Si nous avions voulu, selon les tendances de certains Catalogues, multiplier les espèces, rien ne nous eut été plus aisé, car au Japon, comme en Europe et en France en particulier, les Ronces varient avec les saisons, avec les localités et les stations et jusque sur le même buisson. Nous ne possédons pas deux échantillons identiques. Aussi nous sommes-nous tenus en garde contre la multiplication des espèces et nous espérons que les nouvelles espèces admises par nous seront facilement reconnaissables. Nous n'oserions toutefois l'affirmer pour toutes, tant est grand le protéisme chez le genre Rubus en général.

La proximité de la Chine influe sur la flore du Japon. C'est ainsi que l'on rencontre dans la flore de ce pays un grand nombre de ronces à feuilles simples qui au premier abord nous semblent si étranges. Toutefois, sauf chez quelques espèces les feuilles de ces dernières ne sont ni aussi bizarres, ni aussi variées comme forme, que celles de la Chine occidentale.

Si nous faisons observer que le R. sorbifolius n'est qu'une variété du R. rosifolius, comme l'a reconnu très judicieusement M. Makino, et que de même le R. triflorus se présente tantôt sous la forme herbacée à feuilles simples, tantôt sous la forme de feuilles composées qui constitue le R. Japonicus, qu'enfin le R. morifolius se rattache au R. cratægifolius dont le R. subcratægifolius lui-même est vraisemblablement une dépendance, on aura au Japon actuellement 43 espèces de Rubus qui se transformeraient si on le voulait en quelques centaines de formes, ce qui n'avancerait vraisemblablement pas la science d'un pas.

ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES

Rubus à feuilles simples

Herbacei

1. Rubus pectinellus Maxim. Rampant et stolonifére, muni aux noeuds de stipules formant de petites bourses; feuilles simples orbiculaires, crénelées. Plante munie d'acicules jusque sur les nervures des feuilles et toute veloutée. Fruits rouges. Nippon monts Shimidzutoge, 21 juin 1888; n° 2581 (Faurie).

2. Rubus chamamorus L. R. yessoicus O. Kze. Inerme, muni de gaines; feuilles trilobées, glabres. Riishiri, 25 juillet 1899; n° 3181 (Faurie).

Fruticosi

Conspicui

3. Rubus Swinhoei Hance. Feuilles lancéolées-hastées irrégulièrement dentées; pédoncules et sépales couverts d'acicules; sépales d'un vert blanchâtre.

Formose mont Taitum, 7 mai 1903; n° 136 (Faurie).

4. Rubus Sieboldi Bl. Liu-Kiu Yakushima, juillet 1900; no 3887 (Faurie).

Belle espèce à fleurs de Malva et à rameaux florifères dépourvus de feuilles. Fleurs larges de 3 cm.

5. Rubus rugosus Sm. (R. Formosensis 0. Kze). Kiushu, forêts; 5 juillet 1899; no 3186 (Faurie).

Très distinct par ses feuilles rugueuses rappelant, ainsi que celles de l'espèce suivante, certaines Malvacées. Se rattache ainsi que le R. reflexus au groupe Moluccanus L. abondant en Chine.

6. Rubus reflexus Ker. - Les inflorescences réfléchies de cette ronce frappent immédiatement les yeux et permettent de la reconnaître aisément.

Caractérisé par ses lobes

7. Rubus Buergeri Miq. indistincts. Le R. Buergeri a parfois les feuilles non tomenteuses mais pubérulentes sur les nervures. C'est encore une espèce du groupe Moluccanus L. ainsi que la suivante. 8. Rubus Lambertianus Ser. Son long rameau florifère terminal et ses bractées dépassant les pédicelles le signalent immédiatement à l'attention du botaniste.

Var. GLABER Hemsl. (Hakonensis Franch. et Savat.; Focke.

9. Rubus peltatus Maxim. - Très distinct de toutes les autres espèces japonaises par ses larges feuilles peltées et ses sépales dentés, fleurs très grandes.

Shikoku sommet du mont Tsurugi, juin 1900; no 3889 (Faurie).

10. Rubus Grayanus Maxim. -Feuilles à grosses dents mais non lobées; plante inerme à pédoncules uniflores. Très distincte quoique voisine du R. cratægifolius.

Variabiles.

11. Rubus triflorus Rich.

Rubus tantôt herbacé,

tantôt sous-frutescent et c'est alors la var. Japonicus Maxim. Il est toujours reconnaissable à son calice et à sa tige velue et surtout à ses sépales 2-3 fides. Comme le suivant, il présente parfois une forme à feuilles simples et composées. Plante sous-frutescente.

