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» cinq ou six fois de cette sorte, »tantôt empoisonné, tantôt dés»> empoisonné, il est demeuré en » vie. » Lorsqu'on arrêta dans Liége madame de Brinvilliers, trouva une confession générale écrite de sa main, qui servit, non pas de preuve contre elle, mais de présomption. La situation de son âme était un conflit de principes de vertu et de religion, dans lesquels elle avait été élevée, et dont elle n'avait pu effacer l'impression, malgré les vices dont son cœur était infecté. Il n'est pas assez prouvé qu'elle eût essayé ses poisons dans les hôpitaux, comme le disent Reboulet, Pitaval et d'autres; mais il est vrai qu'elle eut des liaisons secrètes avec des personnes accusées depuis de ce crime. Ce fut à cette occasion que la chambre ardente fut établie à l'Arsenal, près de la Bastille, 1680. « Le célèbre le Brun, » dit l'auteur des Causes célèbres, « se » plaça sur son passage, dans un >> endroit où il pût la considérer >> attentivement, quand on la me»na en Grève, afin de pouvoir » saisir l'expression d'une crimi» nelle pénétrée de l'horreur du » dernier supplice qu'elle va souf»frir. Elle rencontra en se rendant » au lieu de son supplice plusieurs » dames de distinction que la cu>> riosité avait rassemblées; elle les » regarda avec beaucoup de fermeté, en leur disant : Voilà un » beau spectacle à voir. »

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BRION. Voyez CHABOT (Philippe ).

BRIOT (Nicolas), tailleur général des monnaies sous Louis XII, à qui on est redevable du balancier. Cette invention fut approuvée en Angleterre, comme elle le méritait; mais en France, il fallut que Séguier employât tou

te son autorité pour la faire reccvoir.

BRIQUEVILLE (François de), baron de Coulombières, né à Coulombières en Basse-Normandie, d'une noble et ancienne maison, servit avec distinction sous François Ier, Henri II, François II et Charles IX. I embrassa les opinions et le parti des calvinistes, par complaisance pour la princesse de Condé dont il était parent. II était à la tête des Normands avec

le comte de Montgommeri, au rendez-vous général des huguenots de France à la Rochelle. Il mourut sur la brèche de Saint-Lô en 1574, ayant ses deux fils à ses côtés, pour sacrifier, disait-il, tout sonsangà la vérité évangélique. Son nom et celui de Montgommeri seront long-temps fameux dans l'histoire de Normandie, par les meurtres et les brigandages que leurs troupes y commirent impunément sous leurs yeux.

BRIRWOOD, ou BERREWOOD (Édouard), né à Chester en Angleterre, fit ses études à Oxford en 1581, devint professeur d'astronomie au collège de Gresham à Londres en 1595, et y mourut en 1613. Son goût pour la solitude était si grand, que rien n'était capable de l'en détourner, ni de le détacher de ses méditations mathématiques, ni de ses recherches sur les antiquités. On attribue à sa modestie le refus constant qu'il donna de faire imprimer un seul de ses ouvrages. Robert Brirwood son neveu en publia plusieurs après sa mort, tels que ceux-ci : 1° De ponderibus et pretiis veterum nummorum. 2° Recherches sur la variété des langages et des cultes dans les principales parties du monde, Londres, 1622. On a encore de cet auteur des Élémens de logique, des Commentaires sur la philosophie

d'Aristote, et quelques autres ouvrages.

BRIS (François de), savant capucin, très - versé dans la langue arabe qu'il avait apprise à fond dans le cours de ses missions au Levant, fut appelé à Rome par la congrégation de la Propagande, instruite de son habileté. Cette congrégation le chargea de la traduction de plusieurs grands ouvrages qu'elle voulait faire passer en cette langue. On doit à ce laborieux cenobite: 1o la Traduction en arabe des Annales de Baronius et de Sponde son continuateur, jusqu'à l'an 1646, 3 vol. in -4°, Rome, 1655, 1655, 1671. 2° Une Version arabe de la Bible, 3 vol. in-fol., avec la Vulgate en regard, publiée par Nazari, Rome, 1771: ouvrages devenus très rares, la plupart des exemplaires ayant passé dans le Levant.-BRIS (Nicolas de), docteur de Sorbonne, renommé pour son érudition, assista au concile de Trente. Le Myre, dans son Traité De scriptoribus ecclesiasticis, et du Boulay dans son Histoire de l'université, parlent de lui.

