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aimer les militaires, et qui n'était pas militaire lui-même. Le prince de la paix, premier ministre de Charles IV, qui sans doute rendait plus de justice à Ballesteros, voulut le dédommager de cette destitution, en lui faisant du moins obtenir, dans les Asturies, l'emploi de commandant des douaniers (del resguardo). L'invasion des Français, en 1808, décida la junte des Asturies à lui donner un régiment. Bientôt, sous les titres de brigadier des armées, et de maréchal-de-camp, il réunit sa division à l'armée de Castille, commandée par les généraux Black et Castanos. Dans plusieurs occasions il commanda en chef; et dans toutes, il acquit une grande réputation de talent et d'intrépidité. Mais bientôt les troupes espagnoles se virent sous les ordres d'un étranger; l'Angleterre accordait, à cette condition, ses secours indispensables. Ballesteros, entre autres, s'opposait fortement à une telle humiliation pour l'Espagne; mais les cortès voyant que la péninsule, abandonnée à elle-même dans sa lutte contre la France, ne pouvait point se promettre des succès réels, consentirent à donner le commandement supérieur au général anglais Wellington. Ballesteros se soumit à cette décision; mais les revers que l'on éprouva d'abord firent accuser le général espagnol d'écouter beaucoup moins l'intérêt de sa patrie, que son ressentiment contre les cortès, et il crut nécessaire de publier un mémoire pour sa justification. Ferdinand VII, remonté sur le trône, parut lui être entièrement favorable, et le fit minis

trc de la guerre : mais on sait que la fortune avait choisi cette cour pour y donner les exemples d'inconstance les plus frappans. Une entière disgrâce éloigna Ballesteros; et trop heureux de rester libre, il alla recevoir un traitement de demi-solde à Valladolid, partageant ainsi l'honorable, mais bizarre infortune de ceux qui avaient tout fait pour l'indépendance du territoire espagnol. Ballesteros s'était distingué au milieu d'eux non-seulement par des succès brillans, mais aussi par la discipline et le bon esprit des troupes qu'il commandait vers la fin de la guerre, et qu'il avait formées lui-même. Cette modération était surtout remarquable dans un temps où la plupart des autres généraux n'étaient plus que des chefs de parti, dont les bandes se livraient au brigandage. Les habitans de l'Andalousie l'aimaient beaucoup; ils avaient en lui une confiance qui contribuait à les abuser sur les suites probables de cette guerre dont le terme dépendait, sans qu'ils le sussent, de ce qui se passait à sept cents lieues du camp espagnol. Malgré sa valeur, Ballesteros n'était pas toujours heureux; son habileté ne le préservait pas toujours du chagrin de voir fuir ses troupes, bien qu'elles fussent très-supérieuresen nombre. On prétend qu'il ambitionnait la gloire de rendre Gibraltar à l'Espagne, et que vivement poursuivi par une division française, dans les montagnes près de Ronda, il supposa que la retraite lui était coupée, et que cette forteresse devenait son seul refuge il s'en approchait, dans

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l'espoir que le gouverneur l'y recevant, il pourrait s'en rendre maître par des moyens à peu près semblables à ceux que jadis les Anglais avaient trouvés licites à cause de l'importance d'un tel poste. Ce général a eu dernièrement d'autres occasions de servir son pays. Il contribua puissamment à la résolution prise par le roi, d'accéder au vœu général; mais en même temps, comme vice-président de la junte provisoire, il s'attachait à prévenir les maux de l'anarchie, en faisant respecter l'autorité de Ferdinand, jusqu'à ce que les cortès fussent assemblées. Il n'est point de vertu dont l'Espagne ait plus besoin aujourd'hui, que de cette indulgence magnanime qui concilie les intérêts, et réunit les cœurs : Ballesteros paraît animé de ces sentimens généreux. Puisse l'influence des hommes qui les partagent, maintenir le calme après de si grands changemens, et compléter l'ouvrage de cette régénération espagnole, qui a pu surprendre et qui doit instruire l'Europe!

