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verts dans le dix-septième siècle; il a trouvé sa révolution sidérale de 1 8 53' 9", et sa distance au centre de Saturne, de 36",7889.

Dans le mois d'octobre suivant, il découvrit encore un septième satellite, plus intérieur que tous les autres; sa distance lui parut être seulement de 28",6689, et sa révolution sidérale, de 2237'22",9. Les observations qu'il a faites en différens temps ont prouvé que l'un et l'autre se meuvent à très-peu près dans le plan de l'anneau.

Trois astronomes célèbres ont les premiers apperçu les astres qui composent le cortége de Saturne; Huyghens, qui découvrit le quatrième et le plus grand de tous en 1655, Dominique Cassini, qui découvrit les quatre moyens depuis 1671 jusqu'en 1684, et M. Herschel, qui vient de découvrir les deux plus petits et les plus voisins de la planète. Les deux premiers observateurs, en moins de 30 ans, ont donné cinq satellites à Saturne; un siècle entier s'est ensuite écoulé pour compléter son système, tel qu'il est aujourd'hui reconnu ; mais de nouveaux efforts étoient nécessaires; il fallait attendre des instrumens plus parfaits pour distinguer des corps qui paroissent à peine séparés de leur planète principale.

En portant des regards assidus sur Saturne, M. Herschel a remarqué sur les bras de l'anneau plusieurs points protubérans et brillans d'une lumière semblable à celle de ses satellites. Ces points pouvoient-ils être confondus avec eux, ou formoient-ils des parties intégrantes de l'anneau? C'est ce qu'il étoit difficile de démêler dans un système de corps placés à de si grandes distances de la terre, Les positions des satellites qu'il avoit examinées lui paroissoient d'abord répondre assez bien à celles des points lumineux observés, mais les corrections faites aux époques

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des anciens satellites, aux tables des nouveaux, d'après des observations continuées pendant deux mois consécutifs, ne tardèrent pas à détruire, en grande partie, l'accord qu'il avoit cru remarquer. Les points protubérans et lumineux cessèrent bientôt à ses yeux d'avoir la moindre correspondance avec les satellites connus ; un grand nombre d'observations ne pouvoient leur être appliquées.

L'hypothèse de l'identité des satellites et des points lumineux n'étant pas satisfaite, il examina si l'existence bien constatée de ces derniers n'indiquoit pas celle de quelques satellites encore inconnus; mais aucun de ces points ne paroissoit se détacher de l'anneau et se présenter sous l'apparence d'un satellite. De plus, la révolution du point le plus brillant et le mieux observé n'étoit que de 10 32′ 15′′,4, et sa distance au centre de Saturne, calculée dans cette hypothèse, comme celle d'un satellite, n'étoit que d'environ 17", ce qui plaçoit nécessairement le satellite sur le corps même de l'anneau. M. Herschel ne trouvoit aucun moyen de le faire mouvoir sur ce corps, à moins de le supposer d'une matière assez rare pour le laisser circuler librement dans son intérieur, ou de supposer des divisions, des cavités capables de le recevoir sans mettre aucun obstacle à sa marche, hypothèses qu'il regardoit comme inadmissibles et contraires aux apparences que présentent les observations et la nature de l'anneau. La seule qui lui paroissoit pouvoir expliquer la révolution observée, est celle de l'adhérence du point brillant au corps même de l'anneau qui l'entraîne avec lui dans sa rotation sur un axe perpendiculaire à son plan, en 10' 32' 15",4. Telle est la durée que lui assigne le célèbre observateur, M. Herschel, en

s'appuyant sur le mouvement de cinq points lumineux et protubérans, observés à plusieurs reprises, depuis le 28 juillet 1789, jusqu'au 25 décembre de la même année. Il est à remarquer que cette rotation de l'anneau avoit été déjà dévoilée auparavant par la théorie, à M. Laplace lorsqu'il recherchoit les conditions nécessaires à sa conservation.