BRISÉIS (qu'on appelle aussi Hippodamie), fille de Briséis, prêtre de Jupiter, et captive d'Achille qui l'aima. Agamemnon, éperdument amoureux de cette beauté, la fit enlever. Achille en fureur ne voulut plus prendre les armes contre les Troyens, jusqu'à la mort de Patrocle. Son amante lui ayant été rendue, il combattit de nouveau pour les Grecs.

BRISIEUX (Charles-Etienne), architecte, mort en 1754, est auteur de deux bons livres sur son art: 1° l'Architecture moderne, 1728, 2 vol. in-4°; 2° l'Art de bâtir les maisons de campagne, 1475, 4 vol. in-4°, figures.

BRISSAC (Louis-Hercule-Ti

moléon de Cossé, duc de), pair et grand-panetier de France, gouverneur de Paris, capitaine-colonel des cent Suisses de la garde du roi, et chevalier de ses ordres, naquit le 14 février 1754. Ce fut moins sa naissance que son mérite personnel qui lui mérita les fonc-tions éminentes qu'il remplit à la cour. Nommé en 1791 commandant-général de la garde constitutionnelle de Louis XVI, il s'acquitta de cet emploi avec tout le zèle, etle dévouement d'un véritable français. Son attachement pour la cause royale était connu. Quelqu'un lui témoignait un jour son admiration sur la conduite loyale et courageuse qu'il avait tenue envers le roi dans ces circonstances critiques: « Je ne fais, répondit-il, » que ce que je dois à ses ancêtres >> et aux miens. » Décrété d'accusation en 1792 à cause de l'attachement dont il faisait hautement profession pour la personne du roi, il fut transféré à Orléans, et de là à Versailles, où il fut massacré avec les autres prisonniers. Il résista long-temps à leur rage féroce, mais enfin, forcé de céder au nombre, il succomba à la fois en brave et en martyr. M. Delille a consacré plusieurs vers à sa louange et à ses regrets dans le chant 3° de la Pitié. BRISSAC. Voy. Cossé.

BRISSET (Roland), sieur du Sauvage, naquit à Tours, fit son cours de droit à Paris, et fut reçu avocat au parlement. La lecture des tragiques grecs et latins lui inspira le désir de les imiter. Il traduisit librement de Sénèque, Hercule furieux, Thyeste, Agamemnon et Octavie, qu'il fit imprimer à la sollicitation de ses amis, sous le titre de Premier livre des OEuvres poétiques de R. B. T. G., Tours, 1589 et 1590, in -4". L'année suivante il fit paraître la

pastorale qui a pour titre la Dieromène, ou le Repentir d'amour, traduite de l'italien de Louis Groto, en cinq actes et en prose. Beauchamps lui attribue Les étranges et merveilleuses traverses d'Amour, tragédie qui parut en 1605,0u1685 suivant Rigoley de Juvigny; et Lacroix du Maine parle d'une tragédie de Brisset, intitulée Andromache, qu'il avait vue manuscrite. Brisset est mort sur la fin du 17 siècle.

BRISSON (Barnabé), élevé par Henri III, en 1580, aux charges d'avocat général, de conseiller d'état et de président à mortier, fut envoyé ambassadeur en Angle terre. A son retour, ce prince le chargea de recueillir ses ordonnances et celles de son prédécesseur. Henri disait ordinairement qu'il n'y avait aucun prince » dans le monde qui pût se flatter >> d'avoir un homme d'une érudi» tion aussi étendue que Brisson. » Après la mort de ce monarque, Brisson s'étant déclaré pour Henri IV, la faction des Seize le fit conduire au Petit-Châtelet, où il fut pendu à une poutre de la chambre du conseil en 1591. Les chefs des ligueurs désapprouvèrent cette exécution, et par leur ordre quatre des principaux auteurs de la mort de Brisson finirent leur vie par les mains du bourreau. On a de lui plusieurs ouvrages: 1 De jure connubiorum liber singularis, Paris, 1574, in-8°. Il dédia cet ouvrage au fameux l'Hôpital, chancelier de France. 2o De verborum quæ adjus pertinent significatione, Leipsic, 1721, in-fol. 3° De formulis et solemnibus populi romani verbis, en 8 livres, plein d'érudition, 1583, in-fol. 4° De regio Persarum principatu, réimprimé à Strasbourg en 1710, in-8°, avec les notes de Sylburge et de Leder

