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Domini canes. En réalité cependant nous n'avons ici aucun jeu de mots, mais bien un symbolisme reçu d'après lequel les fidèles sont figurés par des agneaux et des brebis, les hérétiques par des loups et des renards, les prédicateurs par des chiens qui gardent le troupeau. Cette image a son fondement dans l'Ecriture et se retrouve déjà très développée dans le commentaire de Grégoire le Grand sur le Cantique des cantiques. Elle est très courante au xe et au xm siècle et fut bientôt appliquée plus spécialement aux dominicains, toujours désignés à leurs débuts sous le nom de frères-prêcheurs. Le chien de saint Dominique même se rattache à ce symbolisme, et chez Dante le lévrier qui doit chasser la louve à l'entrée de l'Enfer est sans doute Benoît XI, pape domninicain. L'auteur du Triomphe de la Pénitence, André de Florence, n'a donc pas pris un calembour pour thème de sa peinture: il interprète uniquement un symbolisme reçu.

Dans une note parue dans Revue des traditions populaires t. XXVI II,n. 4, p. 169, 170, notre collaborateur M. G. Huet pose à nouveau une intéressante question : « J'ai relevé dans cette revue (vol. XXV, année 1910, p. 462-463) des textes du haut moyen-âge sur les vertus bienfaisantes et fertilisantes qu'on attribuait aux eaux (eaux douces et eau de mer) le jour de la Saint-Jean (= solstice d'été); j'ai rapproché ces textes d'usages observés dans l'Europe moderne et d'une fête célébrée dans la ville de Tunis. Je me demandais alors s'il y avait là simple réminiscence de l'activité de saint Jean le Baptiste, ou restes d'une ancienne croyance sur l'action purificatrice, vivifiante que le soleil exercerait sur les eaux au moment du solstice d'été ». M. G. Huet apporte deux nouveaux textes, l'un emprunté à M. Hartland, Primitive Paternity, I, 50 où un procédé de divination par les eaux de la mer permet de supposer l'existence antérieure d'un rite de fécondation. Le second témoignage se trouve dans un roman en vers, du cycle de la Table Ronde, le Lanzelet d'Ulrich von Zatzikhoven. Ce roman, en moyen haut allemand, est la traduction d'un roman français perdu, antérieur à 1194. Dans un épisode l'auteur décrit une localité sans doute imaginaire, le « Marais qui crie » (das schríende Môs); il ajoute l'explication de ce nom singulier: à travers ce marais, ou dans le voisinage, court un ruisseau qui a toutes sortes de propriétés merveilleuses et entre autres celle-ci : il crie trois jours avant le solstice d'été (vor sunegihten, v. 7072). A ce moment, les animaux qui se trouvent sur le marais meurent. Ce texte, que M. Huet rapproche justement d'un fait folklorique cité par M. P. Sébillot (Folklore de France, II, 283, à propos de la source de Saint-Quentin (Tarn-et-Garonne), ne semble pas tenir compte de la date liturgique, mais seulement de la date astronomique.

-

M. E. Cosquin a donné dans la Revue des questions historiques une étude sur La légende du page de sainte Elisabeth (tir. à part, Paris, aux bureaux de la Revue, 1912, 8°, 47 p.). A l'examen de cette question M. C. apporte trois

nouveaux éléments: ce sont trois contes bouddhiques (l'un d'eux date du (m° s. p. J.-C.) qui renferment l'épisodede l'envoi du page à la fournaise. Mais au lieu d'une substitution de personne, c'est une lettre substituée qui motive la péripétie centrale. M. C. étudie le thème de la lettre substituée, qu'il retrouve en Occident, notamment dans le Pantheon de Godefroid de Viterbe. Il montre en outre que la légende de Bellerophon et celle d'Urie ne se rattachent en rien aux contes indiens qui font l'objet de ces recherches.

