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conformes à ses lois? D'après ce que nous éprouvons sur la terre, le soleil nous présente toutes les apparences d'un corps enflammé qui lance sans cesse autour de lui des torrens de lumière et de feu. Quelle organisation d'êtres vivans pouvons-nous concevoir au milieu de cet incendie perpétuel ?

NATURE DES COMETES.

Si la nature du soleil nous est inconnue nous ne sommes pas mieux instruits sur celle des comètes. Ces astres, dont l'apparition passagère est presque toujours un événement remarquable dans le ciel, ont-ils un noyau solide, ou leur centre n'est-il que la partie la plus dense et la plus compacte de leur nébulosité?

D'après leurs observations sur les comètes de 1799 et de 1807, MM. Schroeter et Herschel les regardent comme des corps solides d'une forme ronde et bien distincts des nébulosités qui les accompagnent. M. Schroeter a remarqué que le noyau n'était pas sujet aux mêmes variations que les vapeurs environnantes, qu'il n'en occupait pas toujours le milieu, qu'il étoit près du bord le plus voisin du soleil, et que ce bord étoit moins dense que le bord opposé.

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Outre la solidité, M. Herschel attribue encore aux comètes une lumière naturelle. D'après ses observations sur la comète de 1807, il a calculé que, dans sa position relativement à la terre, son disque visible pour nous ne devoit pas être entièrement éclipsé par le soleil, et cependant il lui paroissoit dans toute sa surface briller d'une lumière égale, beaucoup plus rapprochée par sa vivacité de la rayonnance des étoiles, que de la lumière réfléchie des planètes et des satellites.

Mais cet éclat ne pourroit-il pas indiquer dans le centre de la comète, aussi bien un amas de vapeurs condensées qui réfléchissent de toutes parts les rayons solaires dont elles sont pénétrées, qu'un noyau solide brillant par sa nature ? L'une et l'autre hypothèse expliqueroient également le défaut de ses phases: quelle est donc celle qui doit être préférée ?

M. Herschel pense aussi que les chevelures et les queues des comètes sont lumineuses par elles-mêmes. Il en donne pour preuve une observation de la comète de 1807, qui laissoit encore appercevoir quelque trace de sa queue près de disparoître, quoique sa distance à la terre fût déjà d'environ 87 millions de lieues. Il lui paroît impossible qu'une lumière réfléchie par des vapeurs légères, puisse être apperçue à une pareille distance.

Si les queues des comètes sont lumineuses par ellesmêmes, quelle est donc la matière qui les compose? Est-elle, comme le pensoit Mairan, l'atmosphère même du soleil, ou cette matière est-elle susceptible d'être enflammée par ses rayons? On ne peut guère former sur cet objet que des conjectures plus ou moins ingénieuses. Ce qui paroît le plus vraisemblable, c'est que les queues des comètes sont les émanations les plus subtiles de leurs atmosphères raréfiées par la chaleur; qu'elles n'ont, comme les astres dont elles dépendent, qu'une lumière empruntée, qui peut être assez brillante pour les laisser appercevoir à de très-grandes distances de la terre.

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Des observations multipliées conduiront peut-être un jour, sur la nature du soleil et celle des comètes, à des résultats plus certains; mais il ne paroît pas que nous puissions concevoir la même espérance sur la distance des étoiles. Que peuvent nos instrumens de quelques pieds de rayon pour mesurer des distances regardées comme infinies, puisqu'une base de 69 millions de lieues est insuffisante pour établir un rapport avec elles.

1

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Cependant M. Calandrelli a fait à Rome, avec un secteur de neuf pieds, diverses observations sur la parallaxe de la Lyre qu'il élève à 4",7 en déclinaison; il en résulteroit que la distance à la terre ne seroit que de 1600 billions de lieues, au lieu de 7 mille billions. Suivant M. Piazzi, la parallaxe de la Lyre n'est que d'environ 2"; de sorte qu'étant à peine égale aux erreurs inévitables des observations, elle doit être regardée comme très-incertaine.

JL 211.

