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et des collectanea formés par divers érudits des derniers siècles. Il y a très peu de manuscrits du moyen-âge1. L'auteur anonyme (M. Deprez, conservateur du département des manuscrits) a dû se conformer, dans les lignes générales, au système adopté pour les précédents volumes; il a cependant apporté à ce système d'importantes améliorations. La description matérielle des volumes est beaucoup plus précise que dans les trois tomes précédents; le nombre total des feuillets est indiqué. Des renseignements intéressants nous sont fournis sur la provenance des manuscrits, sur les armoiries qui y sont figurées. Il est profondément regrettable que ces indications si nécessaires n'aient pas été données dès l'origine, mais elles ne faisaient pas partie du plan conçu par Michelant, et le personnage qui administrait la Bibliothèque lorsque l'impression du catalogue fut commencée en 1863 (feu Taschereau) s'était opposé avec un invincible entêtement à des perfectionnements dont il ne sentait pas la nécessité. Il ne faudra pas plus d'un volume (ce sera même un mince volume s'il n'y a point de table) pour conduire la publication jusqu'au no 6170, où s'arrête ce qu'on appelait jadis l' « Ancien fonds ». A la vérité, cette désignation, comme celle de «< Supplément français » et toutes celles qui ont été usitées entre l'époque révolutionnaire et 1860 environ, n'a plus de valeur depuis qu'un classement par langues a été substitué aux fonds innombrables, et souvent fort irrégulièrement constitués, entre lesquels étaient répartis les manuscrits; toutefois, par une sorte d'archaïsme, elle est encore maintenue sur le titre du tome IV qui vient de paraître. Mais le fonds français actuel s'étend jusqu'au no 26484, sans compter le fonds des Nouvelles acquisitions (commencé en 1862), pour une partie duquel M. Delisle a donné un catalogue fort détaillé et pourvu de tables en 1891-1894 (Rom., XXI, 624). Si les notices des nos 6171 à 26484 devaient être exécutées selon le plan suivi dans les quatre volumes du catalogue in-4o, la dernière ne paraîtrait guère avant l'an 2000. C'est pour donner une plus prompte satisfaction aux désirs du public érudit que M. Omont, à qui la Bibliothèque nationale devait déjà plusieurs catalogues, notamment celui des manuscrits grecs, a commencé, d'après un nouveau plan, une nouvelle série du catalogue des manuscrits français. Le premier volume de cette série vient de paraître. Il est rédigé d'après un système que l'on ne peut qu'approuver.

1. De ce nombre est le ms. 4939 (anc. 9616), du xv siècle, qui contient les fables de Marie de France. Le nom de l'auteur manque dans le ms. et par suite dans le catalogue.

2. Bibliothèque nationale. Catalogue général des manuscrits français, par H. Omont. conservateur-adjoint du département des manuscrits. Ancien supplement français, n° 6170-9560. Paris, Leroux, 1895. Un vol. gr. in-8°, v1-412 pages. L'insertion dans ce titre des mots Ancien supplement français correspond à l'insertion des mots Ancien fonds dans le catalogue in-4°. C'est, dans l'un et l'autre cas, une mention inutile, qui a l'inconvénient de faire croire au lecteur qu'il a sous les yeux la description de tous les mss. qui ont fait partie soit de l'ancien fonds soit du supplément. Or, cette supposition serait inexacte, puisque l'ancien fonds comme le supplément contenait des mss. en diverses langues européennes, qui en ont été retirés pour former les fonds italien, espagnol, anglais, allemand, néerlandais, etc. Ce volume ne porte pas de tomaison: les numéros extrémes placés sur le titre et au dos en tiendront lieu.

