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d'un pèlerin en Arabie: « Sanctuaire d'Até, la Mambougienne ». Le rapprochement entre les Galles de Hierapolis de Syrie et ceux des sanctuaires d'Asie Mineure devrait mettre en évidence que les seconds constituent un clergé régulier tandis que les premiers sont des parasites qu'on éloigne du temple. Cela suffirait à écarter l'explication de l'alektruon hiros ou coq sacré par le jeu de mot gallus. Nous avons montré (Journal asiatique, 1910, II, p. 645), qu'il faut y reconnaître la traduction d'un mot araméen sakwi qui signifie « inspecteur »>, mais qui désigne aussi le coq. Parmi les traductions françaises de Lucien, il faut citer celle de Talbot. René DUSSAUD.

MORRIS JASTROW jr. Bildermappe zur Religion Babyloniens und Assyriens. Album in-4° de 24 pages de texte et 56 planches. Giessen, Töpelmann, 1912. - L'auteur de l'ouvrage le plus considérable sur la religion de Babylonie et d'Assyrie, a senti la nécessité d'adjoindre à son œuvre un album où le lecteur puiserait une impression et une documentation directes sur les nombreux monuments à valeur religieuse que les fouilles de Mésopotamie ne cessent de mettre au jour. On y trouvera groupés et expliqués 226 monuments judicieusement choisis. Dieux, demi-dieux ou héros, démons mauvais ou esprits protecteurs sont représentés par les exemplaires les plus typiques et aussi les scènes cultuelles, les objets du culte et les temples, généralement d'après les découvertes les plus récentes. Le commentaire est sobre, mais exact et complet. Cet album est donc un complément indispensable au grand ouvrage de l'auteur, mais il peut aussi être consulté séparément et il se suffit à lui-même.

Les reproductions d'objets sont bonnes bien que le ton bistre clair adopté ne soit pas toujours favorable au rendu des détails. A la suite des monuments proprement dits, on a groupé des reproductions d'empreintes de cylindres d'après des dessins de M. Ward, le savant spécialiste. Mais il faut reconnaître que ces dessins ne rendent généralement pas le fini des originaux, d'autant qu'ils sont agrandis ce qui n'est pas fait pour en atténuer les défauts. Sur les 124 monuments figurés, cylindres mis à part, 49 sont empruntés au Musée du Louvre et comptent parmi les plus importants et les plus anciens: statue de Goudéa, stèle triomphale de Naram sin, code d'Hammourabi, vieux types de divinités, koudourrous, etc. La stèle des vautours aurait dû être reproduite d'après la restitution exposée au Louvre. R. D.

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JOSEPH DECHELETTE. La collection Millon. Antiquités préhistoriques et gallo-romaines. · Un vol. in-4o de Ix et 282 pages, 46 planches hors texte et 58 figures. Paris, Geuthner, 1913. L'intérêt de cette collection est à la fois sa richesse et son caractère inédit. M. J. Déchelette, nous en donne un inventaire précis accompagné de commentaires savants et de considérations fort intéressantes. Recueillis en Bourgogne, tous ces objets, dont quelques-uns de premier ordre, se réfèrent aux industries paléolithiques et néolithiques, de l'âge du bronze et de l'époque hallstattienne. Ce sont notamment les trouvailles

du port de Cabillonam (Chalon-sur-Saône), grand entrepôt commercial de la Gaule centrale.

L'historien des religions trouvera à glaner dans cet ensemble de documents, car M. Déchelette est fort attentif à relever les éléments cultuels. En dehors des rites funéraires, signalons la rouelle en or trouvée à Balesme (HauteMarne), à huit rayons filigranés. Un minuscule objet est soudé sur chacun des deux rayons formant diamètre horizontal. A gauche, une hache double ou un maillet, à droite un croissant. C'est évidemment une amulette, probablement destinée à un enfant, car le collier auquel elle est attachée est petit. Elle offre l'exemple, peut-être unique, du triple symbole Sol, Luna et Securis.

Un des chapitres les plus curieux du nouvel ouvrage est celui qui traite des broches en fer d'époque gauloise servant de monnaies primitives. Dans les substructions de l'Héraion d'Argos, M. Waldstein a découvert un faisceau de grandes broches qui mettait pour la première fois, en présence des obeliskoi, offrande du roi Phidon. Ces obeliskoi étaient la monnaie de l'époque que Phidon, créant à Egine les premières monnaies d'argent, retira de la circulation. M. Déchelette groupe tous les renseignements littéraires et archéologiques sur les broches comme monnaie, prototype onomastique de l'obole. R. D.

LEONE CAETANI.

