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Le château de Gilles Malet n'existe plus, mais son souvenir qui a traversé près de cinq siècles, subsistera dans les générations futures grâce à son mérite personnel, à ses travaux et à la fervente piété qui l'a porté à ériger dans l'église de Soisy-sous-Étiolles cet intéressant monument que l'on peut justement considérer comme la pièce capitale de ses archives.

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UNE MENTION DE CORBEIL EN 1639

Notre confrère M. Lacombe a eu, il y a une dizaine d'années, la bonne fortune de découvrir, à la Bibliothèque royale de Bruxelles, un poème extrêmement rare, intitulé: Itinerarii per diversa Galliæ ac Italia locao memores nota: et rerum Romanarum curiosi ac religiosi indagatoris dies decem. Cet ouvrage, publié à Mons en 1639, ex officina Ioannis Havart, in plateâ Nimianâ, prope Minimos, comprend une description en vers élégiaques des principales villes de France et d'Italie que l'auteur a visitées. Notre confrère a publié les 194 vers consacrés à Paris (1), et j'ai moimême reproduit les 90 vers qui suivent, et qui sont relatifs à Saint Denis, Argenteuil et Pontoise (2). Il m'a semblé intéressant de publier dans notre Bulletin les vers qu'ont inspirés à notre auteur les villes de Briare, Montargis et Corbeil, qu'il a visitées à son retour d'Italie.

Je ne crois pas devoir répéter ici les renseignements biographiques que M. Lacombe a pu recueillir sur Antoine de Rombise et qu'on pourra retrouver dans les Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris; qu'il me suffise seulement de dire qu'il était professeur au collège du Roulx, petit bourg à mi-chemin de Mons à Nivelles. Ne nous étonnons donc pas que le style de l'ouvrage soit d'une aussi bonne latinité.

De Lyon, Rombise passe par Tarare, et arrive à Briare (3):

Ad Briarum Læuas fluuij dimisimus vndas,

Sequana non illo calle petendus erat.

Lictus vt est retro collis qui dicitur Argi,
In pulchrâ regio valle perennat iter.

Cæsar Agendicum terras, aut oppida dixit

Prima, sed hic variant scripta, virûmque labor.

(1) Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France, t. XIII, page 274.

(2) Mémoires de la Société historique de Pontoise et du Vexin, t. XI, page 69. (3) Page 334.

Mox vt Corbolium dederit vicinia castrum,
Vicus ab Hebræa gente vocatus adest.
Redditur inde breui populosa Lutetia cursu,
Rursus vbi dulces nos tenuere moræ.

TRADUCTION

A Briare, nous quittons les eaux farouches du fleuve (1); nous ne pouvions gagner la Seine par cette voie. Nous laissons de côté la colline appelée Argis (2), et la route suit une jolie vallée (3). César a appelé Agendicum le pays, ou la première ville que l'on rencontre (4), mais ici les auteurs ne sont pas d'accord et les textes diffèrent. Bientôt nous nous approchons du château de Corbeil, et plus loin nous rencontrons un bourg qui doit son nom à la nation juive (5). Nous ne tardons pas ensuite à arriver dans la populeuse Lutèce, où nous faisons un séjour nouveau et charmant (6).

De Paris, Rombise retourne en Belgique par Clermont, Amiens, et la Flandre. Nous ne l'y suivrons pas. En terminant, je suis heureux d'apprendre à ceux de nos confrères qui désireraient connaître le poème intégral, que depuis la publication du travail de M. Lacombe, la bibliothèque de la ville de Paris a eu la bonne fortune d'en rencontrer un exemplaire, provenant de la bibliothèque de M. Chalon, de Mons, le célèbre mystificateur connu sous le nom de comte de Fortsas. C'est le seul qui soit dans nos dépôts publics. Tout dernièrement M. Dufour, notre dévoué secrétaire général, en a découvert un autre sur un catalogue de librairie, et a eu l'amabilité de me le signaler. Grâce à lui, j'en suis l'heureux possesseur, et je tiens à lui en témoigner ici toute ma reconnaissance.

(1) La Loire.

E. MAREUSE.

(2) Montargis.

(3) Vallée du Loing.

(4) Allusion à une question controversée: César a-t-il voulu désigner Sens ou Provins? Voir à ce sujet l'article Agendicum, dans le Dictionnaire de géographie ancienne et moderne, supplément au Manuel du libraire, de Brunet.