BALLET (JEAN), avocat avant la révolution, prit peu de part aux premiers événemens de cette époque. Nommé, en 1791, juge au tribunal civil d'Evreux, il fut, quelques mois après, député à l'assemblée législative; fit partie du comité des finances, et s'occupa presque exclusivement des travaux de ce comité. Ce fut lui qui, en avril 1792, fit rejeter les dons offerts par la caisse Potin de Vauvineux; demanda que la valeur des assignats en circulation fût portée à 1,656,000,000; et, le 28 août suivant, fit rendre plu

sieurs décrets, dont l'un ordonnait le remboursement d'une partie de l'emprunt de 1782, et l'autre l'envoi des premières pages du livre rouge aux quatre-vingttrois départemens, pour qu'elles servissent de preuves des dilapidations de la cour. Nommé, sous l'empire, membre de la légiond'honneur, et en 1805, procureurgénéral près la cour d'assises de Limoges, il devint, en 1811, avocat-général près la même cour; conserva cette charge sous la restauration, et fut élu membre de la chambre des représentans, en 1815. C'est là qu'on le vit s'élever contre les honneurs de la statue accordée au monarque vivant, et recommander une circonspection excessive, dans les discussions relatives au budget.

BALLEYDIER(N.), né à Annecy, département du Mont-Blanc, le 12 février 1763, commanda, en 1793, les volontaires du district d'Annecy, et servit ensuite sous Kellermann et Dugommier. Il refusa le titre de général de brigade, qui lui fut offert, et fit avec de brillans succès les campagnes d'Italie et celles de l'an 7. Ce fut lui qui fit prisonniers les 1500 Esclavons du général autrichien Sommariva. Nommé une seconde fois général de brigade, une seconde fois il refusa ce grade. L'ordre du jour proclama cette modestie extrême. Balleydier a servi sous Augereau, en Franconie. En l'an 9, il fut nommé commandant de l'île d'Elbe, puis colonel du 18me régiment d'infanterie légère. Il fit les guerres de Hollande, de Russie, etc., etc., et reçut la croix de la légiond'honneur,

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BALLIÈRE DE LAISEMENT (DENIS), cultiva la musique, les lettres et la chimie : il montra de l'aptitude pour toutes ces connaissances, et ne se fit un nom dans aucune. Né à Paris, vers 1730, il alla s'établir à Rouen, fit représenter sur le théâtre de cette ville plusieurs opéras-comiques, au succès desquels il dut la place de vice-directeur de l'académie; publia quelques ouvrages utiles, et mourut en 1804. Ses opéras-comiques sont: Deucalion et Pyrrha, 1751, non imprimé; le Rossignol, id.; le Retour du printemps, 1753; Zéphire et Flore, 1754; la Guirlande, 1757. On lui doit l'Éloge de Lecat, Rouen, 1769, in-8°; la nouvelle édition du Gazophylacium Græcorum de Philippe Caltier, Paris, Didot, 1790, in-8°, et une Théorie de la musique; ce dernier ouvrage est concis, bien écrit, méthodique, mais trop élémentaire, et incomplet en quelques parties, Paris, 1764, in-4°.

BALLOIS (LOUIS-JOSEPH-PHILIPPE), écrivain publiciste, parcourut dans les orages et le malheur une courte et pénible carrière. Il naquit à Périgueux, en 1778, et rédigea à Bordeaux un journal républicain, qui se fit remarquer par l'exaltation des principes qui y étaient professés. En 1798, Ballois, choisi pour secrétaire d'ambassade par son compatriote Lamarque, ambassadeur en Suède, fut destitué par le directoire, que sa véhémence politique inquiétait. Profondément affligé de cette disgrâce,et voyant toutes ses espérances de fortune et de patriotisme déçues, il résolut de se tuer; mais, au moment d'exécuter ce funeste pro

jet, sa main trembla, et la balle du pistolet, qui devait terminer sa vie, ne lui fit qu'une douloureuse blessure. Pour trouver des moyens d'existence, il se fit commis; mais le malheur ne lui avait pas donné la modération, et il fut supprimé après le 18 brumaire. Ballois se livra alors aux sciences exactes, fonda les Annales statistiques, fut un des premiers propagateurs de cette utile et nouvelle science, et devint membre de plusieurs académies. Il mourut à Paris le 4 décembre 1803, à peine âgé de 25 ans, après avoir supporté avec assez de résignation toutes les souffrances d'une maladie lente, et avoir été en proie à tous les besoins.

