Ah! se dira-t-on, nous voici sans doute menacés de quelque ennuyeux sermon, de quelque fastidieuse homélie qui se terminera par l'appel obligé à notre générosité bien connue. Là-dessus, les uns bailleront prophétiquement, les autres hausseront les épaules et tous serreront le gousset.

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Rassurez-vous, messieurs, je n'entends pas vous prêcher et je n'en veux pas à votre bourse; tout se bornera, je vous jure, à une inoffensive causerie. A ce prix, je ferai, je pense, la paix avec les lecteurs bénévoles; mais que sera-ce, grand Dieu! si quelque sceptique désœuvré jette, par hasard, les yeux sur ce titre malencontreux ? Le rouge lui en montera au front. Encore ces insupportables momeries, s'écrira-t-il tout en colère, ces gens-là, en vérité, sont incorrigibles; leurs pauvres dupes n'ouvriront-elles donc jamais les yeux? On sait assez, ajouterat-il en se tournant vers ses voisins, que les Chinois sont aussi bons pères que nous; qu'ils élèvent parfaitement leurs enfants, et que les histoires lamentables que l'on nous fait, ne sont qu'une fraude pieuse pour soutirer aux âmes dévotes et sensibles le petit sou convoité.

On sait assez ! D'où le savez-vous, sceptique, mon ami? Quel témoignage pouvez-vous invoquer? Aucun, j'ose l'affirmer.»

C'est alors que l'auteur entre en matière. Il fait passer sous les yeux du lecteur le tableau des mœurs païennes et discute les témoignages qui concernent la Chine et sa civilisation. L'auteur n'a rien omis d'essentiel, et il n'est pas un lecteur qui ne se promette, après avoir fermé le livre, de le relire encore, tant il offre d'intérêt. La dissertation est piquante, pleine d'entrain. C'est une œuvre originale infiniment supérieure à tout ce qui s'est écrit en ce genre.

Si nous ne craignions de blesser la modestie d'un homme qui a voulu se dérober à la louange, nous dirions davantage d'un écrivain dont la science et le dévouement sont servis par un si beau talent.

Les Précis Historiques se publient depuis treize ans ; la quatorzième année est commencée depuis le 1er janvier. Ce recueil, très-varié, renferme un grand nombre de questions du jour. On y a lu des lettres du P. de Damas, lors de la guerre de Crimée ; des lettres et d'autres pièces intéressantes concernant l'Italie et les zouaves pontificaux, détails qui ne se trouvent réunis nulle part ailleurs; beaucoup de dissertations historiques, de biographies de saints et d'hommes célèbres, dont quelques-unes sont dues à la plume de Bollandistes modernes, les PP. Bossue, Carpentier, Victor et Remi De Buck et Van Hecke; plusieurs lettres de missionnaires de l'Amérique et des Indes. Les Précis Historiques traitent aussi des questions de dogme et de morale. Outre ces articles de fond. on y trouve une Chronique qui relate tous les événements contemporains

qui intéressent la religion; un Bulletin bibliographique, qui mentionne un grand nombre de bons livres, une nécrologie qui se compose de notices instructives et édifiantes; des petits faits, qui forment un recueil de ces traits familiers qu'on appelle communément des histoires, et qui défraient, avec beaucoup de fruit et d'agrément, les conversations, les instructions, les catéchismes. Des évêques, des sénateurs et des représentants de Belgique, des établissements d'instruction des deux sexes et d'autres personnes de tous les rangs de la société, en Belgique et à l'étranger, continuent d'encourager cette œuvre et sont au nombre des souscripteurs. Les Précis Historiques ont été honorés d'un bref pontifical.

Ce recueil paraît très-exactement le 1er et le 15 de chaque mois. Prix, par an : 5 fr. pour Bruxelles; 5 fr. 50 c. pour la Belgique; 6 fr. pour la Hollande; 8 fr. pour la France, la Suisse, l'Angleterre, l'Allemagne, etc. On s'abonne, pour la Belgique, chez les principaux libraires et à la poste. A Paris, on s'abonne chez M. Repos, rue Bonaparte, 70. — -Pour tout ce qui regarde la rédaction, on s'adresse au R. P. Terwecoren, directeur des Précis Historiques, au Collège Saint-Michel, à Bruxelles.

NOUVELLES BIBLIOGRAPHIQUES.

La nouvelle édition des Cas de conscience sur les libertés publiques, par Me l'évêque d'Arras, produit une grande sensation parmi les hommes qui pensent. Toutes les questions résolues dans l'Encyclique du 8 décembre 1864 y sont commentées, et l'on peut dire que toutes les objections du temps trouvent leur réponse dans les solutions que donne l'éminent écrivain. Prix 2 fr. 25 c.

