M. GOLDSMITH, Anglais, est resté huit ans à Paris. Il rédigeait le The Argus. Il dit qu'il avait cru Buonaparté le plus puissant Hercule qui devait purger la terre des monstres; mais l'expérience lui a prouvé que la révolution avait enfanté une hydre au lieu d'un Hercule. Il raconte qu'il était lié en Angleterre avec M. Otto; qu'après la paix, il vint avec une lettre de celui-ci pour M. Sémonville à la Haye, et que ce dernier lui donna un passeport pour Paris. Il fit un nouveau voyage dans son pays, dans l'intention d'y établir un journal. Il revint trois semaines après à Paris, et le gouvernement l'engagea à faire sa feuille en France. Il prétend qu'il a été la dupe de M. Talleyrand. Il a été arrété et conduit à Dieppe, pour être embarqué, et ramené de cette ville dans la capitale, par ordre du grand-juge ministre de la police. "Voici pourquoi Buonaparté désirait avoir Peltier, auteur des Actes des Apôtres, en son pouvoir; et, pour atteindre ce but, il voulait me livrer. Il se trompait; il croyait que le gouvernement d'Angleterre était comme celui de France; qu'en Angleterre comme en France il suffisait d'accuser un homme pour le faire condamner. "Cependant les circonstances suivantes dérangérent le plan du premier consul. "L'avis par lequel je faisais connaître que les articles injurieux dans l'Argus ne devaient pas m'être imputés, parut le jour après que je quittai Paris; et ce fut probablement en conséquence, que l'ambassadeur anglais était instruit de tout ce qui m'était arrivé. On ne pouvait plus, d'après cela, me considérer comme une victime digne d'être offerte au gouvernement anglais en échange pour Peltier. La conduite de Buonaparté envers moi pouvait être représentée dans son vrai jour, et il pouvait perdre dans l'opinion de ceux qui, en Angleterre, se sont laissés séduire au point d'administrer sa con 507390 |