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trier dionysien dans un recueil unique, comme celui de M. BRUEL pour Cluny, n'occuperait guère moins de volumes un tel morceau serait décourageant peut-être à attaquer.

Saint-Martin-des-Champs, dont les archives sont moins volumineuses et beaucoup moins connues, aurait l'avantage, avec ses prieurés de Domont, L'Isle-Adam, Beaumont-sur-Oise, d'une part; de Juvisy, de l'autre, et enfin de Roinville et de Bonnelles, de toucher les trois arrondissements (1) de Pontoise, Corbeil et Rambouillet, où existent des sociétés d'archéologie prospères. La publication d'un cartulaire général de cette abbaye depuis le milieu du XIe siècle jusqu'en 1328 serait une œuvre abordable, et d'une réalisation possible, relativement, à bref délai et l'on pourrait y préluder par la publication annotée du Liber testamentorum (Ms. lat. 10477).

J'engagerai ceux de nos confrères qui la poursuivraient à imiter le mode adopté par la Société du Vexin placer un sommaire en tête de chaque acte et détacher, dans le texte, les noms d'homme en petites capitales, et en italiques les noms de lieu. Les recherches sont facilitées par cette méthode, empruntée aux anciens éditeurs d'archives, les DUCHESNE et les MABILLON.

Je me permets d'exprimer le vœu que, dès cette session, il soit désigné, pour l'étude de toute la question, un Comité de publication. Il n'aura que l'embarras entre les projets utiles; car, pour rajeunir une antique image, il restera longtemps encore du miel sur les rayons... pour les abeilles de la science.

(1) Le prieur de Saint-Martin-des-Champs présentait aux cures d'Arnouville, Attainville, Chatenay, Domont, Ecouen et Ezanville, Eragny, Fontenay-lès-Louvres, Louvres (Saint-Justin et Saint-Rieul), Thiessonville, au doyenné de Montmorency; Livry-en-l'Aulnois, Nonneville et Sevran, au doyenné de Chelles; Noisy-leGrand, au doyenné de Lagny; Presles, Seugy, Viarmes, au doyenné de Beaumont-sur-Oise; - Orsonville, au doyenné de Rochefort; Crespières, au doyenné

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de Poissy.

Bibliographie des Cartes et des Documents cartographiques.

Par M. Edgar MAREUSE, Secrétaire général de la Commission
des Inscriptions parisiennes.

Il a paru intéressant de présenter à la réunion des Sociétés savantes de notre département un inventaire bibliographique de ce qui a été publié sur la région qui nous occupe.

La CARTOGRAPHIE ne pouvait être omise, et la Commission d'organisation m'a chargé de ce travail. Si l'énumération des travaux géographiques dont je vais vous donner lecture est un peu aride, vous me le pardonnerez en réfléchissant que je ne pouvais éviter cet écueil. Je m'efforcerai d'être aussi bref que possible.

La carte qui me paraît la plus ancienne est une gravure sur bois publiée par OLIVIER TRUSCHET, vers 1560, dont M. Gabriel Marcel, conservateur des Cartes à la Bibliothèque Nationale, a donné communication à la Société de l'Histoire de Paris dans sa séance du 13 mai dernier; elle est intitulée: Description de la haulte et basse Picardye; elle s'étend jusqu'à l'Ile-de-France, et c'est à ce titre que je crois devoir la mentionner ici. On y voit figurer le cours de la Seine, de la Marne, de l'Essonne et de l'Eure, et les localités importantes: Argenteuil, SaintGermain, Poissy, Saint-Clou (sic), Neaufle, Houdan, Palaiseau, Montlhéry, Estampes, Milly, Escouan, Lusarche, Beaumont, Pontoyse, l'Isle-Adam, etc. Versailles n'y est pas encore indiqué.

C'est seulement à la fin du XVIe siècle que l'on voit apparaître les premières cartes spéciales à notre contrée : le siège de Paris en 1590 a dû être le motif de leur publication. Plusieurs indiquent en effet l'emplacement des armées belligérantes. Je serais toutefois fort embarrassé pour désigner la première en date de ces images plus ou moins grossières.