Méchain et M. Delambre ont observé plusieurs fois l'étoile Polaire et l'étoiles de la petite Ourse qui doivent avoir la plus grande parallaxe en déclinaison; ils n'ont rien trouvé dans la comparaison de leurs distances au zénith qui pût la leur rendre sensible.

Sans pouvoir déterminer avec quelque justesse la parallaxe des fixes, il est possible que, par de nouvelles tentatives, on parvienne un jour à mieux connaître la limite au-delà de laquelle elle ne peut atteindre,et par conséquent la moindre distance que l'on puisse supposer aux étoiles. Les parallaxes d'ascension droite étant en géné

ral plus variables que celles de déclinaison, M. Delambre pense qu'elles peuvent être employées avec plus d'avantages (1). Il cite particulièrement la Lyre dont la parallaxe de déclinaison est à celle d'ascension droite dans le rapport de 35 à 51; la première étant, d'après les observations de M. Calandrelli, de 4",7, la seconde seroit de 6", 85, et la double parallaxe de 13", 7, laquelle vaudroit en temps o", 9, quantité dont l'ascension droite de la Lyre serait sujette à varier dans l'espace de six mois, de sorte qu'en comparant la Lyre à plusieurs étoiles voisines, mais assez petites (2) pour être présumées beaucoup plus éloignées de la terre, et n'avoir aucune parallaxe sensible, la distance de la Lyre à ces étoiles changeroit en temps de, o",9, quantité qui paroît à M. De◄ lambre susceptible d'être vérifiée, et d'autant plus aisément que la Lyre est très-souvent observée par les

astronomes.

1.

Si quelque espérance de mesurer la distance des étoiles est encore conservée, le moyen proposé par M. Delambre ne sera pas sans doute négligé. Déjà par ce moyen, M. Lindenau successeur de M. de Zach à l'Observatoire de Saxe-Gotha, croit avoir reconnu une parallaxe de 4 secondes au moins à deux étoiles de Cassiopée. Il est à desirer que l'on observe pour le même objet un très-grand nombre d'étoiles et même les moins brillantes; il est pos

(1) Connaissance des temps pour 1808, pág. 433.

(2) On peut objecter que la différence de grandeur n'établit pas la différence de distance, que les étoiles les plus petites peuvent n'être pas plus éloignées de la terre. M. Delambre répond que cette objection perdroit beaucoup de sa force, si l'on employoit aux comparaisons qui seroient faites un certain nombre d'étoiles,

(Connaissance des temps pour 1808, pag. 433)

sible que par quelque heureux hasard la constance des observateurs soit un jour récompensé.

MOUVEMENT

DU SYSTÈME SOLAIRE.

A la parallaxe des fixes se lie en quelque sorte le mou vement du système solaire, qui dans ces derniers temps n'a moins attiré l'attention des astronomes, et ne s'est pas pas manifesté à leurs yeux d'une manière plus sensible. Cependant le déplacement du soleil et des astres qu'il enveloppe dans sa sphère d'activité, ne leur paroît plus être aujourd'hui le sujet du moindre doute; ils ne pensent pas que sa masse énorme puisse se mouvoir sur ellemême et laisser son centre dans une immobilité absolue. mais quelle est la direction de son mouvement? vers quelles étoiles est-il emporté? commentjuger au milieu de l'espace infini où nous sommes placés, de quel côté leurs distances augmentent où diminuent? à peine quelques foibles changemens de position pourroient être apperçus après plusieurs siècles d'observations, quand même on supposeroit au système solaire, un déplacement annuel de plusieurs millions de lieues. Pourroit-on jamais les reconnoître, si les différens systèmes sont, comme les différens corps du système solaire, dans un état d'oscillation perpétuelle, de manière que les distances de leurs centres soient toujours à peu près avec nos mesures dans le même rapport? Un rapprochement de mille millions de lieues vers les étoiles d'une constellation, ne rendroit pas leur parallaxe plus sensible, s'il est vrai que leurs moindres distances à la terre soient de sept mille billions

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