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reille bafe, avec le produit d'autres commerces vus dans leur entier, en temps de paix & dans leur Etat le plus floriffant.

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On s'attache à prouver, contre M. l'Abbé Morellet, que la Compagnie n'a point été à charge an tréfor du Prince & l'a foulagé confidérablement; on établit d'abord que les Ac tionnaires ont verfé dans la Compa gnie des fommes confidérables au delà du bien qui leur refte & que la Compagnie a toujours gagné par les opérations de fon commerce. Depuis 1725 elle a gagné 35 à 45 pour cent fur Jes marchandifes d'exportation, & 90 à 140 pour 100 far celles d'importa tion. Ses pertes maritimes n'ont été évaluées qu'à 3 pour 100. Ces faits établis, l'auteur demande ce que font devenus les fonds, les profits qui excèdent les dividendes reçus par les Actionnaires? Ils ont été employés

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à furmonter les obftacles qui fe préfentoient dans cette multitude de commerces dont elle a ouvert les voies, à former les premiers établiffemens du Canada, de la Louifiane, de la Chine, de Surate, de Mahé, du Bengale, de Moka, des Côtes de Coromandel & de Malabar, de celles de Guinée, du Sénégal, &c; à conftruire des ports, à les entretenir, à bâtir des fortifications, des arfenaux, &c; à payer des juges, foudoyer des troupes, à faire enfin toutes les dépenfes de la fouveraineté. Si le commerce exercé par la Compagnie avoit été abandonné aux particuliers, il est évident que le Roi auroiɛ été obligé de faire toutes les dépenfes elle en a donc foulagé le tréfor royal. C'eft cette Compagnie qui a formé tous les établiffemens de l'Inde ; c'eft elle qui a changé deux Ifles incultes » & défertes en deux Ifles commer» çantes & cultivées ; c'est elle qui avoir

élevé la ville de Pondichéry & rous

» les établissemens floriffans qui exci» toient l'envie des autres nations avant » la dernière guerre. C'eft cette Compagnie qui a, pour ainfi dire, créé la » ville de l'Orient; c'eft elle qui en»tend encore aujourd'hui les cris de »fes citoyens qui s'intéreffent à fon fort, » & les vœux confolans de toute une » Province. C'est cette même Compagnie qui depuis la paix a franchi de >> nouveau tous les obftacles, qui a re» levé les établissemens de la nation » détruits par la guerre, qui a déja

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changé des monceaux de ruines en » une ville peuplée, qui commence à » retracer l'image de l'ancienne Pon» dichéry, & qui dans peu fans doute » auroit fait oublier tous fes malheurs.

"C'eft cette Compagnie qui depuis 1764 a liquidé foixante millions de » dettes contractées par Sa Majefté dans »les Indes; qui vient d'apporter dans le Royaume toutes les marchandifes

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des Indes & de la Chine, dont l'écoulement paroît poffible en France. L'auteur préfente enfuite les droits des Actionnaires. Les charges du Mémoire qu'il réfute fe réduisent à quatre : ce que la Compagnie a reçu de la ferme du Tabac jufqu'en 1747; l'augmentation de fon contrat à cette époque; les droits de tonneau, & la ceffion faite par S. M. de les actions & de fes billets d'emprunt en 1764. » La Compagnie, dites-vous, a retiré sept » à huit millions par année de la Ferme » du Tabac depuis 1725 jufqu'en 1747. » Vous prétendez qu'elle n'en a dû recevoir que deux & demi par an pour cet objet; en conféquence, vons » mettez aujourd'hui à fa charge & » pak forme de reftitution cent »ttente millions. Voici cependant fur quoi vous vous fondez; vous citez l'Arrêt du Confeil qui concéda la Ferme du Tabac à la Compagnie, & qui fait mention que c'eft pour luk

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» tenir lieu de deux millions cinq cens senille livres, phrafe que vous impri>>mez en lettres italiques pour fixer » l'attention du lecteur. J'ai lu cet Ar» rêt, & j'y ai vu la phrafe que vous » citez; mais, immédiatement après

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j'en ai vu une autre que vous ne ci» tez pas; la voici: fans néanmoins » que ladite évaluation puisse opérer au» cune garantie, recours ou autre action, »tant contre le Roi que contre ladite Compagnie, en cas de plus ou de moins »valeur des bénéfices du dit privilège. Ce paragraphe eft décifif fur la queftion » dont il s'agit. Convenez que vous. » auriez dû le communiquer à côté de

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celui que vous avez cité; on auroit »vu un titre formel, & Fon auroit » apperçu en même temps qu'il étoit appuyé par l'équité; la Compagnie » avoir couru le rifque de perdre; elle avoit acquis le droit de gagner; & le réfultat de cette convention au

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