L'Isle de France et lieux circovoysins est une estampe de 33 centimètres sur 41 1/2; on y voit les armes de France et de Navarre surmontées de la couronne royale. Cette carte est limitée: au nord, par Evreux, Saint-Leu-de-Serans (sic) et Soissons; à l'est, par la Ferté-sous-Jouarre; à l'ouest, par Dreux, où campe l'armée du roi de France et de Navarre; enfin au sud, par Chartres assiégé, Moner-Ville (sic) et Melun. Elle est évidemment d'origine étrangère; Neauflech pour Neaufle semble en effet l'indiquer. Au centre, Paris est représenté d'une manière assez

informe et se compose de quelques monuments qui n'ont pas le moindre caractère; Versailles se trouve bien à sa place et se compose d'un clocher et d'une tour, l'église et le château primitif sans doute. Les localités ne sont pas toujours exactement placées : Montmorency est situé sur l'Oise, dans le voisinage de Beaumont. Six canons se trouvent près de Montfaucon, et sont emmenés dans la direction de Soissons. Telle quelle est cependant, cette image pouvait permettre aux étrangers de suivre les mouvements militaires aux environs de Paris.

Une autre estampe de la même époque, représentant à peu près la même étendue de pays, est d'un format plus petit, mais elle est mieux dessinée; on y a mis moins de localités, et on a eu soin de représenter les armées en présence: l'armée royale traverse la Seine et se dirige vers Mantes; celle du duc de Parme fait le siège de Corbeil et de Lagny. Le titre, en français et en allemand, est ainsi conçu : Descriptio de la ville de Paris avecq les Villes, Citéz et Villages Circonvoisins. Le clocher de Versailles n'est pas indiqué; il est remplacé par un arbre.

Le plan de PIGAFETTA, de 40 centimètres sur 55, est très connu, bien que fort rare. Il a été décrit par M. Alfred Franklin dans le tome II des Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, à la suite de l'excellente traduction que notre confrère M. Dufour a donnée de la relation du siège de Paris par cet Italien. Je n'y reviendrai donc pas ici; qu'il me suffise de dire que, pour figurer une grande étendue de pays, l'auteur, NATAL BONIFACIO DE SEBENICCO, un Romain, a placé les localités d'une façon tout à fait disproportionnée pour y faire entrer tout le cours de la Seine, de Nogent au Havre. Aucune indication à tirer de ce plan pour la région qui nous intéresse.

Dans un premier ouvrage publié en 1585, Galliæ tabulæ geographicæ, édité à Duysbourg, dont sa famille était originaire, MERCATOR publiait une carte intitulée : France, Picardie, Champaigne, cum regionis adiacentibus, de 36 centimètres sur 40. Il y a pas mal de noms de localités; Montmorency et un étang se trouvent toutefois, comme dans celle dont j'ai parlé tout à l'heure, dans le voisinage de Beaumont. On retrouve cette même carte dans son Atlas sive cosmographicæ meditationes de fabrica mundi et fabricati figura, publié à Amsterdam en 1607, à côté d'une autre dont je vais parler.

Plus intéressante est la carte de JEAN LE CLERC, graveur parisien, qui a publié, de 1596 à 1612, une carte de France en neuf feuilles, dessinée par FRANÇOIS DE LA GUILLOTIÈRE, de Bourges; elle a été présentée au jeune roi Louis XIII en 1612. La feuille qui nous occupe est datée de 1598; le titre est ainsi conçu: L'Isle de France, Parisiensis agri descriptio. Ce titre est inscrit sur un cartouche portant les armes

de France surmontées de la couronne royale. Elle a une surface de 34 centimètres sur 45 1/2, et représente la région au

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environ.

Elle s'étend de Senlis à Meudon et Fontenay-aux-Roses, et de Pontoise à Meaux. L'étang de Montmorency est représenté d'une façon tout à fait fantaisiste. La forêt de Saint-Germain est figurée par une cinquantaine de piquets surmontés de capuchons, qui donnent plutôt l'idée d'un carré de choux que d'un terrain boisé. Elle a été reproduite dans le Theatrum orbis terrarum, publié par ORTELUIS, en 1603, et dans l'Atlas ou Méditations cosmographiques de la fabrique du monde et figure d'iceluy, de GÉRARD MERCATOR, publié en 1613.

ORTELUIS, dans son Epitome du Théâtre de l'Univers, avait donné une autre carte intitulée : L'Isle de France, Franciæ insula. Elle a 55 centimètres sur 120, et est limitée : à l'ouest, par le cours de la Seine et de l'Oise; au nord, par celui de la Nonette, et au sud, par celui de la Marne.

