Ainsi, la publication entreprise par les soins de M. Burpee, outre son profond intérêt historique, a le mérite de faire mieux connaître le grand caractère du découvreur du Nord-Ouest canadien. La R. de R. Les historiens qui se sont occupés du baron de Lahontan n'avaient pas réussi jusqu'à présent à découvrir la date et le lieu de sa naissance. Il leur aurait fallu se déplacer, aller dans son pays d'origine et consulter sur place les archives des paroisses du Béarnais. C'est ce que fit M. Crompton (1) et il nous donne en tête de son livre une copie authentique de l'acte de naissance de son héros. Nous apprenons ainsi que le 9 juin 1666, naquit « en la paroisse de Lahontan Louis Armand de Lom « d'Arce fils légitime de Messire Isaac de Lom d'Arce, seigneur et baron << de Lahontan et Esleix et de Dame françoise de Coute, son espouse », qu'il fut baptisé dans l'église de St-Martin de Pau en présence de « Messire Armand de Gramont, comte Guiche, et Gouverneur pour sa << Maiesté dans le pays du Béarn. » Grâce à lui, nous connaissons maintenant son nom exact et le doute n'est plus permis sur ce point. L'auteur nous apprend que le père de Lahontan s'est ruiné en voulant rendre navigable les gave d'Oloron, Odour et Pau et nous explique aussi comment Lahontan, qui descendait d'une importante famille du Béarnais, fut obligé de chercher fortune hors de son pays natal. Tout le livre de M. Crompton est consacré au séjour de Lahontan en Amérique et est un excellent exposé de la situation du Canada de la fin du XVIIe et du commencement du XVIIIe siècles. Quoique l'auteur ne se soit servi que des documents imprimés, son livre n'en est pas moins intéressant et nos lecteurs le liront avec profit. Ce livre est magnifiquement édité et contient deux reproductions tirées de Voyages de Lahontan : la carte générale du Canada et l'attaque de Québec par Phipps en 1690, et les fac-similé des actes de baptême et acte mortuaire du baron de Lahontan. C. B. MORAS. Dans son ouvrage Pierre Nozière, paru en 1899, Anatole France a consacré une cinquantaine de pages à Saint-Valéry-sur-Somme, où, en 1886, le grand maître des Lettres françaises modernes avait résidé avec sa femme et leur fille. En la maison sise quai du Blavet, le ménage s'était installé en août et septembre 1787 et du cabinet de travail qu'il s'était réservé, Anatole France pouvait se reposer de ses travaux littéraires en regardant la baie de Somme « dont le sable s'étend à l'horizon jusqu'aux (1) Glimpses of Early Canadians: Lahontan, par F. C. B. Crompton. lignes bleuâtres du Crotoy et du Hourdel. Le soleil, en s'inclinant, enflamme le bord des grands nuages sombres... >> Sans concours officiel, la ville de Saint-Valéry-sur-Somme a voulu que le souvenir de ce séjour ne se perde pas et, une plaque de marbre avec inscription commémorative vient d'être apposée sur la maison qu'habita le grand écrivain. L'initiative de cette manifestation littéraire est due à notre collègue le docteur Eugène Lomier. Il fit à cette occasion une allocution pleine d'esprit où son admiration pour l'écrivain Voisinait avec son amour pour Saint-Valéry-sur-Somme. En une brochure illustrée, parue à l'« Edition de la Revue des Indépendants » le docteur Lomier a livré au public le texte de son discours. «Un vent salé fait voltiger les papiers sur ma table et m'ap<< porte une acre odeur de marée », comme l'écrivait Anatole France en 1886, et comme le rappelle la plaque inaugurée ; un vent salé devait faire voltiger les feuillets du discours de notre collègue dont l'émotion était grande. REVUE DE L'HISTOIRE DES COLONIES A.