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une ville du Vercellais. Ce précieux diarium contenait, à la date de 1319, la mention d'un don fait par ce Joseph à son frère du Coder de l'Imitation (pretiosum codicem de Imitatione) qu'il disait tenir de longue main (longa manu) de ses aïeux. C'en était assez un lien authentique existait entre le codex et le diarium; le nouveau manuscrit de Advocatis était proclamé du XIIe siècle et l'Imitation donnée définitivement à Gersen.

Comment le bienheureux fragment de journal, qui ne contenait qu'un petit nombre d'articles si courts, faisait-il précisément mention dans l'un d'eux du livre de l'Imitation? L'estimable M. de Grégory ne chercha pas à le savoir. Cette circonstance assez bizarre n'éveilla en lui aucun soupçon. Il reçut, en toute confiance, des survivants de la famille de Advocatis, une copie certifiée authentique par le notaire, du lambeau de journal dont rien n'indiquait la provenance. La mention relative à l'Imitation est ainsi conçue :

« Die 11ma mensis Februarii an 1349.....

« 15ma Die Dominica inensis februarii post divisionem factam cum fratre meo Vincentio qui Ceridonii abitat, in signum fraterni amoris quod hoc temporalibus tantum impulsus negotiis feci, dono illi preciosum Codicem de Imitatione Xpti, quod hoc ab agnatibus meis longa manu teneo, nam non nulli antenates mei hujus jam recordarunt. »

Pour M. de Grégory, c'était la preuve que l'Imitation existait déjà au XIVe siècle, et la preuve aussi que le manuscrit acheté par lui était précisément celui dont le journal de famille, retrouvé à Bielle dans le Vercellais, faisait mention.

Malheureusement, tout est suspect dans ce Diarium la date de 1349, exprimée par des chiffres modernes, notamment le 4, qui ne sont pas en rapport avec elle; la teneur, à cause surtout de cette mention étrange et sans analogue au moyen âge, pretiosum codicem de Imitatione Christi; l'écriture, paléographiquement impossible, et le cahier lui-même formé de feuilles de papier toutes déchirées. Le diarium si extraordinairement retrouvé à Verceil, on ne sait trop comment, porte en lui-même la preuve de sa fraude; tout donne à croire qu'il est l'œuvre d'un Vrain-Lucas, plus hardi même qu'habile, qui aura trompé la foi des descendants de la famille

De'Avogadvi. Quant au manuscrit supposé du XIIe siècle, qui ne contient qu'un texte très-défectueux de l'Imitation, il serail, au jugement d'hommes vraiment compétents, entre autres de M. Léopold Delisle, notre premier paléographe, à peine du XVe siècle.

Personne ne peut être plus innocent que l'honorable M. de Grégory de cette supercherie, mais personne ne pouvait en être plus facilement victime. C'est lui qui, dans son ardeur à trouver pour Gersen des répondants dans les àges anciens, mettait au xive siècle Gérard de Rayneval, diplomate français, mort au commencement de ce siècle-ci ; c'est lui encore, avec son enthousiasme gerséniste, qui donnait pour un manuscrit du XIIe siècle le Codex Mazarineus contenant deux citations du chancelier Gerson, mort en 1429! On voit trop qu'il prenait de toutes mains ses documents et ses preuves, uniquement préoccupé de servir la cause de son héros. Ses écrits, remplis d'inexactitudes et d'erreurs de toute sorte, et dénués de toute critique, ne méritent qu'une médiocre confiance; tout au plus peuvent-ils servir de piédestal à la statue que les habitants de Verceil viennent d'élever à leur fabuleux compatriote.

Une dernière remarque à l'appui des conclusions des précédents articles sur la patrie de l'Imitation, nous est fournie par le manuscrit de 1416 : « Il existe, disions-nous, environ deux cents manuscrits connus de l'Imitation. Les trois quarts appartiennent authentiquement à l'Allemagne ou aux Pays-Bas. Le nombre, l'antériorité et l'excellence des manuscrits allemands, d'une part; de l'autre, les traces de l'influence germanique que l'on constate dans bon nombre de manuscrits des autres pays, nous semblent établir certainement que l'Imitation de Jésus-Christ est née et s'est propagée en Allemagne, d'où elle a passé, dans le premier tiers du xv° siècle, en France et en Italie. » Nous ajoutions : « En recherchant l'origine particulière de chaque manuscrit, on reconnaît que beaucoup de manuscrits allemands viennent des maisons des chanoines réguliers établies soit en Allemagne, soit dans les Pays-Bas. Cette provenance est indiquée tantôt par l'Explicit où le copiste mentionne le nom du monastère, tantôt par une possession continue, d'autres fois par certaines circonstances du recueil. On remarque en outre que le plus grand nombre des maisons canoniales ou

