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la devise de Thomas; de plus, des volumes reliés EN MAROQUIN BLEU pour cet amateur n'existent nulle part qu'on sache, et enfin, quiconque a vu les reliures à compartiments sur fond brun clair et de couleurs variées du bibliophile italien et les plats de veau acajou, uni ou gaufré, des livres portant la marque de Laurinus, s'étonnera que Renouard ait pu songer seulement un instant à assimiler les

uns aux autres.

Après ces rectifications, je n'ai pas, à la rigueur, à m'excuser d'avoir parlé d'après Renouard au commencement de cette étude; mais s'il fallait absolument une apologie, j'i

l'Académie vénitienne: elle représente une Renommée portant sur une banderole la devise, Je vole vers le ciel pour me reposer en Dieu : IO VOLO AL CIEL PER RIPOSARMI IN DIO. Les ornements des plats sont en mosaïque argent et noir. L'encadrement est carré et la marque est fautive; elle est : THO: MAIOLII TE AMICORVM

le dos gaufré à neuf nerfs porte le titre

SYRI

ANUS

IN
ARIST.

la tranche est restée d'une dorure assez éclatante.

2o. Dans le De Romanorum Militia, je n'ai vu aucune mention du nom de l'imprimeur, mais seulement une dédicace de Jean Oporinus à Nicolas de Dieshach; le texte grec est en regard de la version d'Oporinus, et tandis que celle-ci est d'une impression défectueuse du type de la plupart des Froben, le grec est en caractère remarquablement beau, avec très-peu de ligatures.

Quant à la reliure, le dos a quelque peu rougi, mais les plats sont d'une admirable conservation, sans mosaïque et rien qu'à arabesque dorée.

La marque est corectement écrite

MAIOLI ET.....

et au dessous du titre, qui est dans un cartouche ovale, on voit, imprimées à froid, trois fleurs de lys posées 1 et 2.

L'exemplaire a quatre gardes dont la troisième à partir de l'extérieur est en vélin. J'ai su par là que cette façon de relier, qu'on aime tant à

-

rais la prendre - sans manquer en rien à l'estime profonde que j'ai pour l'éminent auteur des Annales de l'imprimerie des Alde (qui sait, d'ailleurs, si l'apologie ne peut pas lui servir à lui-même ?) J'irais la prendre, dis-je, dans le Dictionnaire de Bayle, en appliquant au cas présent ce passage de l'article Andrelinus (note G.) :

« Ce qui manquoit à mon article d'Andrelin y auroit été << assurément si j'avois eu les Oeuvres de cet Auteur; mais n'ayant pu m'en servir, je fus obligé de suivre des gens qui avoient parlé de lui sans les avoir consultées. ET

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« VOILA COMMENT DES AVEUGLES CONDUISENT D'AUTRES AVEUGLES. »

trouver dans les livres de Renouard, est une invention qui remonte au XVIe siècle.

4°. Le Hortus Sanitatis, est un livre à gravures sur bois, grossières, sauf la première représentant la création de la femme, mais fort curieuses et placées en tête des chapitres, chaque page en contient généralement trois ou quatre. Au verso du dernier feuillet est la marque parlante d'Apiarius, (un ours se nourrissant de rayons de miel qu'il tire du creux d'un arbre) qui est extrêmement bien faite.

La reliure n'est pas à mosaïque mais à fond criblé et je n'ai guère vu de Grolier aussi beaux, surtout aussi frais; et, par le fait, on prendrait le livre pour un Grolier si on n'en voyait que le plat supérieur où ne se lisent que ces mots : Hortus sanitatis dans le cartouche central.

La marque de Maïoli se trouve dans le cartouche plus petit, formé d'une sorte de rosace oblongue à huit pointes entourée d'un double ovale sur le plat inférieur.

Le volume porte sur le titre imprimé la signature.

J. BELLESDENS AD.

tracée d'une encre qui est restée remarquablement noire.

J. DUKAS.

REVUE CRITIQUE

DE

PUBLICATIONS NOUVELLES

ARMORIAL DES CARDINAUX, ARCHEVÊQUES, ÉVÊQUES CONTEMPORAINS DE FRANCE, avec cent planches gravées sur pierre, par Henri Tausin; Saint-Quentin, Triqueneaux-Devienne, 1875; un volume in-16, 10 fr.

Le goût prononcé que l'on ressent de nos jours, en fait d'études, pour tout ce qui concerne le passé, prédilection que je partage, du reste, sans être aveuglément laudator temporis acti, devait peu presser M. Henri Tausin d'entreprendre la description des sceaux actuels adoptés par les hauts dignitaires de l'Église catholique en France. Mais, inspiré par la vue des nombreux monuments de l'art chrétien sur lesquels se trouve représenté, parfois sans date, le symbole héraldique de l'évêque gouvernant, la pensée, l'espérance que ce travail pourrait acquérir plus tard un intérêt allant toujours croissant, l'aura décidé, l'on n'en peut douter, à enregistrer le plus exactement possible les armoiries épiscopales, de façon à préciser l'époque à laquelle auront été construits ou restaurés certains édifices religieux, au dixneuvième siècle.

Ainsi qu'il est facile de s'en convaincre, M. Tausin n'a pas entrepris un travail sans précédent.

