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lait que toutes les affaires passassent par ses mains : il mettait son plaisir à bien recevoir les prêtres de son diocèse. Tous ses diocésains indistinctement avaient un libre accès chez lui. Ses revenus étaient presque tous pour les pauvres, surtout pour les pauvres honteux. Son zèle pour le maintien de la foi était très-ardent on l'a souvent entendu dire qu'il était prêt å monter sur l'échafaud pour soutenir les intérêts de la religion: il écrivit à ce sujet une lettre trèslongue, très-forte, et vraiment apostolique, qui était un traité des droits de l'église, à M. de Lamoignon, chancelier de France. Dans les affaires les plus embarrassantes de son diocèse, il disait qu'il ne savait qu'une ressource : «C'est là, » disait-il en montrant son oratoire qui était une tribune qui donnait dans l'église. Son désintéressement lui fit refuser une abbaye qu'on lui avait donnée pour suppléer à la modicité des revenus de son évêché. Ce prélat mourut le 16 avril 1759. On a de lui Instructions sur le Rituel, Lyon, 1778, 3 vol. in-4°; ouvrage digne de beaucoup d'éloges, et qui seul peut tenir lieu de bibliothèque à un ecclésiastique engagé dans le saint ministère. Il est trèsrépandu, a été souvent réimprimé, et est très-connu sous le nom de Rituel de Toulon. Il a donné un grand nombre de mandemens qui étaient le fruit de son travail. CHOISEUL (Charles de), comte, du Plessis-Praslin, d'une des plus illustres familles de France, brilla au siége de la Fère en 1580, à celui de Paris en 1589, et au combat d'Aumale en 1592. Henri IV, qui aimait en lui le grand général, et le sujet fidèle, le fit capitaine de ses gardes. Il obtint le bâton de maréchal de France SOUS

Louis XIII en 1619, et fut employé dans la guerre contre les huguenots en 1621 et 1622. Quoiqu'il ne commandât pas en chef, il eut plus de part que les connétables de Luynes et de Lesdiguieres, sous lesquels il servait, à la prise de Clérac, de Saint-Jean d'Angély, de Royan, de Carmain et de Montpellier. On prétend qu'il entendait mieux la guerre de siége que celle de campagne. Il eut cependant, en différentes fois, le commandement de neuf armées. Il se trouva à 47 batailles ou combats, remit sous l'obéissance du roi 53 villes des rebelles, servit pendant 45 ans, et reçut dans toutes ces expéditions 36 blessures. Il mourut en 1626, âgé de 63 ans.

CHOISEUL DU PLESSIS-PRAS LIN (César de), duc et pair de France, neveu du précédent, se signala dės sa jeunesse en plusieurs siéges et combats. Il fut fait maréchal de France le 20 juin 1645, gagna la bataille de Trancheron en 1648. L'exploit le plus éclatant de cet homme illustre fut la victoire de Rethel, où il défit, l'an 1650, le maréchal de Turenne, qui commandait l'armée espagnole. Cette journée fut un jour de triomphe pour la cour, dont la tranquillité dépendait du sort des armes. Choiseul avait été choisi l'année d'auparavant pour être gouverneur de Monsieur. Il fut fait cordon-bleu en 1662, duc et pair l'année d'après. Il mourut à Paris en 1675 à 78 ans, également recommandable par sa valeur, ses services et sa fidélité. Le maréchal de Choiseul passait pour être plus capable d'exécuter un projet que de le former. Il avait, dit-on, plus d'expérience que de talent, et plus de bon sens que de génie. M. Turpin a publié sa Vie, et celle du pré

СНО

cédent, à la suite de l'Histoire des
hommes illustres de France, écrite
d'un style romanesque et affecté.
Elle compose
le 26 volume.

CHOISEUL (Claude de), dit le comte de Choiseul, de la branche de Francière, commença à servir en 1649, et donna des marques de sa valeur au combat de Vitri-surSeine. Il passa l'an 1664 en Hongrie, et s'y distingua à la bataille de Saint-Gothard. Il se signala ensuite au siége de Candie, où il eut son cheval tué sous lui à une sortie du 25 juin 1669. Il servit dans toutes les guerres de Louis XIV, qui lui donna le bâton de maréchal de France en 1693. Il commanda depuis en Normandie et sur le Rhin, devint en 1707 premier des maréchaux de France par rang d'ancienneté, et mourut le 15 mars 1711, âgé de plus de 78 ans, sans postérité.

