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THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY

ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS,

Le plan terrier de 1751 ne faisant figurer à l'endroit précis de ces découvertes aucun bâtiment, il est hors de doute qu'on s'est servi de ces gravats pour créer, entre les communs nouvellement remaniés et l'extrémité du parc vers Mennecy, la longue terrasse qui subsista jusqu'à 1896. Il est tout à fait improbable qu'on eût été chercher au loin, en dehors du parc, les quelques centaines de tombereaux de terre nécessités par ce travail. Les petits bâtiments démolis entre 1773 (date de l'arrêt de la manufacture de porcelaine) et la Révolution, étaient distants de cent pas environ des fouilles que nous avons faites. Il était donc fort naturel de charrier là les gravats de la manufacture dont les pierres servaient sans doute en partie à élever les murs de soutènement.

Certes, nous n'avons pas ici une preuve aussi palpable qu'un plan authentique ou une minute notariale; en leur absence, nous croyons néanmoins que la question de savoir où était la fabrique de pâte tendre de Mennecy-Villeroy a fait un grand pas.

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UN BAIL SOUS LA RÉVOLUTION

Il est peu de villes en France où le vandalisme se soit autant donné carrière qu'à Corbeil; le siècle qui va finir aura eu le triste privilège d'y voir détruire, sans nécessité apparente, presque tous les anciens monuments. C'est ainsi qu'ont disparu, l'une après l'autre, les églises Saint-Jacques, Notre-Dame, Saint-Léonard, Saint-Guenault qui, toutes, dataient des environs du XIIIe siècle (1). A cette sombre liste, on pourrait encore ajouter Sainte-Geneviève des Récollets et la chapelle de l'Hôtel-Dieu, qui avait été précédemment celle des Religieuses augustines.

De toutes ces pertes que Corbeil a subies, la plus regrettable est celle de l'Église Notre-Dame, la plus belle entre toutes par sa richesse architecturale, et qui remontait à la fin du XIIe siècle, c'est-à-dire à l'époque dite de transition. Nous ne pouvons aujourd'hui nous occuper longuement de ce bel édifice, mais en attendant une description plus complète que nous espérons donner quelque jour, nous nous contenterons de citer un document de l'époque révolutionnaire, qui est intéressant pour l'histoire de l'Eglise Notre-Dame.

Comme les autres églises, celle-ci fut fermée à la révolution et devint bien national; on en fit simultanément un magasin à fourrages, un corps de garde, une salle de danse et un théâtre où les forains donnaient leurs représentations.

A la suite d'une pétition de la Société populaire, intervint un arrêté (2) des représentants en mission dans le département de Seine-et-Oise, Lacroix et Musset, par lequel la ville de Corbeil était autorisée à « changer les cy-devant églises St-Spire et Notre-Dame, << la première en temple de la raison régénérée et maison d'apos

(1) L'église Saint-Jacques a été détruite en 1803, Notre-Dame en 1821; SaintLéonard et Saint-Guenault n'ont disparu que tout récemment, depuis 1885. (2) Cet arrêté porte la date du 20 frimaire an II.

<< tolat révolutionnaire, et la seconde en maison commune et autres

<< établissemens d'utilité publique ».

En conséquence de cet arrêté, la ville loua l'église Notre-Dame à un nommé Clergé, par un bail en date du onze brumaire an IV, auquel nous faisons les quelques emprunts qui suivent.

A. D.

Entre nous Commissaires du Conseil général de la Commune, nommés par délibération du 6 brumaire présent mois, à l'effet de faire la visite et estimation du prix de bail à loyer des lieux cy-après désignés........ d'une part,

Et Henry Magloire Clergé, garde-magasin des fourrages de la République.......

d'autre part,

Sommes convenus de ce qui suit, c'est à savoir que nous, Commissaires soussignés, avons donné à bail audit nom, pour le temps et espace d'un an qui a commencé à courir du 1er novembre 1795 (vieux stile) pour finir à pareil jour dans un an, audit citoyen Clergé, tant pour lui qu'au dit nom, un bâtiment sis en cette ville de Corbeil, dit la cy-devant église Notre-Dame.

Le bail est fait à la charge par le citoyen Clergé de laisser subsister le retranchement pratiqué en mauvaises planches à l'entrée de la dite église, par la porte à droite et servant quelquefois de corps de garde, pour par la municipalité en disposer à tout événement, laissant ledit Clergé le maître de la faire clore plus exactement s'il le juge convenable; d'observer un espace de six pieds au moins entre ledit retranchement et les fourrages à emmagasiner dans ledit édifice, pour prévenir les accidens qui pourraient résulter de leur proximité.

Ce bail est fait en outre moyennant le prix et somme de deux mille quatre cens livres pour l'édifice cy-devant Notre-Dame, qui seront payées par quartiers de trois mois en trois mois, et pour la pleine et solide exécution d'icelui, le citoyen Clergé s'oblige de le faire accepter et ratifier sous huitaine par le citoyen Bernard, directeur de l'agence des fourrages à Paris, ainsi que nous, Commissaires susdits, nous engageons pareillement à le faire ratifier par le Conseil général de cette commune.

Fait et passé en double entre nous et sous nos signatures privées, à Corbeil, le onze brumaire l'an quatrième de la République française une et indivisible.

Signé :

LECLERC Officier municipal.

CLERGÉ.

COUSIN-LONGCHAMPS

Agent national de la Commune,
L'un des Commissaires du Conseil général.

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