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les Français qui s'étaient établis dans cette ville. Les scènes affreuses des vêpres siciliennes se fussent infailliblement renouvelées, si les chefs de l'armée française n'avaient été avertis à temps du danger qui les menaçait. Les pièces qu'on trouva sur lui au moment de son arrestation ne permirent pas de douter de son infâme projet; il fut mis en jugement, ainsi que plusieurs des conjurés. Les nombreux renseigne mens qu'on recevait de toutes parts, et qui prouvaient que la conspiration s'étendait dans présque tout le royaume, firent retarder ce jugement; et ce ne fut que lorsqu'on eut une entière connaissance des faits, tant par les révélations des prévenus que par la saisie de leurs papiers et de leurs plans, que Bacher et ses complices furent jugés, et condamnés à

mort.

BACHIÈNE. Trois prédicateurs hollandais, de ce nom, se sont fait une réputation méritée. L'aîné, Guillaume-Albert, naquit en 17i2, el mourut en 1783. Son frère cadet, Jean-Henri BACHIÈNE, né en 1708, fut prédicateur et ministre à Driel, Almelo, Amersfort et Utrecht, et mourut en 1789. Ses ouvrages, écrits en hollandais, traitent de la théologie et de la morale: deux choses que Jean BACHIÈNE a su allier, malgré le peu, de rapport qu'elles ont entre elles. Philippe-Jean BACHIENE, son fils, eut moins d'éloquence, mais plus de succès dans la partie de l'enseignement théologique. Pasteur à Jutphay, puis à Utrecht, il mourut dans cette dernière ville, en 1797.

T. II.

BACHMANN (JACQUES-JOSEPHANTOINE LÉGER DE), né dans le canton de Glaris, en Suisse, entra de bonne heure au service de France, devint major-général des gardes-suisses, et défendit en vain le château des Tuileries attaqué par le peuple le 10 août 1792. Árrêté quelques jours après, et conduit à l'Abbaye, puis à la Conciergerie, il fut traduit devant le tribunal révolutionnaire, dont il voulut, comme étranger, décliner la juridiction: mais la commune de Paris, alors toute-puissante, fit passer outre. Condamné à mort, il marcha tranquillement àl'échafaud le 3 septembre(1792); il était âgé de 59 ans.

BACHMANN - ANDERLETZ (NICOLAS-FRANÇOIS, BARON DE), né à Nafels, canton de Glaris, (en Suisse), entra dès l'âge de neuf ans au service de France, fut fait capitaine pendant la guerre de sept ans; devint, en 1768, mafor dans le régiment de Boccard, et se distingua bientôt par une habileté rare pour les manoeuvres. Ce fut lui qui, en 1769, fit manœuvrer les troupes suisses devant Louis XV, au camp de Verberie, et qui, en 1788, après la mort de M. de Salis, obtint le commandement du régiment de ce nom. Dans les commencemens de la révolution, il joua un rôle fâcheux et qui eût pu lui être nuisible. Cantonné avec son régiment, par ordre de la cour, dans le faubourg de Vaugirard, il se trouva exposé à l'animadversion d'un peuple irrité; campa en juin suivant, dans le Champ-de-Mars, où il se réunit aux régimens suisses de Châteauvieux et de Dies