M. Omont ne donne les premiers et les derniers mots de chaque ouvrage que dans les cas assez rares où cette indication est nécessaire pour l'identification. De là résulte une grande économie de place, par rapport au catalogue in-4o, où l'indication des premiers et des derniers mots (commençant par... finissant par.....) est à peu près constante. En revanche, M. Omont fournit avec abondance, mais d'une façon succincte, tous les renseignements désirables sur la provenance et l'histoire des manuscrits, et même, ce qui est de la plus grande utilité, sur l'usage qui en a été fait par les érudits. En beaucoup de cas, un simple renvoi à une édition ou à une notice détaillée permet d'abréger notablement la description. M. Omont annonce dans son avertissement l'intention de joindre des tables générales alphabétiques à la fin de chacune des séries du Supplément, du Saint-Germain et des Petits fonds français. Mais ces divisions appartiennent au passé : elles n'ont plus d'existence réelle depuis la répartition des manuscrits par langues. Une seule table générale, s'appliquant à l'ensemble du fonds français, sera infiniment plus commode à consulter que les trois tables annoncées. En attendant la fin de l'œuvre, qui progressera rapidement - l'activité bien connue de M. Omont nous en est un sûr garant — les répertoires alphabétiques joints à chaque volume suffisent amplement. P. M.

- M. Dobrée, riche amateur nantais, vient de faire don au département de la Loire-Inférieure de toutes ses collections. Parmi les manuscrits, qu'a fait connaître une notice sommaire (voy. Bibl. de l'Éc. des Ch., LIV, 430), figure, avec un exemplaire de Modus et Racio et un de Commines, l'article suivant, dont nos lecteurs apprécieront toute l'importance :

Les sermons de saint Bernard et d'Abélard (?), en langue romane, ms. du xır siècle (sic), superbement relié, doré et couvert de pierres fines. Ayant appartenu à Roquefort. Il est bien à désirer qu'une notice plus précise et plus détaillée soit prochainement donnée de ce précieux volume. Les collections de M. Dobrée, qui est fort âgé, ne seront remises au département qu'après sa mort.

Nous avons reçu le prospectus d'une nouvelle édition de « SachsVillatte, le meilleur des dictionnaires des langues française et allemande, édition abrégée, entièrement refondue, pourvue de la nouvelle orthographe française et allemande ». Si ce dictionnaire est en effet le meilleur de tous, nous ne pouvons qu'en recommander l'usage à l'auteur du prospectus. Il y apprendra à ne point écrire des phrases comme celle-ci : « un système de signes très spirituellement trouvés » (le texte anglais placé en regard porte «< by means of symbols ingeniously employed »), ou comme cette autre : « L'édition abrégée... répond aussi parfaitement aux besoins des littérés qu'à ceux de la vie pratique. »

On annonce la publication très prochaine, à Naples, d'une Rassegna critica della letteratura italiana, dirigée par MM. E. Pércopo et N. Zingarelli. Ce recueil, dont l'objet paraît être sensiblement le même que celui de la Rassegna bibliografica della letteratua italiana, fondée, il y a peu d'années, par M. d'Ancona, paraîtra chaque mois par fascicules de seize pages.

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Nous avons annoncé dans l'un de nos derniers numéros (XXIV, 317), l'important recueil d'études historiques ou littéraires que les amis de Julien Havet ont publié pour honorer la mémoire de ce savant si distingué. Sous le titre d'Euvres de Julien Havet, M. L. Havet vient de réunir en deux beaux volumes (Paris, Leroux, 1896) tous les travaux d'érudition laissés par son frère, moins l'édition des lettres de Gerbert et Les Cours royales des îles normandes, qu'on peut se procurer en librairie. Il y a joint une très intéressante notice biographique, où il insiste principalement sur les conditions dans lesquelles s'est formé l'esprit de cet érudit dont les moindres travaux sont conduits avec la méthode la plus rigoureuse et la critique la plus sûre. Le premier volume contient la réimpression des Questions mérovingiennes, dont la dernière partie n'a paru qu'après la mort de l'auteur; le second est formé de divers opuscules entre lesquels nous citerons le mémoire sur La frontière d'Empire dans l'Argonne, qui renferme le texte parfaitement établi d'une enquête de 1288, qui est un document linguistique important.