CHOISEUL DU PLESSIS-PRASLIN (Gilbert de), frère du précédent, embrassa l'état ecclésiastique, tandis que ses frères prenaient le parti des armes. Ils se distinguèrent tous également. L'abbé de Choiseul fut reçu docteur de Sorbonne en 1640, et nommé à l'évêché de Comminges en 1644. Choiseul donna une nouvelle face à son diocèse par ses visites, par ses soins. Il nourrit ses pauvres dans les années de misère, assista les pestiférés dans un temps de contagion, établit des séminaires, réforma son clergé. Devenu évêque de Tournay en 1671, il s'y montra comme à Comminges. Ce prélat mourut à Paris en 1689, å 76 ans. Il avait été employé, en 1663, dans des négociations pour l'accommodement des disputes occasionées par le livre de Jansénius. Il avait eu aussi beaucoup de part aux conférences qui se tinrent aux états du Languedoc sur l'affaire des quatre évêques. Toutes

ces négociations n'aboutirent å rien, et ne servirent qu'à constater l'opiniâtreté des défenseurs du livre de Jansenius, et les liaisons trop étroites que Choiseul avait toujours eues avec ceux de ce parti. On a de lui plusieurs ouvrages: 1° Mémoires touchant la religion, en 3 vol. in-12, contre les athées, les déistes, les libertins et les proet vainement attaqués par testans, ceux-ci. 2° Une Traduction franeaise des Psaumes, des Cantiques et des Hymnes de l'église, réimprimée plusieurs fois. 3° Mémoires des divers exploits du maréchal du Plessis-Praslin, 1676, in-4°. « Le maréchal du Plessis, dit l'abbé »Lenglet, a composé ces Mémoires »à la prière de Segrais, qui les »>mettait au net. Mais Gilbert de Choiseul, évêque de Tournay »les a revus et laissés dans l'état où »>ils sont. >>

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CHOISEUL DE STAINVILLE (Etienne - François de), duc de Choiseul Amboise en Touraine, pair de France, né le 28 juin 1719, dans un état de fortune très-médiocre. Tourmenté du noble désir de couvrir d'une gloire nouvelle un nom déjà illustre, il était entré dans la carrière des armes ; mais son génie étant moins tourné du côté de la guerre que de la politiil se livra bientôt aux négoque, ciations. Il fut ambassadeur à Rome, et ensuite à Vienne. La maison d'Autriche, dont il avait l'honneur d'être allié, crut trouver en lui un serviteur zélé à celle de France, et forma en sa faveur un puissant parti. De retour à Paris sur la fin de 1758, il fut nommé le 1" novembre ministre et secrétaire d'état au département des affaires étrangères, et créé en même temps duc de Choiseul, et l'année suivante pair de France. Il sut gagner l'entière confiance de Louis XV

et en profiter pour réunir sur sa
personne les grands emplois de la
cour et du royaume. Il fut fait mi-
nistre de la guerre en 1761, colo-
nel des Suisses et Grisons en 1762,
ministre de la marine la même an-
née, enfin il devint gouverneur de
la province de Touraine, grand-
bailli de Haguenau, surintendant
des postes. C'est à ce ministre que
l'on doit le fameux pacte de famille,
conclu en 1761 entre la France,
l'Espagne, le roi des deux Siciles,
et l'infant duc de Parme, qui fut
négocié si secrètement, qu'il n'en
transpira rien qu'après sa signa-
ture. Le roi d'Espagne lui en témoi-
gna sa satisfaction en lui envoyant
la Toison d'or. Ayant dans plus
d'une occasion abusé de la confian-
ce que le roi avait en lui, en favo-
risant en secret les prétentions et
les menées des parlemens opposées
aux volontés du roi, il fut disgra-
cié (1) le 24 décembre 1770, et
relégué dans son château de Chan-
teloup près de Tours. « Le mé-
>> contentement que me causent vos
» services, dit le roi dans sa lettre
>> de cachet, me force à vous exiler
» à Chanteloup, où vous vous ren-
» drez dans vingt-quatre heures.
>> Je vous aurais envoyé beaucoup
>> plus loin, si ce n'était l'estime
>> particulière que j'ai pour madame
>> la duchesse de Choiseul. Prenez
garde que votre conduite ne me
>> fasse prendre un autre parti.
Aucun ministre disgracié ne con-
serva une plus grande existence,
et un plus grand crédit. «Il est cer-
»tain, dit un historien en parlant
» de Choiseul, que ce ministre était

>>

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(1) Ce n'était peut-être pas à cette époque

qu'on eût dû le renvoyer, inais quelques an-
nées auparavant, lorsqu'il eut l'insolence d'é-
crire au vertueux dauphin « qu'il pourrait avoir
» le malheur d'étre son sujet, mais qu'il ne se-
rait jamais son serviteur. » Les législateurs de
1793 n'auraient pas mieux ecrit. Rien donc de
moins étonnant que le duc de Choiseul ait été
non pas simplement un ennemi, mais de plus
un barbare persécuteur des jésuites.

