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ARTICLE III.

CATALOGUES RÉFORMÉS

PAR MM. DELAMBRE ET DE ZACH.

Au nombre des auteurs des catalogues d'étoiles peuvent être aussi comptés leurs réformateurs; tels sont M. Delambre en France et M. de Zach en Allemagne.

Le premier s'est occupé des corrections à faire aux ascensions droites des étoiles contenues dans les catalogues de Bradley, de Mayer et de Lacaille, afin de les concilier. Ces corrections ont été déterminées par un grand nombre d'observations faites avec un soin qui pouvoit promettre à l'observateur la précision même du catalogue de M. Maskelyne.

Le second a mis les mêmes soins à corriger les ascensions droites des étoiles zodiacales du catalogue de Flamsteed. Ses travaux, couronnés du même succès que ceux de M. Delambre, ont eu pour résultat deux nouveaux catalogues, l'un de 400 étoiles principales, publiés en 1792, et l'autre de 1200, publié quelques années après. Ce dernier est regardé comme supérieur au premier et comme digne de rivaliser avec les ouvrages les plus parfaits que l'observation ait produits jusqu'ici dans ce genre.

ARTICLE IV.

CATALOGUE DE M. BODE.

Un autre catalogue qui mérite encore une place distinguée parmi les plus modernes, est celui de M. Bode, astronome célèbre de Berlin. La naissance de ce cata

logue est liée à celle de son grand Atlas céleste en vingt feuilles. Il avoit formé le projet de reproduire celui de Flamsteed, augmenté des constellations australes de Lacaille, des nébuleuses de M. Herschel, et de toutes les étoiles observées dans le dernier siècle. Le nombre de celles qu'il devoit contenir étoit de 17240; il en calcula les ascensions droites et les déclinaisons, et les réduisit en catalogue, en prenant pour époque l'année 1801. Elles y sont rangées par constellations, suivant la méthode des anciens et non pas suivant l'ordre dont elles se succèdent dans leurs passages au méridien. Le catalogue de M. Bode et son Atlas céleste, peuvent être regardés comme des ouvrages très-précieux pour quiconque se livre à l'étude du ciel.

ARTICLE V.

CATALOGUES DE MM. CAGNOLI ET PIAZZI.

Voilà le précis de ce qu'ont fait depuis trente ans l'Angleterre, la France et l'Allemagne pour le dénombrement et les positions des étoiles; mais la patrie de Galilée et de Dominique Cassini doit appeler aussi notre attention; elle n'est pas étrangère à ces sortes de travaux. Sous le beau ciel de l'Italie, l'Astronomie est toujours cultivée avec succès. Cette contrée, heureuse pour les sciences comme pour les arts, compte encore aujourd'hui plusieurs astronomes dont la renommée publie les noms et les ouvrages à côté de ceux des savans les plus illustres, MM. Oriani et Reggio à Milan, M. Cagnoli à Vérone, M. Piazzi à Palerme. Ces deux derniers ont aussi consacré leurs veilles à la formation de deux nou

veaux catalogues. Celui de M. Cagnoli, composé de 473 étoiles boréales et de 28 australes, a paru pour la première fois dans les Mémoires de la Société italienne à laquelle il fut présenté en 1802. Il a été ensuite publié à Modène, en 1807, avec les corrections qu'exigeoient quelques erreurs dépendantes des réductions et reconnues par l'auteur, d'après la comparaison de son catalogue avec celui de M. Piazzi, imprimé à Palerme en 1803.

Le catalogue de M. Cagnoli n'a été emprunté d'aucun autre. Il est, à quelques observations près, qui lui ont été communiquées par Cesaris, astronome de l'Observatoire de Milan, le résultat de ses propres travaux. Ces observations, ainsi que les siennes, ont été assujetties à l'ascension droite de la Chèvre, qu'il a déterminée avec soin, au moyen de vingt-quatre comparaisons au soleil. De cette ascension droite il a déduit celles de toutes les autres étoiles, et même la précession annuelle des équinoxes qu'il a faite de 50",292, quantité moindre à la vérité que celle qu'adoptoient les astronomes, il y a cinquante ans (1), pour le mouvement rétrograde des points équinoxiaux, mais cependant encore trop forte. D'après les observations de plus de 1200 étoiles comparées par M. Delambre avec les observations de Mayer, Lacaille et Bradley, ce mouvement se réduit à 50",10.

