Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

velle description des environs de Paris, ne fait mention à aucun moment de cette fabrique. L'abbé Lebeuf, dans son Histoire du diocèse de Paris (1757), dit simplement ceci: « il y a dans les dépendances de cette Maison (château de Villeroy) une Manufacture de Fayence »; l'abbé Guiot, auteur anonyme de l'Almanach de Corbeil pour 1789, dans son chapitre sur l'histoire naturelle (page 8), mentionne que « dans les autres règnes il n'y a rien à remarquer qu'une terre à porcelaine aux environs de Villeroi; ce qui avait fait penser à y établir une manufacture qni ne s'y est pas soutenue ».

Voici tout ce qu'en ont écrit, à notre connaissance, les auteurs du dernier siècle.

Si l'on consulte Millin (Voyage dans les départemens du Midi de la France, 1807), et Pinard (Études statistiques et topographiques sur l'Arrondissement de Corbeil), le premier nous confirme que « auprès du célèbre château de Villeroi on trouve une terre à porcelaine; elle a long-temps servi aux travaux d'une manufacture qui s'étoit établie dans une maison dépendante du château »; le second dit de même qu'« il ya dans les environs de Mennecy, comme à Bagnolet, proche Paris, une argile blanche propre à la fabrication de la porcelaine; elle a été employée au dernier siècle et a donné de beaux produits; néanmoins on l'a abandonnée; nous en ignorons la cause. » Tout cela est bien vague.

Un écrivain très compétent, Alexandre Brongniart, Directeur de la Manufacture de Sèvres dès 1800, cite, dans son Traité des Arts Céramiques (1841), la fabrique de Villeroy comme ayant suivi St-Cloud, Chantilly et Orléans, mais comme l'aînée de Vincennes et de Sèvres; il nous fait connaître que l'établissement fut fondé à « Mennecy-Villeroy par Barbin, au lieu dit les PETITES MAISONS ».

Mais ce n'est vraiment que dans l'Histoire artistique, industrielle et commerciale de la porcelaine, d'Albert Jacquemard et Edmond Le Blant (1862), qu'on commence à trouver quelque chose d'un peu précis sur la manufacture qui nous occupe. Plus renseignés sans doute que leurs devanciers, ces écrivains nous initient plus complètement à l'existence de la manufacture de pâte tendre de Villeroy. L'année 1735 nous est indiquée comme la date fort probable de sa fondation, bien que les lettres patentes d'autorisation n'aient pu être retrouvées, disent-ils.

François Barbin nous est donné comme le metteur en œuvre de la nouvelle fabrique; seul l'endroit précis demeure inconnu. Les

THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY

ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONS,

[graphic][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][merged small][merged small][merged small][subsumed]

auteurs s'en rapportent à Brongniart à ce sujet. Nous apprenons encore que « Les sieurs Jacques et Julien succedèrent à François Barbin dans la direction de la fabrique (1) et la maintinrent dans un état florissant jusqu'en 1773. Le bail des bâtiments expirait alors et nos industriels transportèrent leur matériel à Bourg-la-Reine ».

Comment ne reste-t-il aucune trace de cette manufacture en pleine activité durant près de quarante années? Qu'entendait par dépendances son contemporain l'abbé Lebeuf ? Etait-ce le parc, le domaine ou le duché de Villeroy?

Les archives notariales seraient sans doute intéressantes à consulter, mais les archéologues savent combien ces recherches sont parfois rendues difficiles.

Un précieux document, remontant à 1751, le terrier de Villeroy, (Pl. 1) que nous avons pu assez récemment acquérir, nous avait donné à penser que la fabrique de pâte tendre des derniers Ducs de Villeroy avait trouvé asile dans le parc, à moins de cent pas des communs de la demeure seigneuriale: à Vincennes et à Bagnolet, n'était-ce point dans l'enceinte même du château qu'était la manufacture du Roi ou celle du duc d'Orléans?

Voici ce qui nous avait amené à faire cette supposition: ce terrier se compose de 79 feuilles de plans et chacun est accompagné de mentions ou de légendes explicatives, hormis pour le plan spécial au parc et au château, et, malgré un examen minutieux de toutes les parties de ce terrier, nous n'avions rien trouvé qui pût nous éclairer. On voit le château, on devine aisément les communs principaux, les pavillons des concierges ou des intendants, mais nombre d'autres constructions restent sans attribution évidente; ce terrier ayant été établi de 1751 à 1767, si la fabrique de pâte tendre a vécu prospère de 1735 à 1773, nous voulions voir là, dans un groupe de bâtiments assez compact, les dépendances. de la maison de Villeroy, la maison dépendante du château, et les petites maisons dont parlèrent successivement Lebeuf, Millin et Brongniart.

Ce n'était, il est vrai, qu'une hypothèse lorsque, l'hiver dernier, des travaux entrepris pour ouvrir, dans le parc reboisé, quelques larges avenues, ont amené au jour des débris fort curieux.

Ce fut d'abord un morceau grand comme la main, de pâte à

(1) Les auteurs nous disent que ce changement de directeurs dut se produire vers la fin de 1747.

porcelaine fort dure, cuite assurément à une température très élevée, puis, le lendemain, un manche de couteau brisé, n'ayant point reçu sa couverte cristalline et portant en bleu la marque D V que la bague devait recouvrir. Le décor est en camaïeu d'un bleu foncé et de style Louis XV (Pl. 2).

Les jours suivants d'autres manches de couteau, des pommes de cannes, avec ou sans décor, presque tous sans couverte, furent trouvés par les ouvriers, ainsi que plusieurs tessons de creusets, faits de terre jaune ou rouge; à l'un de ces creusets est même resté attaché le fond d'un objet en porcelaine ou plutôt un support. Ce qu'on rencontra le plus fréquemment ce furent des scories bleues et verdâtres provenant de briques à demi vitrifiées. En outre, des morceaux de calcaire naturel très blanc, en assez grand nombre, furent trouvés çà et là parmi les plâtras et les débris de briques.

Nous avons pu, grâce à l'obligeant concours de M. G. Vogt, directeur des Travaux Techniques à la Manufacture Nationale de Porcelaine de Sèvres, connaître la composition exacte de la pâte d'un de ces manches de couteau. Elle diffère très peu de la composition des pâtes similaires de Sèvres et de St-Cloud. Renfermant moins de silice et plus de potasse et de soude, elle devait se cuire à une température moins élevée.

Voici cette analyse et celles des pâtes similaires de St-Cloud et de Sèvres :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
« VorigeDoorgaan »