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sieurs fois, de donner la théorie des perturbations de la planète Pallas. La Classe demande la discussion complète de tous les points de cette théorie, de manière à n'omettre aucune inégalité sensible, et regarde surtout comme un des avantages les plus importans de la solution de ce problème, la connaissance des formules analytiques dans lesquelles on puisse substituer successivement les valeurs plus exactes de la distance moyenne, de l'excentricité, du périhélie et de l'inclinaison, à mesure que ces élémens se perfectionnent.

La question proposée présente le cas particulier de Pallas tournant autour du soleil, et troublée dans sa marche par Jupiter. Il s'agit de calculer les effets de l'action qui l'empêche de décrire rigoureusement la route elliptique qui lui est tracée, ou de trouver la nature de la courbe compliquée qu'elle décrit réellement. Cette question est donc le problème des trois corps renouvelé, dont l'Institut demande une solution plus complète.

Pour la donner avec toute l'exactitude prescrite, il faudra peut-être reculer les bornes de l'analyse, franchir les limites où se sont arrêtés Euler, Clairaut, Dalembert, MM. Lagrange et Laplace. Quels sont les dignes rivaux qui doivent les suivre, et s'élancer au-delà des routes nouvelles qu'ils ont tracées? La renommée les placera bientôt comme eux au premier rang, et les nouveaux progrès que leur devra la Géométrie pourront être regardés comme un des plus grands bienfaits de la découverte de Pallas.

Cette planète est encore, comme Cérès, comparable par sa grandeur aux plus petits satellites: si l'on en croit M. Herschel, son diamètre réduit à la distance moyenne

de la terre au soleil, n'est que de o," 32. Il est, suivant M. Schroeter, de 4", 5. L'opinion des astronomes n'est pas encore fixée sur les mesures données par ces deux célèbres observateurs; des quantités aussi petites échappent aux regards du plus grand nombre.

JUNON.

A la découverte des planètes de MM Piazzi et Olbers a bientôt succédé celle d'une troisième faite par M. Harding. Cet astronome, digne collaborateur de M.Schroeter, avoit entrepris les cartes de la zône céleste que parcourent Cérès et Pallas. Il établissoit pour elles un nouveau zodiaque qui devoit être rempli d'étoiles inconnues dans l'ancien, depuis la première jusqu'à la neuvième et dixième grandeur.

pas

Le premier septembre 1804, en comparant son nouvel Atlas avec le ciel, il découvrit entre deux étoiles, l'une du Catalogue de Mayer, et l'autre de l'Histoire céleste françoise, une étoile qu'il n'avoit pas encore vue à cette place. Le 4 septembre, il ne l'y trouva plus; mais à peu de distance il en vit une autre qu'il n'avoit apperçue trois jours auparavant. Il commença par soupçonner qu'elle étoit la même que la première, que son mouvement l'avoit fait appercevoir à deux places différentes. Son soupçon se changea dès le lendemain en certitude, et comme l'astre inconnu ne présentoit ni queue ni nébulosité, il le regarda comme une planète, opinion qui fut bientôt confirmée par les observations de MM. de Zach, Olbers, Gauss et Bode, par celle des astronomes français, et par les calculs de ses élé

mens (1) faits séparément par MM. Gauss et Burckhardt. La nouvelle planète reçut de M. Harding lui-même, le nom de Junon, et pour caractère symbolique un sceptre surmonté d'une étoile.

Un savant qui s'intéressa toujours vivement à la gloire des hommes dévoués aux travaux de l'Astronomie Lalande, a souvent manifesté le desir de voir les astres nouveaux désignés sous les noms des auteurs de leurs découvertes; mais quelque grande que soit pour nous l'autorité de cet astronome célèbre, il nous paroît plus convenable que des dieux ou des déesses, plutôt que des hommes, figurent dans le ciel parmi les dieux anciens. La fable se prête plus facilement aux allégories les plus ingénieuses. Les trois nouvelles planètes ont été représentées dans un ouvrage de M. Schroeter, sous les figures des trois déesses, Cérès, Pallas et Junon, qui se tiennent par la main et paroissent, avec leurs attributs, portées ensemble sur les mêmes nuages ou sur la même route céleste. C'est d'après cette idée agréable, que n'auroient point présentée les noms des observateurs qui les ont découvertes, que peut être exprimée allégoriquement l'égalité remarquable de leurs distances au soleil, et celle de leurs révolutions. Quoique les noms de Piazzi, d'Olbers et d'Harding n'aient pas été particulièrement affectés aux

Révolution sidérale

(1) Élémens elliptiques du Junon.