Chronographia islamica ossia riassunto chronologico della storia di tutti i popoli musulmani dall' anno 1 all' anno 922 delle Higrah (622-1517 dell' Era Volgare). Fascicules 1 et 2. Paris, Geuthner, 1913; 25 francs chaque. Le savant et actif auteur des Annales de l'Islam a voulu mettre rapidement à la disposition non seulement des orientalistes, mais de tous ceux qui s'occupent d'histoire médiévale et moderne, le fruit de vingt-cinq années d'enquêtes difficiles et de recherches fructueuses dans la littérature orientale tant manuscrite qu'imprimée. Il n'a ménagé ni sa peine, ni son temps, ni les dépenses qui sont considérables et l'œuvre peut être donnée en exemple à bien des institutions qui, adoptant la méthode déplorable des petits paquets », dépensent sans profit et sans gloire des sommes importantes, dispersent les efforts et ne peuvent faire aboutir les entreprises vraiment utiles.

La Chronographia islamica fournit l'ossature d'une reconstruction critique de l'histoire islamique; c'est, avec indication des sources tant orientales qu'occidentales, le sommaire de tous les événements des peuples musulmans jusqu'en 922 de l'Hégire, soit 1517 de notre ère. A la fin de chaque année, suivant la coutume des historiographes arabes, on dresse la liste nécrologique de cette année. Le champ que recouvre l'œuvre est considérable puisqu'il embrasse non seulement l'Orient, mais tout le bassin européen (Espagne, France, Italie, empire byzantin) et la période des croisades. On prévoit un délai de neuf ans pour remplir ce programme; l'ensemble formera 5.000 pages in-4°; chaque fascicule renferme environ 250 pages. Chaque

période aura sa pagination spéciale, des indices des sources utilisées, des noms de lieux et de personnes, avec tables chronologiques comparées, listes des khalifes, des princes, gouverneurs et vizirs, plus complètes que celles de S. Lane Poole, dans The Mohammadan Dynasties.

Les deux fascicules parus répondent parfaitement à ce plan. En tête de chaque année, on trouve la correspondance exacte, jour par jour, des dates musulmanes et chrétiennes. Puis vient la suite des événements de l'année rangés par pays, enfin la liste nécrologique. L'impression est fort belle, la disposition très claire. Il faut remercier chaleureusement M. Leone Caetani de ce nouveau service rendu aux études musulmanes et médiévales: aucun historien ne pourra manquer de consulter sa chronographie. R. D.

RICHARD KÜHNAU. - Schlesische Sagen, III. Zauber Wunder und Schatzsagen. Teubner, Leipzig et Berlin, 1913. Un volume de XLvш-778 p. Br. 12 M. Ce troisième et dernier volume des Légendes silésiennes publiées par M. Richard Kühnau sous les auspices de la « Société silésienne de folk-lore », contient sous une forme fidèlement populaire, sans être purement dialectale, des histoires de magie et sorcellerie, des récits de revenants et de loupsgarous, des légendes de trésors cachés, des contes de l'autre monde, en nombre considérable. Tous les éléments constitutifs de la mythologie, ce que W. Schwartz, en son temps, a fort justement dénommé la «< basse mythologie ». Les rapports entre les humains et les esprits y sont le sujet de croyances toujours en honneur chez les paysans de la Silésie, et de pratiques superstitieuses, qu'il ne serait que trop facile de retrouver, celles-ci et celles-là aussi dans nos provinces de France. Ce qui n'empêche qu'elles ont ici conservé tout l'original reflet du climat où elles prospèrent et que, le plus souvent localisées qu'elles sont, elles constituent un important élément d'études non seulement pour la mythologie en général, mais aussi pour la connaissance de la mentalité même de la population de cette partie de l'Allemagne.

Nous voudrions seulement que la Société nous donnât maintenant un bon index alphabétique des trois volumes réunis ce faisant, elle nous rendrait à tous le plus signalé service.

LÉON PINEAU.

A. J. WYATT. — Old English Riddles. Boston and London, D. C. Heath, 1912 (The Belles-Lettres Series, section I. English Literature). Les fameuses énigmes, qui se trouvent aux Ix et x livres du « Codex Exoniensis» et que d'aucuns ont attribuées au célèbre Cynewulf, sont considérées par les spécialistes comme le texte le plus difficile qui existe en anglosaxon. Déjà signalées au XVIIIe siècle par Wanley, de nombreux critiques y ont, à maintes reprises, usé leur sagacité: Trautmann, Ebert, A. Prehn, Leo Holthausen, Sievers et bien d'autres, les uns cherchant à deviner leur auteur, les autres s'efforçant de reconnaitre les sources d'où elles ont été tirées ;

celui-ci les étudie au point de vue de leur beauté littéraire, celui-là quant à leur valeur grammaticale... M. Wyatt résume l'historique de la question dans l'excellente introduction qu'il a mise à son édition, très soigneusemeut établie, et qu'il fait suivre de notes explicatives tantôt de leur sens général, tantôt de certaines expressions particulièrement difficiles. Ces notes, à mon avis, eussent été mieux placées à la suite ou au-dessous de chaque énigme, dont il n'eût, sans doute, point été inutile, non plus, de donner toujours sinon la traduction, au moins la ou les solutions proposées. Cette édition eût ainsi pu être considérée comme à peu près définitive, tandis qu'elle ne constitue qu'un instrument de travail qui fera gémir encore plus d'un curieux. LÉON PINEAU.