(5) Villejuif. Voir l'abbé Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, édition publiée par MM. Augier et Bournon, t. iv, p. 26.

(6) L'auteur fait allusion ici à son premier séjour à Paris,

ETRECHY

ET LES FIEFS ENVIRONNANTS

I

LE BOURG ET SON PRIEURÉ

Ainsi que pour la plupart des anciennes localités, on ne connaît pas l'origine reculée de l'ancien bourg d'Étréchy près d'Étampes.

Remonte-t-il à l'époque de l'âge de pierre? La découverte en ce lieu et aux environs de quelques instruments en pierre taillée et polie ne sont pas une preuve suffisante.

On ne peut non plus affirmer son existence à l'époque galloromaine ou à l'époque franque, malgré la découverte de quelques monnaies romaines et d'une petite monnaie d'or au type d'Anastase, frappée par un monétaire mérovingien et trouvée il y a peu. d'années au fond d'un puisard.

L'Itinéraire d'Antonin et les Tables de Peutinger n'indiquent pas Étréchy sur le passage de la voie romaine de Lutèce à Genabum, et donnent seulement le nom de Salioclita comme lieu d'étape entre ces deux villes; mais, selon toute apparence, elle passait par Étréchy, dont le nom même rappelle la position sur cette route (1). Remarquons en outre qu'il était à la rencontre de la voie romaine et de l'ancien chemin du Gâtinais se dirigeant sur Chartres, comme nous le verrons par la suite.

En l'absence de preuves sérieuses, bornons là nos conjectures et constatons que ce bourg est très ancien et qu'il y a des preuves certaines de son existence sous le règne de Philippe Ier.

Autrefois Estrechi, Estrechy et Estréchy-le-Larron; en latin Stripiniacum, Stripaniacum, Attichiacum, Estreciacum, Estrechiacum, Estorciacum.

Situé dans la Beauce gâtinaise et dans le Hurepoix, ce bourg était de la coutume, du bailliage et du doyenné d'Etampes, et

(1) Dutilleux. Les anciennes routes de S. et O.— 1881 in-8.

par suite du diocèse de Sens; enfin, il appartenait à la fois à l'Orléanais et à la généralité de Paris (1).

Nous ne confondrons pas cette localité avec deux autres du même nom qui en sont assez éloignées et qui sont situées l'une dans le Berry et l'autre dans la Champagne.

L'Église d'Étréchy est dédiée à Saint-Etienne et remonte à la

fin du XIe siècle.

Elle se compose d'une nef, d'un transept et de deux bas-côtés. Le clocher est une tour carrée assez élégante située au centre de l'église. Elle est percée de huit fenêtres ogivales à abat-son, dans le style du XIIe siècle. Ces fenêtres, accouplées deux à deux sur chacune des faces, ainsi que la forme de la toiture font de ce clocher un diminutif de celui de St-Basile d'Etampes.

A l'intérieur, on remarque plusieurs grandes et belles fenêtres ogivales et sur les parois latérales des murs des bas-côtés, des restes apparents d'anciens tombeaux arqués: il y en a encore neuf à gauche qui sont assez bien conservés, mais on n'en découvre plus que trois à droite, les autres ayant à peu près disparu. Enfin, sur le sol et servant de dalles, se voient quelques pierres tombales assez anciennes, si on en juge par le peu qui reste des inscriptions. Ces pierres proviennent sans doute de l'ancien cimetière qui, comme c'était autrefois l'usage, était contigu à l'édifice.

Cette église dépendait du prieuré de St-Étienne d'Étréchy, de l'ordre de saint Benoît, bâti sur des terres données à l'abbaye de St-Germer de Flex en Beauvaisis, par un gentilhomme nommé Anselle ou Anseau, qui fut touché des vertus et de la sainteté des religieux de cette abbaye de bénédictins.

L'église d'Étréchy leur fut également donnée par Anseau et par Haymon qui en avaient chacun la moitié. Elle existait donc avant la donation qui remonte, selon toute apparence, à la fin du xre siècle et qui posait cette condition qu'un certain nombre de moines quitteraient leur abbaye pour fonder une succursale à Étréchy, où s'établit en effet une colonie de religieux.

L'ancien fief, qui existe encore, longe le mur septentrional de l'église et comprenait autrefois un corps-de-logis et une grange dans laquelle on déposait les dîmes.

(1) Expilly. Dict. géog.— 1763. in-fol.

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