» devenu l'idole d'un certain parti,
»et de la multitude aveugle qui
»juge sur parole, et se laisse en-
»traîner par quiconque a l'intêrêt
»de diriger son affection. Après
la mort du roi, il reparut à la cour,
sans rentrer dans le ministère, et
mourut à Paris le 8 mai 1785. Son
corps fut transporté à Chanteloup,
et il y a été enterré dans un endroit
du cimetière, qu'il y avait fait pré-
parer, au pied d'un peuplier qu'il
y avait planté; un ministre plus
attaché à la religion de ses pères,
aurait préféré de l'être au pied
d'une croix. Choiseul avait beau-
coup d'esprit, travaillait facile-
ment, et avait le talent de pénétrer
les hommes, et de profiter des
événemens. On lui reproche une
administration peu économique,
et d'avoir été prodigue des biens
de l'état. Il contribua beaucoup à la
destruction des jésuites en France.
« L'abbé Chauvelin, dit l'auteur
» de la Vie privée de Louis XV, ne
»> serait jamais venu à bout de son
>> vaste dessein, s'il n'eût eu der-

rière lui le duc de Choiseul, qui
» encourageait ses efforts et don-
»nait du poids à ses discours. Ce
» ministre remuant et audacieux,
» cherchant à opérer des révolu-
»tions, non- seulement dans les
» cours, dans les états, mais dans

l'esprit des peuples, ayant une
» façon de penser libre, avait été
>> reconnu par les philosophes mo-
» dernes, dont la secte commençait
» à prendre une grande consistance,

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mon, in-12: la Vie de David est accompagnée d'une interprétation des Psaumes, avec les différences de l'hébreu et de la Vulgate. 3° Histoire de France sous les règnes de saint Louis, de Philippe de Valois, du roi Jean, de Charles Vet de Charles VI, 5 vol. in-4°. Ces Vies avaient été publiées chacune séparément. On les a réunies en 1750, en 4 vol. in-12. L'auteur les a écrites de cet air libre et naturel qui fixe l'attention sur la forme, et empêche de trop examiner l'exactitude du fond. Voyez CHAISE (Jean de Filleau de la). 4° L'Imitation de J.-C. traduite en français, réimprimée in-12 en 1735. La première édition n'était pas dédiée à madame de Maintenon, avec cette épigraphe : Audi, filia, et vide, et inclina aurem tuam, et concupiscet rex decorem tuum, comme on l'a démontré dans le Dictionnaire des ouvrages anonimes. 5° L'Histoire de l'église en 11 v. in-4° et in-12. L'abbé de Choisy aurait pu l'intituler, Histoire ecclésiastique et profane. Il y parle des galanteries des rois, après avoir raconté les vertus des fondateurs d'ordres. En ne voulant pas accabler son ouvrage d'érudition, il a supprimé une infinité de faits et de détails aussi instructifs qu'intéressans. Le ton de l'auteur n'est pas assez noble, et i cherche trop à égayer une histoire qui ne devrait être qu'édifiante. 6° Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV, 2 vol. in-12. On y trouve des choses vraies, quelques-unes de fausses, beaucoup de hasardées, et le style en est trop familier. 7° Les Mé

de), prieur de Saint-Lô, et grand doyen de la cathédrale de Bayeux, l'un des quarante de l'académie française, naquità Paris en 1644. Sa première jeunesse ne fut pas trop réglée. Il est très-vrai qu'il s'ha billa et vécut en femme pendant quelques années, et qu'il se livra, dans une terre auprès de Bourges, au libertinage que couvrait ce déguisement; mais il n'est pas vrai que, pendant qu'il menait cette vie, il écrivait son Histoire ecclesiastique, comme le dit un écrivain célèbre, qui sacrifie souvent la vérité à un bon mot. Le premier volume de cet ouvrage parut en 1703. L'abbé de Choisy avait alors près de 60 ans. Il aurait été difficile qu'à cet âge il eût conservé les agrémens et la figure qu'il lui fallait pour jouer ce rôle. En 1685, il fut envoyé, en qualité d'ambassadeur, auprès du roi de Siam, qui voulait, dit-on, se faire chrétien. L'abbé de Choisy se fit ordonner prêtre dans les Indes par le vicaire apostolique, non pas pour avoir de quoi s'amuser dans le vaisseau, comme le dit un écrivain satirique, mais par des motifs plus nobles. I mourut en 1724, à Paris, à 80 ans, avec la réputation d'un écrivain plus agréable qu'instructif, et plus superficiel que solide. L'enjouement de son caractère, les grâces de son esprit, sa douceur et sa politesse le firent aimer et rechercher. On distingue parmi ses ouvrages les suivans: 1 Journal du voyage de Siam, fait en 1685 et 1686, Paris, 1687, in-4° et in-12. Cet ouvrage, écrit d'un style aisé, plein de gaieté et de saillies, manque quelque-moires de la comtesse des Barres, fois d'exactitude; il est d'ailleurs très-superficiel, ainsi que la plupart de ses autres écrits. 2o La Vie de David, in 4°, et celle de Salo

