Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Dialogue VI. Fêtes du printemps; balançoire; contes de nourrice ou d'enfants; poupées; hochets; amulettes. P. 283. Description de la Maya. « Les fillettes d'une rue ou d'un quartier se réunissent et choisissent la plus belle et la plus gracieuse pour en faire la Maya; elles l'habillent et la coiffent le plus richement qu'elles peuvent, la couronnent de fleurs, de bijoux d'or et d'argent, comme une reine, lui mettent un vase de parfum dans la main, la placent sur un lit ou un trône où elle s'assied avec beaucoup de grâce et de majesté et prend son air le plus digne. Les fillettes, qui se tiennent à ses côtés, la servent, lui obéissent comme à leur reine, la distraient en chantant et en dansant et aussi la conduisent à la danse. A ceux qui passent à l'endroit où se trouve la Maya, elles demandent pour orner la Maya (para hacer rica á la Maya), et à ceux qui ne donnent pas elles disent: barba de perro, que no tiene dinero 1, et d'autres injures sur ce ton là. » Quelque part (p. 288) Caro se demande d'où vient l'épithète rica que les fillettes donnent à la Maya en quêtant (para la rica Maya ou para hacer rica á la Maya). Suivant lui rica ne serait pas l'adjectif, car si la Maya est déjà riche, pourquoi quêter pour elle? Ce mot serait le latin rica, voile. Il est à peine nécessaire de remarquer combien cette opinion est absurde, et il saute aux yeux que rica au contraire ne peut être ici qu'adjectif et doit se prendre au sens de « bon, beau », etc., qu'il a souvent en espagnol. Ne dit-on pas d'une orange douce qu'elle est rica et d'un vin généreux qu'il est rico? P. 299. Formules initiales de contes. « Erase lo que era, el mal se vaya y el bien se venga; el mal para los Moros y el bien para nosotros. » Caro compare entre autres la formule donnée par Plutarque (Symp., VI, 8, 1): "Ež∞ Boúλipov, ἔσω δὲ πλοῦτον και υγίειαν. Autre formule : « Por la mar corren las liebres, por la tierra las anguilas. » P. 300. Maniae, fantômes, lutins, etc. San Anton, Carne piés, la Tragamasa, la Paparrasoya, la Mala cosa, la Mula ou la Ternera descabezada, el Diablo cojuelo, la Pantasma. P. 302. « A Séville les enfants croient voir Maria de Padilla (la célèbre maîtresse de Pierre le Cruel) sur un char environné de flammes. >> P. 306. Jeu du papa sal. « On fait dans les cendres de longues raies et à leur extrémité un cercle rond comme un œil. Un enfant, les yeux bandés et armé d'un bâton pointu, cherche où se trouve papa sal (les longues raies) et ojo de buey (le cercle). S'il se trompe, on lui barbouille la figure avec un tison. »> P. 307. Jeu du soldat, qui revient de la guerre en haillons. P. 323. Amulette de la higa, d'après une description donnée par Martin Antonio del Rio dans ses Disquisitiones magicae. - P. 327. Chansons, berceuses nina, nina ; lala, lala.

[ocr errors]
[ocr errors]

-

Tel est à peu près le sommaire des observations de Caro sur les jeux en usage dans son pays et leurs analogies avec ceux des peuples de l'antiquité. Le profit qu'en pourront tirer les spécialistes ne me paraît pas très considérable, mais je n'en conclurai pas que le livre dût rester inédit; il méritait d'être publié ; je regrette seulement qu'il ne possède pas une valeur assez grande pour rendre indispensable à bref délai une édition nouvelle et correcte, qui annulérait à tout jamais le gazafaton du bibliófilo 2. Alfred MOREL-FATIO.

1. Ou encore: Barbas de gato, que no tiene cornado.

2. Une chose toutefois est à louer dans ce volume: le papier fort à grandes marges où l'on peut corriger et écrire tout ce qu'on veut.

EUGÈNE VAUDIN. Girart de Roussillon, Histoire et Légende. Auxerre, Rouillé; Paris, Champion. In-8, vij-64 pages.