se trouvent ces manuscrits, appartenaient à la congrégation générale des chanoines réguliers de Windesheim, fondée au diocèse d'Utrecht en 1387 et qui comptait déjà à la fin du xve siècle, tant en Allemagne que dans les Pays-Bas, quatrevingt-quatre maisons du même ordre 1. »

Des autres preuves que nous exposions dans ces premières recherches, « si l'on rapproche, disions-nous encore, les renseignements fournis par les manuscrits eux-mêmes, on est naturellement amené à chercher la patrie de l'Imitation en Allemagne, et entre les divers pays allemands, en Hollande, où naquit la congrégation de Windesheim à laquelle appartiennent, et la maison du Mont-Sainte-Agnès dont Thomas à Kempis fut prieur, et les autres maisons canoniales qui ont fourni en plus grand nombre les manuscrits de l'Imitation, parmi lesquels le manuscrit de 1406 est le premier en date. »> Notre manuscrit de 1416 confirme de tous points ces inductions. Il est une nouvelle preuve de l'origine rhénane de l'Imitation et de la filiation qui rattache l'incomparable livre à la congrégation de Windesheim à laquelle appartenait le couvent de Rouge-Cloître.

ARTHUR LOTH.

1 Revue des questions historiques, 1er janvier 1874, pp. 117 et 120.

De'Avogadvi. Quant au manuscrit supposé du xe siècle, qui ne contient qu'un texte très-défectueux de l'Imitation, il serait, au jugement d'hommes vraiment compétents, entre autres de M. Léopold Delisle, notre premier paléographe, à peine du xve siècle.

Personne ne peut être plus innocent que l'honorable M. de Grégory de cette supercherie, mais personne ne pouvait en ètre plus facilement victime. C'est lui qui, dans son ardeur à trouver pour Gersen des répondants dans les àges anciens, mettait au XIVe siècle Gérard de Rayneval, diplomate français, mort au commencement de ce siècle-ci ; c'est lui encore, avec son enthousiasme gerséniste, qui donnait pour un manuscrit du XIIe siècle le Coder Mazarineus contenant deux citations du chancelier Gerson, mort en 1429! On voit trop qu'il prenait de toutes mains ses documents et ses preuves, uniquement préoccupé de servir la cause de son héros. Ses écrits, remplis d'inexactitudes et d'erreurs de toute sorte, et dénués de toute critique, ne méritent qu'une médiocre confiance; tout au plus peuvent-ils servir de piédestal à la statue que les habitants de Verceil viennent d'élever à leur fabuleux compatriote.

Une dernière remarque à l'appui des conclusions des précédents articles sur la patrie de l'Imitation, nous est fournie par le manuscrit de 1416: « Il existe, disions-nous, environ deux cents manuscrits connus de l'Imitation. Les trois quarts appartiennent authentiquement à l'Allemagne ou aux Pays-Bas. Le nombre, l'antériorité et l'excellence des manuscrits allemands, d'une part; de l'autre, les traces de l'influence germanique que l'on constate dans bon nombre de manuscrits des autres pays, nous semblent établir certainement que l'Imitation de Jésus-Christ est née et s'est propagée en Allemagne, d'où elle a passé, dans le premier tiers du xv° siècle, en France et en Italie. >> Nous ajoutions : « En recherchant l'origine particulière de chaque manuscrit, on reconnaît que beaucoup de manuscrits allemands viennent des maisons des chanoines réguliers établies soit en Allemagne, soit dans les Pays-Bas. Cette provenance est indiquée tantôt par l'Explicit où le copiste mentionne le nom du monastère, tantôt par une possession continue, d'autres fois par certaines circonstances du recueil. On remarque en outre que le plus grand nombre des maisons canoniales où

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