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naisons. Les tables de M. Delambre devoient lui servir pour l'aberration et la nutation. Il en avoit construit luimême pour le calcul des réfractions moyennes qu'il avoit corrigées d'après l'état de l'atmosphère en Sicile. Il avoit déterminé avec soin la latitude de Palerme qu'il a trouvée de 38° 6'45". Il avoit adopté pour la précession annuelle des équinoxes, qu'il avoit déduite de ses propres observations comparées avec celles de Flamsteed, Lacaille et Mayer 50",11, précession un peu différente de celle de Lalande (1) et de Cagnoli, mais à peu près la même que celle de M. Delambre.

En possession de ces élémens nécessaires aux calculs des déclinaisons, il ne restoit plus à M. Piazzi qu'à les effectuer. Quant aux ascensions droites, qui se déterminent ordinairement en comparant avec le soleil celles de quelques étoiles choisies, auxquelles sont rapportées ensuite les positions de toutes les autres, il ne crut pas pouvoir mieux faire que de se servir d'abord, à l'exemple des autres astronomes, de celles qu'avoit déterminées en petit nombre,et corrigées avec une attention particulière, M. Maskelyne, et de déduire de celles-ci les ascensions droites de plusieurs autres observées dans une heure quelconque du temps sidéral. C'est ainsi qu'il se prépara dans le ciel un grand nombre de points fixes à l'aide desquels il pouvoit calculer les ascensions droites de toutes les étoiles de son catalogue, en tenant compte toutefois des effets de la précession, de l'aberration et de la nutation.

(1) Précession des équinoxes déterminée par les longitudes des étoiles prises dans le catalogue de Flamsteed, comparées avec celles du catalogue de Lacaille... 50",25.

Astronomie de Lalande, 3o édition, no 918.

L'époque de ce catalogue est fixée à l'année 1800, et regardée par l'auteur, d'après le titre (1) même de son ouvrage, comme le commencement du dix-neuvième siècle. L'année 1800 ne nous paroît pas devoir faire davantage partie du dix-neuvième siècle, que la centième année de l'ère vulgaire n'a dû faire partie du second. Un nouveau siècle ne commence que lorsque le précédent est terminé. Au reste nous devons attacher ici peu d'importance à cette remarque : quelle que soit l'année qui doive commencer un siècle ou le finir, le catalogue de M. Piazzi ne doit pas être moins recommandable aux yeux des astronomes.

(1) Le titre du catalogue de M. Piazzi est, præcipuarum stellarum inerrantium positiones media ineunte seculo XIX.

TROISIÈME

TROISIÈME SECTION.

TABLES ASTRONOMIQUES

RENOUVELÉES DEPUIS 1781.

Nous devons terminer la série des travaux astronomiques dont nous avons jusqu'ici présenté le tableau, par ceux que l'on peut regarder comme les derniers efforts de la Théorie et de l'observation, et comme les témoignages les plus éclatans de leur puissance, lorsqu'elles concourent ensemble au même but.

Chez les anciens, et même chez les modernes, avant Newton, l'empirisme tenoit lieu de Théorie; l'observation présidoit presque seule à la construction des tables astronomiques, je veux dire, de celles qui représentent les mouvemens célestes; leur accord avec l'état du ciel étoit de courte durée; elles s'en éloignoient par des degrés très-marqués peu de temps après leur formation; elles avoient sans cesse besoin d'être renouvelées; les astres les moins rebelles, les moins inégaux dans leur marche, se dégageoient des lois que l'astronome vouloit leur imposer; c'est par le secours de la Géométrie qu'il est enfin parvenu à les assujettir plus long-temps au frein

du calcul.

Vers le commencement & dix-huitième siècle, plusieurs astronomes célèbres construisirent des tables de la lune, fondées sur la Théorie de Newton; elles commencèrent alors à devenir plus exactes; mais on n'avoit pas encore tiré de la découverte féconde du prin- ·

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cipe de la gravitation, les conséquences importantes qui devoient en résulter. Les erreurs des Tables de Halley imprimées en 1719, s'élevoient souvent jusqu'à 7 et 8 minutes, quelquefois même au-dessus. Les successeurs de Newton ont fait pour les progrès de l'Astronomie ce qu'il n'avoit pu faire lui-même. Il a posé la première pierre de l'édifice, d'autres l'ont achevé; Euler, Clairaut, d'Alembert, MM. Lagrange et Laplace ont appliqué l'analyse aux grands problèmes de la Physique céleste; et les tables astronomiques construites d'après leur Théorie jointe aux observations qui doivent en établir les données nécessaires, ont fait oublier toutes celles des siècles passés.

ARTICLE PREMIER

PREMIÈRES TABLES DU SOLEIL DE M. DELAMBRE

ET TABLES DE LA LUNE DE MAYER,

PERFECTIONNÉES PAR MASON.

Aucune période astronomique n'est peut être comparable dans ces sortes de travaux, à celle que nous parcourons. Jusqu'à l'année 1780, les meilleures tables qui pouvoient être citées, étoient celles du soleil, par Lacaille, et celles de la lune, par Mayer. Le premier avoit emprunté de la Théorie de Clairaut les quantités dont la terre est dérangée dans sa course annuelle autour du soleil, par les actions de Jupiter, de Vénus et de la lune. Le second trouva dans celle d'Euler dix-sept équations. qui lui furent d'un tel secours pour corriger les tables.

de la lune, qu'elles commencèrent dès-lors à ne plus s'écarter de l'observation beaucoup au-delà d'une minute. Mais ce qui devoit encore accroître la perfection des tables, ce sont des théories nouvelles, des observations plus nombreuses et plus exactes, faites avec des instrumens plus parfaits et par des observateurs plus habiles. M. Delambre qui, vers l'année 1780, commençoit à se placer dans les rangs des premiers astronomes de l'Europe, entreprit en 1786 une nouvelle vérification des tables du soleil. Il détermina d'abord le lieu de l'apogée, l'époque de la longitude moyenne et la plus grande équation du centre ; il employa, pour le lieu de l'apogée, des formules nouvelles, recommandables par leur élégance et leur simplicité. Il mit ensuite à l'épreuve les élémens dont il avoit obtenu la première approximation, et pour connoître les corrections qu'ils devoient subir, il emprunta toutes les observations de M. Maskelyne, faites à Greenvich, en 1775 et 1784, et quelques-unes de celles des années intermédiaires. Elles étoient au nombre de 314; il résulta des calculs faits avec beaucoup de soin par M. Delambre, que la longitude moyenne des tables de Mayer, en 1780, devoit être diminuée de 7", le lieu de l'apogée de 3' 7", et que la plus grande équation du centre devoit être portée 1° 55' 33',3.

Cependant le nombre et l'excellence des observations de M. Maskelyne ne purent dissiper l'incertitude que laissoit la Théorie sur la quantité de l'équation lunaire ou des perturbations qu'éprouve la terre par la réaction du satellite dont sa marche est embarrassée. M. Delambre adopta l'équation de8" de Mayer, à laquelle il ajouta, d'après la Théorie de Clairaut, mais avec une espèce d'irrésolution, également prêt à le rejeter comme à l'admettre,

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