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liers furent appelés à en établir, sauf la double précaution d'une autorisation préalable du Gouvernement, et de l'inspection particulière › des préfets.

Les écoles primaires furent également soumises et à cette surveillance habituelle des préfets, et à l'autorisation préalable, qui pourelles, fut plus rigoureuse encore, parce qu'en effet les précautions ne sauraient être trop multipliées, là où la masse du peuple va prendre ses premières idées, et recevoir son éducation toute enlière.

Les instituteurs dûrent être choisis par les maires et les conseils municipaux: les sous-préfets, qui étaient chargés de l'organisation de ces écoles, dûrent rendre compte de leur état aux préfets, une fois par mois.

Qu'on ne s'étonne pas de tout ceci.

Le Gouvernement pensait que l'instruction publique tenait une placé éminente dans l'économie des nations, puisqu'elle perpétue dans leur sein les connaissances sur lesquelles reposent leur soutien et leur prospérité.

Occupé à reconstruire l'édifice, il rassem blait les débris et recherchait leur ancienne ordonnance, mais avec l'intention et l'espoir de bâtir la ville éternelle, et de fonder plus soli

dement qu'on ne l'avait jamais fait, une éducation qui serait le plus ferme rempart de l'ordre social. Il voyait se former une pépinière d'hommes éclairés pour tous les états, pour toutes les conditions, une masse de lumières répandues dans toutes les classes de la société, les connaissances indispensables à tous les hommes, enfin offertes et communiquées à tous; et l'intervention continuelle, l'action toujours présente du Gouvernement lui-même, semblait alors la plus puissante garantie de toutes les améliorations que pourraient réclamer les besoins, les convenances, les habitudes du peuple français. (discours prononcés sur la loi du 11 floréal ).

C'est dans cette situation des esprits et des choses que l'Université de France a été créée par la loi de 1806, et organisée par le décret de 1808.

On peut juger s'il n'y avait dans son principe fondamental, celui de la puissance publique appliquée à la direction de l'éducation nationale, qu'innovation, tyrannie, despotisme, infernal chef-d'œuvre du génie de Bonaparte.

CHAPITRE XII.

Lois et faits antérieurs à 1791.

MAIS c'est peu qu'un principe, d'ailleurs raisonnable, soit reconnu et proclamé depuis près de 30 ans.

Il est vrai que dans cet intervalle de temps, double de celui que Tacite appelait un grand espace de la vie humaine (1), les générations se sont succédées avec une rapidité incroyable; il est vrai que la face de la terre a été renouvelée, d'un pôle à l'autre ; il est vrai que la France surtout est un monde nouveau dans ses lois, dans ses mœurs, dans les cinq sixièmes de ses habitans, dans tout son être social; et peutêtre serait-on autorisé à conclure de cette vérité

(1) Quindecim annos, grande mortalis ævi spatium. (Vie d'Agricola.) Domitien avait régué pendant ces quinze ans.

de fait, qu'il faut donc se résoudre à marcher dans la voie ouverte par la première assemblée nationale, et constamment suivie par toutes les assemblées qui ont délibéré sur les grands intérêts de la France. Apparemment, des esprits si divers n'auront pas tous erré sur un même point, qui, pour aucun d'eux, et dans aucun temps, ne fut sans importance.

Toutefois, l'Université et le principe sur lequel son existence repose essentiellement, ont des adversaires d'humeur si opposée, qu'un tel argument ne s'adresserait pas à tous, et c'est à tous que nous voulons nous adresser.

Nous voulons donc, en faveur des plus zélés partisans des anciennes coutumes, établir que de tout temps, la puissance législative a régi et gouverné ce domaine de l'instruction publique.

Nous citerons avec quelque étendue les cahiers de nos états-généraux, et les ordonnances de nos rois. Car il est bon, il est juste de mon

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trer que sur ce point essentiel, toute la nation, rois et peuple, n'a jamais eu qu'un sentiment, qu'une pensée, qu'un desir.

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Nous avons eu plusieurs fois occasion de citer les cahiers des Etats-Généraux de 1789, et nous avons prouvé que les traits principaux de l'organisation actuelle de l'instruction publique s'y trouvaient exprimés.

Qui ne serait également frappé de ces autres textes des mêmes cahiers, considérés sous le point de vue où nous nous plaçons dans ce moment?

CAHIERS DU CLERGÉ. «L'éducation publique ayant une influence si marquée sur le sort des empires, par les sentimens qu'elle fait germer dans le cœur des citoyens et les mœurs auxquels elle les forme, le clergé a toujours mis au nombre de ses principaux devoirs l'obligation de s'en occuper essentiellement et de les sur

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