BALLUE (N.), notaire et juge de paix à Péronne, fut membre de l'assemblée-législative, et ne se fit remarquer qu'une seule fois (le 26 août 1792), en apprenant à l'assemblée que plusieurs royalistes, sortis de son sein, avaient demandé des passeports pour parcourir les pays que les principes révolutionnaires n'avaient pas détachés encore de la vieille monarchie. Depuis cette époque, on n'a plus entendu parler de ce député.

BALME (CLAUDE), né à Belly, (Ain), médecin à Lyon. Il est auteur des ouvrages suivans : 1° de l'Utilité de l'exercitation du corps dans différentes maladies, in-4°, Montpellier, an 10; 2° Observations et Réflexions sur le scorbut; 3° Extrait des annotations de médecine pratique, sur diverses maladies par Bréra, Lyon, in-8°, 1808; 4° Eloge de M. Balme, médecin au Puy, prononcé dans la séance publique de

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la société de médecine de Lyon, le 16 mai 1808; 5° de Actiologiâ generali contagii pluribus morbis, in-8°, Lugduni, 1809; 6° Compte rendu des travaux de la société de médecine de Lyon, pendant les années 1809 et 1810; 7° deux Mémoires, dont l'un sur les forces vitales, et l'autre sur les indications et contre-indications de la saignée, soit dans les fièvres intermittentes, soit dans les fièvres continues. Ils ont obtenu une mention honorable, le 2 novembre 1812, dans une séance extraordinaire de la société académique de médecine de Paris; 8° Répertoire de médecine, in-8°, Lyon, 1814: première partie du premier volume d'un ouvrage immense auquel M. Balme travaille depuis trente ans; 9° Traité pratique et théorique du scorbut chez l'homme et les animaux, suivi de plusieurs considérations sur les qualités, les de voirs et les prérogatives du vrai médecin, in-8°, Lyon, 1819.

BALMIS (FRANÇOIS-XAVIER) doit être compté au nombre des bienfaiteurs de l'humanité. Il propagea la vaccine dans l'Amérique et dans l'Asie, depuis la Corogne jusqu'aux bords du fleuve Jaune. Chirurgien de la chambre du roi d'Espagne, M. Balmis partit de la Corogne en 1803, vaccina plusieurs nouveau-nés qui se trouvaient sur le vaisseau qu'il montait, toucha aux îles Canaries, à PortoRico, s'arrêta quelque temps sur la côte de Caracas, envoya son adjoint Salvani dans l'Amérique méridionale, visita la Havane et la presqu'île d'Yucatan, fit partir don Francisco Pastor pour la pro

vince de Tabasco, parcourut luimême toute la Nouvelle-Espagne, se rendit sur les bords de la mer Vermeille, revint à Acapulco, franchit la mer Pacifique, el porta en Asie le vaccin salutaire, dont il introduisit la pratique en Chine; il relâcha aux îles Philippines, revint par Sainte-Hélène, et arriva en Europe en 1804. Il trouva le continent bouleversé, quitta le service, resta quelque temps à Cadix, et fut placé de nouveau lors du retour de Ferdinand VII. Il a dessiné et colorié lui-même les plantes que les Chinois regardent comme les plus utiles; cette belle collection est déposée au musée de Madrid. On peut regarder la bienfaisante expédition dont M. Balmis était chef, comme une légère expiation des ravages et des cruautés des Espagnols conquérans de l'Amérique. Si dans les siècles de superstition et de fanatisme, on a massacré l'espèce humaine en l'asservissant, dans le siècle de la philosophie, on n'a cherché qu'à la conserver et à l'affranchir.

