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gues conversations avec le roi de Castille 1, pour régler les différends existant entre ce monarque et le comte de Foix, et aborder d'autres questions. Ils se trouvent le 28 avril à Saint-Jean-de Luz avec le comte de Foix, le duc de Bourbon, le prince de Viane, le comte de Comminges, l'archevêque de Toulouse, Dunois, et Antoine de Castelnau, seigneur du Lau2, sénéchal de Guyenne 3. De là ils retournent à Bayonne, vont à Sorde et à Sauveterre, où a lieu une somptueuse réception organisée par le prince de Viane et le comte de Foix. Puis, par Lescar, Pau, Morlaas, Tarbes, Saint-Gaudens, Saint-Martory et Muret, ils gagnent Toulouse où le roi fait son entrée solennelle le jeudi 26 mai le duc de Berry, Jean de Foix, Jean d'Armagnac, Jean comte du Perche, Tristan l'Ermite et Antoine du Lau sont en tête du cortège. Leur séjour à Toulouse dura quelques jours, puisque le roi, son frère, et le comte de Foix tout au moins 8 assistèrent le 10 juin à la procession du jour de la Fête-Dieu, << en robes pareilles d'un très riche veloux cramoisy >>.

Un autre déplacement eut lieu à l'automne de cette même

1. G. Leseur (édit. H. Courteault), t. II, p. 194.

2. Cf. Pilot de Thorey, Catalogue des actes de Louis XI dauphin, t. II, p, 72. — Antoine de Castelnau fut créé sénéchal de Guyenne et des Lannes en août 1461 (Archives nationales, X1a 8605, fo 221); on le retrouvera mentionné à diverses reprises. Emprisonné au château d'Usson à la suite de la guerre du Bien public, il deviendra en 1470 gouverneur du Roussillon; sa seigneurie de Blanquefort en Médoc, ayant été confisquée, fut donnée par le roi en avril 1471 à Jean Aubin, seigneur de Malicorne (Archives nationales, Xta 8606, fo 247 vo).

3. G. Leseur, et Annales d'Alonso de Palencia, citées par Calmette, Louis XI, Jean II et la Révolution catalane (1903), p. 453.

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4. La présence de Charles de Berry à « Bierry-lez-Bayonne >> lisez Biarritz est signalée le 5 mai (Archives nationales, P 13, no 383).

5. Cette localité n'est pas mentionnée dans l'itinéraire de Louis XI,

publié au tome XI des Lettres de Louis XI (1909), p. 22.

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6. Ici Leseur se trompe encore sur la date, qu'il fixe, au 9 juin. 7. Archives municipales de Toulouse, AA 3, no 277. Les capitouls, ayant convoqué à l'hôtel de ville les nobles, les bourgeois et les marchands, et précédés d'une troupe d'enfants, allèrent attendre le roi et sa suite à une lieue au-delà de la porte de Muret. La bannière, portée par Étienne de Roaix, écuyer, seigneur de Beaupuy, fut présentée au roi en signe de parfaite obéissance, et les clefs de la ville offertes tandis que Louis XI prêtait serment sur les évangiles.

8. G. Leseur, t. II, p. 199.

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année 1463. On signale la présence du duc de Berry à Abbeville et à Amiens, toujours avec le roi qui venait de racheter au duc de Bourgogne les villes de la Somme, visitait la frontière et avait convoqué les États de ce pays à Abbeville pour le 15 novembre 1. Le sergent Laurent Dubos a été délégué pour aller, d'urgence et au galop de son cheval, d'Amiens à Abbeville 2 pour s'informer de la prochaine venue du duc de Berry, afin que les maire et échevins aillent au-devant de lui « lui faire la révérence 3». L'entrée fut solennelle. Amiens vit dans ses murs à la fois le roi, la reine, le duc de Berry, le prince de Navarre, le duc de Savoie et d'autres seigneurs et princesses de leur compagnie. Du vin, suivant la coutume, fut présenté à ces hôtes illustres qui ne firent que passer d'ailleurs et retournèrent à Abbeville. Selon la coutume également, plusieurs réceptions eurent lieu dans les maîtrises des corporations amiénoises; et, spécialement en l'honneur de l'entrée du duc de Berry, furent admis un tonnelier, un barbier, un passementier, un serrurier et un sellier 5.