La brochure de M. Louis Veuillot, le Guêpier italien, s'est vendue en France à dix mille exemplaires en quelques jours. Prix 1 franc. Le succès de cette brochure n'étonnera aucun de ceux qui l'ont lue, Comme pensée, nous n'avons rien trouvé de comparable jusqu'ici aux pages où l'auteur, en définissant la révolution par son but final, la distingue des révolutions politiques et notamment de celle de 1789. Il est inutile, lorsqu'on parle de Louis Veuillot, de relever l'art admirable de l'écrivain. Si cependant il est une publication où toutes les qualités du penseur, du publiciste et de l'écrivain se déploient, c'est assurément dans celle-ci.

OUVRAGES EN SOUSCRIPTION

au Comptoir universel d'Imprimerie et de Librairie, rue Saint-Jean, 26, à Bruxelles.

ACTA SANCTORUM,

PAR LES RR. PP. JÉSUITES BOLLANDISTES,

RÉIMPRESSION TEXTUELLE, publiée par les soins de M. J. CARNANDET, SOUS LE PATRONAGE DE PIE IX. 54 vol. in-folio, de 1,000 pages, à 2 colonnes, avec les gravures de la première édition, papier collé, beaux caractères et belles marges. Prix : 30 fr. le volume. Il sera porté à 50 fr. à la fin de l'année 1865. — Trois volumes ont paru. (Reliure d'amateur, tranche ébarbée, percaline noire, 5 fr. par volume. Belle et solide demi-reliure chagrin, tranche peigne, coins solides, 10 fr. le volume.)

Cette nouvelle édition des Bollandistes est patronée par 150 évêques, des membres de l'Académie française et de l'Académie des Inscriptions et BellesLettres, et les savants les plus éminents de l'Europe.

Nous pourrions invoquer les témoignages des hommes les plus remarquables par leur science et leur talent: Guizot, Saint-Marc-Girardin, Victor Le Clerc, le cardinal Pitra, Ducange, Fontanini, Mabillon, Muratori, Leibnitz, Meibom, Fabricius, Ludowic, Bayle, Bona; les Papes Alexandre VII, Benoît XIV; Turenne et Napoléon; nous nous bornerons à cette citation d'un savant belge, M. de Reiffenberg:

Quelle que soit l'opinion, l'Église que l'on a choisie, la philosophie dont on a suivi les principes, croyants ou sceptiques, zélés ou indifférents, catholiques ou disciples de Luther et de Calvin, pourvu qu'ils aiment les lettres et qu'ils ne renient pas le passé, tous vénéreront les Acta Sanctorum COMME UN DES

« MONUMENTS LES PLUS ETONNANTS DE LA SCIENCE. ›

Un prospectus et un fac-simile de cette nouvelle édition, publiée sous le PATRONAGE DE PIE IX, seront adressés à tous ceux qui en feront la demande.

Nos souscripteurs pourront se procurer, à notre librairie, les volumes des nouveaux Bollandistes qui sont :

Le TOME VII d'octobre (55o de la collection, deux volumes), au lieu de 90 fr., net 75 fr.

Ce tome est un chef-d'œuvre de typographie et de papier, et devient très-rare. TOME VIII d'octobre (56o de la collection), se réimprime.

TOMES IX et X d'octobre (57o et 58° de la collection), à 60 fr. chacun au lieu de 75 fr.

Le prix est rigoureusement de 90 fr. et de 75 fr. le volume pour les nonsouscripteurs à notre réimpression.

L'Euvre antique des Bollandistes avait été interrompue par la révolution ; mais elle a été reprise il y a vingt ans environ. Cinq magnifiques volumes ont paru depuis lors, chefs-d'oeuvre de critique et de science.

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Nouvelle édition publiée sous la direction de M. PAULIN PARIS, membre de l'Institut. 12 vol. in-4o, à raison de 20 fr. le vol.

On sait qu'en général ceux qui, dans les temps modernes, ont étudié les temps passés, ont été beaucoup plus occupés des faits que des idées. Le mouvement intellectuel, ou, pour parler plus nettement, l'histoire littéraire tient dans leurs livres trop peu de place. En France surtout, dans les travaux qui doivent embrasser le récit de tous les faits importants de nos annales, on accorde avec peine quelques chapitres superficiels et de seconde main à tout ce qui se rapporte à l'état des sciences, des arts et des lettres. C'est assurément trop peu, et nous ne saurions trop regretter une aussi grande lacune dans les études historiques, même les plus estimables, de notre temps. La vie, les écrits de Grégoire de Tours, d'Eginhard, de saint Bernard ou de saint Anselme, de Chrétien de Troyes, d'Alain Chartier ou de Philippe de Mézières nous intéresseraient pour le moins autant que la vie et les actes de Clovis II, des Childéric et de tant d'autres rois qui n'ont pas eu la moindre influence sur l'esprit, les mœurs et les tendances de leur siècle. Les productions de l'art et de la littérature sont, en effet, le flambeau naturel des événements et de la révolution lente ou rapide des sociétés. Comment apprécier avec la moindre justesse la physionomie du XIe siècle, si l'on n'a pas lu les chansons de geste, étudié la poésie provençale, et reconnu l'origine essentiellement française (comme vient de l'établir avec tant de sûreté M. ViolletLeduc) de l'architecture chrétienne? Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle, l'ancien Palais de Justice et le château de Vincennes ne répandent-ils pas un précieux jour sur les règnes de Philippe-Auguste, saint Louis, Philippe le Bel et Charles V? Les oeuvres de l'art et de la littérature sont donc une partie nécessaire, indispensable de l'histoire proprement dite. Mens agitat molem : telle est l'influence de l'expression des idées sur l'enchaînement des faits.

