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(Fol. 162 a) de coi il a longement parlé et moustré mainte raison c'on doit avoir en memoire.

13. Cinquième extrait du Tresor (éd. Chabaille, p. 349368):

(Fol. 162 a) Chi après parole de pourveance.

Pourveance est uns present qui enquiert la venue des futures coses.

(Fol. 166 et dernier) Car, ja ne soit ce que tu ne saches par quel raison la mers s'espant et por coi li enfant jumel qui sont concheû ensamble ne naissent ensamble, il ne nuist pas gaires a trespasser chose qui ne te loist savoir, et ne porfite. Car Tulles dist: Sens qui est sans justice doit miex estre apiellés malisses que scienche.

Anno Domini millesemo trissentesimo .xxiijo, feria quarta post decollationem Sancti Johanis Baptiste fuit liber iste finitus.

I

APPENDICE

Le ms. de Grenoble, je l'ai dit plus haut (p. 548), offre, pour le roman de Fanuel, une leçon qui diffère assez sensiblement du texte de Montpellier et de celui du Musée Fitzwilliam. Dans l'ensemble, elle se rapproche davantage du premier, mais parfois elle est plus d'accord avec le second. Pour fournir un premier élément de comparaison, je vais transcrire ici, d'après le ms. de Grenoble, une partie du passage qui a été rapporté plus haut (pp. 548-9), d'après le ms. Hamilton. Ce passage n'avait pas été cité dans ma notice (Rom., XVI, 214 et suiv.) du premier de ces manuscrits. Je place en marge quelques renvois au texte de Montpellier.

Li sains angres s'en est tornés; (f. 13 vo) Et il i vint apertement.

Joachim est ilec remés

Qui bien out oï la parolle.
Il ne la tint onques por fole,

Lors sout il bien que voir out dit

Li angre qu'en la roche vit.
En son courage dist por voir
C'or ne porroit plus remanoir
(762) Qu'il ne geüst o sa moullier.
Son lit fist bel apareillier;
Celle nuit jurent il ensemble,
Si engendrerent, ce me semble,

Ains a guerpie sa pasture;
Si s'en ala grant aleüre
Vers la porte de Nazarel.
Quant il i vint molt l'en fu bel,
Que sainte Anne li vint devant, (767)

1. 1er septembre. En 1323, le jour de la décollation de saint Jean-Baptiste (29 août) est un lundi.

Nostre Dame Sainte Marie

Qui tout le monde a en baillie.
Elle est royne principaus
Et medechine de tous max;
Si est porte de paradis;
Si conduira les suens amis;
Par lui fu li mons rachetés,
Enfer bruisiez et violez,
Que Damledieu les racheta
Qui en son ventre s'esconsa.
Si les racheta de son cors (f. 14)
Et du sanc qu'il espandi hors
De la plaie sous la mamele.
Quant le feri desous l'essele
Longis qui de Gresse fu nés.
Ains n'out veü, c'est verités,
Quant Damledieu le raluma
Et ses pechiéz li pardonna.

(779)

(816)

Et celle qui après fu née,
Qui d'Alpheüs fut engendrée,
A Zebedée fu donnée,
Che nous raconte l'escripture.
Elle fist bonne norreture
En S. Jehan l'evangeliste
Et en S. Jaque de Galisce (vo) :
Soens furent il chest .ij. enfans,
Que Jhesucrist parama tans
Pour la bonté qu'en eus estoit
Et que il lor apartenoit,
Que il erent fix de s'antain;
Si cousin estoient germain.
S. Jehans ert molt chastes hons
Et de molt grant relegions,
Si com li escripture dit
Et l'en le treve en escript.
Onc S. Jehan ne fist pechié
Dont il eüst Dieu couroucié,
(795) Et Dieu, quant en la crois estoit
Et le martire soustenoit,
Qu'il out .j. cleu parmi les piez,
De sa mere li prist pitiez. (836)
Molt doucement les regarda;
A S. Jehan la conmanda,
O lui conversast chastement;
Et si fist il molt devotement,
Qu'il fu chastez et elle virge
Si com la flor desus l'espine.