Signalons encore de l'éminent folkloriste un important travail paru dans la Revue des Tradictions populaires, 1912 (tir. à part, Clouzot, 1913, 8°, 128 p.) : Les Mongols et leur prétendu rôle dans la transmission des contes indiens vers l'occident européen. Étude de folklore comparé sur l'introduction du « SiddhiKur» et le conte du « Magicien et son apprenti ».

- « En 1892, à l'occasion du quatrième centenaire de la découverte de l'Amérique, M. Louis Salembier avait publié une courte étude sur l'influence qu'avait pu exercer Pierre d'Ailly sur les idées de Christophe Colomb. Il reprend aujourd'hui, à la suite de la publication des Études critiques de M. Henri Vignaud et de bien d'autres travaux, l'esquisse tracée par lui il y a vingt ans, la développe et la complète; après avoir indiqué ce que fut Pierre d'Ailly, en quoi consiste son système cosmographique et quelles sont les lacunes et les erreurs de son Imago mundi, M. Salembier examine la question dont il s'était occupé naguère et recherche si Christophe Colomb a connu avant sa première cxpédition, ou seulement au cours de son second voyage, les livres du savant évêque de Cambrai. Il conclut en revendiquant pour Pierre d'Ailly « la gloire d'avoir exercé sur l'esprit de l'explorateur une influence décisive » et d'avoir été directement mêlé à la découverte du Nouveau-Monde (Pierre d'Ailly et la découverte de l'Amérique, Paris, Letouzey et Ané, 1913, 8o de 56 pages. Extrait de la Revue d'histoire de l'Église de France (sept.-déc. 1912) Polybiblion, avril 1913).

- Jamais, peut-on dire, à aucun moment de sa vie, la pensée de la Bible n'a quitté Spinoza. Pour se mettre en mesure d'écrire le Traité theologicopolitique, il a consacré à son étude de longues années de patientes recherches et de méditations laborieuses. Dans l'Ethique, non plus, les références à la Bible ne manquent pas. Peu de jours avant sa mort, il travaillait encore à une traduction de la Bible en hollandais, et c'est encore sa mort prématurée qui seule a pu l'interrompre dans la composition de sa grammaire hébraïque ». M. Vexler montre d'ailleurs, dans l'intéressant article dont nous extrayons ces lignes (Spinoza et l'autorité de la Bible, Rev. des Etudes juives, année 1912), que ce n'était point là chez le philosophe hollandais l'effet d'une simple curiosité philologique. Il obéissait à une pensée religieuse ou morale et voulait répandre l'action authentique de l'Écriture qu'il estimait être liée au bien supérieur des hommes. Selon Spinoza, la Bible, « sans validité aux yeux de la

raison, quant à son fondement intellectuel, sa méthode, ses moyens d'action», << acquiert, par sa fin, une valeur absolue, et par la qualité de l'âme humaine, faite d'«< impuissance » chez la plupart, un caractère d'éternelle nécessité. De là son autorité; mais de là seulement »..

-La Patrologie grecque de l'abbé Migne offre encore, pour bien des œuvres patristiques l'édition la plus récente. Le R. P. Cavallera, professeur à l'Institut catholique de Toulouse, vient de publier un très utile volume d'Indices pour cette série de la Patrologie (Paris, Garnier, juin 1912, 4°, 218 pages, p. 20). Ce volume emprunte le format et le titre général de la collection Migne. Il s'ouvre sur un catalogue succinct des noms d'auteurs selon l'ordre des volumes. A la suite vient l'index alphabétique des auteurs, avec supplément pour les écrits anonymes, distribués systématiquemant sous sept rubriques. Sous chaque nom d'auteur se trouvent les titres de ses ouvrages, les notices dont ils ont été l'objet dans les divers volumes de la P. G., l'indication des éditions auxquelles l'abbé Migne a puisé ses textes. L'index méthodique qui suit range les auteurs et leurs ouvrages sous douze rubriques générales : dogmatica, apologetica, polemica étc. Viennent enfin les indices analytici, sacrae scripturae, graecitatis, ceux des auteurs cités par divers écrivains et les dissertations plus considérables et d'un caractère plus général.