M. Vaudin a trouvé dans la collection Sauvageot, au Louvre, une belle miniature en style flamand du milieu ou de la seconde moitié du xve siècle, accompagnée de cette rubrique : Comment la guerre encommença d'entre le roy Charles le Chaulf et monseigneur Gerard de Roussillon a cause de la conté de Sens; et des paroles injurieuses que ung jour les deux princes dirent l'ung a l'autre. Cette miniature, il l'a reproduite en lithographie en tête de sa brochure. Il n'a pas réussi d'ailleurs à dire de quel roman de Girart de Roussillon elle était tirée, et M. de Montille, l'éditeur du roman en prose de Jehan Wauquelin, à qui il s'est adressé, ne l'a pas su davantage. Le ms. auquel a appartenu cette miniature était sûrement un bel exemplaire de l'abrégé de Wauquelin, abrégé qui a été publié par M. de Terrebasse en 1856, et sur lequel je donne des détails circonstanciés dans l'introduction de mon Girart de Roussillon, p. CLIV et suiv. La rubrique rapportée ci-dessus est celle du chap. III (p. 21 de l'édition de M. de Terrebasse). L'auteur de cette brochure s'est bien imprudemment engagé dans les questions compliquées que soulève la légende de Girart de Roussillon. Ayant pris pour guides M. Mignard et M. de Montille (voy. Romania, IX, 314), il ne pouvait qu'accumuler les erreurs. Il s'est embrouillé de la façon la plus inextricable dans son énumération des divers mss. des romans de Girart de Roussillon, s'imaginant (p. 47) que le ms. du Musée Britannique publié par M. Michel et le ms. de Montpellier contiennent le même ouvrage. Il parle à tout instant de livres qu'il n'a pas vus, comme lorsqu'il suppose (p. 30) que la collection des anciens poètes dirigée par feu Guessard comprend 48 volumes! Il n'y a pas lieu d'examiner plus longuement un travail que nous aurions entièrement passé sous silence, s'il ne nous avait paru utile d'indiquer l'origine de la miniature qui en constitue le seul et unique intérêt.

P. M.

1. La miniature de la collection Sauvageot me rappelle tout à fait les peintures qui ornent le Charles Martel de Bruxelles (Bibl. roy. de Belg., n° 6 à 9) où se trouve inséré l'abrégé de Wauquelin. Comme cet ouvrage à subi des mutilations, il se pourrait que la miniature Sauvageot en vînt. C'est à vérifier. Ce qui précède était imprimé lorsque j'ai eu le moyen de voir au Louvre la miniature en question, qui maintenant est classée, assez malheureusement, dans l'école française, n° 1345 du catalogue de M. Reiset. Je n'ai plus aucun doute qu'elle a dú être arrachée à la partie du Charles Martel de Bruxelles, qui contient l'abrégé de Wauquelin (ms. n° 7). Les lignes d'écriture qui accompagnent la miniature sont certainement, comme tout le Charles Martel, de la main de David Aubert. Je ferai remarquer, à ce propos, que la reproduction lithographique de M. Vaudin ne donne qu'imparfaitement l'idée de l'original. M. V. place la rubrique sur le côté de la miniature, au lieu qu'elle se trouve en réalité au-dessous. En outre, M. V. ne dit pas que la miniature est encadrée dans un texte, que je vais transcrire. Au-dessus frere demoura empereur des Allemaignes et Charles le Chaulf fut couronné roy de France, Et par ce moyen les trois freres demourerent d'accord et paisibles ensemble. Au-dessous de la miniature et de sa rubrique : La paix faitte d'entre les trois freres par la manicre que dit est, le roy Charles le Chaulf confermé en son royaulme de France ne. C'est à peu près le texte du Girart de Roussillon abrégé publié par M. de Terrebasse, pp. 19 et 21.

PÉRIODIQUES.

I.

REVUE DES LANGUES ROMANES, 3° série. X. Décembre 1883. P. 261-4, A. Roque-Ferrier, Le langage de Villeneuve d'Agen. L'auteur signale, un peu au hasard de la plume », quelques particularités linguistiques d'une poésie moderne dont le texte occupe les pages 265-70. P. 289-90. X. Rieux, Trois formes provençales du verbe TUER. Ces formes sont, dans la région du Luberon (Vaucluse), à l'inf. tua, tuia et tia.'

Janvier 1884. P. 38-51. P. Reimann, Die Declination d. Substantiva u. Adjectiva in d. Langue d'oc bis zum Jahre 1300. (Première partie d'un long compte rendu de M. E. Levy. Cette mauvaise dissertation ne méritait pas tant d'honneur).

Février 1884. P. 54. Fesquet, Monographie du sous-dialecte languedocien du canton de la Salle-Saint-Pierre (Gard). Nous avons ici la première partie de ce travail, contenant les textes: l'inévitable parabole de l'enfant prodigue et quelques fables de la Fontaine traduites littéralement, puis, ce qui vaut mieux, des dictons populaires. P. 77-88. Durand (de Gros), Notes de philologie rouergate (suite). Signale des faits curieux, mais dont l'explication laisse parfois à désirer. - Bibliographie. P. 96-104. Notices sommaires de M. Chabaneau sur diverses publications de M. W. Forster, sur les Lapidaires de Pannier, compte rendu plus détaillé de l'édition du troubadour Peire Rogier due à M. Appel.