lin. Les usages des anciens Perses dans la religion, dans la vie civile, et dans l'art militaire, y sont décrits fort savamment, mais avec peu d'ordre. 5° Opera varia, 1606, in-4°. 6° Recueil des ordonnances de Henri III, in-fol. On a parlé très différemment du caractère de Brisson. Les uns le peignent comme un bon citoyen, les autres disent qu'il n'avait que des vues ambitieuses dont il fut la victime; car ayant voulu demeurer à Paris en 1589, tandis que le parlement en sortait, dans l'espérance, dit-on, de devenir premier président à la place d'Achille de Harlay, alors prisonnier à la Bastille, il obtint effectivement cette place qui fut cause en partie de sa fin tragique. - Son frère, Pierre BRISSON, a donné l'Histoire au vrai des guerres civiles ès pays de Poitou, Aunis, etc., depuis l'an 1574 jusqu'en 1576, Paris, 1578, in-8°.

BRISSON (Mathurin-Jacques) naquit à Fontenay-le-Comte, le 30 avril 1723. Il s'occupa de physique et d'histoire naturelle avec beaucoup de succès. Il se fit remarquer parmi la foule de ceux qui, dans ce temps, s'adonnaient à ces sciences qui étaient alors à la mode, et fut nommé maître de physique et d'histoire naturelle des enfans de France, censeur royal, membre de l'académie des sciences et membre de l'Institut. II remplaça l'abbé Nollet au collége de Navarre; établit par ordre du gouvernement plusieurs paratonnerres sur les édifices publics, et mourut à Broissi près de Versailles le 23 juin 1806. Sur la fin de ses jours il était tombé dans un état d'enfance et avait perdu jusqu'au souvenir des connaissances qui avaient occupé toute sa vie. Il a composé une très - grande

quantité d'ouvrages, entre autres: 1° Système du règne animal, et ordre des oursins de mer, traduit de Th. Klein,Paris,(1754, 3 vol. in-8°. 2° Tableau de zoologie, sous le titre de Règne animal, divisé en neuf classes, Paris, 1756, in-4°.3° Ornithologie, ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces et leurs varietés, à laquelle on a joint la Description exacte de chaque espèce avec les citations des auteurs qui en ont traité, et les noms qu'ils leur ont donnés, etc., Paris, 1760, 6 vol. in-4°. On y trouve la description de quinze cents espèces, et plus de deux cent vingt planches contenant cinq cents oiseaux gravés par Martinet, dont plus de trois cents ne l'avaient jamais été; avant l'Histoire des oiseaux de Buffon, il n'avait rien paru de plus complet. 4° Histoire de l'électricité, traduite de Priestley, Paris, 1771, 3 vol. in-12. Dans les notes qu'il a ajoutées au texte, Brisson défend le système de Francklin et de Priestley lui-même. 5° Dictionnaire raisonné de physique, Paris, 1781, 2 vol. in-4; 1800, 4 vol. in-4°. 6° Pesanteur spécifique des corps, 1787, in-4°. Če tableau est le résultat d'un grand nombre d'expériences, c'est le plus complet qui existe. 7 Principes élémentaires de l'histoire naturelle et chimique des substances minérales, 1797, in-8°.8° Elémens ou principes physico-chimiques, 1800, 4 vol. in-8°, à l'usage des écoles centrales. Cet ouvrage est clair quoique diffus; on y désirerait plus de profondeur; aujourd'hui que la physique a tant fait de progrès, il est d'un médiocre intérêt. 9° Instruction sur les nouveaux poids et mesures, Paris, 1799, in-8°. 10° Instruction sur les poids nouveaux comparés aux mesures etpoids anciens,

Paris, 1800, in-18, stéréotype, ouvrage que la fixation du mètre définitif a rendu inutile malgré le mérite qu'il avait d'ailleurs.

BRISSOT (Pierre), médecin, fils d'un avocat, naquit à Fontenai-le-Comte en Poitou en 1478. Il fut reçu docteur de la faculté de médecine de Paris en 1514. Il mourut en 1522, dans la ville d'Évora en Portugal, où le désir d'aller herboriser même jusqu'au Nouveau-Monde l'avait conduit. 1 prit le parti d'Hippocrate, de Galien, et des autres anciens, contre les médecins arabes, et les charlatans modernes. La pratique des docteurs de son temps dans la pleurésie, était de saigner du côté opposé au mal. Il écrivit contre cet abus dans son Traité de la saignée dans la pleurésie, Paris, 1622, in-8°, où il justifie la méthode salutaire qu'il avait mise en usage.