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Le jour de Noël, à Abbeville, Charles assiste, aux côtés du roi, à la cérémonie où furent armés chevaliers les deux fils d'Alberico Maletta, ambassadeur du duc de Milan en France . Au début de juillet 1464, il fait partie du cortège de barons et de chevaliers qui accompagnent le roi de Dompierre à Hesdin 3, lorsque celui-ci va délibérer avec Philippe le Bon sur la conduite du comte de Charolais; aux danses, fêtes et réjouissances qui s'y donnèrent pendant plusieurs jours consécutifs, notre jeune

1. Lettres de Louis XI, t. II, p. 155.

7

2. Louis XI arriva à Abbeville le 23 octobre (Lettres, t. II, p. 155).

3. Archives communales d'Amiens, CC 47, fo 57.

4. Idem, CC 47, fo 38 vo, et CC 48, f 28.

5. Idem, AA 6, ffos 125-126 (mention de lettres du 9 juin en faveur de Pierrotin Estienne, maître tonnelier, de Robinet Bellet, barbier, de Jean Le Corier, tailleur de draps, de Colart Letellier, sellier).

6. Bibliothèque nationale, ms. italien 1593, fo 20.

7. Canton de Crécy, arrondissement d'Abbeville (Somme).

8. Ch.-lieu de canton, arrondissement de Montreuil-sur-Mer (Pas-deCalais).

9. Chastellain, Chronique, édit. Kervyn de Lettenhove, t. V (1864), pp.

13 et 16.

prince participe, en même temps que les deux filles de la duchesse de Bourbon et leur nombreuse suite de dames et de demoiselles d'honneur. En décembre suivant, il assiste à l'assemblée des notables de Tours et Thomas Basin 2 en profite pour s'étonner que le roi l'emmène sans cesse avec lui, dans son sillage, sans égard pour son rang et son âge.

Lorsque le duc de Berry réside à Bourges, il a une maison princière assez considérable 3, imitant de loin celle de son frère. Son premier chambellan est Jean Aubin, seigneur de Malicorne, qu'il nomme sénéchal de Berry; ses chambellans ordinaires François de Beaujeu, seigneur de Lignières, et Jean de Châteauneuf 5. Son premier maître d'hôtel se nomme Claude de Voutenay, seigneur de la Motte et de Menetou-sur-Cher, qui deviendra à son tour sénéchal de Berry; les autres maîtres

1. Dom Morice, Histoire de Bretagne, t. III, p. 89.

84:

2. Chronique des règnes de Charles VII et de Louis XI, t. II, p. « Erat etiam et illic frater regis Carolus, quem semper rex, quocumque se conferret, ducere in comitatu suo erat solitus; sed parvo honore et exiguo, eum habebat, quamvis jam viginti annos esset natus ». En réalité, il avait dix-huit ans.

3. Voir un état des officiers de sa maison en 1463-1464 (Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris, ms. 848, folio 43). Pièce justificative no 1.

4. Archives nationales, P 13, no 329; et Bibliothèque nationale, ms. français 32511, fo 207 (il était déjà au service de Charles en 1459 avec 300 livres de pension).

5. Archives nationales, P 13, no 345.

6. Idem, p. 13, no 296; et Bibliothèque nationale, nouv. acqons latines 1534, fo 64 vo. Une lettre de lui, conservée aux archives du château de Thouars, a été publiée par P. Marchegay dans le Bulletin de la Soc. archéologique de Nantes, t. X (1870-71), p. 183. — Les Châteauneuf et les Voutenay étaient parents, puisque Guillaume de Châteauneuf avait épousé Heliete de Voutenay, dame de Prunier en Berry (voir un hommage rendu à Charles de France le 30 juin 1462 Archives départementales du Cher, C 814, fo 20).

