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de lieues. Ce rapprochement ne seroitqu'un sept millième de leurs distances actuelles; pourroit-il mettre dans leurs parallaxes une différence plus grande que les erreurs qui peuvent être attribuées aux observations?

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Malgré les difficultés qui se présentent sur le mouvement du système solaire (1), cette question a déjà été examinée plusieurs fois, et vient de l'être de nouveau par M. Herschel (2). Cet astronome célèbre pense que les mouvemens apparens observés dans quelques étoiles, sont produits par le mouvement réel du soleil, et que d'après les observations faites sur ces apparences, le mouvement de notre système est dirigé vers la constellation d'Hercule: pour arriver à ce résultat, M. Herschel a besoin de supposer que les étoiles les plus brillantes sont les plus proches de la terre; que celles qui paroissent indiquer le déplacement du soleil sont ellesmêmes dans une immobilité absolue, hypothèses qui ne peuvent être garanties. La lumière des étoiles ne dépend pas seulement de leurs distances, mais de leurs grandeurs respectives; Jupiter, ainsi que l'observe à ce sujet M. Delambre, est toujours plus brillant que Mars, quoiqu'il soît souvent quinze fois plus éloigné de la terre. Il est difficile aussi de concevoir le mouvement au milieu du repos, le déplacement de notre système et l'immobilité des systèmes environnans. Si tous se meuvent et circulent, comme on peut encore le supposer, autour d'un centre universel de gravité, leurs positions respectives seront toujours à peu près les mêmes, et l'on n'aura ja

(1) Philos. trans. 1783. Mém. de Berlin 1781.

(2) Philos. trans. 1895. Conn. des Temps pour 1809.

mais

mais sur les changemens qu'ils pourront éprouver, que des résultats incertains et discordans.

Ce que l'on peut, après tout, avancer avec confiance, c'est que le mouvement du système solaire est très-probable, mais que nous n'avons pas encore un nombre suffisant de faits ou d'observations, pour démontrer sa réalité et prononcer sur sa direction. C'est une conséquence qui résulte de l'application faite de deux formules analytiques (1) de M. Delambre aux mouvemens observés de quelques étoiles. C'est par elles que les astronomes des âges futurs pourront mettre leurs observations à l'épreuve, et de l'accord de leurs résultats conclure le mouvement du système solaire et sa direction.

Malgré l'inutilité des tentatives faites pour connoître les phénomènes qui nous sont cachés, nous n'en devons pas moins un tribut d'éloges au zèle courageux des hommes qui s'occupent des moyens de les découvrir; si les connaissances qu'ils poursuivent, doivent leur échapper, d'autres plus importantes auxquelles ils ne pensent point, peuvent se rencontrer sur leur route et les dédommager de leurs pénibles recherches. N'oublions pas que les questions même regardées comme insolubles, ont été souvent la cause des plus belles découvertes, que celles de l'aberration et de la nutation sont dues aux efforts du célèbre Bradley pour découvrir la parallaxe annuelle des étoiles, que la recherche de la quadrature du cercle na pas été in utile aux progrès de la Géométrie, celle de la transmutation des métaux à la Chimie,

(1) Voyez les deux formules et leur démonstration dans la Connaissance des Temps de l'année 1809, pag. 379 et suiv.

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HISTOIRE DE L'ASTRONOMIE.

et le mouvement perpétuel à la mécanique. L'esprit humain, dans son inquiète curiosité, est avide de tout connoître; il cherche à pénétrer dans les plus profonds secrets de la nature; la nature met des bornes à ses prétentions indiscrètes; mais pour prix de sa constance, elle laisse par intervalle arriver jusqu'à lui quelques vérités utiles.

DE L'ASTRONOMIE,

DEUXIÈME PARTIE.

DÉCOUVERTES

FAITES PAR LA THÉORIE.

Ces mondes qui se meuvent sur nos têtes avec tant de

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régularité, sont-ils assujettis dans leurs mouvemens à des lois immuables, ou ces lois doivent-elles insensiblement s'altérer et les détruire? La nature a-t-elle mis en eux des principes de permanence ou des germes de destruction?

C'est un être fragile qui n'a qu'une existence éphémère sur l'une des moindres planètes du système solaire, c'est l'homme qui demande à l'Univers s'il doit être éternel; l'Univers auquel il ose mesurer son intelligence, lui répond, que les mondes ne présentent aucun signe de décadence ni de vétusté; qu'un principe conservateur, dépendant de leur action mutuelle, assure leur stabilité; qu'ils n'éprouvent dans leurs élémens aucune altération réelle ou constamment croissante; que les corps célestes ne doivent point s'accélérer jusqu'à se réunir un jour aux foyers des forces qui les animent; que les accé

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lérations doivent se changer tour-à-tour en retardemens, et les retardemens en accélérations; que si les orbites varient dans leurs inclinaisons, elles ne parviendront jamais à se confondre; que jamais aucune génération ne verra la coïncidence de l'écliptique et de l'équateur, ou l'égalité constante des jours et des nuits sur toute la terre; que dans le ciel tout est périodique; que le même ordre de choses doit toujours s'y reproduire, et le système du monde se balancer dans cet état d'oscillation perpétuelle.

Ce sont ces belles conséquences du principe de Newton que nous verrons se développer à chaque pas dans les théories des deux grands géomètres que les sciences se glorifient encore de posséder, MM. Lagrange et Laplace. Nous y verrons que l'action lente et continue des planètes, après avoir diminué l'angle d'inclinaison de l'écliptique à l'équateur terrestre jusqu'à un certain degré, doit le ramener à sa première grandeur; que les moyennes distances des planètes au soleil, et leurs moyens mouvemens sont invariables; que par la raison seule que les planètes se meuvent toutes dans le même sens, dans des orbites presque circulaires et peu inclinées les unes aux autres, les variations de leurs inclinaisons et de leurs excentricités sont renfermées dans d'étroites limites nous y verrons même, que certains phénomènes qui paroissoient s'affranchir des lois de la pesanteur, en sont devenus les preuves les plus frappantes; qu'ils ont fait connaître les lois de la nature dans ses plus grands écarts, et dans l'Univers, les signes évidens d'une éternelle durée.

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Les plus belles découvertes faites depuis quarante ans par la Théorie, ont conduit les géomètres à ces impor

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