-L. L. Dans le dernier fascicule (XVe année. 1927. IIIe trimestre) de cette revue très documentée, M. Paul Roussier, archiviste du Ministère des Colonies a publié les Instructions au Sieur Dangeac, nommé gouverneur des Iles Saint-Pierre et Miquelon le 27 février 1763. Avant la conclusion du Traité de Paris 10 février 1763 le roi Louis XV avait donné des provisions de gouverneur au sieur Dangeac« ci-devant capitaine dans les troupes de l'Ile-Royale dont elle a eu occasion de reconnaître le zèle, la fidélité et l'intelligence ». M. Paul Roussier, en publiant le texte qui se trouve aux archives du ministère des colonies (Registre C121. Correspondance de Saint-Pierre et Miquelon (1763)] fait remarquer que « contrairement au < principe, alors suivi dans les colonies françaises, de la division des < pouvoirs entre un gouverneur et un intendant, Dangeac est chargé seul <de toutes les parties de l'administration de la colonie. » JOURNAL DE Jean du TRIADOU. A l'occasion du voyage « Au pays des Ancêtres » de la délégation canadienne, le Journal de Rouen, a publié dans son numéro du 24 août dernier, une étude très substantielle de M. René Rouault de la Vigne, membre correspondant de la Société Historique de Montréal. M. Rouault de la Vigne dans ses « Quelques souvenirs normands << de l'histoire du Canada », a mis en valeur les faits et actes des normands qui furent en la Nouvelle France depuis Thomas Aubert, en 1508. Nous ne pouvons laisser passer cette étude, sans la signaler, car elle est une des rares publiées à l'occasion du voyage « au pays des << Ancêtres » qui ait une réelle valeur documentaire. LA TOUR DE CARBONNIÈRE. Dans une de ses « chroniques du Bas-Poitou, M. R. VENDÉE de Thiverçay a publié dans le journal la Vendée, de Fontenay-le-Comte, un compte rendu du pèlerinage des Canadiens en Saintonge. Après un hommage du Bas-Poitou « qui eut naguère avec <«<le Canada de si importantes relations de commerce et de sympathie », après avoir rappelé les relations commerciales d'autre fois et la part prise par les marins vendéens à la défense du Canada, au XVIIIe siècle, M. de Thivernay écrivait : « Mais le nom du Canada évoque le souvenir « de personnalités vendéennes autrement considérables; témoin celle de l'amiral Louis-Charles du Chaffault de Besné, auquel la Nova Francia, << organe de la Société d'Histoire du Canada, vient précisément de << consacrer une remarquable étude, et qui se rattache à ce pays par ses << hauts faits pendant les guerres navales au XVIIIe siècle ». LA PRESSE A.-L. L. Dans sa Lettre de Quebec, datée du 22 septembre 1927, Sainte Foy nous apprend que le révérend Père Louis Lauzon, O. M. I., de la maison des Oblats de Saint Sauveur de Québec, âgé de 86 ans a publié, en « édi<«<tions de famille », sous le titre de « Un pionnier de Ville-Marie », l'histoire de son ancêtre et de sa postérité. Cet ancêtre, Gilles Lauzon, maître chaudronnier venu de Saint-Julien-de-Caen (Normandie) avec la recrue de 1653, recrue amenée par Paul de Chomedey, à Ville-Marie, combatit les Iroquois et mourut en 1687, le 21 septembre, laissant, sa femme étant morte le 8 août 1685, neuf filles et quatre garçons. Gilles Lauzon Faillon écrit Lauson dans le rôle général de la recrue de 1653 (Histoire de la Colonie française au Canada, vol. II. p. 250)— avait reçu, avant de s'embarquer à bord du Saint-Nicolas, cent vingtsept livres en avance de ses gages. Gilles Lauzon, qui avait épousé le 27 novembre 1656, Marie Archambault, faisait partie en 1663 de la 14° escouade de la Sainte-Famille, milice constituée pour défendre VilleMarie et la Colonie contre les Iroquois. Nous l'avons trouvé parrain le 7 juin 1661 et présent à l'Assemblée du 12 mai 1674, assemblée qui décida la construction d'une Église à Ville-Marie. Regrettons, comme Sainte-Foye, que ce travail ne puisse pas arriver jusqu'au public, car il nous permettrait de mieux connaître les huit générations et les cinq cents familles qui descendent de Gilles Lauzon. A.