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bach, et dans la nuit du 12 au 13 juillet, alla stationner sur la place de Louis XV, et soutenir deux bataillons de la garde suisse, campés dans les Champs-Elysées. Il est merveilleux que ces postes difficiles n'aient point mis en danger la vie ou la liberté du baron de Bachmann. Il retourna en Suisse après le licenciement, leva un régiment pour le roi de Sardaigne, fut nommé major-général en avril 1794, et placé dans le val d'Aoste, à la tête de l'armée dont le duc de Montferrat était le chef apparent. Le Piémont devint français, et les troupes suisses que le baron de Bachmann commandait furent incorporées dans l'armée d'occupation, en 1798. Alors M. de Bachmann passa en Angleterre, où il fut autorisé à lever un nouveau régiment à la solde de cette puissance, et vint à Zurich, où il fut battu par Masséna. Il se trouva au combat de Felkirk, commanda bientôt après l'avantgarde du corps intermédiaire du Tyrol et de la Suisse, formé par le général Auffenberg, surprit dans la nuit du 7 au 8 décembre 1800, l'avant-garde des Français retirés à Scampfen et Zutz, et voulut poursuivre son avantage; mais son général s'y opposa : le régiment fut licencié. Le baron de Bachmann se retira dans son pays, et fut mis à la tête des forces confédérées des petits cantons. Il eut d'abord quelques succès, mais il ne tarda pas à céder à l'ascendant victorieux des troupes françaises, et se vit forcé de se retirer en Souabe. En 1814, Monsieur l'appela à Paris, pour lui donner le commandement en chef des trou

pes suisses au service de France. Les événemens forcèrent M. de Bachmann à rentrer en Suisse, où une armée forte de 30,000 hommes, avec 15,000 de réserve, lui fut confiée pour marcher contre la France. Mais cette armée, tenue en respect par le général Lecourbe, ne fut qu'une armée d'observation. Après la bataille de Waterloo, M. de Bachmann marcha sur Besançon, facilita aux Autrichiens l'entrée de la France, et reçut plusieurs décorations en récompense de tant de services. Il est âgé aujourd'hui de 81 ans. Sa patrie lui a fait présent d'une épée en or avec cette glorieuse inscription: PATRIA GRATA. C'est dans le pauvre canton de Glaris qu'il voit aujourd'hui s'écouler sa robuste et paisible vieillesse.

BACKRI (N.), né en France alla chercher la fortune dans un autre hémisphère. Ayant amassé de grandes richesses, et s'étant établi avec ses frères à Alger, il se fit un devoir de visiter les bagnes africains, et de consacrer ces mêmes richesses à délivrer ou à secourir ses compatriotes qui étaient esclaves. En 1799, il vint à Marseille, y équipa plusieurs navires pour Malte, et vit s'accroître considérablement, par cette entreprise, une opulence dont il faisait un si noble usage. Un de ses frères vint en France, sous le directoire, comme secrétaire de l'envoyé d'Alger, et, victime d'une défiance dont le gouvernement d'alors donnait trop souvent des preuves, il fut incarcéré, sous de vains prétextes. Ayant recouvré sa liberté quelques mois après, il partit pour Alger, reconduit jusqu'aux fron

tières de France, par ordre du gouvernement.

BACLER D'ALBE (LOUIS-ALBERT-GUISLAIN), né le 21 octobre 1761 à Saint-Pol, département du Pas-de-Calais. Son père était ancien trésorier du régiment de Toul (artillerie). Deux penchans rarement unis, le goût de la peinture et la passion de l'histoire naturelle, déterminèrent le jeune Bacler d'Albe à passer une partie de sa jeunesse au milieu des glaces des Alpes suisses. Cependant la révolution pénètre dans les vallées solitaires du Mont-Blanc et trouble la tranquillité du jeune peintre; il se fait militaire, et suit volontairement un bataillon des chasseurs de l'Arriége. Nommé capitaine de canonniers au siége de Lyon, il passe ensuite au siége de Toulon, où son zèle le fait remarquer; il sert à Nice, en 1794 et 1795, et en Italie, en 1796, comme adjoint à l'état-major d'artillerie. Des reconnaissances militaires exécutées avec bravoure et succès, des dessins exacts de machines militaires, le firent remarquer du général en chef Bonaparte, qui se l'attacha comme chef de son bureau topographique. Cet officier prit part à toutes les actions de cette époque mémorable, et se distingua surtout à la bataille d'Arcole. Chargé, après la paix de Campo-Formio, de faire la carte militaire de l'Italie, il compléta, en sept années cet ouvrage immense, après des travaux difficiles et assidus. Il fut nommé directeur du dépôt de la guerre de la république Cisalpine, et ne quitta l'Italie que lors de l'évacuation, en 1799. Il revint à Paris, et fut fait