Var. JAPONICUS Maxim.

Yezo forêts de Hakodate, 1er

:

Var. DIVERSIFOLIUS Lévl.

juin 1904; n° 6070 (Faurie).

Var. nov. Feuilles simples

et composées sur la même tige. Même localité.

Plante à

12. Rubus Thunbergii Sieb. et Zucc. feuilles tantôt composées (et c'est le cas ordinaire) dont les folioles pubescentes grisâtres rappellent les feuilles du hêtre,

tantôt à feuilles simples. C'est alors la variété simplicifolius Makino, d'ailleurs très rare au Japon.

Nippon autour de Kobé, 13 avril 1903; no 5367 (Faurie).

Var. SIMPLICIFOLIUS Makino. Province de Suruga, mont Fuzi.

13. Rubus pseudo-acer Makino.

Reconnaissable à sa tige inerme et à ses petites feuilles multifides rappelant celles de certains Geranium. Shikoku mont Tsurugizan, juin 1900 (Faurie).

14. Rubus palmatus Thunb. Feuilles petites, pal

mafitides, à nervures très saillantes en dessous.

Nippon environs de Kobé, 13 juillet 1903; no 5377 (Faurie).

F. palmata O. Kze.

F. ribisifolia Matsumura. Feuilles presque orbiculaires à peine 5-lobées, lobes moyens plus courts.

Var. REMOTIFOLIA Franch. et Savat.

15. Rubus trifidus Thunb. Les feuilles de cette espèce sont souvent 5-fides rappelant celles de l'Erable.

Nippon jardins de Kujoto, 2 mai 1892; no 7856; Sado, 27 juin 1888; n° 2463; Shikoku Tsurugi, juillet 1900: n° 3893 (Faurie).

:

Var. TOMENTOSUS Makino. Peu élevé, plante du bord de la mer.

Rubus deliciosus Torr.

16.

dius Kze).

F. Japonica (R. meDiffère du R. odoratus L. par l'absence de glandes et le petit nombre de ses fleurs blanches subsessiles.

B. corchorifolii.

17. Rubus corchorifolius L. — Feuilles de Corchorus,

en forme de violon. Kiushu; environs de Takeo, 23 avril 1903, n° 5366; Yezo: forêts de Shibetcha, 23 sept. 1899, no 4955 (Faurie).

Var. GLABER Matsumura.

18. Rubus Makinoensis Lévl. et Vnt. sp. nov.

Robustus; caulis striatus, aculeatus; aculeis rectis; rami angulati, grisei; folia magna, cordata, profunde trilobata, sinubus augustis, nervis aculeatis exceptis glabra, bidentata, dentibus argutis et approximatis; petiolis aculeis curvis munitis; inflorescentia corymbosa; floribus magnis, sepalis maximis, subulato aristatis, extus sordide villosis, intus tomentosis; staminibus et stylis quam sepala multo brevioribus.

:

Nippon autour de Kobé; juillet 1903, no 5369 (Faurie). Remarquable par ses grandes fleurs et ses longs sépales unicolores et velus.

19. Rubus Tanaka O. Kze. Diffère du R. cor. horifolius par ses feuilles 5-fides, par ses fleurs plus grandes. Sa tige est élevée, arrondie, munie d'aiguillons égaux et peu nombreux; les stipules sont variables, tantôt entières, tantôt laciniées, caduques et soudées et parfois nulles. Les feuilles sont cordées, 5-fides, glabres et plus courtes que le pétiole. Les rameaux florifères sont subuniflores. Les pétales ont environ 1 centimètre 1/2 de longueur sur 1/2 centimètre de large et dépassent le calice. Carpelles 10-15.

20. Rubus Fauriei Lévl. et Vnt. sp. nov. Affinis præcedenti et R. ribisoideo. Differt a R. Makinoensi nervis foliorum non aculeatis, foliis et sepalis læte viridibus et non atro-viridibus; lobis lateralibus parvis, acuminatis nec ut in præcedenti obtusis; sepalis non intus tomentosis, magnis, sed tantum acuminatis nec aristatis. Differt a R. ribisoideo caule aculeato nec pubescente; aculeis vix recurvis. Tottori, 22 mai 1899, no 3172 (Faurie).

21. Rubus ribisoideus Matsumura.

Reconnaissable à

ses fleurs extra-axillaires et à sa tige et ses rameaux dépour

vus d'aiguillons.