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ecellentia, et Pellos et Crocs, et nautres, Nisars, Savoyars et Pimontehes, dit sigrs, Torrettas, Scros et Berra diseron a Gio. Badat : « Dio vueglo che de aisot sias bom merquant ». La resposto de dit : « Sera se que Dio aura ordinat, pur che conservi la persona de nostre mestre et soveraim sigr : quant mi degessa costar la vitta, non manquarai ». Si levet un Pimontes nomat Gruat sigr di Benete3, qual disset tals paraulas: «< Monsigr et voi sigri, le rave di Savoya et il burre di Peimont et il pisalat de Nizza an fach uno sauso che il diavol non nem mangaria ». Puis, pauc apres, monsir lo prince Emanuel Filibert › dicet tals paraudos : « Mesurs, gardes che ne me porte dans cuque cofre sams vostre seu pour etre petit amfant » — « Nos vos garde

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1. Sans doute le seigneur d'Ascros, car ce nom s'écrivait Scrocz, al Scros et en latin, Castrum de Crocis. Jean-Baptiste de Grimaldi, frère de René de Beuil, était seigneur d'Ascros, Toudon et Caïnée; il se révolta une première fois contre le duc de Savoie et fut gracié le 30 janvier 1528 (Prot. des secr. ducaux, vol. 138, fo 192). Il se révolta de nouveau en 1543 et mourut à la bataille de Ceresole. Il était marié à Françoise de la Baume de Tiret en Bresse.

2. On trouve ajouté en marge le mot cozin: a-t-on voulu dire que ce Jean Badat était cousin du chroniqueur, ou ces seigneurs traitent-ils Jean Badat de cousin, en disant: Cousin, que Dieu veuille, etc.? Nous ne le croyons pas. On a ajouté cousin pour indiquer que le premier Jean Badat, le chroniqueur sans doute, n'avait pas voulu se rendre auprès du prince, tandis que le second Jean Badat était à sa suite, comme on le dit.

3. Gruat Provana, seigneur de Beinette, Faule et Castel-Reinero, d'une très ancienne famille piémontaise : il était fils d'Ange Provana et d'une demoiselle de Murris. De cette dernière famille était Claude de Murris, contrôleur des munitions au château de Nice en 1543 et possédant en 1562 une terre à l'Ariane, près de Nice. Provana mourut à Nice le 12 avril 1560 et fut enterré à Turin dans l'église de Saint-Dominique. L'inscription qui existait jadis rappelait sa fidélité au duc Charles II: In adversa eius fortuna. (Atti della Società di Archeologia e Belle Arti per la provincia di Torino, t. 5.) 4. Le poisson salé de Nice; un plat local très apprécié porte le nom de pissaladiera.

5. Le prince héritier, fils du duc Charles de Savoie.

6. Il y a ici un signe de renvoi et il manque les mots qui doivent y correspondre, car la suite de la phrase se rapporte à la réponse faite au jeune prince par les soldats; j'ai jugé à propos d'ajouter à cette place les quatre mots suivants, qui se trouvaient après la citation latine du manuscrit; le sens y gagne, mais nous croyons qu'il manque probablement ici le trait d'esprit de ce jeune prince de dix ans, que rapporte Guichenon, t. II, p. 233, d'après Tonso et Buttet : Le prince ayant vu le modelle du château de Nice relevé en bois, qui pendait attaché à une muraille, se le fit donner, et dit : « Nous sommes

rom biem como avons juré et ses muragles tiendrom frot1 et nos vies », Sussitavit spiritum Danielis. Depueis Monsigr fit demander Gio. Badat che alesso baiser le piet au papo et che li apresentasso le cles, et li disso si se volet venir a logier dedans la villo, che il li dorret gardo de 900 soldas Nissars ben en ordre; qual Badat anet ombe conssentiment dellos autres, anet acompagnat de Bertomairone Galleam 3 et baiset lo pet au papo, como li diset, et la resposto de sa Santitat foget che ello ero ben alogiat, pueis che monsig non li avia volgut donar lo castel. Io li respondi : « V. Sta non pendra a mallo part per non esser en sa man dello faire ». Et ello diset: « Gardate al manco non si faccia disordine alli forostieri dentro la terra, como si fava in Bolognia ». Li rispondi : « Soa Santità non dobitasse in questo, perchè noi pensavamo solum in gardar la città et castello, perchè tal era nostro intento di non far dispiachere a nessuno, ansi protegirli.

