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ments successifs; de nombreuses pièces justificatives forment les neuf dixièmes du livre, divisés en autant de sous-chapitres qu'il y a de matières à traiter : portes. tours, rues, ports, places, chemins, puits, églises, clochers, maisons, etc. C'est un tableau complet, enrichi d'une trentaine de dessins et de plans, outre un trèsbeau et très-grand plan de restitution.

Nous le répéterons en finissant, ces publications font honneur à la municipalité bordelaise, et il serait à souhaiter que le ministère de l'instruction publique engageât par des primes et par des récompenses les villes où des travaux analogues seraient exécu tés. L'étude de nos origines municipales y gagneraient singulièrement, et de précieux documents seraient pour toujours à l'abri de fâcheux hasards. E. DE BARTHÉLEMY

Le bailliage du Palais-Royal de Paris, par Ch. Desmazes.— La fleur des antiquités de la noble et triomphante ville et cité de Paris, par Gille Corrozet (1532), publiée par le bibliophile Janet. 2 vol. de la collectiou des documents relatifs à l'histoire de Paris, Paris, Willem, 1875; in-12.

Voici deux curieux volumes d'une curieuse collection qui renferme bien des détails intéressants non-seulement pour l'histoire de Paris, mais bien aussi pour l'histoire générale.

Gilles Corrozet, libraire lettré et érudit du seizième siècle, a consacré deux ouvrages aux annales de Paris : le second, publié en 1550, « Les antiquitez, histoire et singularitez de Paris », est très-connu, tandis que le premier, antérieur de dix-huit ans, est à peu près ignoré. C'est cependant le premier travail qui ait été écrit ou du moins publié sur l'ancien Paris, et à ce titre seul il aurait mérité d'être tiré de l'oubli, s'il n'avait en outre une réelle valeur. C'est à la fois un résumé historique - dans lequel il faut avouer que l'auteur montre une critique peu sévère — et un guide pour les étrangers du temps. M. Paul Lacroix y a ajouté une très-bonne notice.

M. Desmazes nous donne l'histoire du bailliage du Palais-Royal, travail très-complet, très nouveau et qui éclaircit nombre de points obscurs ou même inconnus. Il n'y a pas à faire l'éloge des travaux de l'honorable magistrat qui sait si bien employer ses loisirs, mais nous devons le remercier et le prier de continuer

SUR UN

RECUEIL D'OPUSCULES TRÈS-RARES

IMPRIMÉS PAR ALDE L'ANCIEN

EN 1497

ET, INCIDEMMENT, SUR LE MANUSCRIT No 6508 DU FONDS LATIN DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE.

LAURENT MAIOLI. — ELIE DEL MEDIGO. - PIC DE LA MIRANDOLE.

En matière de bibliographie, il n'y a point de rectification sans importance. Je crois que cette opinion est partagée par le plus grand nombre des lecteurs du Bulletin. Les aldophiles surtout me sauront probablement gré de ce que je vais dire sur un volume dont la description, tant par Renouard que par Brunet, laisse assez notablement à désirer; il m'a fourni l'occasion et inspiré l'idée première du travail que je présente ici et auquel la force des choses m'a fait donner une extension inattendue.

Le livre en question qui a échappé, c'est fort concevable, à la nomenclature si consciencieuse et si bien faite de M. Alf. Franklin (1), est une des richesses de notre Bibliothèque Mazarine. Il y est classé sous le n° 14 248. C'est un petit in-4° dans sa reliure d'origine en vélin, à grande marge et admirablement conservé, imprimé en lettres rondes avec quantité d'abréviations (2). J'ai été conduit à en demander

(1) Histoire de la Bibliothèque Mazarine. Paris, 1860, petit in-8.

(2) Au moment de terminer, j'ai voulu revoir ce livre, et bien m'en a pris cela a amené la découverte d'un double que possède sous le même numéro la Bibliothèque Mazarine. Ce second exemplaire a été relié vers 1830. Des notes du seizième siècle se rencontrent sur les marges; il est fâcheux qu'elles aient été mutilées par le relieur.

communication par des études, tout à fait en dehors des sujets qu'on traite habituellement à cette place, que je poursuis en ce moment sur certains commentateurs d'Aristote et d'Averroès, et qui motiveront ou feront excuser les détails que je donne en décrivant un à un les quatre opuscules qui composent le recueil.

PREMIER OPUSCULE.

Le premier feuillet ne porte pas autre chose que le titre, au tiers supérieur de la page et en minuscules :

epiphyllides in dialecticis,

comme qui dirait: grappillons de dialectique.

Le nom seul de l'auteur lui donne droit de réclamer une place dans le Bulletin, car c'est Laurent Maioli qu'il se nomme, et tous les bibliophiles connaissent les reliures si peu communes portant le même nom et signalées pour la première fois sans doute à leur attention, par A.-A. Renouard qui les juge moins riches que celles de Grolier et plutôt dans le goût de celles de Laurinus (Marc Lauwereyns) de Bruges (1).

