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fimple figne des denrées, la circulation a été naturelle. Elle étoit la préfence continuelle dans le Commerce de la portion d'argent qui avoit coutume de revenir à chaque portion des denrées en raifon des maffes réciproques.

Dès que quelque portion de l'argent qui avoit coutume de balancer la maffe des denrées, eût ceffé de paroître dans le Commerce, les propriétaires de l'argent eurent l'avantage : avec lui ils voulurent mefurer les denrées. Preffés cependant par des befoins, ils étoient quelquefois obligés de fe défaifir d'une portion de leurs métaux pour avoir des denrées. Ainfi la circulation eft devenue compofée. Les denrées & l'argent fe mefurent & s'attirent réciproquement.

Ces principes très-fimples font féconds en conféquences, qui en préfentent elles-mêmes évidemment une quantité d'autres. Les principales font cellesci: « Plus l'argent eft rare dans le Com"merce, plus il s'éloigne de fa qualité » de figne pour devenir mefure des " denrées. La feule manière de rendre » l'argent au Commerce, eft de lui affi»gner un intérêt relatif à fa fonction na»turelle de figne & à fa qualité ufurpée

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» de mefure. Tout intérêt affigné à l'ar »gent, eft une diminution de valeur » fur les denrées. De ce que l'intérêt de l'argent eft plus haut dans un pays que » dans un autre, on en peut conclure » que la circulation s'y eft plus écartée » de l'ordre naturel; qu'il y a moins » d'aifance parmi le Peuple.» Les effets de l'abfence de l'argent dans le Commerce, conduifent naturellement l'Auteur à examiner les effets de la diminution de fa maffe. Le fruit de cet examen. eft d'établir pour principe, que la fitua tion d'un Peuple eft beaucoup plus fâcheufe lorfque l'argent qui circuloit dans fon Commerce en eft forti, que fi cet argent n'y avoit jamais circulé.

On examine enfuite les effets de l'augmentation de la maffe de l'argent. Elle ne peut avoir lieu que par la poffeffion des mines, ou par le Commerce étranger. On prouve que fi cette augmentation eft due au Commerce étranger, la circulation fe rapprochera plutôt de fon état naturel; que par conféquent le Peuple jouira d'une plus grande aifance, le Corps Politique d'une plus grande force. Après avoir tracé, pour ainfi dire, la marche d'une nouvelle maffe d'argent

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introduite dans l'Etat par le Commerce étranger, & démontré les fuites avantageufes d'une diminution naturelle des intérêts de l'argent, relativement à l'agriculture & à toutes les claffes du Peuple, l'Auteur paffe à de nouvelles conféquences, dont je ne citerai que celles-ci. « La diminution du nombre » des emprunteurs, ou de l'intérêt de l'argent, étant une fuite de l'activité de la circulation devenue plus naturelle, & l'activité de la circulation » n'étant pas elle-même une fuite nécef» faire d'une grande fomme d'argent in»troduite à la fois dans l'Etat autant que » de fon accroiffement continuel pour » être réparti parmi le Peuple, on en » doit conclure que l'intérêt de l'argent »ne diminuera point par-tout où les » consommations du Peuple n'augmen »teront pas; que fi les confommations augmentoient, l'intérêt de l'argent di» minueroit naturellement, fans égard » à l'étendue de fa maffe, mais en raifon compofée du nombre des prêteurs & » des emprunteurs; que la multiplica» tion fubite des richeffes artificielles » ou des papiers circulans comme mon

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lorfqu'on peut employer le plus natu » rel.... Plus les objets embraffés par le » Commerce étranger approcheront des » premières néceffités communes à tous » les hommes, mieux l'équilibre fera

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établi la circulation entre toutes par » les claffes du Peuple..... Puifque le » Commerce étranger vivifie tous les » membres du Corps Politique par le » choc qu'il donne à la circulation, il » doit être l'intérêt le plus fenfible de la » fociété en général, & de chaque indi» vidu qui s'en dit membre utile. "

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L'Auteur fuit quelque temps l'hypothèse d'une fociété, où l'augmentation continuelle de la maffe de l'argent auroit ramené la circulation au point d'être tout-à-fait naturelle. Cette recherche produit plufieurs vérités très-importantes, qui font un développement des avantages dont jouit une fociété où l'intérêt de l'argent eft plus bas que chez les

autres.

L'on réfume enfuite l'inftruction que préfente ce Chapitre, en trois principes qui font l'analyse de tous les autres. Tout ce qui nuit au Commerce, foit intérieur, foit extérieur, épuife les fources de la circulation. Toute fure

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›› té diminuée dans l'Etat, fufpend les » effets du Commerce, c'est-à-dire, de » la circulation, & détruit le Commerce » même. Moins la concurrence des fi"gnes exiftans fera proportionnée à celle » des denrées, c'est-à-dire, moins la cir»culation fera active, plus il y aura de pauvres dans l'Etat ; &, conféquem» ment, plus il fera éloigné du degré » de puiffance dont il eft fufceptible. »

Le détail des diverfes furetés, dont la diminution fufpend ou détruit la circulation, eft étranger à l'ouvrage. Il en eft une cependant qui fe trouve tellement liée avec les confidérations fur le Commerce, que l'Auteur s'y arrête. C'est celle qui regarde le fur-hauffement ou la diminution des valeurs numéraires. Deux Ecrivains très-diftingués, feu M. Melon & feu M. du Tot, fe font trouvés de fentiment contraire à ce fujet il y a quelques années. L'Auteur réfume les raifons de part & d'autre, &, après avoir confirmé l'opinion de M. du Tot par de nouvelles remarques, par l'autorité de Mun; de Locke, & du célèbre Law, il conclut ainfi : « La vérité eft, qu'il eft important de laiffer notre argent tel

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