Quant la vierge fu concheüe
Dont j'ai la parolle esmeüe,
Dant Joachim a fin ala
Et de cest siecle trespassa,
Et sainte Anne reprist baron,
Qui Alpheüs avoit a non.
De celui rot elle une fille
Qui ensement out non Marie;
Puis refu mort cil Alpheüs,
Que Dieu ne vout qu'il vesquist plus.
Sainte Anne se remaria

Et Cleophas la respousa.

De celui rout elle .j. enfant

Qui Marie out non ensement'.
L'une em porta Nostre Seignor,
Jhesu le grant Sauveor,

(805)

A S. Jaque donna .j. don :
Tous chex qui par confession
En Galisse le requerroient
S'en lor pechiez ne rechaoient...

P. MEYER.

1. Manquent ici ces deux vers (Montpellier, 309-10):

Serors furent ces .iij. Maries,

Et de grant grace raemplies.

Romania, XXV.

36

SUR ANSEIS DE CARTAGE

SUPPLÉMENT A L'ÉDITION DE M. ALTON

Le poème d'Anseïs de Cartage, publié il y a quatre ans par M. Alton, n'appartient pas, on le sait, aux chansons de geste de la première époque; c'est un ouvrage où l'imitation de poèmes antérieurs, surtout de la Chanson de Roland, et l'invention personnelle de l'auteur l'emportent sur la valeur traditionnelle. Malgré tout, cette branche tardive de la légende de Roncevaux ne manque pas d'intérêt littéraire, et il faut savoir gré à M. Alton de nous avoir fait connaître entièrement ce poème. L'édition qu'il en a donnée a été d'ailleurs appréciée dans deux longs comptes rendus par M. Mussafia et M. Behrens2.

J'insisterai d'autant moins sur les questions littéraires qui se rattachent à notre chanson de geste que la plus importante, c'est-à-dire l'histoire antérieure du poème, a été traitée par M. Gaston Paris, qui a établi, dans un article excellent 3, que la chanson d'Anseïs de Cartage a dû être précédée d'un poème plus ancien, plus original et qui se distinguait sur plusieurs points importants de la version conservée. Je voudrais plutôt donner quelques renseignements qu'on ne trouve pas dans l'édition de M. Alton, mais qui ne sont peut-être pas sans valeur pour le texte ainsi que pour l'histoire postérieure du poème.

1. Anseis von Karthago. Herausgegeben von Johann Alton (Bibliothek des Literarischen Vereins in Stuttgart, CXCIV). Tuebingen, 1892.

2. Voyez Zeitschrift für die österreichischen Gymnasien, 1893, p. 138-44. Zeitschrift für französische Sprache und Litteratur, 1893, p. 191-201.

3. Anseis de Cartage et la Seconda Spagna. (Estratto dalla Rassegna Bibliografica della Letteratura Italiana, I, n. 6.)

Ainsi M. Alton n'a pas mis à contribution le manuscrit de Durham, qui contient un texte presque complet du poème. Il ne dit pas pourquoi il l'a laissé de côté, mais peut-être suis-je la cause innocente de cette omission. J'ai eu en effet à ma disposition, pendant tout l'été de 1892, ledit manuscrit pour copier le poème d'Ogier le Danois, contenu dans le même volume. Or, j'ignorais que M. Alton dût donner une édition de l'Anseïs. Mais après avoir photographié quelques pages de l'Ogier, pour avoir une reproduction fidèle de l'écriture, je ne crus pas inutile de photographier quelques pages de l'Anseïs que le hasard avait jeté sur mon chemin, et lorsque parut l'édition de M. Alton, je songeai aussitôt à publier les parties du manuscrit de Durham que j'avais en ma possession. Quelques mois après, en 1893, j'eus l'occasion de m'occuper à Paris du roman en prose d'Anseïs, et M. G. Paris m'offrit obligeamment d'insérer ici le résultat de mes recherches. Mais je m'aperçus bientôt qu'il était impossible de faire saisir exactement les rapports du manuscrit de Durham avec les autres sans une collation de ceux-ci établie d'après le manuscrit de Durham. Je n'ai pu exécuter ce travail que trois ans plus tard : c'est ce qui explique le retard apporté à la publication de ce travail annoncé depuis si longtemps.

