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et deux frères lais, dont l'un exerce le métier de forgeron et l'autre celui de charpentier. Vingt habitans de Tarapoto et de Cumbasa ont dû se réunir à eux. On se proposait d'établir, par des messagers, une correspondance, qui, en donnant avis de tout ce qui se passerait, permettrait de remédier aux accidens ou de les prévenir.

On a vu dans la relation du voyage fait par le père Sobreviela, qu'il faut vingt-trois jours de marche pour parvenir de Lima au lac de grand Cocama; il en faut trois autres pour franchir l'espace qui se trouve entre ce lac et Saint-Regis ouOmaguas; de là, pour se rendre à Sarayacou, en remontant l'Ucayal, il en faut dix-huit, ce qui fait en tout quarantequatre jours. Au retour, il en faut sept pour descendre de Sarayacou à Omaguas; mais le chemin d'Omaguas à Lima en demande un plus grand nombre, parce que selon le calcul ordinaire, on met pour remonter les rivières trois fois plus de tems qu'on n'en met pour les redescendre. A mesure que l'Ucayal sera plus fréquenté, la navigation en deviendra moins longue, parce que sans doute il offre plusieurs bras ou plusieurs canaux dont le cours1

La chose est prouvée, par ce qui est arrivé fré

encore,

est plus direct que celui de la branche principale du fleuve, mais qu'on ne peut suivre faute de les bien connaître. Lorsque le canal de la Mayro sera devenu praticable, on épargnera la moitié du tems, pour le moins; car en descendant par la Pachitea et l'Ucayal jusqu'à Manoa', on évitera un circuit de plus de trois cents lieues. Les nouvelles missions étant établies, formeront un centre d'où la lumière de l'Evangile répandra ses rayons, non - seulement sur les nations qui peuplent l'intérieur de la plaine del Sacramento, mais encore sur toutes celles qui se

quemment au commissaire des missions, au Père Manuel Gil, lorsqu'il allait à Manoa. Les sauvages débouchaient tout-à-coup, dans leurs canots; mais à force de prières, de cáresses et de présens, ils le laissaient passer. Il donna l'ordre à ses bateliers de faire force de rames, nuit et jour, pour éviter ces Indiens; mais lorsqu'il croyait les avoir laissés plusieurs lieucs en arrière, ils reparaissaient en avant. Cela provenait sans doute de ce que le religieux suivait les sinuosités que forme le fleuve, tandis que les Indiens plus expérimentés suivaient la direction des bras.

Les voyages des religieux de l'ordre provincial des Douze Apôtres, et des Pères du collège d'Ocopa, prouvent la vitesse de la navigation jusqu'à l'Ucayal par la Mayro et la Pachitea.

répandent sur un territoire immense, situé de l'autre côté du Paro.

Qui peut calculer les avantages que retirerait l'Etat, si la religion, le commerce et la science de la navigation étaient introduits dans ces contrées ? La découverte de l'Amérique a causé une révolution générale dans le système politique des sociétés, dans les arts et même dans les sciences. La civilisation du Dorado', d'Enim et de Paititi pourrait aussi leur faire prendre un nouvel aspect; SaintJoachim de Omaguas, qui est situé à la jonction de l'Ucayal et du Maranon, deviendrait, en quelque sorte, semblable à l'ancienne Tyr qui était l'entrepôt de l'univers. Tous les vaisseaux, toutes les productions de l'Amérique septentrionale et de l'ancien monde, y arriveraient par le Maranon, ainsi que les étoffes et les statues qui se font à Quito; Lima ferait

I

On a indiqué dans le voyage précédent, les limites des deux célèbres Empires du Dorado et du Paititi. Le premier qui est plus fameux et plus ancien que l'autre, s'étend depuis la rive occidentale de la rivière de Paro, jusqu'à la rive orientale de l'Orénoque. On a disputé sur le nom de la capitale de ce pays. Quelques-uns ont prétendu que c'était Omaguas; mais le plus grand nombre des auteurs soutiennent que c'était Manoa.

passer par l'Huallaga et le Mayro, l'huile délicieuse que fournissent les oliviers qui ornent les côtes baignées par l'Océan Pacifique; les couleurs et les sucres de Cuzco y viendraient par l'Apourimac, de même que l'or de Carabaya; les toiles de Moxos et toutes les richesses du Paititi y seraient transportées par le Beni. La paisible ville d'Huanaga, située au centre du port formé par le confluent de l'Huallaga et du Mayro, pourrait jouir des mêmes avantages; et toutes les richesses qu'on y rassemblerait, seraient transportées sûrement au Callao pour passer de là en Europe. La révolution que ce nouveau débouché causerait dans le commerce, serait suivie d'une égale révolution dans les sciences. Le philosophe pourrait contempler les passages que la main de la nature a ouverts aux eaux, à travers les prodigieuses montagnes des Cordillères ; le naturaliste pourrait examiner une grande variété d'animaux et de plantes qui ne sont point connus; la capitale du Pérou ne serait plus au centre des hautes régions de l'Amérique méridion ale, mais dans l'un des ports de la mer qui est au nord.

FIN DU PREMIER VOLUME.

TABLE

DES CHAPITRES CONTENUS DANS CE VOLUME.

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classes d'habitans.

-

CHAPITRE PREMIER. Considerations sur les auteurs qui
ont traité du Pérou.-Etendue actuelle de ce royau-
me. Configuration et aspect du pays.-Différentes
Considérations générales sur le
commerce, sur les manufactures, les mines, la navi-
gation, la pêche, l'agriculture, et l'histoire naturelle
du Pérou. Qualités morales des Péruviens espa-
gnols,
page 1
CHAP. II. Vestiges des anciens monumens du Pérou.—
Pyramides, obelisques, statues colossales, sculptu-
res, catacombes, momies, forteresses, chemins,
aqueducs, etc., etc.-Vêtemens des Péruviens. -
Quipos, art oratoire, poésie, musique. — Astrono-
mie et médecine.-Langue quecha,
CHAP. III. Géographie physique du Pérou.-Longueur,
largeur et surface de ce royaume.- Montagnes des
Chaînes qu'elles forment. — Fleuves qui en

-

Andes.
découlent.

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l'on
que

-

13

remarque sur

les Andes. -Rivières et ruisseaux qui arrosent cette
vaste contrée,

22

CHAP. IV. Particularités du climat du Pérou. - Trem-

blemens de terre les plus remarquables arrivés dans
ce pays depuis la conquête,

41

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