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être nommé au concours1. L'évêque, après les épreuves, présentait trois sujets : le prévôt de Saint-Pierre choisissait l'un d'entre eux et lui donnait des lettres d'institution; après quoi, le curé ainsi promu recevait de l'évêque la cure des âmes. Telle fut la pratique suivie jusqu'à l'année 1762. Il y eut alors quelques difficultés, reprises en 1766 à la suite d'une correspondance et de notes échangées, l'évêque, comte de Salm-Reiffenscheid, décida que l'usage reçu depuis le concile continuerait d'être suivi à Saint-Pierre. Le dernier curé, installé le 2 octobre 1783, Pierre-Louis Nolf, fut encore nommé d'après cette forme, le 22 août 1783 2.

Un document officiel nous apprend quels étaient la situation, les droits et les devoirs du curé de Saint-Pierre. C'est une lettre adressée, le 8 août 1746, aux chanoines d'Aire-sur-la-Lys, qui avaient demandé ces rensei

gnements.

Le curé ne fait aucun office dans la collégiale, en dehors de sa chapelle de paroisse.

Les dimanches et jours de fêtes, il célèbre une simple messe basse pour les paroissiens, à huit heures ou huit heures et demie, suivant la saison : elle doit être terminée avant la procession du chœur, qui suit immédiatement l'aspersion de l'eau bénite, et qui précède la grand' messe.

1. La première vacance après le concile de Trente eut lieu seulement en 1606. Le titulaire, Henri Crocheron, était en fonctions depuis cinquante-et-un ans: il était âgé de quatre-vingt-treize ans. Il devint nécessaire de le remplacer. Le prévôt, Vincent de Zélandre, présenta son successeur en ces termes : « Auquel effect ay jugé estre propre le porteur de ceste, maistre Honoré Le Cuint, capable, selon mon petit jugement, combien que jeune, toutes fois prudent, discret, dévôt, pieux et bien versé ès cas de conscience, bon philosophe graduė, et pas moins bon théologien, lequel selon le S. concile de Trente envoye vers V. S. Rme, la suppliant bien humblement qu'icelle soit servie d'examiner ledit Honoré, et le trouvant capable, l'admestre, espérant qu'il serat ung bon et pertinent serviteur en l'église de Dieu. » Lettre à l'évêque de Tournai, 29 janvier 1606, dans le Recueil Godefroy. (Bibl. comm. de Lille.) Comme on le voit, il n'est pas encore question de concours. 2. Registre contenant les collations des prébendes, les présentations et provisions des cures, etc., faites par messire François-Marie de Valory, prévôt de SaintPierre (man. n. 667 de la Bibl. comm. de Lille), p. 30-32, 84-87.

Le curé prêche à l'évangile de la messe paroissiale. En outre, il fait le catéchisme à une heure pendant le carême, après complies en autre temps.

Il peut assister à tous les offices du chœur, dans sa stalle ordinaire, voisine de celle du sous-chantre, au rang des chapelains de haute forme 1. Il a droit aux distributions des vicairies. Une concession gracieuse l'autorise, ainsi que les autres curés de la ville, à porter le costume canonial. Il est soumis, comme tous les suppôts, à la juridiction et correction du chapitre.

La bénédiction des fonts, le samedi saint et la veille de la Pentecôte, est faite par le prévôt, ou en cas d'empêchement, par le doyen et les autres dignités suivant l'ordre de préséance.

Le prévôt, suppléé en cas de besoin par les dignitaires inférieurs, administre les derniers sacrements à tout le clergé de l'église. On prend le viatique et les saintes huiles. dans la chapelle paroissiale, comme se trouvant plus à portée 2.

Le curé nomme librement ses vicaires, à condition de les prendre parmi les prêtres attachés à la collégiale. De même il peut choisir ses chantres et habitués dans le personnel de Saint-Pierre il ne lui est pas permis d'introduire sans autorisation des étrangers quelconques, séculiers ou réguliers.

1. Le 26 avril 1625, dans un différend entre la communauté des chapelains et le curé de Saint-Pierre, Jean Brabant, le chapitre prononce que les deux stalles voisines de celles du chantre et de l'écolâtre ne sont point affectées aux deux plus anciens chapelains, mais doivent être réservées; de même que « la place voisine du stal de l'escolastre n'appartient point au pasteur d'icelle église, ains que son stal est celuy proche et à costé gauche du sous-chantre, auquel iceluy pasteur aura à y retourner et l'occuper comme il l'a fait depuis son installation, et lequel a toujours esté le stal de ses prédécesseurs, et par eux occupé de temps immémorial, et dont n'i a mémoire au contraire. » (Origin.)

2. Le 10 mars 1741, le viatique est porté à un petit clerc par M. le doyen, M. le prévôt étant indisposé. V. d'autres cas dans les Actes capitulaires, 3 mai, 4 avril, 9 et 26 septembre 1741. Tous les suppôts étant paroissiens de Saint-Pierre, on allait les administrer même quand ils habitaient une autre paroisse.

Le chapitre nomme les receveurs des fondations et du casuel, reçoit et approuve leurs comptes, fait les règlements pour le service de la paroisse, autorise les cérémonies extraordinaires, les messes solennelles avec sonnerie, les processions.

Les paroissiens n'ont à supporter aucune dépense. Il n'y a point par conséquent de marguilliers: le chapitre se charge de tout, pourvoit à tout, moyennant la perception des droits de cloches, fosses, poêles et cires, à l'occasion des services funèbres 1.

La paroisse n'était qu'un accessoire à Saint-Pierre. La collégiale la dominait, sans absorber pourtant ses services spéciaux, et primait de même toutes les autres paroisses elle était l'âme de la vie religieuse dans toute la cité.

C'est à Saint-Pierre qu'avaient lieu les Te Deum et les solennelles actions de grâces, les obsèques des souverains et des princes, les prières prescrites pour les calamités et les nécessités publiques. C'est de là que partaient les processions générales du clergé, soit ordinaires, soit extraordinaires : celles des Rogations, de l'Ascension, du Saint Sacrement, de Notre-Dame de la Treille, de l'Assomption pour l'accomplissement du vœu de Louis XIII; et enfin, celles qui avaient lieu exceptionnellement dans des circonstances particulières. Pour les solennités et processions faites chez les religieux, par exemple lors de la canonisation de leurs saints, de l'introduction d'une relique, ou d'une dévotion nouvelle, on sollicitait l'auto

1. Actes capitulaires, 18 août 1746.

2. Le Trésor spirituel, ou Calendrier à l'usage de la ville de Lille, située dans le diocèse de Tournai, où se trouvent toutes les fêtes et solennités, tant générales que particulières, les indulgences plénières, les offices, les jeûnes, etc., qui s'observent en la ville de Lille, augmenté des dédicaces et carmesses des villes, bourgs et villages des environs de la ville, et des fêtes des corps de métiers, pour l'année 1787. (Seule année parue.) Lille, Boubers, M. DCC. LXXXVII. In-12 de 117 pages. On trouve dans ce petit volume une foule de particularités inté

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