:

7. Archives nationales, KK 65, fg 89 vo.- En cette qualité, Claude de Voutenay contresigne presque tous les actes d'hommage contenus dans le registre P 13 des Archives nationales. Il remplaça Jean du Mesnil-Simon, seigneur de Maupas et des Aix d'Angillon (Archives départementales du Cher, C 814, fo 3), nommé en mars 1452 bailli de Berry (Bibliothèque nationale, ms. Clairambault 782, fo 172 vo; Abbé de Marolles, Inventaire des titres de Nevers, col. 861), et quitta cette fonction lorsque Charles de France, prit possession de son apanage: « nagueres bailly de Berry, en récompense de ce qu'il avoit donné pour ledit office de bailly, dont il est deschargé par ce que le duché de Berry a esté donné à Monseigneur Charles frère du Roy,

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d'hôtel sont Jean de Menou1, Pierre Paviot, Antoine de Châteauneuf3, Guyot du Chesnay et Olivier Guérin 5. Il a pour secrétaires de ses commandements Guillaume Marquier et Étienne de Villiers; Jean d'Auton 7 et d'autres encore portent le titre de secrétaires. François de Lesparre, qui semble avoir été l'assidu compagnon de sa jeunesse, a été nommé pre

pour son appanage, XIIIe LXXV livres sur IIm escus d'or ». (Bibliothèque nationale, ms. français 32511, fo 221).

1. Qui s'était distingué au siège d'Orléans; originaire du Berry, il y fit construire le château de Villegongis. La généalogie de cette famille a été publiée en 1852 par Jules de Menou ; cf. Compte rendu des travaux de la Société du Berry, t. V. pp. 208-219, et Histoire de la ville et du canton de Preuilly, par Ch. Audigée et C. Moisand (Tours, 1846, in-4). Par son testament, daté du 14 juillet 1473, Jean de Menou demanda à être enterré à Villegongis ou à Boussay (Bibliothèque nationale, Pièces originales, vol. 1925, Menou no 143).

2. En même temps écuyer d'écurie du roi, il touche de celui-ci une pension de 400 livres en 1464 (Bibliothèque nationale, ms. français 32511, fo 234 vo). Cf. Archives nationales, KK 328, fo 394; Archives du Loiret, A 1195, 1209 et 1217; et Max. Legrand, Étampes pittoresque, t. I (1902), p. 55. 3. Voir sur ce personnage la notice du P. Anselme, t. VIII, p. 582. 4. Sur ce personnage et sa famille, voir P. Quesvers et Henri Stein, Inscriptions de l'ancien diocèse de Sens, t. III (1902), pp. 23-21; Lettres de Louis XI, t. IV, p. 256 ; British Museum, add. mss. 12094, no 1.

5. En 1460, il est mentionné comme recevant sur la cassette royale cent livres pour les distribuer aux serviteurs de Charles de France (Bibliothèque nationale, ms. français 32511, fo 216 vo).

6. On rencontre le nom d'Amaury Marquier dans l'état de la maison du duc de Bretagne en 1468 (Archives départementales de la Loire-Inférieure, B 6, fo 37), et celui de Raoulin Marquier à la même époque (Idem, B 6, fo 178 vo); les attaches bretonnes de Guillaume Marquier ressortent du fait que celui-ci résigna en faveur de me Pierre Du Boys l'office de maître des écoles de Clisson, également en 1468 (Idem, B6, fo 164).

7. Archives nationales, P 13, no 297. Cf. Le Jouvencel, édition Favre et Lecestre, t. I(1887), p. ccxI.

8. Les actes contenus dans le registre P 13 signalent encore comme pourvus de cet office L. Paumier, N. Leduc, G. Cadier, P. Mahieu, Pilaut et G. Aubery. Tous ne figurent pas sur l'état des officiers.