Demi-grand axe de l'orbite...

Rapport de l'excentricité au demi-grand axe.....

Longitude moyenne à minuit au commencement de 1801..

Longitude du périhélie à la même époque.

Inclinaison de l'orbite à l'écliptique...

Longitude du noeud ascendant au commencement de 1801...

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trois nouvelles planètes, ces noms seront-ils moins honorablement désignés à la reconnoissance de la postérité ?

VESTA.

Il ne nous reste plus maintenant à parler que de la quatrième planète découverte depuis le commencement de ce siècle. Les trois premières n'ont été directement l'objet d'aucune recherche; la découverte de Cérès est due à la formation du Catalogue d'étoiles de M. Piazzi; celle de Pallas, aux recherches faites dans le ciel pour retrouver Cérès, et celle de Junon à la description entreprise du zodiaque des deux premières planètes; la quatrième est la seule dont la découverte ait été faite d'après un dessein formé de la trouver, dessein cependant qui n'étoit appuyé que sur une idée extraordinaire, susceptible d'être combattue, mais trop heureuse dans ses résultats pour encourir la défaveur des astronomes. L'idée et la conséquence appartiennent à M. Olbers.

Cet observateur, pour expliquer les phénomènes de la petitesse des nouvelles planètes et de l'égalité de leurs distances au soleil, a pensé qu'elles pou-. voient être des fragmens d'une planète plus considérable qu'une cause extraordinaire avoit brisée en différens morceaux, que ses diverses parties ont continué de se mouvoir autour du soleil, à la même distance et avec des vîtesses égales, que leurs orbites différemment inclinées, devoient avoir dans deux régions opposées du ciel, deux points communs d'intersection. Il pensoit que si l'on vouloit découvrir les fragmens épars de la planète; c'étoit à ces deux passages qu'il falloit les attendre. D'après l'observation des routes qu'avoient suivies Cérès et Pallas, d'après le calcul de leurs orbites,

il trouvoit que l'un devoit être placé vers la constellation de la Vierge, et l'autre vers celle de la Baleine.

La découverte de Pallas dans la première, celle de Junon dans la seconde, sembloient appuyer l'hypothèse ingénieuse de M.Olbers, et l'affermirent dans la résolution de chercher quelque nouvelle planète; résolution soutenue encore par les connaissances qu'il avoit acquises sur les deux régions du ciel dont nous venons de parler; il prit donc le parti de passer en revue trois fois par an, toutes les petites étoiles qui composent les deux constellations opposées de la Vierge et de la Baleine. La fortune favorisa son projet : le 29 mars 1807, il découvrit dans l'aile boréale de la Vierge, une étoile inconnue que son mouvement bien constaté d'un jour à l'autre mit aussitôt au rang des planètes. Elle lui parut d'une lumière blanche et pure, environnée d'une atmosphère moins épaisse que celles de Cérès, Pallas et Junon.

Bientôt elle devint l'objet des recherches des principaux .astronomes de l'Europe. Elle fut observée à Paris, par M. Bouvard à l'Observatoire impérial, et par M. Burckhardt à celui de l'ancienne Ecole Militaire ; à Greenwich, par MM. Maskelyne et Groombridge; à Milan, par M. Oriani; à Gottingue, par M. Harding.

A la suite de ces diverses observations, MM. Gauss et Burckhardt ont à plusieurs reprises caculé ses élémens (1).

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Longitude moyenne à minuit, au commencement de 1801...

267°25′1′′

Longitude du périhélie à la même époque..

249°45'0'

Inclinaison de l'orbite à l'écliptique....

7°8′46′′

Longitude du nœud ascendant au commencement de 1801....

103°1' 0"

M.

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