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L'Académie poursuivait donc ses travaux à la Bibliothèque du roi, sans que pour cela on renonçât à lui procurer un local plus spacieux et mieux aménagé. Le 5 décembre 1681, Louis XIV voulut assister à l'une de ses réunions; le procèsverbal rend le compte suivant de cette démarche, inspirée sans doute par Colbert:

Le vendredi 5o de décembre 1681, le roy honora l'Académie de sa présence, accompagné de Monseigneur le Dauphin, de Monsieur, et de Monsieur le duc. Après avoir veu la Bibliothèque et le Cabinet des médailles, il entra d'abord dans le laboratoire où M. Du Clos luy fit voir la coagulation de l'eau de la mer, qui se fit en un instant par l'huile de tartre; 2o la réduction de quelques sels fort âcres, comme du sel de tartre, en une terre insipide, ce qui se fit par des lotions; 3o la distillation de la flamme de l'esprit-de-vin; 4o de la manganèse qui, estant verte, oste la couleur verte au verre.

Estant entré dans l'Académie, Monseigneur Colbert fit voir à Sa Majesté les ouvrages imprimez de l'Académie et une partie de ceux qu'on doit imprimer. Le roy considéra particulièrement les figures des animaux terrestres dans le manuscrit de M. Perrault et celles des poissons dessinés par M. de La Hire, et quelques dessins des plantes comme du Melocarduus que M. Dodart expliqua, après quoy le Roy dit à la compagnie qu'il n'estoit point nécessaire qu'il l'exhortast à travailler et qu'elle s'y appliquoit assez d'elle-même.

Ensuite i alla voir l'atelier des tailles-douces. Monseigneur Colbert lui avoit leu une partie du catalogue des livres imprimez. Enfin le roy vit les deux machines de M. Roemer que M. Cassini lui expliqua, où il s'arresta assez longtemps. Une de ces machines est pour le calcul des éclipses et l'autre pour la théorie des planètes.

Cette visite fut considérée, à l'époque, comme un véritable événement; le souvenir en a été conservé, non seulement dans le procès-verbal qu'on vient de lire, mais encore dans l'Essai historique sur la Bibliothèque du roi, de Leprince.

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y vint

L'auteur y signale, en effet, l'année 1681 « qu' sera, dit-il, à jamais remarquable par la visite dont Loui honorer sa Bibliothèque. Sa Majesté, continue L accompagné de Monseigneur, de Monsieur, de l des plus grands seigneurs de la cour. Après que Colbert eut montré tout ce qui étoit le plus capable d'attirer l'attention, le Roy fit aussi l'honneur à l'Académie des sciences d'assister

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L'ACADÉMIE DES SCIENCES A LA BIBLIOTHEQUE DU ROI Par Sébastien Le Clerc.

à une de ses assemblées qu'elle tenoit encore à la Bibliothèque. >>

Les publications sur l'existence desquelles Colbert insistait. avaient une grande importance; en France comme à l'étranger, partout où la science était en honneur, leur valeur était fort appréciée, et elles n'avaient pas peu contribué à répandre le goût des recherches que poursuivait l'Académie et à en accentuer le développement.

Martin Lister, dans son Voyage à Paris, rend à cet égard un témoignage précieux à recueillir :

On a ici, dit-il, une telle passion pour se faire des bibliothèques que les livres sont aujourd'hui aux prix les plus déraisonnables. J'ai payé un Nizolius trente-six livres à Anisson; vingt-cinq livres les deux petits in-4° des Mémoires de l'Académie des sciences, c'està-dire quelque chose comme deux années des Transactions philosophiques, car c'est à leur imitation que l'Académie avoit publié ces extraits de ses registres, mais elle s'interrompit au bout de deux ans (1).

(1) Ces deux volumes, devenus introuvables, ont été réimprimés seulement en 1733 et forment la tête de la collection des Mémoires.

E. MAINDRON.

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CHAPITRE II

Le règlement du 26 janvier 1699.

L'Académie est transférée au Louvre. Lettres de Phelypeaux à ce sujet. Le procès-verbal de la première séance tenue au Louvre, le 29 avril 1699. Liste des membres qui assistent à cette séance. Article publié par le Mercure galant à cette occasion. Louis XIV fait frapper une médaille rappelant cet événement. Liste des membres que l'Académie s'est adjoints depuis sa fondation jusqu'au moment de son entrée au Louvre.

C'est en 1698 que Lister écrivait le Voyage à Paris, et c'est avec raison qu'il y signale l'interruption que subissait alors la publication des Mémoires de l'Académie. A ce moment la Compagnie attendait une organisation définitive qui lui fut seulement octroyée par le règlement du 26 janvier 1699; ce règlement, le premier de ceux qu'elle ait reçus, la renouvelait d'une manière complète et fixait les conditions de son existence, la nature de ses recherches, son mode de recrutement, etc., etc., il était ainsi conçu :

Le Roi voulant continuer à donner des marques de son affection à l'Académie royale des sciences, Sa Majesté a résolu le présent règlement, lequel Elle veut et entend être exactement observé.

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I. L'Académie royale des sciences demeurera toujours sous la protection du Roi et recevra ses ordres par celui des secrétaires d'État, à qui il plaira à Sa Majesté d'en donner le soin.

II. Ladite Académie sera toujours composée de quatre sortes d'académiciens, les honoraires, les pensionnaires, les associés et les élèves; la première classe composée de dix personnes, et les trois autres chacune de vingt; et nul ne sera admis dans aucune de ces quatre classes, que par le choix ou l'agrément de Sa Majesté.

III,

Les honoraires seront tous règnicoles, et recommandables par leur intelligence dans les mathématiques ou dans la physique,

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