1

Mars 1884. P. 105. Chabaneau, Sainte Marie-Madeleine dans la littérature provençale (suite). Ce sont les notes de textes publiés dans les nos de mai et d'août 1883. Dans l'abrégé de la légende de Badilon que reproduit Jacques de Varaggio, il y a bien 749, et non 769 comme le dit M. Ch. (p. 117). J'ai fait remarquer ailleurs que la date 769 était une correction arbitraire du dernier éditeur, M. Græsse. P. 118. M. Ch. appelle l'attention sur le manuscrit incomplet de la chronique (1423-1539) d'Honorat de Valbelle que possède la bibliothèque de Carpentras. Mais il y a du même ouvrage un manuscrit complet à la Bibl. nat., le fr. 5072, qui vient de Mazarin et de Peiresc. - P. 133-52. Obedenare, l'Article dans la langue roumaine; appelle l'attention sur des variétés de forme dont la langue écrite ne paraît pas tenir compte.

P. M.

1. Girart de Roussillon, p. cxxxvii, note.

II. ZEITSCHRIFT FÜR ROMANISCHE PHILOLOGIE, VII, 4.

P. 481,

Lettres de Diez à Grimm, p. p. Tobler (intéressantes). P. 494, C. Michaelis de Vasconcellos, Nouvelles recherches sur le livre des Elégies de Camões. P. 531, Decurtins, Un poète du Val de Münster dans les Grisons (Pitsch, mort en 1865). P. 554, Gaidoz et Sébillot, Bibliographie des traditions et de la littérature populaire du Poitou.

-

-- 2.

MÉLANGES. I. Phonétique. P. $72, Horning, Une loi de l'accentuation du latin vulgaire: e, i, u à l'antépénultième devant une voyelle brève sont (en latin vulgaire) incapables de porter l'accent; de là báttere cósere, etc., et pariete filiólo, etc.; de là aussi, quand les possessifs sont proclitiques, le transport de l'accent sur la finale (méa, mais meá mater). II. Syntaxe. 1. P. 57?, Gaspary, l'anc. fr. mar, mal avec le subjonctif; bonne explication de diverses locutions difficiles et nées de confusion; pour mar (buer) fusses nés il faut ajouter que mar (buer) avec l'imparfait du subj. a à l'origine un sens très clair et logique bor i alasses dans Alexis (90 d) signifie « tu aurais bien fait d'y aller »; de là, par mélange avec buer fus nés, la bizarre formule buer fusses nés. P. 576. Kade, Sur deux constructions remarquables des verbes potere, dovere, volere; il s'agit d'un emploi singulier des auxiliaires en italien. 3. P. $79, Harczyk. Une remarque sur l'emploi de très la tragédie française (et en général le haut style) n'emploie guère ce mot; Racine ne s'en sert jamais. III. Etymologies. P. 581, Scheler, nourrice; sur nourriçon, cf. Rom., XI, 621. Comptes rendus. P. 582, Canello, la Vita e le Opere di Arnaldo Daniello (Bartsch: beaucoup d'observations de détail sur le texte de quelques pièces). P. $97. Haller, Altspanische Sprichwarter, I (Liebrecht: remarques et rapprochements de détail). — P. 604, Sébillot, Gargantua dans les traditions populaires (Liebrecht). P. 606, Rolland, Rimes et jeux de l'enfance (Liebrecht). - P. 607, Fornaciari, Studi su Dante (Gaspary). P. 618, Giornale di filologia romanza, IV, 3-4 (Gaspary). - P. 620, Giornale storico della letteratura italiana, I, 1, 2, 3 (Gaspary: je remercie M. G. de la rectification qu'il apporte en passant à un endroit de mon travail sur Lancelot : l'ordre chronologique des deux passages du Tasse que je citais (Rom., X, 481) n'est pas celui que j'avais supposé; sur le fond de la question, cf. Rom., XII, 460). Romania, XI, 1 (Græber, Baist (longue discussion de l'art. de Cornu), Stengel (j'ai réparé depuis lors mon oubli relatif au travail de Donges, voy. Rom., XI, 409); à ce compte rendu est jointe une note additionnelle de M. W. Meyer sur l'article de Lambrior dans notre t. X).

G. P.

III.