A Pavie s'est fondée, sous le titre d'Athenaeum, une revue générale des Universités d'Italie, qui publiera des articles littéraires et historiques. Directeur M. Carlo Pascal, professeur à l'Université de cette ville, dont nos lecteurs connaissent les travaux et qui ne manquera pas de faire dans ce périodique la part généreuse aux études d'histoire des religions. Il paraitra par an quatre fascicules de l'Athenaeum.

P. A.

TABLE DES MATIÈRES

DU TOME SOIXANTE-SEPTIÈME

ARTICLES DE FONDS

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MÉLANGES ET DOCUMENTS

Pages.

286

307

A. VAN GENNEP. Contributions à l'Histoire de la Méthode ethnographique.

192

319

REVUE DES LIVRES

I. Analyses et comptes rendus.

O. Berthold. Unverwindbarkeit in Sage und Aberglauben der Griechen.
(Ad. Reinach). .

68

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F. Goblet d'Alviella. L'évolution du dogme catholique, t. I (P. Alphan-
déry).

247

Cl. Huart. Histoire des Arabes, t. I (E. Amar).

245

H. J. Holtzmann. Lehrbuch der neutestamentlichen Theologie (M. Goguel).

76

M. Jastrow. Aspects of religious belief and practice in Babylonia and
Assyria (Ad. Lods).

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J. de Keitz. De Aetolorum et Acarnanum sacris (Ad. Reinach)
Shridar v. Ketkar. An essay on Hinduism, its formation and future
(Goblet d'Alviella)

A. Kugener et Fr. Cumont. Recherches sur le manichéisme (J.-B.
Chabot).

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H. Lammens. Fatima et les filles de Mahomet (Cl. Huart). .

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G. Mendel. Catalogue des sculptures grecques, romaines et byzantines
(R. Dussaud).

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346

362

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.

227

74

374

S. A. B. Mercer. The oath in babylonian and assyrian literature
(L. Delaporte).

E. Meyer, Histoire de l'Antiquité, t. I (E. Laskine)

.

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L. A. Milani. Il R. Museo Archeologico di Firenze (Ad. Reinach).
Cat d'Ollone. Recherches sur les musulmans chinois (Cl. Huart).
R. Pettazzoni. La religione primitiva in Sardegna (Ad. Reinach).
E. Sellin. Zur Einleitung in das alte Testament (C. Piepenbring).
J. de la Servière. La Théologie de Bellarmin (A. Rébelliau).
C. Steuernagel. Lehrbuch der Einleitung in das alte Testament
(C. Piepenbring). . .

238

356

R. Sohm. Wesen und Ursprung des Catholizismus (J. L. Schlegel).
K. Voelcker. Toleranz und Intoleranz im Zeitalter der Reformation
(R. Reuss).

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W. Ward. The life of John Henry, cardinal Newmann (A. Houtin).
A. E. P. B. Weigall. The Treasury of Egypt (G. Foucart).

II. Notices bibliographiques.

L. Caetani, Chronographia islamica (R. Dussaud).

Champlin Burrage. The early English Dissenters in the light of recent
research (A. Houtin) .

Ph. Cheminant. Les prophéties d'Ezechiel contre Tyr (R. Dussaud)
J. Déchelette. La collection Millon (R. Dussaud)

L. Delaporte. Epigraphes araméens (R. Dussaud) .

L. Delaporte. Epigraphes araméens (J.-B. Chabot)

Divers, Grosse Denker (M. David.

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T. Evans. The principles of hebrew Grammar (Mayer Lambert)

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Ad. Frey. Recherches sur la signification de la psychologie religieuse

(J. L. Schlegel) . .

P. Gauckler. Le sanctuaire syrien du Janicule (R. Dussaud) .

G. Gerland. Mythus von der Sintflut (R. Hertz)

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387

86

253

385

258

92

257

85

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