- Le 7 janvier 1896 M. Carl Wahlund, professeur à Upsal, bien connu de tous nos lecteurs, accomplissait sa cinquantième année. A cette occasion, et sa grande surprise, on lui a remis un beau volume de Mélanges de philologie romane, pour lequel 64 élèves ou amis, Suédois, Finlandais, Danois, Français, Allemands, Autrichiens, Hollandais, Suisses, Italiens, Américains, avaient réuni leurs souscriptions et auquel 32 avaient collaboré. Nous rendrons compte dans notre prochain numéro de cette belle publication, imprimée chez MM. Protat, à Mâcon, et qui, tirée à 150 exemplaires, n'est pas mise dans le commerce. Disons seulement que jamais pareil hommage n'a été rendu à quelqu'un qui le méritât mieux par ses travaux et surtout par son caractère. On y a mis pour épigraphe ces deux vers du Dit du courtois donneur, publié par M. Söderhjelm dans le volume, et qui s'appliquent à lui aussi justement que le titre même de ce Dit: Si iert en honneur retenus, Par tout amés et bien

venus.

- Vient de paraître la troisième livraison (M-R) du Nouveau Dictionnaire roumain-français de M. Damé, dont le commencement a été, de notre part, l'objet d'un compte rendu (XXIII, 477). — Le Dictionnaire français-roumain, de M. B. Florescu, avance plus lentement; nous n'avons encore reçu que six livraisons comptant ensemble 288 pp. et s'arrêtant au mot Amuser.

— M. H. Tiktin entreprend la publication d'un troisième dictionnaire, imprimé, comme les deux précédents, aux frais de l'État : Rumänisch-deutsches Wörterbuch. Le nom seul de l'auteur nous promet un excellent livre, et la première livraison que nous avons sous les yeux est l'amorce d'un répertoire, à la fois historique et pratique, tout à fait remarquable et qui rendra les plus grands services. Il est fâcheux seulement que M. T. ait dû céder à des injonctions administratives et abandonner l'orthographe phonétique actuellement adoptée par les Moldaves. Nous voyons reparaître dans le Wörterbuch : è (= ă), á (= î), é, ó (= ea, oa), et même cet affreux d (= z), qui a décidément la vie dure.

La huitième livraison de l'Alt-celtischer Sprachschatz, de M. Holder, vient de paraître à la librairie Teubner. Elle contient la fin du long article Galli, les articles Gallia, Gallicus, etc., et se termine avec l'h au mot hyssus. C'est la fin du premier volume de ce grand ouvrage, qui compte 2.064 colonnes.

Livres annoncés sommairement :

Coup d'œil sur l'histoire de la typographie dans les pays roumains au XVIe siècle, par Émile Picor (extrait du Centenaire de l'École des langues orientales vivantes). Paris, Imp. nat. Gr. in-4°, 43 pages. Ce mémoire, enrichi de nombreuses reproductions photographiques, comble une lacune dans l'histoire de l'imprimerie, et sera consulté utilement par tous ceux qui s'intéressent à la période ancienne de la littérature roumaine. On ne possède encore aucune bibliographie roumaine qui mérite confiance. La partie traitée par M. Picot est celle qui présentait le plus de difficultés, les vieux livres valaques étant rares et fort dispersés. M. P. a fait preuve dans ce travail d'une érudition très spéciale et très sûre, en même temps que de la méthode et de l'exactitude qu'on a pu apprécier dans ses précédents travaux de bibliographie, notamment dans les trois volumes du Catalogue de la Bibliothèque Rothschild et dans la Bibliographie Cornélienne.

Le rime di Francesco Petrarca, restituite nell' ordine e nella lezione del testo originario sugli autografi col sussidio di altri codici e di stampe e corredate di varianti e note da Giovanni MESTICA. Edizione critica. Firenze, Barbéra, 1896, in-12, XXV-700 p. · Le titre de cette publication dit assez ce qu'elle est : l'éditeur, déjà connu par plus d'un bon travail de critique et d'histoire littéraire, a voulu faire profiter le texte de Pétrarque des nombreuses études dont il a été l'objet dans ces dernières années, et qui ont notamment établi que nous possédions, par une rare bonne fortune, la plus grande partie de l'œuvre poétique de Pétrarque écrite de sa propre main. M. Mestica s'est attaché à rétablir l'ordre donné par le poète lui-même à ses compositions et à reproduire fidèlement (sauf les variantes orthographiques rejetées en note) le texte des copies autographes. Il a, en outre, communiqué les variantes d'autres mss. et des anciennes éditions quand elles avaient de l'intérêt. Ce travail utile et considérable nous parait, à première vue, fait avec beaucoup de méthode et de soin, et nous ne doutons pas qu'il n'obtienne le succès qu'il mérite auprès des savants et du public. Die französischen Kolonien zu Müncheberg und Fürstenwalde, von Albert SCHOTTLER. Teil I. Müncheberg. Fürstenwalde, Spree, 1895, in-8°, 72 p. (progr. du gymnase de Fürstenwald). C'est l'histoire de la colonie des réfugiés établis à Müncheberg, dans le Brandebourg, en 1697, et qui s'y maintint jusqu'en 1802; l'auteur se propose d'écrire de même celle de la colonie voisine de Fürstenwald.

