Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

nets des Curieux; & on en verroit un plus grand nombre fans la groffiereté des Ouvriers qui travaillent aux mines, lefquels gâtent & brifent tout avec leurs outils. Le Pere Kirker, Jefuite, avoit dans fon cabinet, une Pierre de mine d'argent mêlée d'or, dans laquelle ces deux métaux avoient vegeté en répandant divers petits branchages autour de la Pierre. On a vû & on voit encore affez fouvent, en plufieurs lieux, des branches d'or vegeter hors de la terre, & notre Auteur dit avoir lû dans une Relation, que le Roi d'Ethiopie avoit envoyé au Roi du Mogol, un arbriffeau d'or très-pur, de la hauteur d'un pied. Dans les Minieres de Hongrie, on trouve un grand nombre de ces vegetations, & l'on peut voir làdeffus le Monde (outerrain du Pere Kirker, où ce fçavant Jefuite remarque, entre autres chofes, que dans ces cavernes minerales, l'on trouve fouvent des vegetations de cuivre très-pur, comme fur la terre on trouve des herbes & des fleurs. Il ajoûte une chofe que notre Auteur dit avoir auffi appris de plufieurs perfonnes ignes de foi, fçavoir, que dans les vines qui croiffent au-deffus des Mines d'or de Tokai, on trouve souvent de l'or qui a vegeté avec la vigne, & que cet. or fe rencontre par filamens dans les fepsde la plante. M. Croffet, du Livre du quel

quel nous rendons compte, ne fe contente pas de montrer qu'il y a dans la terre un esprit mineral vegetatif; il fait voir encore que cet efprit eft multiplicatif.

Les Modernes ont reconnu la verité de ce que dit Pline, & après lui Strabon: fçavoir, que dans l'lfle de l'Elbe fur les côtes de la Tofcane, la terre minerale d'où on tire le fer, étant remife dans la mine, ou exposée en monceaux à l'air, reproduit de nouveau fer en abondance, & du fer auffi bon que le premier. Cifalpin affûre le même fait. Notre Auteur remarque là-deffus que la multiplication dont il s'agit, ne peut fe faire que par l'efprit feminal mineral dont cette terre eft remplie, efprit feminal qui a la vertu de convertir en fa nature l'air & la pluye même, comme font les plantes & les arbres. Agricola rapporte un fait qui confirme bien la remarque de M. Croffet. Près du Château de Jaza, dit cet Auteur, on tire du fer de certaines Prairies en creufant la terre à la profondeur de fix pieds ; & de ces mêmes foffes qu'on remplit de la même terre, on tire dix ans après, de nouveau fer. M. Croffet affûre que la même chofe arrive en plufieurs lieux de Normandie, comme à Evreux, & à Laval entre autres: il dit qu'on lui a en

voyé de ces deux endroits quelques petits Jars de diverfes Minieres de fer, de l'une defquelles entre autres. ce fer étoit auffi mol & auffi pliant que le plomb, de forte qu'en le fondant lorfqu'on l'avoit tiré de la miniere, on étoit obligé d'y infufer certains ingrediens pour le dur cir, & le rendre propre aux ufages ordinaires. Il ajoûte que le fer de l'ifle d'Elbe, dont il a vû des morceaux, est naturellement dur, auffi bien que celui que l'on tire de quelques autres mines d'Efpagne, mais que cette dureté n'empêche pas qu'on ne le puiffe plier & replier plufieurs fois fans qu'il fe caffe. Notre Auteur rapporte ici un fait bien digne de remarque, & qui eft attefté par le fçavant Gerardus. Aux Mines de fer près d'Amberg en Allemagne on répand dans la terre d'où on a auparavant tiré le fer, une certaine quantité de caffures de limures de ce métail, on amaffe cette terre en gros morceaux qu'on laiffe expofez au Soleil & à la pluye pendant douze ou quinze années, fans y toucher en aucune maniere, & à la fin de ce tems on en tire une grande quantité de fer, ce qu'on réitere plufieurs fois; ce fer ainfi reproduit eft d'une fi grande dureté qu'il ne peut être employé qu'à faire des plaques de cheminées, des fourneaux, des canons & des boulets.

Nous

Nous ne fuivrons point plus loin notre Auteur, en voila bien affez pour faire voir que fon Livre ne confifte pas en vaines fpeculations, & qu'il eft fondé fur les operations de la Nature.

NOUVELLE DE LITTERATURE,

LE

DE PARIS.

E Sieur Martin, Marchand Libraire, vend actuellement en détail, au plus offrant & dernier encheriffeur, la Bibliotheque de feu M. de la Cofte, Docteur en Theologie de la Faculté de Paris, Chanoine de Nôtre-Dame, & ci-devant Curé de S. Pierre des Arcis. Le Catalogue de cette Bibliotheque imprimé, & dreffé par le Sieur Martin avec beaucoup d'ordre, d'exactitude & de détail, contient plus de 4000. articles, parmi lefquels il s'en trouve 2775. de Livres de Theologie: auffi M. de la Cofte avoit-il raffemblé en ce genre, avec beaucoup de foin & de choix, tout ce qui avoit quelque rapport aux matieres de Controverfe, dont il avoit fait une étude particuliere. On trouve chez les Sieurs Martin & Ofmont, le Catalogue de cette Bibliotheque, qni eft un In douze de 344. pages.

Fautes

« VorigeDoorgaan »