en 1736, petit in-12. C'est l'histoire des débauches de la jeunesse de l'auteur. Le compilateur de la Vie de l'abbé de Choisy, in-8°,

publiée en 1746 à Genève (qu'on croit être l'abbé d'Olivet), s'est beaucoup servi de cet ouvrage scandaleux dans le détail des aventures galantes de son héros. 8 Quatre Dialogues, sur l'immortalité de l'âme, sur l'existence de Dieu, sur la Providence et sur la Religion, en 1684, in-12. Le premier de ces Dialogues est de P'abbé de Dangeau, le second du même et de l'abbé de Choisy, le troisième et le quatrième de ce dernier. Ils sont dignes de l'un et de l'autre, quoique peu approfondis. On a réimprimé cet ouvrage à Paris en 1768, in-12. 9° Vie de madame de Miramion, fondatrice des filles de Sainte-Geneviève, Paris, 1706, in-4°.

CHOKIER-SURLET (Erasme de), né à Liége en 1569 d'une famille noble, qui a pris ce nom d'un château qui est à 2 lieues de cette ville sur la Meuse, se distingua par ses lumières dans la jurisprudence, sa probité, son attachement à la religion de ses pères, et son affabilité qui lui avait concilié l'amour et l'estime de tous ses concitoyens. Il mourut le 19 février 1625. Nous avons de lui: 1° De jurisdictione ordinarii in exemptos et horum ab ordinario exemptione, Cologne, 1629, 2 vol. in 4. Cet ouvrage fut augmenté d'un volume par Jean-Pierre Verhorst, suffragant de Trèves, Cologne, 1682. 2° Tractatus de advocatiis feudalibus, Cologne, 1614, in-4°.

CHOKIER - SURLET (JeanErnest), frère du précédent, né à Liége en 1571, fut d'abord chanoine de Saint-Paul à Liége, puis chanoine de la cathédrale, abbé séculier de Visé, grand-vicaire; et mourut vers l'an 1650. Il avait pris le bonnet de docteur en droit à Orléans, et s'était beaucoup appliqué aux antiquités romaines,

dont Juste-Lipse lui avait inspiré le goût. Pour se perfectionner dans cette science, il parcourut l'Italie. Les magnifiques monumens de sa piété et de sa munificence, l'hôpital des Incurables, la maison des Repenties, le couvent ‘et l'église des Minimes, etc., etc., rendront sa mémoire à jamais précieuse à sa patrie. Nous avons de lui: 1o des Notes sur le traité de Sénèque: De tranquillitate animi, Liége, 1607. 2° Un Commentaire sur la Politique de Juste-Lipse, avec plusieurs Traités, Liège, 1642, in-fol. 3° De permutatione beneficiorum, Rome, 1700, infol. 4° Commentaria in Regules cancellarice Alphonsi Soto, Liege, 1658, in-4°. 5° Scholia in preces primarias imperatoris, 1621, in4. 6° De re nummaria prisci ævi. collata ad æstimationem monest presentis, 1649, in-8°. 7° Vindicia libertatis ecclesiastica, 1650, in-4°. 8° Facis historiarum centoriæ duæ, 1650, in-fol. On y voit les mœurs et les usages de diverses nations. 9° Thesaurus casuum reservatorum. Nous avons encore de lui des ouvrages de controver se, etc.

CHOLET (Jean), cardinal. natif de Beauvoisis, d'une famille noble, fonda à Paris le collège qui porte son nom. Il mourut en 1293. La fondation du collège des Cholets n'eut son exécution qu'en 1295. On y honore la mémoire de ce cardinal, qui dut sa fortune å ses talens.

CHOLIÈRES (Nicolas) est un auteur inconnu de quelques ouvrages presque aussi inconnus que leur auteur: il vivait dans le 16* siècle. On a de lui des Contes sous le titre des Neuf matinées et new! après-dînées du sieur de Cholières. Paris, 1610, 2 vol. in-12. Les Matinées avaient déjà été impri

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