BALSAC DE FRIMY (JACQUES), l'un des adversaires de la liberté naissante en France, fut victime de son opposition à la volonté générale. Né à Senergue, en 1734, il devint conseiller au parlement de Toulouse. Quand la révolution éclata, il se montra l'un des plus ardens de son corps à désavouer les opérations de l'assemblée constituante. Dénoncé en 1793, comme royaliste, il fut conduit à Paris, et traduit au tribunal révolutionnaire de cette ville. Condamné à mort, il fut exécuté quelque temps avant la chute de Robespierre.

BALTHASAR (JOSEPH-ANTOI

NE-FELIX DE). Il fit de l'histoire de la Suisse, son pays, l'étude de sa vie entière. Fils de FRANÇOIS BALTHASAR, fameux patriote suisse, il naquit à Lucerne en 1737, commença ses études dans cette ville, et les continua à Lyon; il revint dans sa patrie, où il occupa plusieurs fonctions dans la magistrature, etsut, au moment où les idées de la révolution agitaient toutes les têtes, concilier tous les partis. Devenu président de l'administration municipale de Lucerne, il se démit de cette place deux ans avant sa mort, arrivée en 1800. Cette vie de magistrat, de patriote, d'homme public, de savant et d'écrivain, rappelle ces belles vies de l'antiquité, toutes dévouées à la patrie. Balthasar a laissé, outre des notes en grand nombre pour servir à l'histoire de son pays, plusieurs ouvrages remarquables Museum virorum Lucernatum, Lucerne, 1777, in-4°; de Helvetiorum Juribus circa sacra. Cet ouvrage, traduit en français par M. Viend, sous ce titre : Les libertés de l'Eglise helvétique, Lausanne, 1790, a excité les réclamations de la cour de Rome; l'évêque de Constance en demanda la suppression, et les foudres du Vatican tonnèrent contre Balthasar, qui n'avait fait que prouver par les faits que la Suisse avait joui depuis des siècles des mêmes libertés que l'Eglise gallicane. Balthasar a enrichi la bibliothéque suisse de Haller d'un grand nombre de bonnes notices. Son Histoire de la Nonciature à Lucerne, c'est-à-dire, des intrigues du cabinet papal dans ce pays, est restée manuscrite, ainsi que le

Code diplomatique, et la Défense de Guillaume Tell, où l'existence de ce grand homme, ses vertus, sa patrie, sont protégées contre les écrivains vendus, qui ont cherché à les révoquer en doute ou à les outrager.

BALZA (ALEXANDRE), patriote belge, prit part aux premiers mouvemens qui, en 1792, agitèrent la' Belgique. Dès que les Français se furent emparés de Mons, il y établit un club, se rendit à Bruxelles, et devint président de l'assemblée populaire qui s'y forma aussitôt après son arrivée. Comme président des représentans du peuple de Bruxelles, il signa cette proclamation courageuse, où les Belges déclaraient rompus tous les liens qui attachaient la Flandre à la maison d'Autriche. M. Balza vint ensuite à Paris, et en rapporta dans sa patrie un plan pour la réorganisation du gouvernement belge. Mais Dumouriez, qui disposait de toutes les forces militaires du Nord, désapprouva le plan, qui resta sans exécution. M. Balza ne se fit plus remarquer depuis cette époque.

BAMPTON (N.), capitaine de vaisseau anglais, est connu par une relation de son passage à travers le détroit de Torrès, ouvrage accompagné d'une excellente carte, qui en indique les bas-fonds, les écueils et les difficultés souvent insurmontables. Le capitaine Bampton, lui-même, ne traversa le détroit qu'avec la plus grande peine, et en s'exposant à mille dangers. Ce fut là que Ganda se perdit en 1791, deux ans auparavant.

BANAU (J. B.), médecin de la garde suisse attachée au comte

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