1543. Mil cinque cens quaranta tres. Rei de Fransia, Frances, feget venir la armada del Turc, sent et utanta galeras, 180, inclus los corsaris de Argies et passeron dau mes de mai davant Nizzo, et las galliotas anerom combatre una nau, qualla era de participi Nissars, entre la qual io era particip per la quarta part, cargada de sal et autras mercansias, patronegiada per patrom Gio. Paulo Ceresa 5; et como valeros volget combatre, non vesent la armada, qualla era cuberta dal terrem, et las nou galleotas l'anero assaglir; et per colpa del aubre mal sigur, ausi vesent totta la armada, si rendet. Et

bien empêchés de nous résoudre, car puisque nous avons ici deux châteaux, donnons celui qui est de bois à ceux qui veulent venir ceans, et gardons l'autre sans y laisser entrer personne ». Cette parole... fut prise pour un oracle. Gioffredo, p. 98, rapportant ce même épisode, ne cite pas le ms. de Badat.

1. Pour fort.

2. Gioffredo, p. 100. Dans notre texte il manque évidemment le mot Deus.

3. Deux Barthélemy Gallean, cousins issus de germain, vivaient en même temps. L'un, docteur és lois, était fils de Jacques et marié à Françoise de Constantin; l'autre, fils de Raphaël, avait d'abord épousé Marthe de Costa, veuve de Barthélemy Varletti, ensuite Jeanne de Constantin, sœur de la précédente. Ses deux branches avaient part au fief de Châteauneuf et descendaient de Louis Gallean, qualifié d'épicier en 1419-1432.

4. La ville d'Alger. Khair-ed-Din, dit Barberousse, qui en était dey, commandait, paraît-il, toute l'escadre turque. Il avait à ses côtés un provençal, certain Antoine Escalin, du village de la Garde, mieux connu sous le nom de capitaine Paulin et plus tard sous celui de baron de la Garde. Délégué à cet effet par le roi, il était devenu l'âme damnée de Barberousse, qu'il døminait d'autre part entièrement (Brantôme, Vie des grands capitaines, IX, p. 25) Cette partie de la chronique est donnée par Gioffredo, p. 156 et 160. 5. Nous ne saurions dire si cet individu était niçois.

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ditta armada si retiret au port de Tollom', qual ero venguda per anar far scorta al rei Frances, qual era al procidi de Perpigniam ambe grossa compagnia; mes trobet che Carlo quinto imperador, rei de Spagnio, aget tam ben fornit dit Perpigniam, che foget forsat si retirar ambe las trombas au sac 3; et trobant si la dita armado allas spallas, non sabent como far, la predestinet per Nizzo ambe camp de Franceses et Italliams 5, quals vengom assediar Nizzo, et li meterom lo siege ambe 25 grosses canons, quals part tiravom 109 liouros de peiro et autro de 75 liouros, oltro las collobrinos, eran acetadas alla montagnia anant 7 in Simies et sotto Momboron, quallos tiravam au castel; et bateron la villa 17 giors, la plus part alla torre de Sinc caires, ont es astoro lo bastiom de S. Georgi", et ferom uno brechio sobre ditta torre, tirant a miagiort12, un autro de ditto torre fins al portal

