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Hartmann, Almeloveen, etc., voulurent attribuer la dé-couverte de la circulation à Hippocrate; mais toutes ces contestations n'étaient qu'un effet de l'envie, ou plutôt de cette inertie naturelle à l'esprit humain, qui n'aime pas à changer et à renverser toutes ses connaissances. Harvey fut défendu par un de ses élèves, G. Ent, qui principalement répondit à Primerose.

Harvey devint premier médecin de Charles Ier, roi d'Angleterre ; il se défendit avec assez de modestie dans ses deuxième et troisième Exercitationes. Mais ses découvertes furent bientôt adoptées presque générament, parce qu'il était facile de répéter ses expériences et de vérifier ses observations. Riolan finit par se réduire à nier la circulation dans les petits vaisseaux; cette opinion est même encore soutenue par plusieurs physiogistes de nos jours. C'est sur elle qu'est fondé l'usage des saignées locales, qui sont devenues si générales. La découverte d'Harvey devint tout-à-fait populaire, lorsque Descartes la prit pour base de la physiologie, professée dans son Traité de l'homme. Dans cet ouvrage, il soutient la découverte d'Harvey avec beaucoup de franchise et de courage; il la développe même par des figures à retombes. Harvey eut ainsi le rare bonheur de voir sa découverte adoptée de son vivant.

Plus tard, il donna un ouvrage qui ne l'a guère rendu moins célèbre, bien que les découvertes qui s'y trouvent exposées scient d'une importance moins générale, et susceptibles de beaucoup d'objections; ce sont ses Exercitationes de generatione animalium, publiées à Londres en 1651.

Charles Ier lui avait fourni tous les moyens de faire les expériences nécessaires à la composition de cet

ouvrage. Il lui avait sacrifié un grand nombre de biches du parc de Windsor en état de gestation: mais il examina surtout la fécondation des œufs, les développemens successifs du poulet, en un mot, il répéta et perfectionna ce que Fabricius avait déjà observé. Son ouvrage était beaucoup plus considérable que nous ne le voyons aujourd'hui. Dans les troubles qui suivirent la mort de Charles Ier, la maison de Harvey fut pillée; il perdit toute la partie de son ouvrage qui traitait de la génération des insectes (1). Comme il était déjà âgé, il ne put pas le refaire; d'ailleurs, dans la révolution qui était survenue, il avait perdu toutes ses faveurs et sa fortune. Néanmoins il publia, en 1651, deux ans après la mort de Charles Ier, ce qui lui était resté de son ouvrage, quoique un peu mutilé. L'ouvrage de Harvey est en quelque sorte un développement des premières vues de Fabricius; mais y décrit l'évolution du poulet avec beaucoup plus de détail et de perfection que ce célèbre anatomiste ; cependant il n'a pas employé de figures, car les troubles du temps ne lui permettaient pas d'en faire graver. Harvey traite aussi du fœtus des quadrupèdes; il le suit dans ses développemens. Ces observations sont plus difficiles à faire, car on ne peut pas avoir chaque jour des foetus de cette espèce. Cependant son ouvrage renferme des choses très importantes. Harvey mourut en 1657, âgé de quatre-vingts ans.

il

L'homme le plus célèbre de France en histoire na

(1) Il perdit encore un ouvrage que son titre seul fait regretter: A practice of physic, conformable to the doctrine of the circulation. (N. du Rédact.)

turelle était alors Jean Riolan, qui fut professeur à Paris pendant cinquante ans. Son père avait été aussi professeur de médecine; il naquit en 1580. Dans ses défenses des anciens, il fut presque aussi àcre que Sylvius et Eustache : il déprima beaucoup les modernes, et affectait même de mépriser les figures qui faisaient, selon lui, le seul mérite de Vesale. Ce fut un nouveau tort de sa part. A vingt-sept ans, en 1608, il publia un ouvrage intitulé: Schola anatomica novis et raris observationibus illustrata. C'est une ébauche du grand ouvrage qui l'a immortalisé. Il donna plus tard, en 1614, un traité d'ostéologie humaine d'après les connaissances que nous ont transmises les anciens. On y trouve une bonne ostéologie du singe, comme dans les ouvrages d'Eustache. Son anthropographie parut en 1618. Gui Patin fit paraître cet ouvrage pendant que Riolan était à Cologne, où il avait suivi Marie de Médecis, mère de Louis XIII. Il y combat la découverte d'Harvey pour les petits vaisseaux. Il établit que la circulation du sang n'est pas aussi rapide que Harvey le prétendait. Sur la fin de sa vie, en 1648, il donna son Enchiridion anatomicum et pathologicum, espèce d'abrégé de tout ce qui lui est propre, et qui n'est pas très remarquable. Il mourut en 1657, âgé de soixante dix-sept ans.

J'ajouterai aux anatomistes qui terminent l'époque dont je parle, et où la critique doininait encore, où l'observation propre ne faisait que de poindre, le fameux botaniste Garspard Bauhin. Il était élève de Fabricius, et a donné un Theatrum anatomicum. C'est un très bon résumé de ce qui était connu alors. Il y donne aux muscles des noms qui ont été conservés jus

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qu'à nos jours. On y remarque surtout une description du cerveau d'après la méthode de Varole, qui avait été négligée par presque tous les anatomistes, jusqu'à la publication de l'ouvrage du docteur Gall. Il a encore produit un ouvrage sur les monstres.

Telle est, messieurs, l'analyse des écrits des principaux restaurateurs de l'anatomie dans le seizième et au commencement du dix-septième siècle. Ils ne laissent pas de l'avoir portée très loin. Nous verrons cependant qu'il restait beaucoup à faire dans les détails, qui exigeaient une méthode d'expérimentation et d'observation plus précise que celles de ces auteurs. Ceux-ci d'ailleurs ont perdu beaucoup de temps à discuter les ouvrages des anciens, et à en donner des explications et des commentaires.

Nous allons maintenant examiner les autres sciences pendant le même espace de temps. Nous verrons que les savans qui en ont traité ont aussi employé plus de temps et d'efforts à commenter les ouvrages des anciens, qu'à faire des observations par eux-mêmes.

Dans la prochaine leçon, nous parlerons principalement de la zoologie et des auteurs qui l'ont fait fleurir pendant la période pour laquelle nous venons de tracer l'histoire de l'anatomie.

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Dans les deux dernières séances, nous avons vu comment l'anatomie, pendant le seizième siècle et la première moitié du dix-septième, était arrivée de cette espèce d'ébauche que les anciens nous avaient laissée, au point d'offrir une description très satisfaisante de presque toutes les parties du corps, du moins pour ce qui ne tient pas à leur structure la plus délicate. Nous avons vu même l'anatomie arriver, quant aux usages des organes, à la connaissance de la circulation du sang par les expériences et les travaux d'Harvey, qui n'étaient que la continuation des premiers essais de l'école de Padoue, où Harvey avait étudié sous Fabricius. Aujourd'hui, nous allons tracer l'histoire de la zoologie pendant le même espace de temps.

Vous vous rappelez qu'après Aristote il ne s'était presque rien fait de véritablement général dans cette partie de l'histoire naturelle; que pendant la domination romaine Élien et Pline avaient seulement ajouté quelques faits particuliers à ceux qui étaient déjà conet que le moyen âge n'avait non plus fait faire aucun progrès à la partie scientifique, à la disposition

nus,

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