BRISSOT (Jean-Pierre), chef de la secte révolutionnaire dite des Brissotins, naquit à Ouarville, près de Chartres, le 14 janvier 1754. Il avait pour père un pâtissier qui lui fit donner une éducation soignée. Il n'eut toute sa vie qu'une seule passion, celle de faire parler de lui, et il employa pour y parvenir toute sorte de moyens. Ses ennemis disaient, en voyant son zèle et son enthousiasme fanatiques, qu'il avait dans l'esprit toute la chaleur des fourneaux de son père. Il fut d'abord clerc d'un procureur à Paris; mais trouvant bientôt cette place au-dessous de son ambition et des talens qu'il croyait avoir, il l'abandonna pour devenir littérateur. Il débuta dans cette nouvelle carrière par deux ouvrages dont le titre est assez singulier, et ne donne pas une idée très-favorable des principes de l'auteur; l'un était la Théorie du vol, el. l'autre son Apologie, productions

bien dignes de précéder de quelques années les grandes spoliations des révolutionaires, et qui préludaient à la guerre sanglante que l'on déclara dans la suite à tous ceux que leur fortune élevait au-dessus de la multitude. Il débuta dans le monde savant avec assez de succés, et fut digne de coopérer avec Condorcet, Clavière et Kersaint au journal intitulé la Chronique du mois. Encouragé par l'amitié et les éloges de ses collaborateurs, son audace s'augmenta, et l'on vit bientôt sortir de sa plume plusieurs écrits incendiaires sur l'Inégalité des rangs. La Bastille en fut la récompense; mais, protégé par le duc d'Orléans auquel madame de Genlis l'avait recommandé, il n'y fit pas un long séjour. C'est sous les auspices de cette dame auteur qu'il épousa une jeune demoiselle attachée au service de la duchesse d'Orléans et qu'il fut choisi pour aller en Angleterre remplir une commission secrète qui lui fut confiée par le lieutenant de police de Paris. Sa mission étant terminée, Brissot chercha à faire fortune à Londres en y établissant un lycée qui avait pour but la correspondance et la réunion des gens de lettres de tous les pays; il en publia pendant quelque temps les travaux périodiques; mais cette occupation littéraire étant trop pénible pour une âme active, dévorée d'une inquiétude naturelle qui le portait sans cesse à vouloir agir, voyager, formerune secte, devenir chefdeparti, il retourna en France. Il avait pris au lieu du nom de Brissot d'Ouarville sa patrie, celui de Warville, croyant que le prestige d'un nom qui paraîtrait anglais pourrait lui donner de l'importance. Son inconstance naturelle le détermina à faire un voyage aux États-Unis en

1788, s'imaginant sans doute trouver au sein d'un pays qui respirait à peine de ses anciennes discordes, une route vers la fortune et surtout vers l'illustration après laquelle il soupirait avec tant d'ardeur. Il respirait à Philadelphie l'air de la liberté, lorsque les bruits sourds avantcoureurs de la révolution française se firent entendre au delà des mers. Brissot fait voile vers la France, se proposant de prendre une part active à cette grande catastrophe qu'il avait peut-être méditéc souvent avec les philosophes ses amis et ses maîtres. Il débuta en 1789 par quelques pamphlets et surtout par un journal qui avait pour titre le Patriote français. C'est dans ce journal qu'il propagea pendant deux ans les doctrines les plus dangereuses et provoqua autant qu'il fut en lui une grande partie des atrocités qui se commirent dans ces temps malheureux. Il voyait partout des ennemis de la liberté, des conspirations en faveur de la monarchie, excitait par toutes sortes de moyens la sollicitude et la surveillance des agens du pouvoir qui n'étaient malheureusement que trop disposés à seconder ses vues. Tant de zèle et de patriotisme le fit choisir pour être membre du comité des recherches de la ville, qui fut le modèle de tous ces comités de surveillance, de sûreté générale, de salut public,qui, pendant plusieurs années, dressèrent tant d'échafauds sur toute la face de la France. Brissot cependant n'était qu'un homme à talens médiocres; tous les meilleurs articles qui couraient sous son nom n'étaient pas de lui, mais de son secrétaire Girey-Dupré, qui était pour ainsi dire la trompette de sa renommée. Les soupçons ridicules et les accusations continuelles de Brissot, aug

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