:

Les ouvrages qui se rapprochent le plus du sien, qui ne peut être comparé au Gallia christiana des frères Scévole et Louis de Sainte-Marthe, formant quatre volumes in-folio imprimés en 1656, sont, l'un La France chrétienne ou estat des archevéchez et évêchez de France, leur situation, leur distance de Paris, le nom des cathédralles et de leurs premiers évêques, le nombre de ceux qui les ont possédé et le blason de ceux qui les possèdent à présent. A Paris chez I. Chevillard, généalogiste du Roy et historiographe de France, rue du Four, faubourg Saint-Germain, vis-à-vis le Chariot d'or, et chez C. Gournay, associé, à l'entrée du quay de lor

loge du Palais, du côté du pont au Change, au Neptune François(1); l'autre la France ecclésiastique pour l'année 1779.

:

Le premier, dédié à Monseigneur l'archevêque de Paris (François de Harlay-Chamvalon) est une troisième édition in-4° sans date, mais avec un privilége du 19 février 1692, des grands tableaux in-folio plano composés par ledit Chevillard et publiés, d'abord, dans ce format incommode.

Sous chaque écusson, dû au burin de l'habile graveur Claude Gournay, se trouve une note de quelques lignes qui, par exemple, se termine ainsi : L'on compte quatre-vingt-cinq évêques à Limoges, y compris Louis Lascaris d'Urfé qui en fut nommé évêque én 1676 et sacré en 1677.

Rien de plus simple, n'est-il pas vrai?

Conformément à l'usage, dans cet espèce d'album, qui ne renferme aucune description d'armoiries, les noms des prélats sont classés par église métropolitaine, comme les donnait l'ancien État de la France et comme les Annuaires officiels les présentent touJours depuis que l'éditeur de l'Almanach royal a publié pour la première fois, en 1704, une Liste des Archevêchez et Évêchez de France, avec les noms des personnes qui les possédent,

M. Tausin, lui, a adopté l'ordre alphabétique, suivant le nom des siéges commençant par Agen, il finit par Viviers.

Son ouvrage se compose d'un texte et de planches nombreuses; celles-ci représentent, chacune, un écusson accompagné d'accessoires héraldiques; le tout offrant l'image exacte des dessins gravés qui ornent ordinairement les mandements et les lettres pastorales.

Les courtes notices relatives aux titres et fonctions de cardinal, d'archevêque et d'évêque, au chapeau, à la mitre, à la croix, aux couronnes, au pallium, à l'épée et aux devises sont fort bien faites et très-simplement écrites.

A propos des insignes épiscopaux, M. Tausin aurait pu rappeler que l'ancien chapeau à fond bas et à larges bords (petasus) que les Romains avaient emprunté aux Grecs, ressemblait beaucoup aux chapeaux des dignitaires ecclésiastiques. Il était aussi attaché

(1) Comme cet armorial n'est pas mentionné dans la Bibliothèque héraldique de M. Joannis Guigard, j'en donne, ici, le titre tout en

par des cordons que l'on nouait sous le menton ou derrière la tête.

Dire que la crosse se pose en pal, sur l'écu, pourrait faire croire qu'elle le couvre en partie, ce qui n'est pas exact, puisque qu'elle passe dessous.

Ajouter qu'elle est tournée à dextre est bien; mais il eût peutêtre été mieux d'écrire en dehors; la raison qui la fait placer ainsi étant d'indiquer que la juridiction épiscopale s'étend à tout un diocèse, tandis que la crosse des abbés est tournée en dedans, pour montrer que leur pouvoir ne dépasse pas l'intérieur d'un

monastère.

Quant aux couronnes, il est vrai que, de nos jours, rien n'en motive la présence dans les armes d'un évêque. Bossuet ne timbrait les siennes d'aucun ornement de ce genre.

Ce qu'il y a de certain c'est qu'à peu d'exceptions près, et cela surtout depuis la révolution de 1830, les archevêques et les évêques paraissent avoir donné la préférence à la couronne ducale.

Ce choix peut être attribué au bon goût des graveurs modernes et aussi à l'indifférence de nos premiers pasteurs en matière de blason.

Cependant, leurs armes d'adoption dénotent, assez généralement une intention; celle de rappeler, par un emblème symbolique, ces trois vertus théologales qu'ils savent si bien prêcher d'exemple la foi, l'espérance et la charité.

Après avoir examiné l'armorial de M. Tausin, on comprend que l'absolue nécessité, imposée par les conciles, seule a contraint plus d'un évêque à se composer un sceau; mais en toute humilité.

Le doute, à cet égard, serait-il permis, quand j'aurai parlé d'un de ces respectables pontifes qui a volontairement substitué le signe de notre rédemption à ses armoiries de famille ?

Plusieurs chapitres sont encore consacrés à d'utiles explications dans le petit volume de M. Tausin; puis arrivent ses Notices sur tous les prélats français actuels et descriptions de leurs armoi

ries.

Les détails qu'elles renferment sont, en effet, très-concis. On y voit de quel département chaque diocèse est formé ; les noms des titulaires viennent ensuite, avec la date de leur naissance, celle de leur nomination; enfin, commence la description des écussons.

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