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desquelles se font les transports par terre. Le droit de commission pour la vente et la livraison des productions du pays, est fixé à quatre pour cent ; mais, quant aux achats, quant aux recouvremens pour les villes situées dans l'intérieur du pays, et quant aux remises faites par elles, c'est la coutume de leur rendre gratuitement ces services d'amitié et de confiance. Ce moyen par lequel les négocians mettent leurs entreprises à l'abri des hasards auxquels sont exposés les navires, n'est point en usage au Pérou. Dans le fait, le peu de vaisseaux qui naviguent dans la mer du Sud, ne suffiraient pas pour établir des bureaux d'assu

rance.

L'état que nous venons de donner, ne peut être augmenté que de peu, par la petite quantité de laine de vigogne, et par les deux mille quintaux de quinquina qu'on exporte tous les ans. Le premier article ne produit. qu'une somme de dix mille piastres. Quant au quinquina, on le vend au bas prix de vingt-cinq piastres le quintal, ce qui produit cinquante mille piastres. On a depuis peu tiré des territoires montagneux d'Huanuco, de Tarma et de Xauja, une espèce particulière de quinquina; mais la quantité en a été peu

considérable. Comme la qualité supérieure dont il est, l'a fait préférer à toutes les autres espèces qu'on a découvertes en Amérique, il y a lieu d'espérer qu'il formera bientôt un article de commerce important. On le connaît sous le nom de roxa, ou d'écorce rouge, et il diffère essentiellement des autres espèces, qu'on appelle arrollada, ou écorce roulée.

Les lois recommandent fortement de s'occuper du commerce des laines; mais il ne peut en résulter de grands avantages pour le Pérou, Outre ce qu'il en coûte pour nettoyer, carder et peigner la laine, les frais de transport par terre et par mer sont si considérables, qu'il ne reste que peu de chose aux spéculateurs. L'arrobe de laine, qui pèse vingtcinq livres, vaut une piastre dans les lieux où se fait la tonte. On évalue les frais de transport, depuis les provinces de Xauja et de Pasco jusqu'à Lima, à quatre réales, ceux de nettoyage à deux piastres, et ceux de transport, à Cadix, trois piastres. Comme, indépendamment des risques et des frais de commission, la laine est soumise dans ce port à un droit de trois piastres et trois réales, elle He peut soutenir la concurrence avec les

laines de Ségovie et de Castille, qui sont d'une qualité supérieure, et peuvent se vendre à plus bas prix.

De tous les détails que nous venons de donner, on doit conclure qu'il faut que les provinces du Pérou cherchent des richesses dans les entrailles et non à la surface de la terre. On y trouve en abondance toutes celles qui composent le règne minéral : l'alun, la couperose, l'ocre, le cristal, des basaltes, le soufre, le copé, espèce de napthe noire, aussi dure que l'asphalte, et qui, bien qu'elle brûle les cordages, défaut qu'on peut corriger en la mêlant avec d'autres substances remplace le goudron. Enfin il y a du cuivre, du plomb, du fer, et de l'or et de l'argent, ces deux métaux précieux qui servent en général d'instrument d'opération pour toute espèce de commerce.

Dans le discours qui sert d'introduction à ses Mémoires sur l'Amérique méridionale, Zapata prétend qu'au commencement du dixseptième siècle, on comptait au Pérou dixhuit mille endroits dont le sol était minéral, en comprenant dans ce nombre cent vingt mille mines. Quoique des causes qu'on indiquera ci-après aient fait décliner cette

branche d'industrie, les mines actuellement exploitées donnent annuellement quatre millions et demi de piastres en or et en argent, sans parler de la quantité de ces métaux qu'on emploie à des objets de luxe.

CHAPITRE IX.

Commerce extérieur ou d'importation.-Causes de la décadence de ce commerce.

COMME la balance du commerce varie à proportion de l'abondance ou de la rareté, il est impossible de dire avec précision quelle est la quantité et la valeur des articles qu'on introduit annuellement au Pérou. De plus, les états des douanes ont le défaut de ne pas porter le prix des marchandises, mystère. dont l'explication est le résultat des observations secrètes du négociant, et qui ne pourrait être connu du gouvernement sans une vérification inutile et odieuse, qui détruirait la liberté des conventions. Le calcul fondé sur le nombre des consommateurs, approcherait le plus de la vérité, si les diverses classes d'habitans du Pérou ne se distinguaient les unes des autres par une différence totale dans les étoffes qui composent leurs vêtemens. Par exemple, celles dont se vêtent les cultivateurs et les ouvriers, dans toutes les provinces,

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