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PRÉFACE.

PLUSIEURS auteurs ont publié à diverses époques, des fragmens relatifs à l'Histoire de l'Astronomie; Riccioli dans son nouvel Almageste, Vossius dans son Traité des Sciences Mathématiques, Gassendi dans ses Vies de Peurbach, de Regiomontanus, de Copernic et de Tycho, Dominique Cassini dans un précis sur l'origine et les progrès de l'Astronomie; mais le premier qui paroisse avoir envisagé son Histoire d'une manière générale, est Jean-Frédéric Weidler, dont l'ouvrage parut en 1741, sous ce titre, Jo-Friderici Weidleri Historia astronomica, sive de ortu et progressu Astronomiæ liber singularis. Il le composa pour servir de sup plément à ses Leçons d'Astronomie et de Physique.

Georges Costard fit aussi paroître à Londres en 1767, une Histoire de l'Astronomie, dont il avait déjà donné quelques extraits dans des lettres publiées en 1746 et 1748.

Enfin parut en France la grande Histoire de l'Astromie, de Bailly, publiée dans les années 1775, 1779 et 1782.

Les ouvrages de Weidler et de Costard sont remarquables par beaucoup d'érudition; celui de Bailly l'est davantage par la beauté du style et l'élévation des pensées. Il est écrit d'une manière très-intéressante et propre à faire aimer l'Astronomie; on lui reproche quelques idées paradoxales et surtout son Système d'une Astronomie antediluvienne, dont il croyoit retrouver les débris dans celle des anciens peuples de la Chaldée, de l'Egypte et de la Grèce; cependant son Histoire de l'Astronomie considérée dans son ensemble, dans le grand nombre de faits importans qu'elle renferme, et dans la manière dont ils sont présentés, sera toujours regardée comme l'un des plus beaux ouvrages qui nous restent du siècle dernier.

Cette Histoire se termine à l'année 1781. Depuis cette époque, de grandes découvertes, de grandes opé rations ont été faites, tous les phénomènes ont été soumiş à de nouvelles théories, des tables plus exactes ont été formées, les astronomes ont généralement introduit dans leurs observations et dans leurs calculs une précision inconnue avant l'application de l'analyse aux mouvemens célestes. C'est ce tableau qui manque aujourd'hui à l'Histoire de l'Astronomie,

Lalande

Lalande a donné dans sa Bibliographie Astronomique, qu'il a publiée en 1803, une Histoire abrégée de l'Astronomie depuis 1781. Cette Histoire consiste dans un grand nombre de notes, très-propres à donner des renseignemens utiles sur les travaux des Astronomes; mais il est à présumer qu'en les considérant sous le rapport littéraire, l'auteur lui-même les a regardées plutôt comme les matériaux d'un ouvrage à faire, que comme les parties d'un ouvrage terminé.

J'ai pensé que la période astronomique qui commence à l'année 1781,période si remplie de résultats importans, devoit être présentée sous des formes régulières, dans un ordre capable de fixer l'attention et d'intéresser; c'est ce que j'ai tenté de faire dans l'Histoire de l'Astronomie que je publie aujourd'hui.

Je ne me suis point dissimulé les difficultés de l'entreprise; il s'agissoit de développer les derniers progrès de l'une des plus belles connoissances de l'homme, arrivée au plus haut degré de la perfection, et toujours guidée dans sa marche, par la Géométrie, à travers les routes les plus difficiles ; je ne me flatte point d'avoir rempli cette tâche importante d'une manière qui réponde à la grandeur du sujet; mais je ne croirai pas avoir tout à fait manqué le but que je me suis proposé,

b

si cette Histoire peut être lue avec quelque intérêt par les amis de l'Astronomie, par les jeunes gens qui l'étudient aujourd'hui dans les écoles publiques; si sa lecture, mêlée quelquefois avec celle des ouvrages qui leur servent de guides dans l'étude de cette Science, leur inspire le desir de connoître et d'approfondir un jour les ouvrages de nos grands Géomètres.

En continuant l'Histoire de l'Astronomie de Bailly, j'avois encore à craindre un parallèle dangereux ; mais si je n'ai pu prétendre au mérite brillant de mon prédécesseur, j'ai cherché du moins, autant que je l'ai pu, celui de l'exactitude dans l'exposition des faits que j'ai présentés.

Pour prendre une idée juste de l'état actuel de l'Astronomie, j'ai cru devoir lire et méditer plus particulièrement les derniers ouvrages des Astronomes et des Géomètres français et quelques-uns de ceux des Astronomes étrangers. J'ai cru devoir consulter aussi les maîtres de la science. Je leur dois des remercîmens de ce qu'ils ont bien voulu, malgré leurs travaux beaucoup plus élevés, prendre assez d'intérêt à mon ouvrage, pour l'examiner dans diverses parties et me communiquer des remarques importantes qui pouvoient l'améliorer. Je dois beaucoup à l'amitié de M. Bouvard, directeur de l'Observatoire Impérial, qui s'est donné la peine de

le suivre avee attention pendant tout le cours de l'impression; j'ai puisé dans de bonnes sources, j'ai reçu des conseils utiles; il me reste à savoir si j'en ai tiré quelque avantage.

Si dans le grand nombre de faits que j'ai rassemblés pour composer cet ouvrage, il m'en est échappé qui puissent intéresser quelques savans connus, je les prie de regarder ces omissions comme involontaires, et de croire que je n'aurai rien de plus à cœur que de cher, cher l'occasion et les moyens de les réparer.

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