Il y a deux manières de comprendre et d'écrire l'histoire littéraire. Les uns ne consultent, en se vouant à cette œuvre, que leur imagination, leur fantaisie: les autres, mieux inspirés à notre avis, l'entreprennent sans aucun parti pris, bien décidés seulement à faire exactement connaitre les écrivains tels qu'ils ont été, et les écrits sous leur véritable caractère. Ils rédigent après être remontés aux sources; ils n'acceptent gratuitement aucun des jugements portés avant eux; ils interrogent les manuscrits, secouent la poussière des livres les plus oubliés, et s'ils découvrent des trésors inattendus, s'appliquent à les offrir dans le jour qui leur convient le mieux. Ils poursuivent la chasse de ce que le temps n'a pas enseveli dans un irréparable oubli; le nom des auteurs, l'époque des travaux, l'intérêt qui s'est attaché ou peut s'attacher encore aux questions traitées; la valeur littéraire, philosophique ou morale de chaque ouvrage. Ils n'entendent rien dédaigner de ce que l'on peut ressaissir; rien ne les rebute, ils lisent tout, ils disent tout. Telle fut l'œuvre de Dom Rivet, des religieux qu'il associa à la composition de l'Histoire littéraire de la France, et de ceux qui la continuèrent après sa mort.

VITA JESU
JESU CHRISTI

DOMINI AC SALVATORIS NOSTRI

EX EVANGELIO ET APPROBATIS AB ECCLESIA CATHOLICA DOCTORIBUS SEDULE COLLECTA

per LUDOLPHUM DE SAXONIA,

EDITIO NOVISSIMA, R. R. in Christo patri, D. D. Joan Petr. MABILE, episcopo Versaliensi, dedicata studio et opera A.-C. BOLARD, miss. apost., et J. CARNANDET. 1 vol. in-folio de 800 à 900 pages, papier vergé, prix : 25 fr. pour les souscripteurs avant l'apparition de l'ouvrage; le volume paru, il sera porté à 30 fr., prix des volumes des Acta.

Le livre dont nous annonçons aujourd'hui la réimpression peut se passer d'éloges on n'a rien écrit de plus docte, de plus complet ni de plus instructif sur la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Après la Chaîne d'or de saint Thomas d'Aquin, l'ouvrage de Ludolphe est la mine féconde où les ascétiques et les prédicateurs ont largement puisé depuis le XIVe siècle jusqu'à saint François de Sales, depuis saint François de Sales jusqu'à notre regretté l'ère Ventura; entre autres exemples, M. l'abbé Mermillod assure que Mør Marilley, le vénérable évêque de Lausanne et de Genève, en fait les délices de ses méditations quotidiennes.

Malheureusement, l'ouvrage du moine Saxon ne se rencontre plus que de loin en loin et sa rareté même le maintient à un prix fort élevé. Le rendre doublement accessible à tous, n'est-ce pas faire une œuvre utile dont le clergé et les laïques pieux et instruits nous sauront gré?

Il existe plusieurs versions françaises de Ludolphe. Les volumes dont elles se composent coûtent un tiers plus cher que notre édition, et c'est notre avis qu'une traduction affaiblit singulièrement les beautés de l'original. Qu'on le sache bien, Ludolphe est un écrivain qu'il faut lire dans la langue de l'Église; en le traduisant, on le déflore.

Plusieurs personnes s'étonneront peut-être que nous ayons choisi pour cette publication le format in-folio. Voici la raison de notre préférence : Ce beau volume est destiné à prendre place à côté de notre édition des Acta sanctorum. NotreSeigneur Jésus-Christ est le saint des saints et l'auteur de toute sainteté : ouvrir par son histoire les Actes de ceux qui ont cherché à reproduire sa vie, c'est donner à l'histoire de nos saints la seule introduction vraiment digne d'eux. Et comme le monument élevé en leur honneur sera de dimensions magnifiques, nous ne voulons pas consacrer au proto-type de la sainteté un livre de proportions moins belles.

L'ouvrage de Ludolphe formera un volume in-folio de 800 à 900 pages, semblable aux volumes des Acta. Ici comme là, frontispice gravé, beaux caractères, grandes marges, papier vergé, notes marginales et tables complètes.

Pour ne payer cet ouvrage que 25 fr. au lieu de 30, il faut envoyer son adhésion à MM. Victor DEVAUX et Cie, 26, rue Saint-Jean, à Bruxelles.