Les travaux de M. Cagnoli pour la formation de son catalogue, ont été commencés à Paris et continués à Vérone. Il n'a rien négligé pour en déterminer les latitudes (2); il a eu soin d'observer dans la détermination

(1) Précession des équinoxes d'après les observations de Copernic et de Tycho

(2) Latitude de Paris déterminée par Cagnoli.. Latitude de Vérone,...

50",33. 48°50′ 14

45°26′ 7

*

des deux positions les effets des réfractions qu'il a trouvées d'un 25e moindres qu'à Paris. Il a calculé l'aberration pour chaque étoile qui n'excède pas 80 degrés de déclinaison, d'après les Tables de M. Delambre et la nutation par celles de Lambert; mais comme ses calculs ont précédé la nouvelle détermination de l'aberration faite par le premier de ces deux astronomes, au moyen des éclipses du premier satellite de Jupiter, il a fait la remarque importante, que chaque aberration calculée devoit être augmentée de ; le temps employé pour la transmission successive de la lumière du soleil à la terre, n'étant pas seulement, comme on l'a cru long-temps, de 8' 7", mais de 8′ 13".

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Il a fait encore observer relativement à la nutation, qu'en adoptant la valeur de 10",083 résultante des savantes recherches de M. Laplace, il suffisoit de multiplier par 1,12 l'effet de la nutation calculé pour chaque étoile; mais depuis la publication du catalogue de M. Cagnoli, M. Laplace a reconnu lui-même que cette nutation étoit trop forte (1) et l'a fixée à 9′′,63.

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(1) La nuţation de 10′,083 supposoit la masse de la lune de celle de la terre; mais M. Laplace a reconnu que cette masse est moindre, 1° suivant M. Maskelyne qui, d'après la discussion de la totalité des observations de Bradley, fixe la nutation à 9′′,6, ce qui suppose la masse de la lune de celle de la terre. 2o Par deux inégalités lunaires tirées des tables de M. Burg, qui porte cette masse à 7. 3° Par la constante de là parallaxe lunaire tirés des mêmes tables, qui réduit la masse de la lune à de celle de la terre; d'où M. Laplace a conclu que sa masse la plus problable est ; ce qui lui a donné pour la nutation de l'obliquité de l'écliptique 9",63. Cette nutation a été adoptée par le Bureau des longitudes.

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Voyez la Mécanique céleste, tome 3, page 159 et suivantes, et les Tables astronomiques, feuille D..

D'après les connoissances très-étendues de l'auteur, prouvées par des ouvrages très-estimés et les soins qu'il a pris de tenir compte des plus petites quantités, son. catalogue doit être mis au rang de ceux qui doivent inspirer le plus de confiance.

La même justice est due au catalogue de sept mille étoiles, de M. Piazzi, utile aux astronomes en proportion de son étendue, et d'autant plus remarquable aux yeux des savans, qu'il a donné lieu à la découverte d'une nouvelle planète. L'auteur commença les observations qui devoient servirà le former, en 1791, avec un instrument d'une construction nouvelle, chef-d'œuvre du célèbre Ramsden, composé de deux cercles entiers, dont l'un, horizontal et de trois pieds de rayon, est destiné aux observations azimutales; l'autre, vertical, supporté par quatre petites colonnes et de cinq pieds de rayon, sert à mesurer les distances des astres au zénith.

M. Piazzi, dans la confection de son ouvrage, › prit pour guide Wolaston, ou plutôt il choisit, pour les observer, toutes les étoiles de son recueil, visibles sur l'horizon de Palerme. Lorsque dans ses excursions célestes, il rencontroit sur sa route quelques-uns des 36 points fixes de M. Maskelyne, il ne manquoit pas de les faire entrer dans son catalogue. Il ambitionnoit la précision de cet astronome célèbre, et tels étoient ses soins pour l'obtenir, qu'il observoit les principales étoiles jusqu'à soixante et même quatre-vingts fois. C'est à cette continuité d'observations des mêmes astres, répétées pendant plusieurs nuits consécutives, qu'il a dû la découverte de Cérès.

Lorsqu'il eut achevé ses observations, il porta son attention sur le calcul des ascensions droites et des décli

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