The Voyage of Bran, son of Febal, to the Land of the Living, an old Irish saga, now first edited, with translation, notes and glossary, by Kuno Meyer. With an Essay upon the Irish vision of the Happy Otherworld and the Celtic

doctrine of Rebirth, by Alfred NUTT. Section I: The Happy Otherworld. London, D. Nutt, 1895, petit in-8°, XVII-331 p. —Le titre que nous venons de transcrire dit assez que ce volume n'intéresse pas seulement les études celtiques. L'édition et la traduction, par M. Kuno Meyer, du plus ancien texte irlandais relatif au mystérieux « pays des vivants » est suivi d'une très savante étude de M. A. Nutt sur les diverses formes du rêve d'un paradis accessible à quelques mortels, non seulement dans la poésie des Celtes, mais dans celle d'un grand nombre de peuples anciens et modernes. Un second volume, sur l'idée celtique de la «< renaissance », complétera ce beau travail; le premier où l'auteur s'occupe entre autres choses, naturellement, de la légende de saint Brendan — sera lu avec grand profit par tous ceux qui s'occupent de littérature comparée ou d'histoire religieuse. Essai sur le vocalisme roumain. Dissertation pour le doctorat és lettres, par Théodore ALIMANESCO. Lausanne, Bridel, 1895, in-8°, 119 p. Cet ouvrage est une thèse de l'université de Lausanne; l'auteur s'est surtout formé par l'enseignement de M. A. Taverney, ce qui donne d'avance, de sa méthode, un préjugé favorable. En effet, son travail nous a semblé, à le parcourir rapidement, très soigneusement fait et neuf en quelques points. Il demanderait à être étudié de près : nous nous bornons, pour le moment, à le signaler à nos lecteurs.

Robert's von Blois sämmtliche Werke. Zum ersten Male herausgegeben von

Dr Jacob ULRICH. Band. III. Dis didactischen und religiösen Dichtungen Robert's von Blois. Berlin, Mayer u. Müller, 1895, in-8°, xXXIII-129 p. Avec ce volume, M. U. termine sa publication plus ou moins exactement « diplomatique » des œuvres de Robert de Blois; mais il se propose d'en donner bientôt une nouvelle édition, critique celle-là, et où il étudiera toutes les questions qui concernent la biographie de l'auteur, l'histoire littéraire de ses ouvrages et son dialecte.

Dante e Roma. Saggio di Nicola ZINGARELLI. Roma, Loescher, 1895, gr. in-8°, Excellente étude, faite avec autant d'intelligence que d'érudition

68 p.
et de goût.

Les sons du français, leur formation, leur combinaison, leur représentation, par Paul PASSY. Quatrième édition. Paris, Didot, 1895, in-12o, 164 p. - « Cette quatrième édition, sans être refondue, a été très soigneusement revue et enrichie d'un grand nombre de faits nouveaux. »

Le livre et mistere du glorieux seigneur et martir saint Adrien, publié, d'après le manuscrit de Chantilly, aux frais de S. A. R. Mgr le duc d'Aumale, avec introduction, table et glossaire, par Émile PICOT. Imprimé pour le Roxburghe Club. Mâcon, imprimerie Protat frères, 1895, in-4o, XXXIV-206 p. - Ce volume, imprimé par MM. Protat avec une élégance digne des beaux livres auxquels il vient s'adjoindre, a été, suivant l'usage, offert au Roxburghe Club par M. le duc d'Aumale, qui en a puisé la matière dans un des manuscrits de sa riche collection. C'est M. Picot qui l'a publié, et il y a mis tous ses soins. Rien ne manque à l'introduction, où le sujet du

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