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les écoles où il n'y a que deux classes, à cause de la trop grande différence qui se trouve entre les premiers et les derniers de la même classe. Tandis qu'on enseigne aux premiers l'écriture, le calcul et l'orthographe, les derniers baillent et s'ennuient; et tandis qu'on enseigne à ceuxci les premiers élémens de la religion, les premiers qui auraient besoin d'un développement plus étendu s'ennuient à leur tour et perdent leur temps. »

Divisions pour la lecture. «Il y aura NEUF SORTES DE LEÇONS dans les Ecoles chrétiennes 1o La table d'alphabet; 2° la table des syllabes; 3° le syllabaire; 4° le second livre pour apprendre à épeler et à lire par syllabes; 5° le même second livre dans lequel ceux qui savent parfaitement épeler commencent à lire; 6° le troisième livre qui sert à apprendre à lire par pause; 7° le psautier; 8° la civilité chrétienne; 9° les lettres écrites à la main. >>

« Tous les écoliers de toutes les leçons, excepté les lisans dans l'alphabet et dans les syllabes, seront distribués en trois ordres : commençans, médiocres, avancés et parfaits. Chaque ordre de leçon aura sa place assignée dans l'école, en sorte que les écoliers d'un ordre de leçon ne soient pas laissés et confondus

avec ceux d'un autre ordre de la même leçon, mais qu'ils soient facilement distingués les uns des autres à raison de leurs places. »

<< Tous les écoliers de chaque leçon auront un même livre et une même leçon.

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« Ceux qu'on aura fait monter à une leçon supérieure doivent conserver les livres de la leçon inférieure, et continuer de suivre tout le temps qu'on y lira pour se fortifier et se perfectionner de plus en plus. Cette pratique, en leur donnant l'avantage de deux leçons, procurera à leurs condisciples inférieurs des modèles à imiter, et des censeurs pour reprendre les mots difficiles, en même temps qu'elle parera au désœuvrement et à tous les désordres qui en seraient la suite..».

<<< Les maîtres présenteront au Frère directeur, ou à l'inspecteur des écoles, ceux qu'ils croiront en état d'être changés. Afin qu'aucun maître ne se trompe sur la capacité de ses écoliers pour être changés de leçon, ils examineront sur la fin de chaque mois, le jour qui leur sera marqué par le Frère directeur ou par l'inspecteur des écoles, les écoliers de toutes les leçons et de tous les ordres de leçon, qui seront en état d'être changés à la fin de cet mois. >>

«S'il y a des écoliers dont l'incapacité, ou la trop grande jeunesse, ou le manque de piété, ou la paresse, ou d'autres défauts, puissent raisonnablement faire différer leur changement de leçon, l'inspecteur conviendra avec les maîtres de les remettre à un autre temps. Ce serait faire tort aux écoliers de les changer, lorsqu'ils ne sont pas en état de l'être : c'est ce qu'il faudrait faire entendre aux parens (1) et autres qui voudraient des changemens que les enfans ne méritent pas. » ( pag. 57 et suiv. pag. 350.)

Toutefois la permanence dans le même ordre de leçons n'est pas toujours une punition de la paresse, ou une marque d'incapacité. Loin de là, ce peut être un encouragement, une récompense. Les Frères ont aussi leurs

(1) La Conduite offre ici un modèle à imiter dans les grandes comme dans les petites écoles. On doit admirer avec quel soin ces dignes instituteurs étudient et mesurent à chaque pas les progrès des enfans; comme ils savent tout à la fois hâter leur instruction, et les préserver · d'une fausse apparence d'avancement, qui est le fléau des bonnes études. On doit voir aussi que ce n'est Р S d'aujourd'hui que l'aveugle impatience des parens fait obstacle aux sages dispositions des meilleurs maîtres.

vétérans : ils ont leurs moniteurs : ils n'ont eu garde de négliger le parti qu'on pouvait tirer des enfans plus avancés pour l'instruction des enfans plus faibles.

« Les maîtres conviendront avec le Frère directeur de ceux qui pourraient être changés, et qu'il ne sera pas à propos de changer cette fois, ou parce qu'ils sont encore fort jeunes, ou parce qu'il en faut laisser quelques-uns dans chaque leçon ou dans chaque ordre de leçon, qui sachent assez bien lire pour animer les autres et pour leur servir de modèles, pour les former à bien s'exprimer et à bien prononcer distinctement les lettres, les syllabes, ou les mots, et à bien faire les pauses... Les maîtres feront ensorte que ces écoliers soient contens de rester dans la leçon ou dans l'ordre de leçon dans lequel ils sont; ils les y engageront par quelque récompense, en leur donnant quelque office, comme, par exemple, celui de premier du banc, leur faisant entendre qu'il vaut mieux être le premier ou des premiers d'une plus basse leçon, que des derniers d'une plus avancée. » (pag. 44 et 45.)

CHAPITRE XIV.

Continuation du même sujet.

PLUS on étudie les constitutions des ordres religieux, plus on y découvre de traits qui annoncent une profonde connaissance du coeur humain.

Les statuts des Ecoles chrétiennes en offrent mille preuves.

C'était, par exemple, une idée principale dans l'esprit de leur pieux fondateur, d'imprimer à son Institut un caractère de simplicité et d'humilité; soit qu'il songeât à défendre les Frères eux-mêmes contre l'orgueil ou les vaines prétentions qui les auraient, ou dégoûtés, ou détournés de leurs modestes travaux; soit qu'il voulût donner moins de prise aux jalousies et aux déclamations du dehors. Il se borna donc à promettre que les Frères des Ecoles chrétiennes

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