1. Le port de Toulon.

1. Au siège de Perpignan.

3. Prov. italien, colle pive nel sacco.

4. Ayant cette escadre sur le dos, à sa charge.

5. Les Français étaient commandés par le duc d'Enghien; les Italiens, en sous ordre, avaient pour chef Virginius Orsini, comte de l'Anguillara et plusieurs capitaines florentins des familles Strozzi, De Pazzi et autres. L'escadre assiégeante, forte de 200 voiles, y compris la division française avec 26 galères, 16 autres navires et 2 grosses galéasses, arriva à Villefranche le 5 août; l'armée de terre avec d'Enghien et d'Ascros le 11 août. (Mém. du président Lambert, coll. 713). L'amiral Jurien de la Gravière donne à l'escadre de Barberousse la force de 110 galères, 40 galiotes ou fustes et 4 mahones. Enghien disposait de 22 galères et des 4 galères du comte d'Anguillara, auxquelles le capitaine Paulin avait ajouté 18 « naves » ayant à leur bord 7.000 hommes, Provençaux, Gascons et Florentins. Les Corsaires barbaresques, p. 98 et 105.

6. « Assises ».

7. Nous croyons mieux d'interpréter « en allant à Cimiès », plutôt que « devant Cimiès ».

8. Église paroissiale sur les collines au nord de Nice, à 2 kilomètres de la

mer.

9. Mont-Boron; montagne située au levant de Nice, appelée dans les documents latins Mons Bonosus et Mont Bonose.

10. Soit une tour pentagone; elle était très élevée et très forte et se trouvait au levant de la place Garibaldi d'aujourd'hui. On la remarque fort bien dans le fond d'un tableau attribué à Bréa, que possédait il y a dix ans un peintre étranger établi à Nice et dont il existe une photographie.

11. Ce bastion, situé au nord, faisait partie de l'enceinte de la citadelle. 12. « Au midi ».

Romania, XXV

della Pairoliero, hont, lo giort de nostro Dono de houst, noz donerom lo assaut, et per los Nisars forom bem rebatus, non avent soldas deguns forestiers. Plus feron una autra bataria sotta lo bastiom della Pairoliera venent alla vouta dal pont, per qual si podia sortir et intrar a caval, et una autra sotta lo pont. Et al fim manderom un tamborim per nos somar si si voliam rendre; ont se retirerom a Sant Frances 3 monsur de Monfort + governador de Nizza et monsur de Chastelars, coronel, et los capitanis della villa, et resolutament anerom resolver si rendre a patis et manderom monsur Onorat Martel, abat de S. Pons, per far los patis. Qual tornat, anet resolver che

1. Porte au nord de la ville, près la place Garibaldi d'à présent; elle portait ce nom à cause des chaudronniers qui devaient s'y tenir à l'époque des foires.

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2. « Vers le pont », en ital. alta volta del ponte; cette interprétation me paraît meilleure que « vers la voute du pont », quoique, encore dernièrement, il existât en face du pont une grande porte voûtée.

3. Couvent des Mineurs réformés, sur l'emplacement duquel se trouvait déjà l'Hôtel de Ville sous le gouvernement Sarde.

4. André de Montfort, seigneur de Montfort (H.-Savoie) de l'Oblaz, etc., d'une très ancienne famille de Savoie, était fils de Jean de Montfort et de Guillaumette de Bellegarde; ayant épousé une dame de Mionnaz, il devint seigneur de ce fief. Son beau-père Louis de Bellegarde avait été gouverneur de Nice en 1517.

5. Louis de Châtillon, seigneur de Châtellar, parfois qualifié de seigneur de Musinens, premier gentilhomme de la chambre du prince de Piémont : il venait d'être nommé capitaine général et colonel de la ville et comté de Nice par patentes du même prince données à Nice, le 26 juillet 1543. On y lit ce qui suit Cum in absentia illustrissimi domini ac patris nostri contingat hanc urbem Nyciensem adiacentemque comitatum non solum superiorum bellorum metu muniri, sed etiam ac multo gravius recenti ac nunquam credito Turcharum adventu vehementer terreri, imminensque periculum exposcat ut uni homini huius negocii mandetur, ad evitandos eos tumultus qui ex multitudine imperantium oriri solent, etc. (Protocole du secrétaire Michaud, vol. 219, fo 19.) Cf. Gioffredo, p. 181, 207 et 233.