-L. L. QUESTIONS et RÉPONSES La rubrique « Questions et Réponses » est ouverte à tous. Les Questions et Réponses > sont insérées dans le but de renseigner les chercheurs et les curieux. MÉRAULT (JEAN). Dans une communication envoyée à Nova Francia, (Vol. 1. No 3 p. 131.) M. E. Cheminade donnait sous la rubrique. « Deux Bourbonnais au Canada, » la courte note suivante: «1763. - Jean Mérault, né en 1735, fils de Pierre et de Marie Saunier, de Demoulin (sic) diocèse d'Autun. Il épousa à Montréal, le 16 août 1769, Geneviève Vallée, née ⚫ en 1749. Tout ce que je puis dire sur Jean Mérault, c'est qu'il n'est pas né sur Saint-Pierre-des-Ménestraux. Les registres paroissiaux à la date indiquée et anx alentours, ne relatent ancun baptême Mérault. Serait-il né sur La Madeleine? Nous n'en saurons jamais rien sans doute, car entre 1714 et 1739 il y a une lacune dans les registres paroissiaux. Serait-il né sur SaintJean, succursale de Saint-Bonnet? L'inventaire n'en dit rien, et je n'ai pu recourir aux originaux. Bref cet émigrant n'est pas identifié. Qui pourrait m'aider à le faire? Ph. T.....R. CHOISEUL ET LA NOUVELLE-FRANCE. Dans son Manuel d'Histoire Maritime de la France, des origines à 1875, M. Joannes Tramond au cours du chapitre consacré au Traité de Paris (p.421. 2e édition, 1927) écrit : « Choiseul seul, alla jusqu'à se vanter d'avoir bien attrapé les Anglais en leur cédant la « Nouvelle-France. » Qui pourrait faire savoir à quelle source le distingué historien de la Marine a puisé ce renseignement? P. M.....R. JANELLE ET LABBÉ, ORIGINAIRES D'ARGONNE. Jean-François Janelle, marié à 23 ans à la Baie du Febvre, après contrat de mariage passé devant Petit, notaire aux Trois-Rivières, le 18 mai 1730, était né sur la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, de Paris. Fils de François Janelle et de Madeleine Labbé, il avait épousé Françoise Benoît et était arrivé en Canada, comme sousofficier, en 1728. A l'époque de son mariage, il était maître d'école à la Baie du Febvre. D'après un correspondant, les Janelle sont originaires des environs de Florent, eu Argonne, ainsi que les Labbé. Au moment où je mets en ordre mes notes généalogiques, il me serait utile de connaître sur François Janelle et Madeleine Labbé quelques détails précis. J.-E. JANELLE. THIBAULT [OU THIBAUT] (GUILLAUME), NORMAND, AU CANADA EN 1655. Est-ce qu'on trouverait quelques renseignements sur Guillaume Thibault. Voici ce qu'on trouve, sur ce Normand, dans Tanguay, (Dict. gén. des Fam, Can. Vol. 1. 1608-1700. p. 564) « Thi- F. THIBAULT. Du MAY (MAYEUL OU MAÏEUL Malgré toutes les recherches faites -- RÉPONSES L'ABBÉ DE LAUBERIVIÈRE NOMMÉ Jean de BURES. PIERRE LEFEBVRE, ORIGINAIRE DE A NOS ABONNÉS Avec ce numéro commence la TROISIÈME ANNÉE de NOVA- LE MONTANT DE VOTRE ABONNEMENT. Paraissant sur 64 pages cet abonnement a été porté à L'abonnement pour l'ÉDITION DE LUXE tirée sur vélin de Mada- L'Imprimeur-Gérant: Gabriel ENAULT. Imprimerie Gabriel Enault, Mamers. 13.557. |