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sur une assiette. Quelques heures plus tard il remarqua dans la cuisine séparée de son laboratoire par une cour, quelques feuilles de papier blanc tombées par terre et sur lesquelles des mouches avaient déposé leurs excréments. Un examen microscopique révéla dans ces excréments la présence des œufs du parasite. Quelques mouches furent aussitôt capturées dans la cuisine; et, dans les matières fécales que contenait le tube intestinal, le Dr Grassi trouva également un certain nombre d'œufs. Comme il était absolument impossible d'éloigner les mouches de toutes les provisions de bouche, le Docteur courait grand risque, lui et sa famille, d'être contaminé par les parasites. -Grassi poursuivit ses expériences. Il prit les segments chargés d'œufs d'un ver solitaire conservé dans l'alcool (Taenia solium) et les déposa dans un vase rempli d'eau, de telle sorte qu'un grand nombre d'œufs se trouvaient en suspension dans le liquide. Les mouches arrivèrent, et une demi-heure après le Docteur remarquait dans leur canal intestinal et dans leurs excréments des œufs de ver solitaire. Sans aucun doute ces œufs à l'état pur, capables de se développer et de se transformer, auraient pu tout aussi bien être transportés. Si l'on veut continuer ces expériences, que l'on mette de la poudre de lycopode dans de l'eau sucrée; on pourra constater un transport identique. C'est de cette façon que les spores des champignons parasites, les Schizomycètes, qui causent certaines maladies, vont trouver les milieux qui leur conviennent.

Le D1 Grassi a trouvé également dans les excréments des mouches les spores de l'Oïdium lactis et d'une espèce de Botrytis. Naturellement on doit se demander si tous ces germes ainsi absorbés ne rencontrent pas, après un séjour plus ou moins long dans l'estomac ou dans le canal intestinal, des sucs qui les détruisent. Cependant dans bien des cas des corps assez gros ne sont pas assimilés; nous n'en citerons

pour exemple que le champignon parasite des mouches, Empusa muscæ, qui s'introduit chez eux très probablement par l'estomac.

Le Dr Grassi va continuer ses recherches; mais il serait à souhaiter, dans l'intérêt général, que toutes les personnes munies d'un bon microscope fissent comme lui.

(Traduit du « Humbolt ». Octobre 1884).

M. DUBOIS.

Variation de la quantité d'amidon dans
les feuilles.

Un mémoire du professeur Sacht, publié au commencement de cette année dans « Arbeitens des botanischen Instituts » volume III, à Wurtzbourg, décrit quelques expériences qui peuvent intéresser la plupart des lecteurs de « Science Gossip ». Si des feuilles fraîches sont plongées dans l'eau bouillante pendant environ dix minutes, puis dans l'alcool, leur chlorophylle est éliminée sans rupture des cellules et les feuilles deviennent étiolées. Il reste parfois plus ou moins d'amidon que l'on découvre facilement par l'immersion de la feuille blanchie dans une solution d'iode dans l'alcool. S'il y a beaucoup d'amidon, le tissu cellulaire de la feuille devient d'un bleu noir, les nervures apparaissant comme un réseau clair sur un fond sombre. Avec moins d'amidon, la couleur est plus pâle : s'il n'y a pas d'amidon, il n'apparaît qu'une tache jaune d'iode. Les amateurs peuvent ainsi répéter les expériences intéressantes de Sacht, desquelles il résulte que la quantité d'amidon contenu dans les feuilles varie avec leur exposition à la lumière. Si l'on a recouvert avec une feuille d'étain une partie d'une feuille en exposant le reste à la lumière, la partie abritée forme une tache claire après que la feuille a été traitée comme ci-dessus.

Les différences entre les conditions des feuilles dans le jour et dans l'obscurité se manifestent d'une manière trèsfrappante et l'on peut démontrer ainsi les variations pendant le jour, car il faut très peu de temps pour déterminer la formation ou la disparition de l'amidon. Des feuilles pleines d'amidon le soir peuvent s'en trouver complètement dénuées le matin. La meilleure démonstration consiste à partager, le matin, en deux parties une feuille déterminée, et une autre le soir, et à en enlever une moitié, pour comparer ces parties de feuilles le soir et le matin. La demi-feuille séparée avant le lever du soleil ne décèle, lors de l'expérimentation, aucune trace d'amidon, tandis que la seconde moitié essayée le soir, en présente beaucoup. La différence s'explique par la transformation de l'amidon en glucose soluble qui est enlevée pour nourrir la plante. Ce fait se présente le jour comme la nuit, mais il se forme, pendant le jour, plus d'amidon qu'il ne s'en utilise. Pendant la nuit il ne se forme pas d'amidon. Il en résulte que la composition d'une feuille donnée varie selon l'heure de la journée à laquelle elle a été cueillie; ce qui explique les écarts que l'on peut observer en différentes analyses des feuilles d'une même plante.