6. Nommé à l'abbaye de Saint-Pons entre 1527 et 1529. Il était fils de Louis Martelli, qui habitait en 1481 à Lantosque (Alpes-Maritimes). Il eut pour successeur à l'abbaye un neveu de son nom qui avait reçu le doctorat en droit à Bologne le 21 juin 1558 et fit son testament le 29 octobre 1587. Claudine, nièce de ce dernier, épousa Hector Lambert de Chambéry, probablement parent du président Lambert de la Croix, auteur des mémoires sur le siège de 1543; en effet, la famille Lambert de Chambéry, dont était François Lambert, évêque de Nice, de 1552 à 1553, portait comme celui-ci une croix dans

ses armes.

ambe patis si rendiam, che non si saquegarion la villa. Interim che eram a patis, intret in castel 200 Nisars che porterom tantas vitoaglias che forniron dit castel et lo garderom: autroment ero spedit et perdut, et che s'em volia anar seria a som plaser, et che si li fossa qualche capni che volgesso sortir ambe la insegna desplegada li serio licitti: et so fom alla requesto del cap. Badat, qual sortit ambe 500 homes, tra paisans et Nissars, ambe lo tambor et insegnia desplegada, qual portava Marquantoni Galeam son nebot ; e los Franseses intrerom dintre la villa ambe los Turchs 3. Et davant si rendessam, fogem batus 17 giors ambe la artiglaria, et asperem 4 dos assauts; lo gros foget aquel de nostro damo de miech aust. Despueis dits Franceses tireron l'artiglaria davant lo castel sobre los fossat, et fom per conselh de Bertim Boier, qual volia minar lo castel, essent si retirat au servisi de Franseses ambe Liom Lardo 7, qual si fasia cap. de poble et pagador per Franseses. Per che, ti disi, non ti fides de villams, perche son della rossa stirpa de Judas. Plus notta che dit Bertim Boier s'era fach ingignier de Franceses et Turchs, avent assetat la artiglaria als Carmes et alla Marina 9 per batre

1. Mathieu Badat, frère de Jean Badat, dont il a été parlé à plusieurs reprises dans la chronique, et cousin de Jean Badat le chroniqueur. Gioffredo, p. 182, est dans l'erreur à son sujet.

2. Marc-Antoine Gallean était fils de Paul Gallean, coseigneur de Châteauneuf et de Pirinette Badat, sœur de Mathieu et de Jean Badat. Il épousa, le 11 janvier 1545 Brigitte Graglieri. En 1573 on le trouve qualifié de lieutenant de l'amiral du duc de Savoie.

3. Cette phrase dit clairement que Français et Turcs entrèrent dans la ville, tandis que Gioffredo (p. 183 et passim) paraît vouloir prouver que les premiers seulement furent admis. Le président Lambert, il est vrai, a dit à ce propos Le jeudi 25 d'aoust les Français en ordonnance entrent en ville. Les Turchs mirent le feu à leurs tranchées et se retirèrent à Villefranche. Le premier entré fust le chevalier d'Aulx avec Gaspard Caix, gentilhomme et aultres de la cité. (Mém. du président Lambert, col. 918); mais notre texte est trop explicite. 4. De l'ital. esperire, subir.

5. Gioffredo, p. 176; Lambert, col. 914.

6. Nous ne saurions identifier cet individu.

7. Léon Larde, un des syndics de la ville en 1531.

8. Il ne peut s'agir du couvent des Carmes qui, à l'époque du siège, se trouvait adossé aux bastions nord de la citadelle, ainsi qu'on le voit dans la gravure d'Enea Vico, qui l'indique par la légende Carmine, car le tir n'aurait pas été possible de là; il s'agissait de l'ancien couvent de l'ordre, situé à la droite du Paillon, dans la localité que les actes de l'époque disent als Carmes vielhs et qui correspond aujourd'hui à la rue Paradis.

9. Près de la porte de la Marine, au quai du Midi d'aujourd'hui; on voit ces batteries ainsi placées dans la gravure contemporaine du siège.

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