chef des ingénieurs-géographes du dépôt de la guerre, le 20 décembre 1800. Attaché, le 25 septembre 1804, au cabinet topographique de l'empereur Napoléon, il suivit ce prince dans toutes ses campagnes. Son activité, ses connaissances topographiques, son habileté, la franchise de son caractè, re, le rendirent aussi utile à l'armée que cher à ses compagnons d'armes. Adjudant- commandant en 1807, général de brigade en 1815, il fut forcé, par suite du délabrement de sa santé, de quitter l'armée active. Nommé directeur du dépôt de la guerre, à Paris, il perdit cette place le 10 juillet 1815. Sa Carte militaire d'Italie, en cinquante feuilles, est très-estimée et d'un prix très-élevé. Il n'a pas cessé de cultiver la peinture: la Bataille d'Arcole et la Veille d'Austerlitz, deux tableaux que l'on doit à ses talens, ont été, lors de leur exposition au salon de Paris, cités avec éloge. Le premier, important par son échelle et par son exécution, a orné longtemps le palais de Trianon; le second était dans la galerie de Diane à Paris. Le général Bacler vient d'obtenir un succès populaire en publiant des Souvenirs pittoresques, ou Vues lithographiées de la Suisse, du Valais, etc. La lithographie lui doit des perfectionnemens importans.

BACMEISTER (HARTMAN-LOUISCHRISTIAN), fut un des nombreux savans qui portèrent dans la Russie le fruit de leur érudition et de leurs travaux. Né en 1736, à Hernborn en Wétéravie, dans la principauté de Nassau - Dillenbourg, il fit ses études en Allemagne, et

fut appelé en Russie vers 1770; nommé directeur du collége allemand de Saint-Pétersbourg, il étudia la topographie, l'histoire sanglante et barbare, et la litté rature informe de ce vaste pays, où il mourut en 1806. Ses principaux ouvrages sont: 1° Histoire de la Nation suédoise, Leipsick, 1767. Cette histoire se fait plutôt remarquer par l'exactitude des faits que par la mise en ordre des matériaux et la nouveauté des vues de l'auteur; 2o Abrégé de la Géographie de l'empire russe, Pétersbourg, 1773; 3° Recueil des mémoires sur Pierre Ier, Riga, 1785;4 Bibliothèque russe, 11 vol., 1777 à 1788. C'est le seul livre où l'on puisse trouver des renseignemens précis sur la langue des Russes, sur leurs poètes, et sur le peu d'institutions littéraires qu'ils avaient alors. En général, les ouvrages de Bacmeister sont moins connus que ceux de Pallas, de Georgi, de Muller, etc.; mais ils donnent sur la Russie des renseignemens assez importans pour

que

les personnes qui écrivent sur cet empire citent Bacmeister comme une autorité. Membre de l'académie de Saint-Pétersbourg, et décoré de l'ordre de Saint-Wladimir, il a joui, pendant sa vie, de beaucoup de considération.

BACO (N.), auteur anglais, l'un de ces littérateurs sans originalité, de ces poètes sans couleur, que le talent d'écrire avec pureté ne sauve pas de l'oubli. Il a fait des Fables médiocres, et des Réflexions morales, qui ne présentent aucun aperçu nouveau. Il est l'auteur de l'inscription gravée sur le tombeau de Chatam. Baco,

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né à Manchester vers 1720, ešť mort à Londres en 1799.

