DES MATIERES. Réglement du 28 février 1723, sur l'Im- Arrêt du Conseil d'Etat du roi, du 30 août 1777, qui règle les formalités pour la réception des Libraires et Imprimeurs, Arrêt du Conseil d'Etat du roi, du 30 août 1777, portant suppression et créa- tion de différentes Chambres Syndi- cales, Arrêt du Conseil d'Etat du rọi, du 30 août 1777, portant réglement sur la durée des priviléges en Librairie, Arrêt du Conseil d'Etat du roi, du 30 Arrêt du Conseil d'Etat du roi, du 30 Décret impérial, du 7 germinal an 13, 'Faibles ressources de la librairie, page сххуј схххііі схххі CXXXV 33 Vie de Milton 55 Contrefaçons, Notice sur la vie et les écrits de M. Lottin, imprimeur, par M. Boulard, 65 129 Notice sur Robert Etienne, par le même, 161 Éditions papier vélin, 193 Notice sur G. Leclerc, libraire, Prospectus des Editions stéréotypes, Entreprise des Éditions de Voltaire, pu bliées par Beaumarchais, 225 228 241 Salles de Ventes publiques, Rapport fait à l'Institut par M. Camus, sur le Virgile de M. Didot, in-fol. 305 337 COUP COUP D'OEIL SUR LA LIBRAIRIE FRANÇAISE, AVANT ET DEPUIS LA RÉVOLUTION, JUSQU'A CE JOUR. QUELQUE tems avant la révolution, la librairie française commençait à perdre de son ancien éclat; quelques-uns des principaux libraires de Paris, quoiqu'ils eussent des communications directes avec les hommes de lettres et les grands, malgré les priviléges auxquels ils avaient part sur les auteurs morts et ceux qu'ils pouvaient acquérir des auteurs vivans, étaient dans une situation tellement embarrassée, que cinq d'entr'eux, possédant chacun un fonds de librairie très-considérable, et après avoir fait des entreprises lucratives, se virent forcés de demander un attermoîment à leurs créanciers. Cependant, il existait alors des réglemens pour la librairie; les deux principales branches de ce commerce, la théologie et la jurisprudence, étaient en vigueur; les corps enseignans étaient nombreux; les cabinets littéraires, sources impures pour la plupart, d'où l'immoralité s'échappe et se répand sur Toutes les classes de la société, existaient à peine; les formats in-folio et in-quarto n'étaient pas proscrits de presque toutes les bibliothèques ; certains hommes de lettres, au moyen de quelques changemens dans. la plupart des livres classiques, ne se les appropriaient pas en les faisant adopter dans les établissemens d'éducation, exclusivement à ceux préexistans dans la plupart des magasins; nos grands historiens n'étaient pas remplacés par des abrégés secs et déchar nés, dont les auteurs ajoutent à l'audace de les défigurer la bassesse de les outrager (1); enfin, les études, qui n'étaient pas, comme à présent, dirigées presque exclusivement vers un but utile, ouvraient un champ plus vaste à la consommation des livres de littérature et d'histoire. Quelles étaient donc les causes de la détresse de la librairie de Paris? la séduction intéressée des hommes de lettres qui paryenaient souvent à persuader que le débit de leurs ouvrages serait prodigieux; la facilité des entreprises, par les crédits que l'on obtenait aisément pour le papier et l'impression; la nécessité où l'on croyait être d'imprimer un nouvel ouvrage pour récupérer les pertes qu'avait occasionnées le précédent; le rayon borné pour le débit d'un bon ouvrage, qui était contrefait au plus tard quinze jours après sa publication, et qui ne pouvait dès lors se vendre hors l'enceinte de Paris. De là les encombremens de magasins et les emprunts onéreux faits dans l'intention de se libérer. Or, ces chances ruineuses, particulières à la librairie de Paris, ne pouvaient atteindre celle des provinces où l'on n'imprimait que des ouvrages qui n'avaient point coûté de manuscrit, ou sur lesquels l'opinion publique était depuis longtems fixée. Outre cet avantage, les principaux imprimeurslibraires des provinces en avaient beaucoup d'autres. La contrefaçon, ennemie née des propriétés manuscrites, l'infériorité des dépenses domestiques, des (1) Voyez la préface de l'Abrégé de l'Histoire du Bas-Empire par M. Royou, sur l'ouvrage du célèbre LEBEAU, continué par M. AMEILHON. « Il (M. Royou) ne connaît point d'histoire dont la refonte soit » plus nécessaire que celle du Bas- Empire de MM. LEBEAU et » AMEILHON, delayée en 25 vol. Malgré les éloges qu'on lui a pro digués, cet ouvrage est à peine lisible. Quoique le style de » M. LEBEAU soit en général correct, ferme et noble, et sa morale » excellente, et que l'écrivain soit loin de manquer de mérite et de » talent, le livreˇtombe des mains à chaque minute. prix de papier et de main-d'oeuvre, la proximité des frontières ou des ports de mer, ces diverses causes réunies, en leur donnant la facilité de céder leurs livres à un prix très-modéré, étendaient leurs relations et multipliaient leur débit: aussi jouissaient-ils, comme ils jouissent encore, d'une plus grande aisance que les libraires de Paris; et la catastrophe que vient d'éprouver une de leurs plus anciennes maisons, celle' dont le commerce était le plus étendu et la réputation aussi solidement que justement établic, loin d'affaiblir notre assertion, la confirme. Dans les premières années de la révolution, les brochures de tous les partis, les journaux et les assignats surtout, entretinrent une espèce d'agitation qui ressemblait à du commerce, et qui n'était que le prélude de sa dissolution. La moralité et les connaissances n'étant plus exi、 gées pour exercer l'état d'imprimeur ou de libraire, mais seulement la patente, on vit s'y introduire la plus épouvantable anarchie escortée de la troupe famélique des auteurs de romans insipides ou de productions licencieuses. Ces deux professions fa rent envahies par l'ignorance et l'avidité, qui, sous le prétexte de la liberté de la presse et de l'abolition des priviléges, ne respectèrent plus aucune propriété littéraire. L'assemblée conventionelle, qui comptait quelques hommes de lettres dans son sein, craignant pour eux-mêmes la spoliation, crut devoir enfin arrêter le scandale des contrefaçons qui se débitaient ouvertement. Elle rendit ce décret du 17 juillet 1793 dont les peines, quelque rigoureuses qu'elles soient ont bien pu arrêter un certain nombre de contrefac teurs les moins déhontés; mais jamais comprimer l'audace des plus dangereux. Ce décret, privé de moyens suffisans d'exécution, a été, pour ainsi dire, plus nuisible qu'utile à la librairie, en ce qu'il a créé ces spéculations honteuses sur des propriétés incer |