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» circonstances manifester son opinion sur la forme à suivre dans la convocation des états-généraux.

» Nous avons rédigé des maximes parfaitement constitu>>tionnelles. Nous les avons signées dans le dessein de les

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publier. Nous nous empressons, M., de vous les commu» niquer, vous priant d'en faire part à vos amis, et de les » inviter à se joindre à nous,

» La force de la noblesse consiste dans l'union de tous ses » membres. Jamais elle n'en eut plus besoin; jamais aussi >> nous n'avons eu plus de raison de nous flatter que rien ne

» pourra l'altérer. C'est à elle que nous devons les succès que » nous avons obtenus, et la réputation dont les Bretons jouis» sent dans tout le royaume.

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>> Nous avons chassé des ennemis bien dungereux; mais » nous devons être sûrs que l'on n'épargnera rien pour nous enlever par l'intrigue le fruit des avantages que nous avons emportés par la fermeté de notre conduite. Nous ne dou» tons point que nos efforts réunis ne repoussent facilement >> les attaques qu'on pourrait nous faire; mais il vaut mieux » Ics prévenir que d'avoir à les combattre; et nous jugeons » nécessaire de prévenir les notables qui pourraient être trompés, et d'arrêter par la crainte de l'opinion publique » ceux qui pourraient oublier leurs devoirs, et se permettre de » servir des projets dangereux.

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>> Nous avons voulu éviter l'inconvénient de paraître re» connaître quelques pouvoirs aux notables, en leur deman» dant des instructions; c'est le motif qui nous a décidés à adopter la forme que nous suivons, qui est de les publier » par la voie de l'impression, sans les adresser à personne » en particulier.

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» Nous nous attendons, M., à recevoir votre réponse et » l'adhésion de vos voisins et amis, avant de faire imprimer » nos arrêtés.

» RISUM TENEATIS, AMICI! »

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UN moniteur adroit cherche à nous séduire ; travaillons à nous préserver de son venin. Son objet direct est d'étouffer nos réclamations, comme honteuses, inutiles, dangereuses; comme attaquant à-la-fois le trône et les fondemens de la société. S'il ne peut réussir à nous faire quitter les vues qui nous agitent, dans son jargon perfide, il nous exhorte à en changer la forme, à remettre aux états, non-seulement la décision, mais la discussion même et l'examen. Il veut, en un mot, ou que

1 C'était M. Loz de Beaucourt, avocat-général au parlement de Bretagne; d'autres disent M. de Saint-Gilles, membre de l'ordre de la noblesse.

nous abondonnions nos droits, ou du moins que les nobles soient juges, et seuls juges, dans la cause des nobles contre la nation. Pour nous jeter dans le piége, il a recours à tous les sophismes; un peu 'd'intelligence et de réflexion suffira pour nous en préserver.

les rangs;

Le tiers-état respecte mais il attaque avec courage le vice radical de la constitution bretonne; il réclame contre les exclusions outrageantes et funestes, contre les priviléges ruineux et avilis

sans.

Il se plaint qu'aux états, la nation ne soit point représentée, ou qu'elle le soit très-imparfaitement dans les trois ordres. Il regrette de ne pas voir dans le clergé ces pasteurs vénérables, ces prêtres vertueux, malheureusement oubliés jusqu'ici; il renvoie, dans la noblesse, près de la moitié des gentilshommes de cette province, qu'on a exclus par la délibération de 1736; il désire que le troisième ordre soit renforcé, comme il doit l'être, par un plus grand nombre de députés pris dans les villes et dans les campagnes; il voudrait avoir, au moins dans les commissions intermédiaires, la juste influence qui lui est due, celle dont jouit le tiers-état dans le Dauphiné, dans presque tout le royaume; il observe avec peine que la plupart de ceux qui votent aux états, dans le régime actuel, sont membres-nés de l'administration, et que ceux qui sont élus ne le sont que par quelques notables de certaines villes.

Quant aux exclusions, c'est avec un profond sentiment de douleur, comme avec le plus extrême préjudice, et la plus sensible humiliation, que le tiers, c'est-à-dire presque tous les citoyens, se voient absolument privés d'une multitude de places, où leur influence serait essentielle pour l'avantage de près de deux millions d'hommes; privés, aux états, des places de procureur-général, syndic et de greffier, même de la présidence dans leur ordre; privés, ainsi que le clergé, de l'entrée dans le parlement, qui s'attribue la législation, et qui n'étant plus que d'un ordre, ne pourrait, sans miraclė, tenir seulement, dans ses arrêts particuliers, unc juste balance entre les trois; privés de tous les grades d'officier dans les armées; privés même des prélatures dans une religion qui pose pour base l'humilité, la fraternité entre tous les hommes; qui eut de pauvres pêcheurs pour ses premiers, ses plus saints pontifes, dans un royaume où des affranchis, des artisans, le fils d'une marchande de pommes furent autrefois des évêques et des abbés dignes de servir de modèle. Ces exclusions iniques et inconcevables sont toutes modernes, plusieurs très-récentes : il y en a de survenues dans les dix ans derniers. (Arrét du Conseil, de 1781, qui exigea, sous le ministère de M. de Saint-Germain, cent ans de noblesse pour être fait sous-lieutenant d'infanterie.)

Relativement aux priviléges, en matière d'impôt, le tiers-état, c'est-à-dire les dix-neuf vingtièmes

que

des citoyens, ne sauraient plier leur raison à concevoir le riche doive payer moins, que le pauvre doive payer davantage; qu'il y ait des impositions roturières, et que la dette du citoyen ne *soit que celle de la roture; que la terre soit plus noble que l'homme; que le roturier qui n'a que du bien noble soit réduit à vivre d'épargnes ou d'emprunts, ou à mourir de faim, pendant une ou deux années et demie, tous les vingt ans et à chaque mutation; que le tiers-état, presque seul, paie la capitation de la province; que, sous le nom de fouages ordinaires, il paie seul une partie des frais des guerres qui se font ou qui se sont faites pour l'intérêt de tous, les frais de la maréchaussée qui nous garde tous, etc., etc.; sous le nom de fouages extraordinaires, toute somme accordée besoins généraux de l'état; que le pauvre peuple paie l'eau-de-vie 4 liv., 5 liv. et 5 liv. 10 s., tandis que, par une condition verbale et secrète du bail des devoirs, le privilégié l'a pour 3 livres, et qu'elle ne vaut réellement que 15 sous; que paysan fasse par corvée les chemins qui augmentent le revenu des terres qu'il ne possède pas; que le bourgeois, l'artisan et le journalier des villes paient seuls le casernement, et logent encore le soldat, et fournissent à la caserne; mais que seuls ils fassent les frais des gardes qui veillent dans les villes pour le repos des habitans; enfin que les nobles soient aujourd'hui exempts de tous les tributs, de toutes les charges, sous prétexte de leur obligation

pour les

le

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