Plus tard, les analyses quantitatives de Sacht l'ont conduit. à cette conclusion que 20 à 25 grammes d'amidon sont généralement formés par jour et par mètre carré de surface. foliacée. Les quantités varient avec les espèces des plantes.

Décembre 1884.

Traduit de « Science Gossip ».
CH. COPINEAU.

Remarques sur le sens du goût chez les
Oiseaux.

Le Dr G. F. Waters parle de deux observations auxquelles il a procédé il y a longtemps et desquelles il résulte que les oiseaux ont le sens du goût et en font soigneusement usage avant d'absorber une substance qu'ils ne connaissent pas.

Il y a trente ans, je travaillais, au printemps, dans mon jardin à Waterville. Je remarquais une poule qui picorait par terre quelque chose de blanc avec des mouvements assez mesurés pour inspirer l'idée qu'elle ne savait pas à quoi elle avait affaire. Elle avait l'air de goûter; prenant dans le bec un peu de cette substance, elle levait la tête, fermait à moitié les yeux, ouvrait et fermait le bec lentement d'abord, puis très rapidement. Après avoir répété ce manège quatre ou cinq fois elle se mit à manger avec ardeur, comme si elle eût été affamée depuis longtemps. Ma curiosité fut éveillée et je me levai pour aller voir ce qu'elle avait trouvé. C'était dans une partie de mon jardin où les poules n'avaient pas le droit d'aller; et, en temps ordinaire, à mon approche, elle se fût sauvée dans ses quartiers; cependant, cette fois, au lieu de fuir, elle n'en mangea que plus rapidement, essayant de continuer son repas, même après que je l'eusse prise. Sa trouvaille était un morceau d'une grosse pomme de terre qui avait passé l'hiver sur place, avait été fendue, plusieurs fois gelée et dégelée, et dont l'amidon s'était transformé en sucre.

La même année, on me donna plusieurs jeunes éperviers pris dans le nid, que j'élevai à la main. Ils étaient accoutumés à prendre leur nourriture entre mes doigts. Je leur achetais du poisson, des grenouilles et du foie de bœuf. Le foie était coupé par bouts de 3 à 5 pouces de long qu'ils avalaient toujours tels que je les leur présentais, trouvant plus commode de ne pas les rompre. J'avais l'habitude de

leur donner la nourriture de bonne heure, le matin, puis je me mettais à travailler à mon jardin. Lorsque je n'avais pas de nourriture prête, poissons, grenouilles ou foie, je prenais ma fourche de jardinier et leur déterrais quelques vers. Au commencement, je les leur donnais avec les doigts, mais ils ne tardèrent pas à les prendre eux-mêmes, les saisissant vivement comme auraient pu faire des poules et des poulets. Lorsqu'ils commençaient à mettre moins d'empressement à leur chasse, je cessais mes recherches et commençais mon tour de jardin pour écheniller. Ce jardin avait été abandonné pendant nombre d'années, et il était littéralement infesté de grosses chenilles sans poils, vertes comme les feuilles foncées de la sauge. Elles se cachaient sous terre pendant le jour et sortaient le soir, rongeant tout ce qu'elles pouvaient rencontrer de verdure. J'avais coutume de commencer ma chasse de cette vermine dans mes petits pois, et le plus jeune des éperviers suivait exactement mes pas, pour surveiller mes mouvements et rester en ma société. J'avais commencé par tuer les chenilles à l'aide d'une baguette, mais une fois, j'en trouvai une exceptionnellement grosse, au moment où mon épervier venait en face de moi et me considérait. Je la lui tendis. Il la prit avec le bec, puis la laissa tomber sur le mur, ensuite il saisit une des extrémités de la chenille avec les serres de la patte droite; se tenant alors sur la patte gauche, il souleva la chenille et l'examina longuement. Pendant tout le temps, il s'éclaircissait le regard par un mouvement fréquent de la membrane clignotante et retournait la chenille de manière à la voir de tous les côtés. Après l'avoir ainsi considérée quelques instants, il la mit par terre sans la lâcher de la griffe droite, et levant la serre gauche, il saisit sa victime par l'autre bout, puis la coupa en deux d'un coup de bec. Debout sur la patte gauche, il leva la droite dont les ongles tenaient toujours la moitié de chenille, qu'il examina de nouveau

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