Dans son Dictionnaire général des érudits, Ch. Gottl. Joecher (2) citant comme sources Oldoini, Athenæum ligusticum, et Van der Linden, de Scriptoribus medicis, nous apprend que Majolus (Laurentius), philosophe et médecin né à Gênes, enseigna la philosophie à Padoue, à Ferrare et à Pavie, fut le précepteur du comte Jean Pic de la Mirandole et d'Albert de Carpi (neveu du précédent), qu'il s'était fructueusement occupé de la langue grecque, écrivit Epiphyllis in dialecticis ainsi que De gradibus medicinarum (3), et qu'enfin il mourut dans sa patrie en 1501 (4).

gr.

(1) Annales de l'imprimerie des Alde, 3e édition, 1834, p. 14. (2) Allgemeines Gelehrten Lexicon. Leipzig, 1750-1751, 4 vol. in-4. (3) Jöcher n'a pas connu le De conversione propositionum, le plus important des trois écrits qui nous sont restés de Maioli et que nous allons voir tout à l'heure.

Et personne n'a dit un mot de cette splendide bibliothèque dont les articles sont aujourd'hui si recherchés.

Voilà un assez maigre total d'informations. J'ai eu un instant l'espoir de l'enrichir notablement au moyen d'un ouvrage moderne signalé par le Catalogue des sciences médicales de la Bibliothèque comme biographie particulière des médecins de la Ligurie: Biografia medica ligure, du docteur G. B. Pescetto, médecin sédentaire de la marine royale et de l'hôpital civil de Pammatone, Gênes, de l'imprimerie de l'Institut royal des sourds-muets, 1846, 8°, volume primo (le seul qui ait paru) renfermant environ 260 biographies disposées suivant l'ordre chronologique, depuis le médecin Ursicino, canonisé plus tard comme ayant subi le martyre à Ravenne et né en l'an 44, jusqu'à Filippo Casoni (1662-1723). Mais, bien que l'auteur se soit livré à d'immenses recherches, tant dans les imprimés que dans les manuscrits de collections publiques ou privées, j'ai été très-vite désappointé en voyant surtout qu'après lui il n'y a plus à espérer de rien trouver sur Lorenzo Maggiolo, comme il l'appelle, et ce qu'il nous apprend de nouveau sur son compte se réduisant d'ailleurs à bien peu de chose.

ments, mais les empruntent à d'autres sources, à savoir: Tiraboschi, Storia della letteratura italiana, et Giustiniani, Annali di Genova. La nouvelle Biographie Michaud, qui fait naître Maioli à Asti en 1440, donne le passage original des Annali (Gênes, 1537, in-folio), et en cela elle fait bien, car c'est dans Augustin Giustiniani, contemporain de Maioli, que tous les autres paraissent avoir puisé. Seulement elle fait une première erreur en indiquant 1597 comme l'année où parurent les Épifilides (sic); une autre en disant que le De gradibus medicinarum parut chez Octavien Scot, la même année que chez Alde, chose sinon impossible, au moins fort invraisemblable,- et une troisième en répétant, d'après l'édition de 1803 des Annales de Renouard (qui, nous le verrons, s'est corrigé plus tard), que le De gradibus fut imprimé à la suite de l'Averrois questio aux frais d'André d'Asola. Les articles des deux Biographies sont signés Z; ils ont sur Jöcher l'avantage de ne pas omettre le De conversione propositionum; l'un d'eux laisse croire que Maioli dut composer encore d'autres ouvrages.

-

Toutefois, il fait remarquer fort justement que les éloges donnés à Maioli par toutes les Bibliothèques médicales de l'Italie ou de l'étranger démontrent qu'on doit le considérer comme un des savants les plus profondément versés de son époque dans la médecine, la philosophie et la littérature; mais il va certainement trop loin en le donnant comme écrivain érudit sur la matière médicale « et sur la botanique », car nous le verrons bientôt déclarer lui-même qu'il n'entend point traiter des médicaments simples. Le passage où il est question de lui dans les Annali di Genova (voir p. 162, note 4) est cité textuellement et avec son orthographe archaïque il atteste que Pic de la Mirandole et Albert de Carpi avaient pour Maioli une grande estime, « l'hanno avuto in precio, » ce qui doit être vrai, quoique pas un mot sur le maître ne se rencontre, autant que j'ai pu voir, dans les publications ni dans les lettres de Pic son élève. Un ex,trait, donné sans doute en latin, par Tiraboschi, d'une épître liminaire d'Alde qui indique comme ses meilleurs correcteurs pour le grec, à Ferrare, Nicolo Leoniceno (le premier des médecins qui ait écrit de morbo gallico) et Lorenzo Maggiolo, -est reproduit par Pescetto en italien et qualifie notre Lorenzo de «< uomo di grande ingegno e di « vastissima erudizione nell' esaminare e confrontare codici

delle opere di Aristotile ». Deux médecins, Malacarne et Bonini, ont indiqué, contrairement à tous les autres biographes, que Maioli est né à Asti: Pescetto établit que c'est inexact et que le lieu de sa naissance est bien Gênes; il s'appuie sur deux documents contemporains qui ne permettent guère de réplique : l'un est le règlement de l'ancien collége de médecins de la ville, gli Statuti dell' antico collegio medico di Genova, portant au nombre des membres de cette corporation « Magister Laurentius Majolus »; l'autre est l'épitaphe placée sous son buste et qu'on voyait encore avant la Révolution française dans l'église Santa Maria di Castello : elle lui donne le titre de PATRIE

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