LITERATURBLATT FÜR GERMANISCHE UND ROMANISCHE PHILOLOGIE, 1883. 10. Octobre. Wulff, Några ord om Aksent (Vising: admet à peu près complètement les idées de l'auteur et nous apprend qu'elles ont aussi l'approbation de J. Storm). Geijer, Om de franska episka vers formernas ursprung (Vising: s'avance beaucoup en disant que l'opinion de M. Geijer, d'après laquelle l'octosyllabe vient du dimètre iambique, sera généralement acceptée; cf. Rom., XII. 423). Gartner, Sulzberger Wörter (W. Meyer).

[ocr errors]

11. Novembre. Goossens, Ueber Sage, Quelle und Composition des Chevalier

30

Romania, XIII.

au Lyon (Settegast). Fischer, Der Roman de Troie (Settegast: l'auteur étudie presque exclusivement le rapport de l'imitateur allemand de Benoit, Herbort de Fritzlar, à son modèle), Koschwitz, Karls des Grossen Reise (Stengel). - Voigt, Die Briefsammlungen Petrarca's (Scheffer-Boichorst). Portioli, Le Opere maccheroniche di Merlin Cocai (Gaspary: édition qui, sans être parfaite, annule les précédentes).

[ocr errors]

12. Décembre. Skeat, A rough list of english words found in Anglo-French (Vising faible). Schoetensack, Beitrag zu einer Grundlage für etym. Untersuchungen auf dem Gebiete der französischen Sprache (Karsten: absurde). Goerlich, Die südwestlichen Dialekte der langue d'oïl (Meyer: éloges mérités). Altenbuch, Versuch einer Darstellung der wallonischen Mundart (Vising). Edström, Studier öfver uppkommsten och utwecklingen af fornfranskans E-ljud, I (Vising grand éloge de cette dissertation, qui est en effert fort méritoire). Libro de' Sette Savi di Roma (Gaspary). - Renier, Liriche edite ed inedite di Fazio degli Uberti (Korting: grand éloge). Ulrich, Engadinische Chrestomathie (Stürzinger: critique très sévère). Crane, Mediaval Sermon-Books and Stories (Stengel).

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

1884. 1. Janvier. Knieschek, Der čechische Tristram und Eilhart von Oberg (Pfaff). Warnatsch, Der Mantel (Reissenberger: pense que le poème dont M. W. étudie le fragment conservé est bien de Henri du Türlin, mais doute que ce soit un Lancelet; cf. Rom., XII, 461). Breul, Sir Gowther (Sarrazin : poème anglais du cycle de Robert le Diable). Mirisch, Geschichte des suffixes -olus (Meyer). Freymond, Ueber den reichen Reim bei den altfranzösischen Dichtern (Wolpert).- Wiese, Der Tesoretto und Favoletto B. Latino's (Mussafia: publication excellente). Casini, Testi inediti di antiche rime volgari (Gaspary). - Grünwald, Zur romanischen Dialektologie, I (Baist: il y a des matériaux, mais mal rangés et mal appréciés).

[ocr errors]

2. Février, Mussafia, Zur Präsensbildung im Romanischen (Schuchardt: observations importantes). Feilitzen, Li ver del juïse (Vising: très bonnes remarques). Schenkler, Ueber die Perfectbildung im Provenzalischen (Meyer sans valeur). Renier, La Discesa di Ugo d'Alvernia allo Inferno (Gaspary). - UIrich, Rhätoromanische Texte, Il (Schuchardt). – Schuster, Der bestimmte Artikel im Romänischen und im Albanesischen (Jarník).

-

3. Mars. Korting, Encyklopaedie der romanischen Philologie, I (Breymann). Appel, De genere neutro intereunte in lingua latina (Meyer: article intéressant).Nyrop, Den oldfranske Heltedigtning; Rajna, Le Origini dell' epopea fruncese (Bangert). Freymond, Jongleurs und Menestrels (Settegast). Heidsiek, Die Gesellschaft in Crestien de Troies (Settegast). Koschwitz, Les plus anciens monuments de la langue française (Neumann). Nissen, Der Nominativ der verbundenem Personal pronomina in den aeltesten franz. Sprachdeukmaelern (Settegast). Landau, Die Quellen des Dekameron. (Liebrecht). Boehmer, Romanische Studiens (Schuchardt).

4. Avril. W. Meyer, Schicksale des lateinischen Nentrums im Romanischen (Thur. neysen juste éloge mêlé de critiques intéressantes). Stengel, Die ältesten französischen Sprachdenkmäler (Koschwitz). - Schneider, Die elliptische Verwendung des partitiven Ausdrucks in Altfranzösischen (Stimming). Roettiger, Der

« VorigeDoorgaan »