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ENCYCLOPÉDIQUE,

AU

PUBLIÉE

PARMM. H. CARNOT ET P. LEROUX.

Liberté, Égalité, Association:

ABC

LIBRARY

TOME LVI.

STOR LIBRA

NEW-YORK

PARIS,

BUREAU DE LA REVUE ENCYCLOPÉDIQUE,

RUE DES SAINTS-Pères, no 26.

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Toutes les sciences sont les rameaux d'une même tige.

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BACON.

REVUE

ENCYCLOPÉDIQUE.

SCIENCE POLITIQUE.

DE L'ARISTOCRATIE.

Du principe de l'autorité législative..

Les lois sont l'ensemble des rapports que les membres d'une même société doivent observer entre eux. Dieu, dans la création des sociétés humaines, n'a pas voulu fixer lui-même ces rapports d'une manière stable, en les faisant directement dériver des nécessités de l'organisation physique, comme il l'a fait à l'égard de diverses sociétés d'animaux inférieurs. Il reste donc à déterminer à qui appartient le droit d'établir ces rapports; et, dans la philosophie sociale, c'est cette question qui domine toutes les autres : elle revient en effet à la détermination du principe d'autorité, qui est évidemment le principe générateur de l'organisation sociale tout entière; tout s'en déduit, et tout s'y appuie. L'autorité étant humaine, il n'y a en elle aucune puissance de contraindre les volontés; et dès lors sa première condition d'existence se trouve dans la foi que les hommes ont librement à son égard. Le problème se réduit donc à savoir devant qui les hommes, par leur condition naturelle, sont aujourd'hui disposés à se soumettre volontairement. Dans le premier âge des empires, l'imperfection des hommes, s'opposant à ce qu'ils pussent ni se conduire ni s'enten

dre, donna lieu au principe de l'autorité despotique : devant la puissance qui savait ordonner et pénétrer partout, force était de se soumettre. Dans le premier âge des républiques, les hommes, bien qu'assez rapprochés pour s'entendre, ignorant cependant la manière dont chacun devait agir pour que tous pussent vivre sûrement et commodément, s'adressèrent aux sages, et les reconnurent pour leurs législateurs : ceux-ci, dans leurs institutions politiques, s'appuyèrent, les uns, comme Moïse ou comme Numa, sur l'inspiration de Dieu, les autres, comme Solon ou comme Lycurgue, sur l'inspiration de leur propre science; partout les sages furent regardés comme des mortels favorisés des dieux. La nécessité de se ranger durant le combat autour du plus habile, et celle de se soumettre après la victoire au plus fort, ont encore établi souvent une autorité, ou plutôt une domination, mais toute fatale, et semblable à celle des agens de la nature physique. Dans tous les cas, le respect des générations envers leurs pères a contribué à maintenir le respect de l'autorité qu'ils avaient établie : pendant longtems on a cherché, pour modeles de gloire et de vertu, la gloire et la vertu des ancêtres,.et. pendant. long-tems aussi on a placé l'âge d'or à l'origine, du monde...

Voilà ce qui a été. Mais aujourd'hui les circonstances dans lesquelles se trouvent placées les sociétés de l'Occident ne sont plus les mêmes le cerveau est plus large chez les hommes qui les composent, et le sentiment de leur dignité leur est né. Du jour où le nom de troupeau est devenu injurieux pour les peuples, la vénération pour les pasteurs n'a plus été possible; la foi n'était plus pour l'autorité qui ne savait que donner la paix, sans donner en même tems la paix et la liberté. Quelles sont les causes naturelles de cet esprit nouveau qui est venu sur l'Europe? c'est là le sujet d'une grave et sérieuse étude des monumens de l'histoire; mais nous ne l'abordons point ici, ne voulant que constater ce grand fait, que l'on peut toucher et voir, ce grand fait qui nous montre la foi s'éloignant chaque jour des institutions politiques où l'autorité est à un seul, et des institutions religieuses qui peuvent s'accorder avec elles. Ce fait, il faut l'accepter comme une des

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