Mittelalterliche Deutsche Predigten des Franziskaners P. Stephan Fridolin, herausgegeben von P. Dr ULRICH SCHMIDT 0. F. M. Heft 1, München, J. J. Lentner (Stahl), 1913, vi, 164 p. 8°. Prix : 3 fr. 75. Ce fascicule fait partie des Publications du Séminaire d'histoire eclésiastique de l'Université de Munich (quatrième série, no 1). Le P. Ulric Schmidt a trouvé dans un manuscrit de la Bibliothèque Royale de Berlin (Mscr. Germ. in-folio, 1040), des sermons prêchés par un moine fransciscain, le P. Etienne Fridolin, dans le couvent des Clarisses de Nuremberg, en l'année 1492. Ils ont été transcrits vers 1501 par la sœur Elisabeth Minsinger, dans le couvent de Soefflingen, près d'Ulm. L'auteur avait déjà consacré un fascicule antérieur des Publications (le 11° de la troisième série) à une étude biograpbique et littéraire sur ce prédicateur de la fin du quinzième siècle, ce qui explique qu'il n'y ait dans le présent cahier aucune indication, même sommaire, sur sa vie, ses écrits et sa bibliographie; cela ne laisse pas d'être fâcheux pour ceux qui n'ont pas le cahier précédent' sous la main. Ce présent fascicule renferme six sermons l'un traite de la préparation aux prières liturgiques, un second roule sur l'intelligence des psaumes; un troisième explique l'hymne: Jam lucis orto sidere; les trois derniers, beaucoup plus longs, sont des commentaires sur les psaumes 53 et 118. Les idées qui y sont exprimées par l'orateur sacré ne frapperont le lecteur ni par leur profondeur ni par le charme de la forme; mais il faut, pour en juger équitablement la valeur, attendre la suite de la publication. E.

1) C'est la thèse de doctorat du P. Schmidt; il aurait dû en résumer au moins les données principales.

2) Les trois premiers sermons ne remplissent ensemble que derniers 130 pages.

31 pages,

les trois

3) Le dernier est intitulé Condimentum elegantissimum et declaracio devotissima super psalmum profondissimum : Beati immaculati.

CHRONIQUE

NECROLOGIE

Hugo Winckler dont l'action sur toute une école d'orientalistes allemands a été profonde, vient de s'éteindre, le 19 avril 1913 à Berlin, à la suite d'une longue maladie. Né en 1863 à Gräfenhainichen, il fit ses études à Berlin. L'assyriologie l'attira et, après Oppert, il s'attela aux textes de Sargon. Il se révéla aussitôt comme un déchiffceur très doué et un critique très armé. En 1888, il comprit le premier la valeur des tablettes d'el-Amarna; il en donna une édition complète. Dans ses Altorientalische Forschungen, il a soulevé bien des problèmes et il en a résolu quelques-uns. On en jugera facilement par la part que M. Maspero n'a pas hésité à faire, dans sa grande Histoire, aux hypothèses du savant assyriologue. L'ardeur qu'il mettait dans ses idées, leur hardiesse, son incontestable maîtrise, lui valurent d'une part des adhésions enthousiastes et de l'autre des résistances non moins vives. Sa carrière en souffrit et son caractère s'aigrit. Ce chef devint un peu l'esclave de son école lorsqu'il eut souscrit aux idées de M. Stucken, un de ses élèves. C'est alors qu'il formula la doctrine panbabyloniste à base de mythologie astrale et qu'il s'abandonna aux hypothèses les plus fantaisistes, renouvelant l'expérience - qu'il a peut-être ignorée, car ce grand savant, improvisé mythologue, n'était pas au courant du mouvement scientifique en histoire des religions, de notre Dupuis, à un siècle de distance. Le mal n'eût pas été grand s'il ne s'était affirmé que dans des brochures de polémique; mais le manuel d'Eb, Schrader, Die Keilinschriften und das alte Testament (3° éd., 1903) en subit une fâcheuse métamorphose, quoique tempérée par la collaboration de M. A. Zimmern. Ce dernier s'était réservé de traiter de la religion et de la langue, et son point de vue s'oppose nettement à celui de son collaborateur.

La célébrité d'Hugo Winckler dépassait le cercle des orientalistes, d'autant plus facilement qu'il apparaissait comme une victime de la science officielle. Il ne fut jamais que professeur «< extraordinaire ». Ce sont des particuliers qui lui ont fourni les premiers moyens de poursuivre les recherches de M. Chantre sur le site de Boghaz-Keuï. On sait le succès des fouilles de 1906 et 1907 : les archives des rois hittites étaient rendues à la lumière. Malheureusement les forces ont manqué au savant au moment de publier sa découverte.

A côté de travaux de haute valeur auxquels il est regrettable qu'il ne se soit pas limité, Hugo Winckler laissera le souvenir d'un esprit généreux et d'une personnalité très forte.

R. D.

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