suivarte, à la descente des Anglais en l'île de Rhé, où il commandait l'escadre des gentilshommes volontaires. Elle épousa en 1644, à l'âge de 18 ans, Henri, marquis de Sévigné, d'une très-ancienne maison de Bretagne, maréchal de camp, et gouverneur de Fougères, lequel fut tué en duel en 1651, par le chevalier d'Albret. Madame de Sévigné en eut deux enfans, Charles marquis de Sévigné, et FrançoiseMarguerite, mariée, le 24 janvier 1669, à François Adhémar de Monteil, comte de Grignan, et lieutenant-général des armées du roi, morte en 1705. La tendresse qu'eut madame de Sévigné pour ses enfans l'empêcha de se remarier, quoiqu'elle eût toutes les grâces et toutes les belles qualités du corps et de l'esprit, que l'on admire et que l'on recherche le plus dans les personnes de son sexe. Elle mit tous ses soins à leur donner une excellente éducation, et elle y réussit. Elle fit paraitre, pour la comtesse de Grignan sa fille, une tendresse extraordinaire; et c'est à cette tendresse que nous sommes redevables d'un grand nombre de lettres qui sont des chefs-d'œuvre dans le genre épistolaire. Il y règne une naïveté, un enjouement et une délicatesse inexprimables, avec ce style noble, aisé et négligé qui convient aux lettres, et qui caractérise les personnes d'esprit et de goût. Madame de Sévigné n'était occupée que de madame de Grignan. Toutes ses pensées ne tournaient que sur les moyens de la voir, tantôt à Paris, où sa fille venait la trouver, tantôt en province, où elle allait trouver sa fille. Dans le devnier royage qu'elle fit à Grignan,

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