En 1617, JEAN LE CLERC publiait une nouvelle carte intitulée : Carte du Gouvernement de l'Ile de France, à peu près dans les mêmes dimensions (32 centimètres sur 49); l'échelle est plus petite, ce qui permet d'embrasser une plus grande étendue de pays, de Gournayen-Bray à Melun, et de Dourdan à Chauny. Tandis que la précédente étail orientée comme les cartes actuelles, celle-ci offre cette particularité que l'est se trouve en bas. Elle est assez soignée, et toutes les localités de notre région sont à leur place; les cours d'eau sont bien indiqués et les méandres de la Seine et de l'Oise sont tracés avec soin. Le dessin est de DAMIEN DE TEMPLEUX, écuyer, sieur de Frestoy, et la gravure de H. PICART.

Six ans plus tard, en 1623, PIERRE BRUSSART dressait une carte manuscrite de l'Isle de France et Champaigne. Elle mesure 1",18 dans chaque sens et est limitée : à l'ouest, par le cours de l'Oise; au nord, par celui de la Meuse; à l'est, par une ligne allant de Verdun à Bar-sur-Seine, et au sud, par le cours de la Meuse. Les bois sont nettement indiqués ainsi que la plupart des localités de notre région; c'est un travail réellement bien fait pour cette époque. Elle est aujourd'hui à la section des Cartes de la Bibliothèque Nationale.

Je passe maintenant à une pièce fort rare, dont notre confrère M. DE NOLHAC a eu l'occasion de parler dans son ouvrage sur la Création de Versailles (1). Il s'agit de la Nouvelle description du territoire et banlieuee de la ville, citté et universités de Paris, par JEAN BOISSEAU. Celui

(1) Pierre de Nolhac, La Création de Versailles, d'après les sources inédites. Versailles, librairie L. Bernard, 1901, page 19 et note.

ci, qui s'intitulait enlumineur du Roi, a publié plusieurs documents topographiques. Malheureusement, celui qui nous occupe n'est pas daté. M. de Nolhac croit devoir lui attribuer la date de 1643, année où le même auteur publiait son Itinerere de la ville de Paris. Je crois qu'il faut retarder la publication de quelques années; en premier lieu, parce qu'il est probable que la carte a été dressée en vue de suivre le mouvement des armées pendant les troubles de la Fronde, puis parce que l'adresse qui figure sur le plan n'est pas, comme dans l'Itinerere, « dans l'isle du Palais, à la fontaine royale de Iouvence », mais « sur le pont au Change à Paris ». C'est la même adresse que celle qui se trouve sur les plans de Paris vendus en 1650, sans toutefois dépasser l'année 1651, comme nous le verrons tout à l'heure. La maison du libraire est peut-être la même, mais la différence de désignation me paraît être une preuve de différence dans l'époque de la publication. De 40 centimètres sur 52, le champ de cette carte est assez restreint, et s'étend de Saint-Denis à Antony, d'une part, et de Bailly à Nogent-sur-Marne, de l'autre. A l'échelle du

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environ, elle donne sur les localités de notre région des renseignements qui ne manquent pas d'intérêt. Versailles forme un groupe de maisons assez important. Ursine, dans le bois de Meudon, semble beaucoup plus important que Velizy, qui devait remplacer cette paroisse vingt-cinq ans plus tard, après un violent incendie. Le bois du Vésinet est appelé bois de la Trahison. C'est là, on le sait, que, selon la tradition, Ganelon et ses complices signèrent un pacte pour livrer Roland et préparer la journée de Roncevaux. Les coupables auraient été, par ordre de Charlemagne, brûlés sur place (1).

En 1651, le même BOISSEAU publiait une carte de l'élection de Paris assez soignée; en haut, à gauche, un cartouche contenant l'inscription suivante Description générale de l'élection de Paris contenant les chastellenies de St-Marcel, St-Denis et St-Maur, d'Argenteuil, Montmorency, Gonnesse, Chelles, Lagny, Villeneuve, St-Cloud, Poissy, Mon le Hery, Corbeuil et Brie Comte Robert. A droite, sont les armes royales, et en bas, à gauche, sous une rose des vents, l'adresse de Boisseau. L'adresse ancienne, «sur le pont au Change », a été effacée sur la planche, et on a ajouté: « à présent devant le cheval de Bronze, 1651 ». L'enlumineur du Roi venait donc d'émigrer tout nouvellement sur le Pont Neuf. Les limites de l'élection et des châtellenies sont très nettement indiquées et présentent des renseignements pré

(1) Une nouvelle édition de ce plan a été publiée chez JOLLAIN, vers 1665; un exemplaire, provenant de la collection du ministre Choiseul, figurait dans le catalogue d'estampes d'un libraire parisien, au mois de février dernier.

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