Je me suis donc proposé de communiquer in extenso les quelques centaines de vers du manuscrit de Durham que j'ai photographiés, accompagnés des variantes des autres manuscrits; puis de donner un sommaire du roman en prose d'après les rubriques et en relevant surtout les différences qui existent entre la rédaction en vers et la rédaction en prose; et, enfin, d'ajouter quelques remarques sur les rapports du manuscrit de Durham avec les autres manuscrits, ainsi que du roman en prose avec le poème et les manuscrits de celui-ci.

I

LE MANUSCRIT DE DURHAM

Le manuscrit V. II. 17 de la bibliothèque de l'évêque Cosin, à Durham', a été déjà étudié par Fr. Michel dans ses Rapports

1. Comme M. J. T. Fowler, conservateur de la bibliothèque de l'Université de Durham, me le fait remarquer, la bibliothèque de l'évêque Cosin,

au Ministre de l'instruction publique, et ensuite par M. Paul Meyer dans ses Rapports sur les manuscrits en vieux français de la Grande-Bretagne 1. M. Paul Meyer s'est plus attaché à la copie d'Ogier le Danois, dont il a reproduit 544 vers, qu'à celle de l'Anseïs, dont il a jugé inutile de donner des extraits : « Une nouvelle copie de l'Anseïs, dit-il, fût-elle excellente comme celle de Durham, ne saurait offrir un grand intérêt. » On pouvait approuver ce raisonnement, lorsqu'une édition de la chanson d'Anseïs n'existait pas encore; mais maintenant qu'elle est publiée, il vaut, je crois, la peine de connaître d'un peu plus près ce manuscrit.

Celui-ci se compose de 141 feuillets numérotés, y compris les deux premiers feuillets blancs, de plus un folio 73*. Chaque page a deux colonnes de 38-41 lignes. Sur ces 142 feuillets, on trouve la chanson d'Anseïs et celle d'Ogier, dans l'ordre suivant : 3-54, Anseïs, vers 2762 jusqu'à la fin;

Folios

55-133, Ogier, v. I jusqu'au v. 12451 de l'édition de
Barrois ;

134-141, Anseïs, v. 1426-2761.

Il est évident qu'il y a ici une erreur du relieur, et au surplus il se trouve en bas des feuillets 133 et 141 des réclames qui indiquent que le premier était suivi d'une page aujourd'hui perdue et le deuxième de la page qui est actuellement la première du volume.

Les vers 2755-65, cités par Fr. Michel et par M. Alton, correspondent donc aux six derniers vers de la dernière page (fo 1414, 35-40 = v. 2755-61) et aux quatre premiers vers de la première (f 3a, 1-4 = v. 2762-65). Les vers 1426-39, reproduits de même par Michel, représentent le commencement de l'Anseïs dans notre manuscrit (fo 134a, 1-14). La tirade finale, donnée par Michel (v. 11582 ss.), se retrouve fo 54°, 26 - 54a, 26.

dont il est en même temps le conservateur, ne dépend pas de la bibliothèque de l'Université, quoiqu'elle se trouve dans le même bâtiment que celle-ci. Je prends l'occasion de remercier sincèrement M. Fowler des renseignements exacts qu'il a bien voulu me donner pour mon article.

1. Tous les ouvrages antérieurs qui s'occupent d'Anseïs de Cartage sont cités par M. Alton dans son édition, p. 421 ss. Pour le ms. de Durham voyez encore p. 430 ss.

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