BACO DE LA CHAPELLE (N.), se montre au second rang parmi ces hommes qui, dans la révolution, ont payé de leur repos une certaine célébrité. Il échap→ pa, comme par miracle, aux dan gers qui l'entouraient, et que la fermeté de son caractère devait encore multiplier. Procureur du roi à Nantes, il fut député par cette sénéchaussée aux états-généraux, en 1789, travailla long-temps dans les comités, et ne parut à la tribune que le 13 novembre 1790, jour de l'émeute causée par le duel de MM. de Lameth et de Castries, et où l'on vit un chanoine de Péronne se présenter armé de deux pistolets, au milieu des législateurs : c'était l'abbé Maury. Baco s'éleva contre cette vio lence de la part d'un ecclésiastique, et il le dénonça comme le moteur des troubles. Nommé, en 1792, maire de Nantes, il contribua à préserver la ville de l'invasion des Vendéens, et se prononça ensuite contre les événemens du 31 mai. Accusé par Fayau, de fédéralisme, il vint à Paris, se défendit avec beaucoup de violence, et finit par donner à son accusateur un démenti formel, dont l'expression injurieuse fut le motif ou le prétexte d'une punition sévère. Baco, envoyé à l'Abbaye, y jouit quelque temps d'une assez grande liberté; mais Thuriot s'en étant plaint à la convention, elle lui fut ôtée. Le Gendre, et Carrier, d'exécrable mémoire, l'accusèrent pour le même fait aux Jacobins. Cependant il échappa : le 9 thermidor le rendit à la liberté.

Envoyé par le directoire aux îles de France et de la Réunion, en qualité de commissaire du gouvernement, il y trouva des autorités indépendantes, qui refusèrent de le reconnaître, et qui le déportèrent aux Manilles. Un débat s'éleva entre l'assemblée coloniale et l'agent du directoire. Mais le tribunal était trop éloigné, et le pouvoir de l'agent était trop faible. On s'occupa, pour la forde cette affaire difficile à régler: on ne décida rien. Baco, à son retour, dirigea l'Opéra pendant quelque temps; chargé ensuite d'une mission à la Guadeloupe, il s'en acquitta sans obstacle, et mourut à la Basse-Terre, en 1801.

me,

BACON, simple cultivateur du département du Pas-de-Calais, fit partie de l'assemblée électorale de ce département, et fut député au conseil des anciens. Eliminé le 18 fructidor, il retourna dans ses foyers, où il se livra de nouveau à l'agriculture. Cet honnête homme, né dans une classe qui semblait devoir protéger les opinions les plus démocratiques, se montra modéré au sein d'une assemblée que tourmentait la violence révolutionnaire.

BACON, colonel du 63me régiment d'infanterie de ligne, se signala en plusieurs rencontres, et particulièrement dans la première guerre d'Espagne. On le remarqua surtout à la prise de Bilbao et à celle de Saint-Ander, le 30 octobre et le 7 novembre 1798.

BACON (JOHN), ajouta une il lustration nouvelle à ce nom déjà si célèbre, en prenant un rang honorable parmi les statuaires de son

pays. Il avait de la facilité dans le travail, et savait donner aux sujets qu'il traitait, une expression piquante et toujours neuve, qui formait le caractère particulier de son talent. Mais il ne s'était pas assez pénétré des grands modèles. Quand il employait l'allégorie, il tombait dans l'obscurité; ses groupes offraient de la confusion et de l'incohérence; ses draperies contournées, présentaient des ondulations bizarres, sans simplicité et sans grâ→ ce. Ses meilleures compositions furent des figures isolées : Mars armé; la grande-Bretagne lancant la foudre; un Orphelin abandonné; la Paix. Les statues des personnages modernes, dont l'exécution lui fut confiée, ont essuyé de nombreuses critiques. On lui a reproché l'emploi ridicule des costumes modernes ; et il faut avouer que son Henri VI en fraise, son Blackstone en perruque, et son Johnson en bas de soie, font un effet bizarre; mais ne voyonsnous pas les mêmes inconvenances déparer plusieurs monumens de Paris. Le mausolée de lord Chatam, à Westminster, a le grand défaut d'être une énigme compliquée; ceux d'Halifax et de Pearson, plus simples, sont plus estimés. Mais on doit rendre à Bacon lajustice de dire qu'il a travaillé d'après les idées de Shéridan; et cet homme d'esprit est seul coupable de l'inintelligible prétention des divers sujets traités par l'artiste. Le monument d'Elisa Draper, mieux inspiré, est digne de celle dont le sort fut d'être aimée de trois hommes de génie; de recevoir de Sterne les lettres les

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