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qu'un grand nombre d'autres travaux prodigieux et du même genre, été faites sous le gouvernement des incas, et donnent aussi une haute idée de l'art avec lequel les Péruviens savaient ouvrir et exploiter des mines.

Les fragmens des grands aqueducs de Lucanas, de Condesuyos et d'une infinité d'autres, qui traversaient de profondes vallées pour conduire l'eau au sommet des montagnes les plus hautes et à des plaines éloignées; les vallons comblés pour augmenter la superficie des terres propres à être cultivées, entreprise qui excite l'admiration; enfin la coutume très-utile que les Péruviens observent encore, d'exécuter en commun et fraternellement les travaux de la campagne, sont des preuves des progrès que la nation avait faits dans l'hydraulique et dans l'agriculture.

C'était la coutume au Pérou, d'enterrer les morts dans un grand appareil, et avec tout ce qui avait servi à leur usage particulier. Les tombeaux étaient de riches dépôts contenant des tableaux, des étoffes, des armes, des instrumens pour les arts mécaniques, pour la pêche, etc. Les Indiens modernes conservent le genre d'industrie de leurs ancêtres, dans la fabrique des lliellas, des anacos, des chuces, et dans celle des topos et des huaqueros, etc.'.

Les bergers font encore usage de quipos pour reconnaître le nombre de leurs bestiaux. Le langage des Péruviens, lorsqu'ils invoquent la Divinité, peut donner une idée de l'état de l'art oratoire parmi eux. Il reste des monumens de leur musique et de leur

Le lliella est une très-belle couverture carrée, extrêmement ornée, qui sert de manteau aux Indiens. L'anaco forme aussi un de leurs vêtemens, mais il est plus ample que le liella. Le chuce est une espèce de tapis. Le topo est une épingle d'or, d'argent ou d'autre metal, avec une forte tête, de forme ronde ou carrée, sur laquelle sont gravées différentes figures. On s'en sert pour attacher le lliella sur la poitrine, et servir d'ornement. Le huaquero est un petit vase de

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• Les Lettres Péruviennes composées par madame de Grafigny, ont engagé un seigneur italien, membre de l'Académie de la Crucca, et une duchesse de la même nation', à écrire un gros volume in-4.*, intitulé : Apologie des Quipos. Ces deux auteurs, après avoir copié ce que Garcilasso a dít à ce sujet, décrivent avec tant de confiance la grammaire et le dictionnaire des Quipos, et tout ce qui a rapport à la quipographie, que nous croirions lire l'ouvrage de quelque Quipo Camayou (secrétaire) des incas, si malheureusement toutes leurs conjectures n'étaient pas fausses

poésie. Les Indiens modernes, qui aiment passionnément la danse, n'ont pas encore oublié les instrumens à vent ni les airs vifs et gais qui faisaient les délices de leurs ancêtres. La tradition leur a transmis quelques idylles et des odes, ainsi que plusieurs élégies qu'ont fait revivre et qu'ont augmentées les Aravicus et les Espagnols. On les récite d'un ton doux et avec l'expression d'une tendre mélancolie, qui fait l'ame de cette sorte de composition.

Les sciences les mieux cultivées par les incas, étaient l'astronomie et la médecine. Ils avaient fait élever plusieurs colonnes pour connaître les équinoxes et les solstices. Les noms qu'ils avaient donnés aux planètes, leurs observations sur les éclipses, et celles au moyen desquelles ils calculaient le tems, peuvent faire juger de leurs progrès dans la première de ces sciences. On reconnaît ceux

Aravicus était le nom appellatif des poëtes péruviens; et c'était de là qu'on appelait yaravies leurs chants élégiaques. Le style et la musique que l'on adaptait aux paroles, donnaient à cette sorte de composition, lorsqu'il s'agissait d'exciter la pitié ou l'amour, un avantage décidé sur celles du même genre, faites par les autres nations.

qu'ils avaient fait dans la seconde, lorsqu'on examine l'état où elle est encore parmi les Indiens qui habitent les contrées montagneuses, et l'art que déploient les Ceamatas', successeurs des anciens Amautas.

L'inflexible équité des caciques qui gouvernaient plusieurs tribus, l'ordre et l'économie que faisaient régner les incas, étaient des preuves de la modération, de la justice et de la douceur de leur gouvernement.

Si à tout ce que nous venons de dire, on ajoute l'examen de la langue quecha, on pourra se former une idée du degré de civilisation auquel était parvenu l'empire péruvien, et de l'espace de tems qu'il a duré. Les mots sont les images de la pensée. La pureté du dessein et le coloris de ces images sont des indices qui annoncent avec certitude le progrès des lumières.

La planche n.o I représente les vêtemens de l'inca et de sa femme, tels que les Indiens modernes les font voir dans leurs processions.

Ce sont les Indiens de la province de ChoqueCeamata, située dans l'intendance de la Paz. A l'imitation des anciens médecins de la Grèce, ils parcourent le royaume, munis d'herbes et de drogues. Ce sont des empiriques; mais souvent ils font de grandes cures.

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CHAPITRE III.

Géographie physique du Pérou. - Longueur, largeur et surface de ce royaume. - Montagnes des Andes. - Chaines qu'elles forment. Fleuves qui en découlent. - Phénomènes que l'on remarque sur les Andes. - Rivières et ruisseaux qui arrosent cette vaste contrée.

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LE Pérou commençant à peu de distance au sud de l'équateur, et se prolongeant jusqu'au tropique du capricorne, comprend une partie considérable de la zone torride. Des bords de la mer Pacifique, il s'étend jusqu'aux déserts et aux forêts du pays des Amazones, où se termine la branche orientale de la Cordillère des Andes. Ainsi, sa plus grande longueur, qu'on doit mesurer en latitude, c'est-à-dire depuis Tumbez jusqu'à Morro-Moreno, est d'environ 20 degrés. La largeur du Pérou varie selon que la côte de la mer se rapproche ou s'éloigne de la Cordillère, ou de la chaîne des montagnes. Depuis la ligne équinoxiale jusqu'au 8o degré de latitude méridionale, elle est d'environ cent vingt lieues; mais elle di

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