Mais le grand mouvement qui s'opère dans l'anneau de Saturne ne doit-il pas entraîner celui de la planète elle-même sur l'un de ses diamètres? Peut-elle être immobile, tandis que tous les corps qui l'environnent se meuvent rapidement autour d'elle? M. Herschel a profité des moyens que lui donnoit la perfection de ses instrumens pour examiner si Saturne n'avoit pas, comme Jupiter, Mars et la terre, un mouvement de rotation sur lui-même. Il découvrit, comme premier indice de ce mouvement, qu'il étoit, ainsi que ces trois planètes, élevé vers son équateur, aplati vers ses pôles, que son diamètre polaire (1) étoit au moins d'un onzième plus petit que son diamètre équatorial, que le plus grand des deux étoit dans le plan même de l'anneau. Il découvrit aussi, comme indice du sens dans lequel étoit dirigé son mouvement de rotation, cinq bandes parallèles à son équateur, qui lui firent présumer qu'il est entouré d'une atmos¬ phère considérable, que ses bandes et les variations qu'elles présentent en sont les effets. Il remarqua que lorsque les satellites approchoient de son disque, ils étoient longtemps dans une espèce de pénombre, avant que de dis

(1) Mesure moyenne du diamètre équatorial, d'après M. Herschel, 22′,81 du diamètre polaire,

20",60

(Phil. transactions, 1790.)

paraître. Il conclut de ces apparences et des observations faites sur quelques points remarquables de la planète, qu'elle tourne d'Occident en Orient, sur un axe perpendiculaire à l'anneau, en 10" 16′ 19′′,2; ainsi, dans le plan même de l'équateur de Saturne, s'exécutent à la fois les mouvemens très-rapides de sa rotation et de celle de son anneau, et les mouvemens de ses satellites, à l'exception de celui du septième. Ce dernier paroît quelquefois à l'orient de la planète, et sa lumière, toujours très-affoiblie dans cette position, annonce que l'hémisphère, qui peut dans cette circonstance être observé de la terre, est obscurci par des taches, qu'il est par conséquent toujours le même, et qu'enfin le mouvement de la rotation de ce satellite, semblable à celui de la lune, est égal à son mouvement de révolution, égalité que M. Herschel a reconnue pour les satellites de Jupiter (1), par la comparaison de leur plus grande et de leur moindre clarté avec leurs positions mutuelles, et qui paroît être une loi commune des mouvemens de tous les satellites.

D'autres découvertes importantes ont encore été faites par M. Herschel dans le système de Saturne; telle est celle de la séparation de l'anneau qu'il a suivie dans toute sa circonférence, de manière à distinguer entre ses deux parties, qu'il a trouvées distantes d'une demi-seconde, la couleur azurée du ciel.

Il a fait aussi quelques observations pour constater leur peu d'épaisseur, qu'il a trouvé quatre fois moindre que le diamètre d'un satellite qui ne présentoit que l'apparence d'une seconde. Cette appréciation de quantités

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(1) Phil. transact., 1796,

aussi petites, paroît extraordinaire à quelques astronomes qui doutent encore d'une si grande précision.

Les travaux de M. Herschel ne se sont pas arrêtés aux trois grandes planètes supérieures; ils se sont étendus plus avant dans les espaces célestes. Ce sont ces travaux dignes également de rendre son nom célèbre aux yeux de la postérité, que nous devons ajouter à ses découvertes dans les mondes de Jupiter, de Saturne et d'Uranus.

ROTATION DES ÉTOILES.

Le soleil, ce foyer intarissable de lumière, est unique dans notre système, mais il n'est pas le seul dans l'univers. Ces points fixes que nous voyons briller dans la nuit sur la voûte céleste, sont de la même nature que lui; la lumière étincelante qu'ils envoient jusqu'à nous à travers des espaces presque infinis, annonce qu'ils sont autant de soleils qui portent en eux les foyers puissans dont elle émane; mais cette lumière est plus ou moins brillante dans quelques étoiles; les différens degrés qu'elle parcourt dans des périodes marquées, annoncent aussi que ces astres ont, comme le soleil, un mouvement de rotation, qu'en tournant sur leurs axes ils nous présentent des portions de leur surface, plus ou moins lumineuses, dont quelques-unes sont présumées être obscurcies par des taches.

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Ces changemens ont été observés dans Algol, dans 6 de la Lyre, dans de Cephée, dans d'Antinous, dans de la Baleine, dans la changeante de l'Hydre et dans celle du Col du Cygne. Les périodes de leurs changemens ou de leurs révolutions sont très-différentes;

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