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mains, dans la connoissance exacte du système du monde qu'ils ont examiné dans son ensemble et dans ses diverses parties. Ils ont continué Newton et perfectionné sa doctrine. L'avenir leur accordera, dans les sciences, et son rang et sa gloire. Ils ont, comme lui, dévoilé les causes de plusieurs phénomènes. Ils ont rangé sous la loi générale de la gravitation ceux même qui paroissoient s'en écarter, et dans leurs plus profondes recherches, ils ont toujours ramené les mondes vers un état oscillatoire, effet toujours renaissant de leur action mutuelle et garant de leur conservation.

Les mouvemens elliptiques qui, du temps de Kepler, remplacèrent dans le ciel les mouvemens circulaires consacrés par les anciens, changèrent la face de l'Astronomie, ou plutôt la partagèrent en deux classes bien séparées dont chacune eut son caractère distinctif.

Bientôt on s'apperçut que les planètes et les satellites ne suivoient pas exactement une route elliptique. Newton et ses premiers successeurs rendirent raison de leurs principaux écarts, par les attractions mutuelles des différens corps d'un même système; mais ces écarts dans leurs développemens périodiques n'embrassoient qu'un petit nombre d'années. Il s'en trouvoit beaucoup d'autres qui dans leurs accroissemens ne laissoient entrevoir aucun terme ou paroissoient se soustraire aux lois de la gravitation. Ils leur ont été pareillement assujettis par les derniers efforts de la Géométrie.

C'est par ces différens degrés que l'Astronomie, parmi les sciences humaines, s'est élevée au plus haut point de sa grandeur. Depuis le commencement du dix-septième siècle jusqu'à ce jour, elle présente trois époques remarquables: La première s'est illustrée par le nom de Kepler,

222 HISTOIRE DE L'ASTRONOMIE.

la seconde par celui de Newton, et la troisième par les brillantes découvertes des géomètres modernes et surtout par celles de MM.Lagrange et Laplace. Peut-être sommesnous parvenus aux dernières approximations que l'on puisse obtenir dans les calculs des mouvemens célestes. Peut-être l'astronome n'a-t-il plus rien à desirer sur cet objet que ce qu'il doit attendre du temps, c'est-à-dire, des données plus exactes de l'observation.

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DE L'ASTRONOMIE.

TROISIÈME PARTIE.

TRAVAUX ASTRONOMIQUES

EXÉCUTÉS DEPUIS 1781.

LA science dont l'Univers est l'objet n'a point de bornes; elle peut occuper tous les talens et tous les esprits. Parmi les hommes qui consacrent leurs veilles à l'Astronomie, les uns s'occupent à chercher de nouveaux astres dans le ciel, d'autres à découvrir de nouvelles lois dans les mouvemens célestes; d'autres, enfin, se livrent à des travaux importans qui se lient aux découvertes des premiers, les favorisent ou servent à les compléter. Ils se composent des grandes opérations sur les mesures terrestres, dont l'exactitude sert à perfectionner la théorie de la figure de la terre essentiellement liée à tous les phénomènes célestes, de la formation des catalogues d'étoiles dont les positions bien déterminées sont nécessaires pour constater l'apparition des astres inconnus. Ils se composent enfin de la construction des Tables,

dont la précision est l'objet et le complément des découvertes de la Théorie. C'est par l'exposé succinct de ces différens travaux utiles pour la science, que je terminerai le tableau de ses progrès pendant la période que je me suis proposé de parcourir.

PREMIÈRE

PREMIÈRE SECTION.

MESURES TERRESTRES.

DANS l'Histoire de l'Astronomie, ce qui ne manque jamais d'exciter l'intérêt et la curiosité, c'est le récit des grandes opérations entreprises pour déterminer la figure et les dimensions du globe terrestre. Les travaux qu'elles entraînent, grands dans leur objet, importans dans leurs résultats, sont longs et difficiles; ils exigent le concours de la puissance et du savoir; mais ils font toujours la gloire des nations qui les exécutent.

Ceux qu'ont entrépris les Français pour la mesure de la terre, ne peuvent manquer de laisser des traces durables parmi les hommes: la postérité conservera longtemps le souvenir des degrés qu'ils ont mesurés vers l'équateur, au cercle polaire, et parmi les sables brûlans de l'Afrique, de ceux qu'ils ont mesurés en France, de cette longue méridienne qui la traverse dans toute son étendue, de cette chaîne immense de triangles qui couvre sa surface et sert à déterminer les positions de toutes ses parties avec la précision de la Géométrie. Les travaux de ce genre exécutés jadis par les Chaldéens et les Arabes, ne peuvent leur être comparés ni par leur grandeur ni par leur exactitude. En parcourant les dernières opérations faites sur la mesure de la terre, dans diverses parties du monde, nous pourrons reconnoître jusqu'à quel point les modern es les ont surpassés.

Ff

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