9. En effet, un gascon, nommé François de Fraitignon, est en 1452 gouverneur de François, fils du sire de Lesparre, et se trouve en même temps que ce jeune homme « en la compagnie de monseigneur de Charles de France »; il reçoit du roi 25 livres 7 sous 6 deniers pour les dépenses que ledit François de Lesparre et sa suite ont faites à Tours depuis la Noël [1451] jusqu'au premier avril suivant (Bibliothèque nationale, ms, français 32511, fo 157 vo). Héliot de Fraitignon, sans doute frère du précèdent, reçoit en même temps 72 livres pour des robes ou autres habillements qui lui permettront d'être « plus honorablement » en la compagnie de Charles de France (Idem, fo 156). D'autre part, on remarque dans le rôle des gens de la maison du

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mier panetier; Artus de La Forêt et Colinet de Vonnes ont le titre d'écuyers tranchants; Guillaume Prévost est maître des requêtes de son hôtel; Ythier Marchant 1, maître de sa chambre aux deniers, l'accompagne dans la plupart de ses déplacements. Il a un chapelain particulier, messire Gilbert Mareil, prêtre 2, et un autre pour sa suite, messire Antoine de Morelet3, également prêtre ; un médecin, Robert du Lyon; un

« petit seigneur » en 1455-1456 cet article: «A Colinet de Grossy, aiant l'administration et gouvernement de François de Lesparre, écuyer, 144 livres ». (Archives nationales, K 530 b, no 1).

1. Et non « un marchand nommé Ythier », comme l'ont imprudemment imprimé tour à tour Legeay, Histoire de Louis XI, t. I (1874), p. 305; H. Sée, Louis XI et les villes (1891), p. 359; et Combet, Louis XI et le SaintSiège (1903), p, 123. Ce personnage, un peu énigmatique, et dont l'influence plutôt néfaste paraît avoir été considérable sur Charles de France, mériterait d'être mieux connu ; voir sur lui: Vitu, Notice sur François Villon (1873), p. 45, et Œuvres complètes de François Villon, publ. par Aug. Longnon (1892), p. 323. Il reparaîtra plus d'une fois dans la suite de ce travail, Je le suppose proche parent de Jean Marchant, que je trouve maître de la chambre aux deniers de la comtesse, d'Angoulême en 1465 (Bibliothèque nationale, ms. français 26090, n° 421; Bibliothèque municipale de Reims, coll. Tarbé, carton 6, no 5; et Dupont-Ferrier, Quæ fuerint tam a regibus quam a comitibus in Engolismensi apanato comitatif instituta (Parisiis, 1902, in-8), p. 235). Son prénom semble indiquer une origine berrichonne ou angoumoisine. Je le sais du moins fils de Aymeri Marchant,conseiller au Parlement de Poitiers (Ordonnances des rois de France, t. XIII, p. 218), puis au Parlement de Paris, et général des aides (Bibliothèque nationale, l'ièces originales, vol. 1838, doss. Marchant, no 238). La première pièce où nous ayons rencontré le nom d'Ythier Marchant est du 22 octobre 1461 (Archives nationales, P 13, no 316).

2. Il est en même temps chantre et chanoine à la Sainte-Chapelle de Bourges, et demeurera attaché à la personne de Charles, tant et si bien que le roi, par lettres données à Montils-lez-Tours le 23 janvier 1472, l'en punit en lui enlevant sa prébende, laquelle est octroyée à Jean Beaufils, sommelier ordinaire du roi ; la protestation des chanoines contre cette nomination ne fut pas accueillie, et cependant il ne semble pas que Gilbert Mareil ait perdu sa place (Bibliothèque nationale, nouv. acq. latines 1534, ff. 92-93).

3. Qui remplaçait sans doute messire Robert Renart, prêtre, qualifié de même et titulaire d'une pension. On rencontre aussi mention du carme Guillaume du Rocher comme chapelain et confesseur de sa maison.

4. Le médecin Robert du Lyon paraît avoir joui d'une grande notoriété. Une lettre, très postérieure il est vrai (vers 1480), écrite à Louis XI par un autre médecin nommé Claude de Molins (publ. par Marchegay, Addition à la notice historique intitulée Jean Bourré, dans le Bulletin de la Soc. industrielle d'Angers, t. XXVIII, no 6), signale le talent et le dévouement dont il a fait preuve, ainsi que son confrère maître Bernard, en soignant le jeune Charles, fils du roi, et en le guérissant.

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